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Vabre (Jacques)

On connaissait la ‘Route du Rhum’ (1976), il fallait donc bien un jour (re)créer une ‘Route du Café’, autrement dit assez logiquement la ‘Transat Jacques Vabre’ (1995), histoire de permettre au désormais célèbre ‘gringo’ de suivre les traces de ses ancêtres partis du Havre pour les terres fertiles et surtout aromatisées de l’Amérique du Sud. La course nautique en double qui vient de s’élancer porte en fait le nom du gendre d’un industriel montpelliérain qui se lance dans la torréfaction vers les années 1950.

En fait, la souche familiale de notre Jacques vient du quart sud-ouest de la France, un toponyme bien occitan qui irrigue plus spécialement la Haute-Garonne, le Tarn, le Gard et l’Aveyron, mais qui remonte aussi jusqu’au Cantal et même la Haute-Loire…Occitan de nos jours, mais plutôt gaulois il y a quelques siècles, ce nom -que l’on trouve plus rarement sous la forme du pluriel Vabres- découle en effet du terme ‘wabero’ qui désigne une faille creusée dans le sol, ou mieux un ravin.

Et quel est l’intérêt principal d’un ravin (à part y jeter ses ennemis du plus haut possible)? C’est d’y laisser couler de l’eau bien sûr, histoire de former un ruisseau au bord duquel on pourra se désaltérer et parfois même s’installer; il s’agit donc d’un toponyme, le nom d’un lieu repéré par un ancêtre qui habitait les parages ou qui venait d’un coin dûment apprécié par ses contemporains. Le procédé n’est pas original, et varie selon les régions et les traditions linguistiques des régions (1), la présence d’un cours (ou simplement d’un point) d’eau ayant toujours un intérêt vital pour les peuples.

Pour collecter le précieux liquide, on peut également parler des combes (toujours en zone de langue d’oc), ce qui a donné naissance aux patronymes Lacombe ou Lescombes. Bien qu’à l’origine, le (encore) gaulois ‘cumba’ pouvait désigner une large vallée, dans les régions montagneuses (les Alpes, par exemple) il qualifiera plutôt un passage beaucoup plus étroit entre des rochers, voire un couloir d’ascension. Vous trouverez peut-être également des lieux-dits Coumbalas, avec un suffixe augmentatif qui suggère de grands ravins.

Quant à l’eau qui circule entre ces divers reliefs, à côté de tous les rious, rieux, rifs (!) et leur nombreux composés, on peut aussi suivre le courant des Torrent (Torrens), ou des Fontaine (Lafontaine) dont on rappelle que ce sont bien des…sources (et non des fontaines, nuance). De plus, en dehors de nombreux termes propres à chaque patois, on ne compte plus dans ce domaine les très ‘français’ Rivière, Delarive, Riverain ainsi que certains…Rivoire méridionaux, même si le cousin lyonnais de Carret (celui des pâtes) vient plutôt d’une évolution du mot gaulois ‘robur’ (le chêne), ce qui nous laisse encore avec un toponyme mais marqué cette fois par la végétation.

Je ne suis pas sûr que cela console ceux qui arriveront en fin de course et fatigués de la traversée, mais finalement, pour être certain de rallier le Brésil sans encombre, il suffit peut-être de considérer que l’océan atlantique n’est qu’un grand ravin rempli d’eau…au moins étymologiquement!

(1) voir l’article sur Danielle Darrieux


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