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Virus

Impossible d’échapper -médiatiquement- au mot qui aura été le plus conjugué en ce début d’année, et qui aura permis de  couronner (1) de succès le retour en force du latin dans notre langue puisque ‘virus’ est l’un des quelques ‘-us’ qui ont subsisté tels quels en français. Je m’en vais donc, mordicus, vous faire un laïus dont vous me donnerez quitus.

Pour une fois, le mot est strictement latin (et pas grec) mais, comme souvent, il n’a, à l’origine, pas du tout le sens qu’on lui donne aujourd’hui. La racine du virus, c’est en effet sa…sève, autrement dit toute substance aqueuse et néanmoins gluante qui circule dans un organisme. Pour un Romain, il peut comprendre tout aussi bien le suc des fleurs, la sève d’un arbre ou le jus d’un fruit que (accrochez-vous, on change d’ambiance) la bave des escargots, le sperme des animaux, le venin des serpents ou le poison des plantes…

Je suis sûr que vous avez une idée du dénominateur commun de toutes ces ‘humeurs’, terme idéal et néanmoins très vague utilisé pendant des siècles en médecine pour désigner tout ce qui coule, du nez, d’une veine, d’un organe malade et surtout d’un abcès. Nous y sommes!

Car la pu-rulence du…pus de cette affection, qui dégage également mauvaises odeurs ou pu-anteur selon l’avancement de la chose, est réputée abriter dans son flot les germes d’une propagation qui augmente avec sa viru-lence, c’est-à-dire la concentration et donc l’agressivité du ou des virus (2).

Tout ce qui est virulent, comme certaines déclarations politiques incontrôlées, concerne donc une parole ‘pleine de pus’ dont l’objectif est de s’écouler pour rendre malade son interlocuteur (ou adversaire, opposant, ennemi, ex-camarade de parti, cochez la mention utile). La-dite parole prenant le plus souvent un ton ‘viril’, il n’y a malheureusement (ou heureusement) pas de lien direct entre les deux.

Sauf chez quelques machos incorrigibles, tout ce qui est viril n’est pas viral, en tous cas étymologiquement. C’est l’autre mot latin ‘vir’ qui a donné l’adjectif attaché à la force masculine; le terme en question qualifiait en effet l’accession au stade d’homme…viril au sens de puissant (physiquement et sexuellement) par opposition -ou en continuité- à l’état de ‘puer’ (l’enfant) puis ‘adulescens’ (littéralement: celui qui évolue vers le stade (ad)ult-ime).

Tant qu’on est dans les rapprochements sonores équivoques, ne confondez pas non plus la ‘virole’, qui n’a rien à voir avec la racine viril mais avec une type de…bracelet adopté par les Gaulois, avec la ‘vérole’, maladie sexuellement transmissible dérivée du latin ‘variola’ et transmise, elle, par un virus qui donne des…pu-stules (on y revient!) sur la peau.

Voilà qui permet de percer l’abcès de quelques idées reçues, sans -je l’espère- contaminer votre ordinateur ni vous rendre malade pour autant. Sauf étymologiquement bien sûr.

(1) Voir l’article consacré à l’analyse du terme intégral ‘coronavirus’.


(2) Très pratiques, les mots en ‘us’ pour le pluriel français. Pour les accrocs à la grammaire, le mot, de genre neutre, fait ‘vira’ en latin (et non ‘viri’)


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