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Vive l’Europe!

Un jeune (et curieux) linguiste tchèque* vient de publier une très intéressante étude comparative des patronymes européens, dont je me permets, en ce week-end de ‘neutralisation électorale’, de vous présenter et de traduire quelques éléments tout à fait cohérents avec le sujet de ces chroniques d’actualité. Il s’agit de savoir, statistiques d’état-civil à l’appui, quel est le nom de famille le plus fréquent dans chaque pays de l’Union, et, évidemment, ce qu’il signifie. Autant dire quelques surprises. Exemples.

Commençons par la France, qui porte haut et loin les Martin, tellement communs qu’ils en sont devenus un poil (comme le manteau du saint concerné) ordinaires, à la suite du mythe fondateur de cet ancien légionnaire romain en poste au 4ème siècle dans le Val de Loire, frappé par la religion et le froid tourangeau, qui aurait partagé son vêtement pour le donner à des pauvres (chacun à moitié réchauffé donc). Il n’empêche, la racine des Martin, c’est bien le très belliqueux dieu latin Mars, ministre de la Guerre du gouvernement de l’Olympe, pas franchement un philanthrope de la fringue.

Pour nos meilleurs ennemis d’Outre-Manche, le blaze de base c’est Smith, qui sonne aux oreilles anglo-saxonnes aussi élémentaire que notre Martin, et même carrément prolétaire puisqu’il s’agit du nom du forgeron/maréchal-ferrant (les deux sont indifféremment associés avant spécialisation plus tardive), le métier indispensable au village, lequel se dit aussi régulièrement ‘Blacksmith’ sans que cela n’ait rien voir avec une éventuelle ascendance soudanaise mais tout simplement l’état de propreté de son tablier, de sa peau (à cause des éclats de métal) mais aussi souvent parce que le colosse portait…une barbe noire!

Du noir au blanc (de farine), voici les traditionnels Müller germaniques (donc pas que la zone strictement allemande actuelle mais toute région périphérique), autrement dit Miller en anglais (ou américain) et…Meunier en français; là encore, comme la fonction du forgeron, pas de communauté sans meunier (éventuellement boulanger), d’où l’importance de la fréquence. Rajoutons-y les Meylnik ukrainiens, donc le mot, avec un petit effort, représente bien la même racine.

Côté Pologne, Tchéquie ou Slovénie, on optera plutôt pour les joueurs de tennis, les Nowak (ou Novak), en réalité un adjectif formé sur le latin ‘novus’, qui signifie évidemment nouveau, neuf, au sens de gens ‘nouvellement arrivé(s)’ dans une région ou une cité. Ainsi sont nés clairment les Newman anglais, traduction littérale de nos Nowak.

Petit tour rapide dans les pays scandinaves, où vous ne serez pas étonnés de croiser une majorité d’Andersson suédois (Andersen, comme l’auteur des Contes, c’est du danois), avec un suffixe équivalent au -son de Johnson par exemple, donc le ‘fils’ (son) d’Ander ou André; chez les voisins norvégiens, ce sera plutôt Hanssen, le fils donc de Hans, lui-même abréviation de (Jo)hans soit évidemment Jean; et enfin à Copenhague, il vous faudra lister les Nielsen, là encore une contraction -mais au centre du mot cette fois- de Ni(cho)lsen (et Nicholson à Hollywood), le rejeton de Nicolas!

Puisqu’on parle des Nicolas, citons le très hongrois Nagy (patronyme originel de M. Sarkozy de N-Bocsà), autre adjectif qu’on traduira par grand (ou gros), en tout cas évocateur d’un ancêtre probablement suffisamment baraqué pour constituer une population de guerriers impressionnants, comme quoi les générations ne se ressemblent pas toujours: la preuve également avec les Russes, qui se voyaient tous très Smirnov à l’origine (rien à voir -encore- avec un alcool fort translucide), à savoir ‘tranquilles, sereins, apaisés’, bref tout le portrait du camarade Vladimir.

Histoire de ne pas entendre n’importe quoi, les Finnois tout proches auront opté pour les Korhonen (les sourds, ou mal-‘entendants!), alors que les Italiens sont des Rossi (des rouges) et les Turcs, comme les Hongrois, se voient bien en Yilmaz, des invincibles aussi imbattables qu’un référendum à la Erdogan.

Vous passerez un bon moment à consulter tous les détails de cette remarquable et très accessible étude en cliquant sur le site (*) jakubmarian.com, avant de relire peut-être quelques-unes des archives de ce blog sur les porteurs célèbres des différents noms. Bonne lecture!

** Pour un accès direct au sujet mentionné, suivez le lien: jakubmarian.com/most-common-surnames-by-country-in-europe/


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