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confiance (vote de)

Semaine de la bonté parlementaire pour un vote de ‘confiance’, dont il est intéressant de chercher les méandres de l’évolution étymologique. En l’an de grâce 1580 avant JCC (Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti Socialiste pour ceux qui sont loin de France), le sens du mot est très fort (et concret) puisqu’on entend par ‘confiance’ la qualité principale de celui qui accompagne un chevalier, un véritable ‘homme de confiance’, non pas pour aller chercher l’argent au coffre avec le code mais pour garantir sa sécurité et lui assurer un dévouement total. Dans le futur, le cheVALL(s)ier Manuel pourra-t-il compter sur ses collègues de l’Assemblée pour bouter les infidèles (ceux en qui on ne peut pas avoir confiance) hors de l’hémicycle?

Autre surprise de cette racine latine (le verbe confidere): la confiance ne fonctionne pas toujours dans le même sens! A l’origine, il s’agissait même de demander quelque chose à quelqu’un, espérant en retour une assistance indéfectible. A cette époque, la confiance va donc d’abord de celui qui demande vers celui qui est sollicité, lequel assure de bonne foi sa fidélité en recevant une telle confidence…Et voici d’un coup quatre mots jumeaux dans la même phrase! En effet, foi, fidélité, confiance et confidence sont des variantes de la même racine donc (théoriquement) de la même émotion.

Commençons par remarquer que le mot anglais de ‘confident’ a gardé la valeur originelle de ‘personne sur laquelle on peut compter’ et non de ‘journal intime à deux pattes’ qui est dans notre usage moderne. Le verbe latin ‘confidere’ étant formé d’un préfixe (con-, avec) et d’une racine (fides, la foi), il faut donc appuyer notre confiance sur une foi (pas forcément la Foi) qui se dit aussi fidé-lité, là encore restreinte petit à petit au cours des siècles (surtout le 19ème) aux principes, à soi-même ou le plus souvent à son conjoint, lequel peut du coup ne pas mériter votre confiance en étant in-fidèle, adjectif qui ne devient lui-même dangereux qu’en cas de crise de jalousie aigue ou d’extrêmisme religieux. Voilà une belle chaine étymologique, ma foi…

En foi (désolé) de quoi, il ressort qu’un vote de confiance est forcément un voeu (=vote) de fidélité, en étymologie sinon en politique; notez par ailleurs que votre confident, s’il est de mauvaise foi, peut très bien rompre une certaine confidentialité, trahissant ainsi un accord tacite (enfin, pas tant que ça si vous êtes trop bavard). Voilà pourquoi il faut raccrocher à ‘fides’ le sens de promesse (de garder sa langue, par exemple) mais aussi d’engagement: la ‘fidence’ ou la ‘fiance’, c’est déclarer son engagement au mariage, histoire de tester la…fiabilité du mariage, puis de se dé-fier en cas de ‘mauvaise-foi’ (ou d’incrédulité) qu’on dira alors ‘mé-fiance’, d’où de fréquentes crises de foi pendant les fiançailles (Europe Ecologie – PS / Extrême droite – Droite / PC – Front de Gauche / Modem – Centre droit, cochez la mention désirée)…

Et puisqu’on parlait tout à l’heure d’infidèle (parfois accolé au terme ‘chien’), on ne peut pas oublier de citer cette marque d’aliments animaux sur laquelle vous pouvez compter puisqu’elle s’appelle…Fido (j’ai confiance, en latin. Rien à voir avec les croquettes au foie). Par contre, si votre infirmière se penche vers vous avec un petit sourire en disant «je vais vous faire une confidence», méfiez-vous quand même, car c’est ainsi qu’en milieu hospitalier on appelle les…lavements (puisqu’on n’est pas capable de les garder). On a vu qu’en ancien-français la foi se disait parfois la ‘fiance’; mais, rassurez-vous, jamais la fiente. Surtout pas étymologiquement!


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