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Descoings (Richard)

Certains patronymes viennent à la Une de l’actualité pour des raisons parfois funestes; c’est le cas du directeur de ‘Sciences Po’, décédé à New-York ces dernières heures, et dont le nom a immédiatement suscité beaucoup de questions de lecteurs, devant ce terme assez étrange pour des oreilles ou en tout cas pour un esprit français: s’agirait-il du surnom d’un propriétaire ou d’un vendeur de coings, fruit par ailleurs relativement rare dans notre pays?

Eh bien, pas du tout, puisque ce qui perturbe un peu la lecture -et donc la compréhension- du mot, c’est la présence de ce ‘g’, que nous attribuons immédiatement à la production du cognassier. Il s’agit en fait ici d’une variante linguistique, probablement due à un effet de prononciation, dérivée de la forme originelle Descoins ou même Descoin. Et, ultime paradoxe, ce ‘coing’ n’a rien d’une création du sud (caricaturalement marseillaise?), puisque la souche des Descoings se trouve plutôt du côté d’Angers, puis, en remontant la Loire, jusqu’aux portes du Lyonnais. (Par ailleurs, la famille de Richard est originaire du Valais suisse, c’est dire…).

Voilà pourquoi il est essentiellement question de ‘coins’, évocation d’un lieu très particulier qui se situe à l’angle de quelque chose; cela peut être un angle de rue, un croisement de chemins, ou toute autre configuration géographique où se trouvait la maison de l’ancêtre Descoings (= des coins). On peut même aller un peu plus loin dans le raisonnement, en prenant ce coin au sens éventuel de ‘recoin’, comme quand la maitresse vous envoyait ‘au coin’, c’est à dire isolé dans l’angle de la classe. Sur le terrain, cela peut donc être le cas d’un villageois relégué à l’écart de la communauté par exemple, ou tout simplement installé sur une surface à la pointe d’un territoire.

Cette dernière explication est plutôt à l’origine des Anglade (ceux qui habitent un angle), des Cantona (terme occitan qui signifie le coin et non pas la chanson; cf le nom d’Eric dans les archives), ou même de certains…Corniaud (ceux qui sont à la ‘corne’, à la courbure d’un site, et non pas ce que vous croyiez). L’hypothèse la plus probable des Descoings est donc tout simplement l’habitat au croisement de rues ou de routes.

Et le coing, alors? On connait le mot depuis le 12è siècle, mais il se répand (dans des cageots) avec le fruit au début du 17ème, en provenance de Cydonie, une ville de Crête (ou d’Asie Mineure, il y a des homonymes) où il poussait abondamment. Les grecs, puis les romains, l’appelaient d’ailleurs ‘Cydonia mala’ (la pomme -mala- de Cydonie), utilisant ainsi une technique ancestrale: on reliait les ‘nouveaux’ fruits inconnus à la forme de ceux qui étaient familiers; en foi de quoi, il y a des ‘pommes du Japon’, des ‘pommes d’Amour’ (le premier nom de…la tomate), des ‘pommes de terre’, etc. La définition complète du mot étant trop longue, on laissa tomber la ‘pomme’ (trop mûre sans doute), pour ne garder que le nom de la ville, qui se transforma en Cydon, puis Cydong, Coding (par inversion!), puis enfin Coing. Cà vous en bouche un, non?


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