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Evêques (Conférence des)

Il est beaucoup question d’êvêque(s) en ce moment, en Conférence ou pas. Ce mot simple du vocabulaire français suffit à faire pâlir n’importe quel croyant, du fidèle au cardinal (pour des raisons sans aucun doute différentes). Ne reste donc au-dessus de la mêlée que le pape, autrement dit le ‘papa’ de l’Eglise, étymologiquement parlant. Mais qu’en est-il exactement de cet ‘évêque’?

D’un point de vue linguistique, l’évêque vient de…Grèce, dans la langue de laquelle il est un ‘épiscope’ (oui, c’est bien le mot qui donnera plus tard le nom à sa charge, l’épiscopat). Or, épiscope, comme périscope, endoscope, ou microscope, est formé d’une racine (-scope, qui veut dire voir) et d’un préfixe (épi- qui signifie au-dessus, autour ou à travers, selon le cas). L’épiscope, comme sa très matérielle et païenne version audio-visuelle qui permet de projeter des documents par réflexion sur un écran, c’est à l’origine quelqu’un qui ‘voit autour’, donc un surveillant, un observateur ou un gardien; on va donc pouvoir jouer avec tous les sens figurés possibles.

Les premiers épiscopes -autant dire évêques- sont…les dieux de l’Olympe (forcément), en tout cas ceux qui avaient parmi leurs attributions la protection d’une certaine catégorie de population; exactement comme plus tard, dans la chrétienté, chaque saint sera censé être le protecteur des conducteurs, sages-femmes, causes perdues ou ramasseurs de champignons. Tous évêques donc.

Toujours chez les Grecs, mais au fur et à mesure du temps, le mot pourra faire fonction de tuteur (celui regarde les devoirs), directeur (de conscience, celui qui regarde dans les âmes), ou même entraineur sportif (à condition de relever la soutane). Parallèlement, mais dans un autre contexte, l’épiscope de terrain qualifie également celui qui observe un ennemi, autrement dit un espion que l’on envoyait au-delà des lignes de front voir si le général n’y était pas. On ne peut pas faire plus fidèle à sa racine.

Encore quelques décennies, et voilà que l’épiscope (toujours futur évêque, étymologiquement parlant donc) devient un magistrat que l’on envoyait rendre la justice dans des villes ou villages sous tutelle athénienne et néanmoins dépourvus de Parquet. La fonction est donc toujours très claire: aller jeter un oeil (de haut) ou, si vous préférez, mettre son nez dans les histoires de contentieux locaux, afin de garantir la paix des cités.

Ce n’est qu’en fin de période ‘classique’ que l’évêque devient (et reste) celui qui a la charge de contrôler, puis de guider ce qui deviendra un diocèse (symbolique), en commençant par avoir un rôle de simple…intendant des finances, puis celui de responsable de l’orthodoxie (forcément!). Rapidement, il faudra d’ailleurs lui trouver un nom de territoire (l’évêché) et un super-évêque chargé de contrôler celui qui contrôle, l’archi-évêque (archi=celui qui est devant ou au-dessus de quelqu’un) devenu archevêque.

En ce qui concerne la transformation technique de la racine initiale, on est passé de ‘épiscope’ à ‘éviscope’, puis ‘évisco’, puis évesque et enfin évêque (avec le ‘s’ élidé en accent circonflexe). Voilà qui nous éclaire sur les différentes formes des noms ‘propres’ issus de cet évêque, soit les Lévêque (évidemment) ou Lévesque, dont la forme contractée Vesque va donner le provençal Besque, clairement à l’origine de l'(O-)Bispo espagnol ou portugais, mais aussi le…Bishop anglais et même l’allemand Bischof; l’italien, de son côté, va conserver comme le français la lettre V pour faire un vescovo. Même les celtes respecteront le son initial pour en faire un ‘eskob’ (breton) ou un ‘esgob’ (gallois). Comme quoi, les évêques sont partout, y compris étymologiquement.


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