Le site qui vous aide à comprendre le vrai sens de votre patronyme

…autrement dit entre Gérald Darmanin (1) et Eric Piolle, l’un des premiers -et désormais multiples- membres d’Europe Ecologie Les Verts aux commandes d’une grande ville. Or, qui dit agglomération dit parfois (souvent?) troubles divers, d’où l’ire ministérielle tendant à désigner l’élu isérois comme responsable d’un manque de caméras de surveillance. A défaut d’armes électroniques, la réponse -étymologique- de notre Eric risque d’être bien plus…tranchante.

Le patronyme familial descend effectivement des montagnes mais pas celles des Alpes, plutôt celles des Pyrénées puisque, comme d’ailleurs l’un de ses prédécesseurs à la mairie de la ville, les Piolle viennent de…Pau (2); aucun rapport entre les deux mots, si ce n’est une initiale bien plantée, car, s’il y a plusieurs hypothèses à la provenance du nom selon les régions, on considère que la majorité des Piole et Piolet, voire Piolat -avec un seul ‘l’ à l’origine- viennent d’un terme franco-provençal (*) qui est ‘piolà’ soit une hache. 

C’est en fait une ancienne racine ‘apia’, présente dans le val d’Aoste italien, qui a donné le diminutif piémontais ‘apiola’ puis ‘piola’ après aphérèse (la chute du ‘a’ initial, pas très sonore à cause de l’accent tonique sur le ‘o’; essayez!). C’est le premier sens de la ‘piole’ française, qui va remonter jusqu’en Franche-Comté sous la forme Piollet, Piollat ou Piollot, sans oublier un effet boomerang vers le sud corse en Pioli, qui devient carrément le surnom des bûcherons.

Mais en Isère, la ‘petite hache’ va entrer dans le répertoire ‘arpitan’ (le très grand patois savoyard) avec une confusion peut-être apportée par le ‘pieu’ français, et devenir l’instrument pointu qui sera beaucoup plus utile aux montagnards qui fréquentent les parois rocheuses du Mont-Blanc; d’où le piolet commun, arme néanmoins redoutable si besoin. 

Il faut également mentionner une autre hypothèse possible, celle qui s’appuie sur l’une des nombreuses formes occitanes du latin’ podium’, maintes fois cité ici, qui définit une hauteur…d’estrade aujourd’hui mais depuis toujours un sommet ou une colline, d’où tous les ‘pouch’, ‘puech’, ‘pouy’ et autres ‘puy’ (les volcans d’Auvergne). Ainsi y-a-t-il un certain nombre de lieux-dits ‘Le Piol’ sur la côte méditerranéenne…

Il y a même des Piol, des Piolain et quelques très proches Piollé attestés dans le parler…normand (donc forcément de source totalement différente) dont étaient affublés des gens dont le visage portait des…taches de rousseur. On peut même dire qu’ils étaient ‘piolés’ puisqu’il s’agit du participe passé du verbe d’ancien-français ‘pioler’, qui signifiait mélanger des couleurs, tacher ou zébrer une surface (je ne vous fais pas de dessin).

Peu de chances, cette fois, de concerner notre Béarnais sans doute ex-Grenoblois (un aller-retour généalogique?); pas plus que d’imaginer notre maire dans sa…piaule municipale (une déformation de piaille, le nid où piaillent les petits oiseaux). Mais, je serais Gérald, je me méfierais quand même d’un gars équipé d’un piolet et perché en hauteur. Y compris étymologiquement.

(*) Le parler en question a pu recouvrir, à une certaine époque, la Provence mais aussi la grande vallée du Rhône ainsi que le Dauphiné actuels.

  1. http://www.etymo-logique.com/le-mot-du-jour/darmanin-gerald/

2. http://www.etymo-logique.com/le-mot-du-jour/lieu/villes-le-mot-du-jour/pau/

…s’ils doivent envisager d’imiter les récentes mises à jour de l’héritier de la romancière Agatha Christie au sujet de son livre « Dix petits nègres » (sans majuscule, même!); désormais imprimé en France sous le titre « Ils étaient dix* », le but est évidemment de lisser la supposée violence d’un mot qui est loin de signifier ce qu’il veut dire (!), étymologiquement parlant.

Tant pis pour Mireille Nègre (ex-danseuse étoile désormais carmélite) et tant pis pour Pola Negri (superstar du cinéma muet de naissance polonaise, à l’affiche du film…»L’esclave sensuelle » (1914). Avant qu’on ne détruise l’hôtel Négresco (du nom de son fondateur roumain) dont les soirées de concerts ‘négro-’ ne seront plus du tout ‘-spirituels’; avant qu’on ne raye de la carte -forcément- le Nigéria (**) et que tout ça tourne au vi-nègre, je ne saurais trop vous proposer de (re)lire les articles suivants (et surtout le commentaire d’un lecteur) que vous trouverez facilement dans les archives.

(*) Et « Océan Ten », qu’est-ce-que vous en pensez? 

(**) Mais pas le Niger, comme vous allez le voir dans l’article sur Schwarzy

Négritude (juillet 2017) 

Schwarzenegger (octobre 2012)

…à défaut de ‘spirituel’, ‘religieux’ ou ‘mystique’ (les témoins se battent encore sur le mot exact). En tous cas, « on y est », comme disent certains (politiques) pessimistes sur l’avenir du Monde, puisque le chef du gouvernement espagnol a annoncé faire recours à l’armée pour lutter contre l’explosion du coronavirus (et les comportements qui en découlent).

 » La bonne note,  Sanchez peut s’asseoir dessus » disait l’un de mes (piètres) instituteurs bordelais, conscient -et peut-être même content- d’un jeu de mot que l’on qualifierait quasiment de raciste aujourd’hui. Mais au fait, vous aussi, qu’en savez-vous du très commun Sanchez? Prenez quelques secondes avant de lire la suite…

(On avait dit quelques secondes, pas dixièmes…). Première constatation, pour ne pas dire intuition: il s’agit d’un patronyme d’origine ibérique, formé d’une racine ‘sanch-‘ sur laquelle s’appuie un suffixe de filiation (le fils de) sous cette forme traditionnelle en ‘-ez’; comme c’est le cas le plus souvent (mais il y a des exceptions), la même version portugaise de ce nom va donner Sanches (comme le footballeur Renato).

En écriture basque restituée (*), on pourrait avoir ‘Santxez’ (en réalité Santu), juste pour s’approcher du mot originel qui est le latin ‘sanctus’, soit saint en français…Vous allez me dire, n’est pas saint qui veut. Sauf piston papal pour cause de médiatisation spectaculaire, il vous faudra faire un stage comme ‘Bienheureux(se)’ avant de devenir canon dans le calendrier chrétien par exemple.

Bref, les Sanchez sont donc les fils (ou, plus généralement les descendants) d’un(e) saint(e), au moins spirituellement car génétiquement, parfois ça coince…Ce qui veut dire, à tout le moins, qu’il ne faut pas prendre le mot au pied de la croix mais dans le sens plus large de croyant, particulièrement religieux, ou tout simplement baptisé (celui ou celle qui a reçu l’Esprit…Saint).

Dans le même registre de catalogue, on trouve donc également les Santos (en nom ou en prénom) mais aussi les Santiago (St-Jacques) et les Santiano (un oiseau fin comme St-Jean) ou les Benito (celui qui est béni, Benoît en français) chez les garçons; et les Asuncion, Immaculata (Conception ou pas) y Purificacion chez les filles.

Ce n’est donc pas plus compliqué que cela, et n’a rien à voir avec la moindre chaise (des fois que…), même quand on porte le très castillan prénom de Sancho, auquel pensa évidemment votre serviteur. Vous avez compris qu’il s’agit d’une autre variante de Sanchez qui ne pouvait en aucun cas s’appeler ainsi, pour de simple raisons d’articulation (Sancho Sanchez…)

Son auteur, qui lui donna un appétit aussi solide que son ventre était large, ne pouvait donc le nommer que ‘Pança’ (pansa: la panse en français) par allusion aux capacités gastriques des bovins (en général) pansus. Et si le latin devenu italien a bien gardé l’orthographe originale (pansa ou panza, selon les régions), il a également donné, quelque part dans les contreforts du Piémont, leur surnom à des gens à l’estomac bien rempli…

Or, pendant la Seconde Guerre mondiale, l’un de leurs descendants viendra s’installer dans le nord des Deux-Sèvres (Parthenay, exactement) afin de proposer des pâtes fraîches aux Français (très) occupés; celui-ci s’appelait Giovanni…Panzani , en quelque sorte Jean Gros-Ventre, sans doute pour avoir avalé trop de spaghettis. Mais que voulez-vous, « ce ne sont que quelques pâtes ». Même étymologiquement!

(*) Pardon aux Basques de les impliquer dans une histoire entre France et Espagne (ou inversement, je tiens à garder ma cabane à Hendaye)

…lors de la finale de la Ligue des Champions, à l’occasion d’un match de football à l’issue duquel des adultes pleurent parce qu’ils ont perdu en ‘jouant’ à la ba-balle. 

Or ce Coman, avec un seul ‘m’, n’a rien de commun avec quelques Comman (théoriquement plus correct en Command ou Commandon) dont on a surnommé des ‘commandeurs ‘ou ‘commandants’ qui n’avaient rien de gradés puisque c’était seulement des chargés de mission ou des chefs de projet, comme on dirait aujourd’hui. Qui plus est issus d’un milieu social assez bas, voire des ouvriers, ces hommes étaient tenus responsables du comportement des esclaves.

Notre Coman (dont on n’a vu, pour une fois, aucun gros titre de presse se risquant à le traiter de ‘barbare’, comme attendu) vient de Guadeloupe, en tout cas d’un point de vue familial. Pour l’origine du mot, il faudra retraverser l’Atlantique (et quelques siècles) pour toucher au moins la pointe Bretagne, car il est fort probable qu’il s’agisse d’une variante de CoNan. 

Rien à voir donc avec cette forme avec un seul ‘m’, la version qui nous intéresse circule en fait très largement dans toute la zone celte insulaire (Irlande, Ecosse, Pays de Galles et Bretagne continentale, pour résumer); sa diffusion populaire a été assurée -comme d’habitude- grâce à quelques célébrités royales et religieuses au cours des (premiers) siècles, d’où les très nombreux Conan ou Connan francisés, Konan bretons ou Kynan gallois, sans oublier quelques dérivés en Con(n)anec.

Certains se battent encore pour savoir si c’est une racine bretonne qui a donné naissance au terme gaëlique, ou inversement; pour mettre (peut-être) tout le monde d’accord, il semble bien ce soit un son…germanique (Allemagne du Nord) qui ait d’abord émigré en Ecosse puis en Irlande, avant de ‘retomber’ en pluie sur les régions plus au sud, selon le traditionnel mouvement rotatif d’un anti-cyclone linguistique.

Le son en question est ‘kon’, que la majorité de nos dictionnaires (surtout en ligne) définissent comme…’chien’. En ajoutant: ‘chien’, parfois ‘loup’ donc guerrier (!). Si les deux derniers mots ont effectivement pu souvent plaire aux tribus germaniques, le chien semble aller un peu loin dans une interprétation qui devait davantage s’approcher de l’idée de courageux ou audacieux.

Bon, pourquoi pas? L’un et l’autre ne sont pas si incompatibles avec le supposé surnom d’un soldat gratifié de ‘Chien courageux’ ou ’Loup audacieux’, comme plus tard à la mode sioux ou cheyenne…Toujours est-il que cette syllabe donnera naissance aux futurs Connall, O’Connell, Connery (Sean) et même Cunningham, voire…’Doyle’, comme un certain médecin (si, si!) prénommé Arthur Ignatius Conan, le père de Sherlock Holmes.

Pas moyen donc de faire le moindre commentaire sur ce ‘chien bien audacieux’ de Coman, sauf pour ajouter que, dans cette rencontre finalement très moyenne, ce fut néanmoins le roi du terrain puisque son prénom (très ‘Caraïbes’) est la simple juxtaposition de l’anglais (ancien) ‘king-s-ley’, soit les prairies-du-roi, ‘ley’ (ou leigh, comme l’actrice Vivien; ou encore Lee, comme Jamie Curtis, la fille de Tony) désignant le plus souvent une clairière arborée mais aussi des pâtures ou des terres agricoles (*). De quoi moissonner une victoire, y compris donc étymologiquement!

(*) En foi de quoi, vous pouvez deviner aisément comme on surnomme ‘le jardin du curé’? Allez, je vous aide: disons, plus précisément: ‘le domaine du prêtre’? En anglais, priest-ley évidemment; donc, une fois déformé en américain, presley, comme Elvis!

…pour ‘sortir’ quelques informations qui seront rapidement ‘écrasées’ (c’est le terme utilisé) par les rebondissements probablement durables du coronavirus. Néanmoins, quelques rédactions ont récemment mis en exergue la «rémunération disproportionnée » d’un proche de Laurent Wauquiez (1), on ne saurait débuter trop tôt les futures manoeuvres électorales.

Le langage populaire dit souvent que telle ou telle situation ‘envoie du bois’ pour en exprimer la force; on s’aperçoit une fois de plus que, comme parfois en étymologie, le cas de l’ancien directeur chargé des élections de l’UMP aurait presque tendance à faire un jeu de mots puisque il a un rapport avec…un bûcheron. 

En effet, il ne faut pas chercher au patronyme Sitbon des racines -linguistiquement, bien sûr- françaises: rien à voir avec un ‘site-bon’ (un beau site?) comme certains peuvent le croire (et surtout l’écrire!); l’orthographe serait adaptée d’un mot de l’arabe algérien, que les familles de colons auraient parfois transformé en Setbon voire Chetboul ou même Chetboun lors du retour en France.

A part l’Afrique du nord, il semble que ce mot ait également ‘essaimé’ dans d’autres régions du pourtour méditerranéen (dont le sud de l’Espagne, à la fin du Califat ibérique) mais les Algériens eux-mêmes peinent à identifier en détail les racines du son. Le ‘shitbun’ était-il un abatteur de bois (pas si fréquent dans ce pays), un ramasseur, un vendeur, un négociant? En tous cas, pas d’autre piste que cette fonction -à défaut de métier- tout aussi importante ailleurs.

Le parallèle avec les langues occidentales laisse d’ailleurs perplexe, chacune ayant son mot bien particulier pour désigner un ‘scieur de tronc’: les plus explicites sont sans doute les  peuples du Nord dont les Saxons, avec le ‘hollzfäller’ germain (littéralement, l’abatteur, celui qui fait tomber le bois), tout comme le ‘woodcutter’ anglais (le coupeur) plus généralement qualifié de ‘lumberjack’ (le type qui s’occupe du bois de charpente, avec une notion de poids -le bois, pas le type). Plus précis encore est le ‘houthakker » néerlandais (celui qui taille à la hache).

Mais le plus souvent, il est sous-entendu qu’il s’agit bien de bois de chauffage, comme pour le ‘lenador’ espagnol ou le ‘boscaïolo’ (le pizzaïolo du bosquet) italien; bref, les Sitbon ont toutes les raisons de (ne pas) faire long feu (2) avec un sujet qui risque, forcément, de devenir brûlant au fil du temps.

(Mal?)heureusement, il ne faut jamais écarter un clin d’oeil de l’état-civil, et notre homme se prénomme Ange, divine prédestination pour tout homme qui se sentirait pousser des ailes, quel que soit son ciel. Aucun commentaire supplémentaire donc, d’autant qu’à l’origine, le mot n’a rien à voir avec un blondinet emplumé -avec ou sans trompette- suspendu au-dessus de la crèche…

Sauf peut-être du côté de la trompette puisque l’instrument suggère qu’il a quelque chose à dire, illustration exacte de la racine étymologique grecque ‘angelos’ (en fait ‘aggelos’) qui signifie annoncer, par exemple à une vierge qu’elle attend un enfant par l’opération du St-Esprit (3). Les anges ne sont donc pas des créatures chargées de chuchoter à l’oreille des terriens mais des hérauts, des porteurs de nouvelles, traduction précise cette fois du mot originel hébreu: le messager. On retrouve la même idée dans ‘ev-ange-ile’, avec le préfixe grec ‘ev-ou eu-‘ qui veut dire bien ou bon; un Evangile, c’est donc la Bonne Nouvelle, annoncée comme telle dans le rite chrétien.

J’en profite pour signaler deux Ange (parmi d’autres) auxquels on ne donnerait franchement pas le bon dieu sans confession. N’ayant pas encore envie d’être interdit de séjour en Corse, je ne parlerai pas de célébrités locales aux activités discutables mais de celle qui proclamait haut et fort « Je ne suis pas ange » (4), la plantureuse et très sensuelle actrice Mae West (1893-1980), qui exigeait, en pleine Amérique puritaine des années 1940, d’être entourée de sportifs à demi-nus dans chacun de ses films, comme quoi, contrairement à ce que l’on raconte, les anges ont bien un (beau) sexe  (5).

L’autre ange que j’ai choisi est un animal, une variété -importante- de squales appelée ‘anges de mer’, dont la présence annonce rarement une bonne nouvelle, soit dit sans offenser le-dit requin, ce qui m’interdit à nouveau de penser à mal si je veux éviter de vous suggérer des indélicatesses sur les milieux politiques.

Manque de chance: on découvre que c’est la présence -temporaire- de ces poissons dans la rade de Nice qui aurait donné son nom à la fameuse ‘Baie des Anges’ (rien à voir avec Los Angelès donc), autrement dit, étymologiquement, le coin des requins. Aïe, aïe…

(1) Voir également son article en tapant le nom dans le champ de recherche en haut à droite de cette page.

(2) Polémique éternelle -et académique- au sujet de cette expression qui concerne non pas la combustion des flammes du camp mais une arme qui tarde à se déclencher. ‘Faire long feu’ signifie donc durer longtemps ou son contraire, selon la lecture que vous ferez des nombreuses pages en ligne à votre disposition.

(3) Désolé, mais c’est sans doute la seule occasion d’utiliser l’expression en toute objectivité!

(4) Film américain de Wesley Ruggles (1933)

(5) Dans le reste de sa filmographie: « Nuit après nuit », ou « Ce n’est pas un péché », sans compter son dernier « Sextette » (1980)!