Le site qui vous aide à comprendre le vrai sens de votre patronyme

…et le moins protégé -disent certains- car ancienne adresse de Charlie Hebdo. Le nom qui figure sur la plaque de cette voie du 11ème arrondissement aura également permis de révéler à beaucoup le nom de cet ‘inventeur de la conserve’. En fait, rien à voir avec le contenu de la boite mais avec son principe de stérilisation (par la chaleur), une véritable ouverture technologique. Y compris étymologiquement!

Appert ou Appart (aucun lien avec votre logement), souvent créés à la suite de la forme originelle Apert ou Apart, sont des patronymes dont la souche géographique est principalement localisée dans le Centre-Est de la France, ainsi qu’en Picardie. Avant de subir une influence germanique avec ce suffixe ‘-ert’, la racine ‘app-‘ est directement issue du verbe latin ‘aperire’ qui signifie ouvrir.

Curieusement, même à l’époque dite ‘classique’, on trouve peu de sens ‘propres’ à ce mot; il n’est donc pas encore question de tirer sur la languette de métal pour faite péter la canette, même si le mot est souvent associé à…une porte. Comme le disait très justement Alfred (de Musset) dans le titre de l’une de ses pièces, «Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée »; sauf que, pour un Romain, il était le plus souvent question du sens figuré.

Avoir sa porte ouverte (ou des Journées Portes Ouvertes), c’est surtout un symbole d’accueil et…d’ouverture (intellectuelle, voire commerciale); tout comme avoir le coeur ouvert, ou être ouvert d’esprit, tout cela va amener petit à petit à l’idée d’une qualité de clarté ou de simplicité (pour les choses ou les situations) et de droiture ou d’honnêteté (pour les humains).

Dès le Moyen-Age français, les Appert sont synonymes de franchise et de raison, donc finalement d’intelligence. Voilà qui tombe très bien – au moins symboliquement- pour quelqu’un qui a dû se battre contre l’obscurantisme de l’époque, allant jusqu’à offrir sa découverte à l’Etat français « pour le bien de l’Humanité », avant d’être spolié de tout droit par des exploitants anglais qui auront l’idée de mettre la nourriture dans du fer blanc (et non plus dans du verre, première idée de M.Appert qui n’avait de toutes façons rien d’autre sous la main à l’époque). 

Finalement, un demi-siècle avant la ‘pasteurisation’ (inventée par qui vous savez), le brave Nicolas aura non seulement ouvert la voie aux industriels de la conserve mais aussi au repas des consommateurs, puisque le même verbe latin (qui s’écrivait donc avec un seul’p’) a également permis de former le mot…apéritif, littéralement le grignotage chargé…d’ouvrir l’appétit! 

…or, pour une fois, ce patronyme si bien composé était vraiment celui de son état-civil officiel, Juliette étant la fille d’un fonctionnaire d’origine…corse, car il n’y a que les non-Grecs qui soient en situation de nommer les autres ainsi, les Grecs entre eux se disant depuis longtemps ‘Hellènes’ avant tout.

Ainsi le citoyen Dominikos Théotokopoulos, né en…Crète (île aujourd’hui grecque mais vénitienne au moment de  sa naissance, avant de redevenir ‘turque’), peintre créateur de l’Ecole…Espagnole sous le nom de -forcément- Le Gréco! Bref, la majorité des Gréco sont globalement méditerranéens (surtout Italiens, donc Corses) et concernent des ancêtres ayant (eu) un rapport avec quelqu’un ou quelque chose passé par Athènes.

Avec ça, on n’est pas plus avancé pour une drachme, tellement la chose semble évidente et logique: ‘Gréco: qui vient de Grèce’ dit le ‘Pédia’ du net…Du coup, autant aller voir un peu chez les grecs, dont l’adjectif -identique- sera souvent utilisé pour qualifier un détail physique particulier (le pied grec, le nez grec) sur des critères en général esthétiques; moins élogieux sera le sens qui apparaitra à la Renaissance, les Grecs étant devenus le symbole de la science (politique, entre autres) mais aussi de l’habileté donc de…la ruse (no comment).

Au 19ème siècle, il ne fait pas bon être grec car le terme est désormais synonyme de roublard ou de voleur, au mieux de radin! Il n’y a guère qu’en cuisine que l’expression ‘à la grecque’ gardera une certaine saveur…Alors, pourquoi avons-nous gardé ce terme, alors que les propres nationaux ont opté pour ‘Hellas’ (rien à voir avec une lamentation, comme s’en amusent les élèves de secondaire)?

Bien avant l’ère chrétienne, les soldats de la péninsule sont bien des Héllènes, des gens habitant ‘Hellas’; le mot est utilisé pour désigner la Thessalie du sud (la grande région du nord-est) puis, par extension, la Grèce continentale par opposition aux îles puis aux territoires voisins, la Perse voire l’Italie. Car ce sont les Romains qui vont détruire le nom en imposant le mot ‘Graeci’, déjà synonyme de ‘non-Juifs’ (à l’époque de l’Empire) puis de ‘non-chrétiens’ (au moment de la chrétienté), c’est-à-dire ceux qui ont encore une religion de plusieurs dieux, autant dire des païens…

Tout ça n’explique pas vraiment où les césars sont allés chercher ce son bizarre de ‘grrr-’. Plusieurs linguistes rattachent le son (avec une connotation péjorative) à un adjectif…grec qui signifie vieux, pour ne pas dire vieille, une ‘grèce’ désignant souvent par ironie une vieille femme. Y-aurait-il eu un glissement de sens vers ‘une vieille société’, les Latins considérant la civilisation grecque comme plus ancienne que la leur ?

Le mot pourrait alors peut-être s’appliquer à la longévité de la carrière de Juliette; au moins étymologiquement!

car, derrière le sourire du futur présentateur titulaire du ‘13h’, se cachent beaucoup de…bug(s) qui n’ont rien à voir avec un dysfonctionnement informatique, pas plus que quelques hypothèses hâtives à la limite du jeu de mots sur la sonorité ‘(juli-)an Bugier’ pour en faire un…’ham-burgier’, comme quoi la phonétique s’appuie bien sur le squelette de consonnes pour créer un mot.

Même si ce patronyme (sans le ‘i’) existe bel et bien et signifie, comme pour le sandwich, celui qui vient de Hambourg, un certain Hamburger a dû adapter ce son un peu trop collant en nom de scène Berger (1) comme Michel. Et la majorité des gens prenaient soin d’appeler son père le professeur de médecine Jean ‘Hamburgé’ (2)…

Autre théorie un peu lointaine, surtout géographiquement: la déformation ou la transformation par erreur d’écriture (3) d’un Buggieri italien qui serait en fait un Ruggieri (ou Ruggiero), version transalpine de notre Roger national. Très improbable, surtout qu’il existe dans le Centre-France, le long de la vallée de la Loire (région familiale de Julian), un nombre suffisant d’autres pistes. 

A commencer par un Boujier (puisque c’est la prononciation qui compte et non pas strictement l’orthographe) issu d’un ‘boujot’, c’est-à-dire d’un…bouge, un terrain aride et donc peu productif, la calamité de nos ancêtres paysans. A condition d’accepter l’apparition (suspecte) du ‘o’, le bougier puis bugier serait-il le propriétaire de cette terre?

On reste au ras du sol avec un bujon ou bugeon répandus un peu plus au sud (le Poitou), avec un terme très (peut-être trop) local qui désigne un bosquet. Mais là encore, on se perd dans le feuillage des raisons qui auraient poussé à créer un patronyme (ou un métier?) de ce type. Bon, la présence de ce mot est peut-être un peu tirée par la racine pour être ‘montée’ jusqu’en zone de langue d’oïl, mais il faut considérer que la limite des langues…d’oc arrivaient autrefois jusqu’en Limousin, aux portes du Berry et du Bourbonnais.

On s’approche probablement davantage de la solution avec un bugier de profession dont le nom est formé, justement, sur le terme occitan ‘buga’ qui évoque un lessivier, une cuve d’eau bouillonnante (et savonneuse) utilisée pour laver les tissus. Un bugier pourrait être alors aussi bien l’ustensile lui-même que le lieu où il se trouvait (comme un lavoir, par exemple) ou encore le blanchisseur  (hum…disons, certainement celui qui faisait travailler des blanchisseuses), même si ces Bugier et Bugeat sont plutôt corréziens, encore un peu trop au sud.

Et si nos bugiers étaient tout simplement des bougiers, des gens en rapport avec la cire de Bougie (4), non pas comme producteurs mais comme…tisserands ou couturiers, l’action de bougier (le verbe) ayant été pendant des siècles le fait de ’stopper’ les fils d’une étoffe qui s’effiloche à l’aide de gouttes de cire? Quoi qu’il en soit, ce serait au moins l’homme idéal pour éclairer chaque jour la lanterne des téléspectateurs…

  1. Bel exemple ‘d’aphérèse’, l’abréviation d’un mot par suppression de la syllabe initiale.
  2. Lui-même descendant d’une famille juive…allemande
  3. Dernière solution quand on a tout épuisé…
  4. Voir l’article sur…Candeloro (l’homme des chandelles).

…aura tout de même révélé un nouveau « grand pays du vélo » (citation) grâce à des coureurs slovènes qui « ont allumé un feu d’artifice » sur les Champs-Elysées, sous les yeux de leur président venu pour la circonstance. Mais qu’est-ce qui les fait grimper dans les classements, se sont demandés -sportivement bien sûr- quelques concurrents? Peut-être la revanche d’anciens esclaves, en tous cas étymologiquement!

Primoz Roglic, longtemps maillot jaune, et son concitoyen néanmoins concurrent (1) Tadej Pogacar viennent en effet de Slovénie, ‘petit et nouveau’ pays aux portes de l’Italie, une ‘Suisse des Balkans’ -capitale Ljubliana- au relief montagneux (l’explication?), un territoire longtemps englobé dans l’ex-Yougo…slavie, justement.

Car Slovénie, Slovaquie (2) ou Slavonie (plaine de l’actuelle Croatie, un peu plus au nord-est) viennent toutes d’un terme probablement fabriqué par les Grecs puis repris par les Romains pour désigner des régions habitées par des Slaves pas encore Yougo, le cas particulier de la Slovénie étant probablement une combinaison entre ‘slavus’ et ‘vonetes’ (les ‘Vonètes’ sont en fait les Vénètes ou…Vénitiens, peuple voisin et parfois identique, selon les époques).

La racine du mot ‘slave’ proprement dit est considérée comme une caractéristique que se seraient donné les peuples en question, c’est-à-dire ‘la parole’; peut-être la ‘parole qu’on comprend’ sous-entendu entre nous (par opposition à d’autres dialectes de pays ennemis), ou la ‘vraie parole’, car un autre sens de ce terme ancien évoque également la fierté ou la gloire, une habitude d’auto-satisfaction assez fréquente chez de nombreuses ethnies et sur tous les continents, Afrique et Océanie comprises. 

Or, pendant plusieurs siècles, les hommes de ces ‘tribus du nord’ étaient considérés comme des voleurs et des pilleurs, définition exacte d’un verbe grec qui signifie ’s’emparer d’un butin’ et qui va donner le terme de ‘skalèves’ puis ‘sclavus’ en latin, ce qui donnera (peut-être par confusion) le mot ‘(e)sclave’ en ancien-français! Coïncidence (ou pas?) linguistique: la-dite plaine slavone, en Croatie, portait autrefois le nom d’Esclavonie… 

Il n’empêche que c’est bien le latin ‘sclavus’ qui s’est transformé en ‘slavus’, avec un affaiblissement puis la disparition du ‘c’ au début du Moyen-Age; tout ça parce que les envahisseurs germains, aussi bien que les armées byzantines, ont abondamment opprimé les populations des Balkans, autour du 10ème siècle, faisant ainsi des slaves des…esclaves!

Cette fois, c’est plutôt le peloton qui aura été réduit en esclavage en ramant derrière les vélos slovènes; et même si l’étymologie eût préféré voir triompher Roglic car, quand on se prénomme Primoz, on est forcément le ‘premier’ (c’est l’étymologie!), en l’occurrence l’aîné des enfants de la famille, on comprend que Tadej ait pu rouler tout le monde dans la farine :

Son patronyme vient en effet d’un mot serbo-croate (what else?) qui désigne une galette ou un tourteau, ce qui fait du nom de métier ‘pogacar’ une sorte de pâtissier-maison, tout comme le ‘bakar’ (baker!) est le boulanger et le ‘brasnar’, un meunier…au moins étymologiquement!

  1. Il ne pédale pas dans la même équipe. 

2. Ne pas confondre, cette fois on est en ex-Tchéco…Slovaquie, à l’est de l’Autriche, capitale Bratislava…

…et, dans l’avant-dernière étape franc-comtoise, les spectateurs n’ont pas manqué d’encourager l’enfant du pays, un certain Thibaut Pinot déjà distingué dans le Tour 2012 (et dans ces colonnes) dont vous aurez peut-être envie de (re)voir l’origine linguistique ici: http://www.etymo-logique.com/le-mot-du-jour/personnalites/pinot-thibaut/.

Idem pour le site probablement le plus original (linguistiquement) traversé lors de cette compétition et déjà mis au programme de la boucle 2017, à voir ici: http://www.etymo-logique.com/le-mot-du-jour/planche-belles-filles/

En attendant l’arrivée à Paris…