Le site qui vous aide à comprendre le vrai sens de votre patronyme

…le seul âge des actrices. Si les ‘fans’ sont le botox qui entretient la légende des célébrités (pour le plus grand profit du commerce, musique, cinéma et produits perpétuellement dérivés), les proches de certaines personnalités peuvent aujourd’hui témoigner que, dans le caractère ou le comportement de certaines (ex-) idoles, tout n’est pas à sauver. Sauf étymologiquement.

Le père génétique du ‘photographe des yéyés’ Jean-Marie Périer (1) avait en effet tout pour annoncer au monde un répertoire de ‘chansons douces’ particulièrement en phase avec le conservatisme de son époque, puisqu’il se prénommait (aussi) Gabriel. Côté patronyme, le chanteur a suffisamment revendiqué et mis en avant ses origines guyanaises pour que plus personne ne doute de la provenance caribéenne de sa famille.

Si l’on remonte de quelques siècles, il ne fait donc aucun doute que ‘Salvador’, comme beaucoup de noms de cette zone du globe, a été importé -ou parfois créé localement- sous influence des grandes migrations issues du monde hispanique (au sens large, quel que soit le pays de provenance précis, n’ergotons pas).

Pas besoin non plus de beaucoup d’explications pour admettre que le mot vient du verbe latin ‘salvare’, qui signifie sauver. Deux phénomènes simples et habituels justifient la transformation de cette racine: en français, le ‘L’ va être vocalisé (transformé, en tous cas noté, en voyelle), d’où les termes sauver, sauvetage, sauveur ou…sauveteur; lequel se dit, en espagnol (et associés), ‘salva-dor’, version un tout petit peu plus gutturale de ce qui aurait pu rester un ‘salve-teur’ chez nous.

Remarquez d’ailleurs que les salvetats ou sauvetés de notre Histoire (2) illustrent parfaitement cette alternance d’écriture linguistique; et d’ailleurs, géographiquement parlant, les multiples Salvetat (en Aveyron, Dordogne, Cantal ou ailleurs) ne sont pas que la marque commerciale d’une eau minérale originaire de l’Hérault, mais bien le nom de cités qu’on appelle ailleurs (dans la région d’à-côté, parfois) les…Sauveterre.

Mais le Salvador le plus connu, sous l’impulsion d’une Eglise qui n’en perdait pas encore son latin, est un prophète juif de l’an zéro pendant lui-même, que la majuscule va propulser au rang de Sauveur de l’Humanité. Sans avoir besoin de précision supplémentaire, tout Salvador va donc devenir, pour des siècles, le surnom de quelqu’un que l’on aura mis sous la protection symbolique du Christ, d’où l’apparition (si j’ose dire) de…Salvatore italiens (3) puis de tant de Saint-Sauveur dans les campagnes ou les montagnes françaises.

Témoignage supplémentaire d’une évolution très ambivalente du mot: sauveur fait partie des (trop?) nombreux mots qui n’ont pas de féminin ‘évident’, ou au moins harmonieux et donc faciles à dire (4). Alors, sauveuse, sauveresse? Pas du tout: dans la détresse, le dictionnaire s’en sauve avec ‘salvatrice’, rarement utilisé comme nom commun d’ailleurs (sauf sur les plages de Malibu) mais plutôt comme adjectif, généralement (ac)collé à une ‘initiative’ le plus souvent…masculine (5).

N’oublions pas, dans la famille que les Salvador, les autres versions…originelles: Salvadori (comme l’acteur et réalisateur français Pierre) ou Salvatori (comme l’acteur italien Renato)…Il existe aussi des Sauvaire, Sauvère ou même Saubère, moins fréquents et surtout moins faciles à deviner. D’autant que se glissent parfois des intrus comme les Sauvage, qui n’ont rien à voir avec le sauvetage, sauf celui des forêts (en feu): il s’agit en effet d’une forme du latin ‘silva’ (la forêt), dont vous trouverez tous les détails à quelques articles de là, en tapant ‘ensauvagement’.

En attendant, je me sauve. Au moins étymologiquement. 

  1. Du nom de son père adoptif, l’acteur François Périer
  2. Vous chercherez bien un peu dans vos livres…
  3. Comme le chanteur belge né en Sicile.
  4. Vous dites ‘doctoresse’, vraiment? Le 26 octobre 2020, un homme politique a encore donné la parole à sa collègue en « cédant le micro à madame LE ministre », etc…
  5. Même syndrôme que ‘l’émotion’, systématiquement ‘palpable’ par les journalistes.

…de l’état de contamination de la France, au sujet d’un virus que sa position scientifique autorise à intervenir sur les médias. Beaucoup de voix se sont élevées, plus ou moins clairement, pour prendre la parole à ce sujet; or, avec lui, on espère que ce n’est pas l’arbre qui cache la forêt, un arbre qui, de plus, a peut-être la ‘recette’ pour vaincre la pandémie. Au moins étymologiquement!

Les plus fidèles d’entre vous auront sans doute déjà analysé la composition de ce nom, formé de l’ancienne forme de l’article contracté ‘del’ (de-le, conservé dans certaines langues, comme l’espagnol par exemple), suivi de la racine…d’un arbre nommé ‘fraissy’, l’une des (très) nombreuses variantes issues du mot latin ‘fraxinus’, soit le frêne en français. 

‘De-le-frêne’ (peut-être même au pluriel d’ailleurs, à l’origine) indique donc, comme des dizaines d’autres, le surnom d’un ancêtre désigné par la végétation caractéristique qui l’entourait; on imagine -depuis que l’étymologie existe comme ‘science’- qu’il s’agissait en général d’un arbre caractéristique de son environnement, soit unique (un pin ou un sapin, comme l’ex-ministre  de l’Economie et des Finances, Michel), soit en formation forestière (Duchesnay, pour du-bois-de-chênes; Delaunay, pour de l’aulnaie; Lafaye, pour une plantation de hêtres (fagus/fayus, en latin) ou encore Boulay,* pour la plantation de bouleaux). Même régime pour les Delaverne (l’ancien nom du noisetier) ou les Dutil(h), amateurs du tilleul…   

Bref, on a donc affaire ici à un toponyme, un nom de lieu qui décrit, via un détail particulier, les caractéristiques d’un lieu. Il faut croire d’ailleurs que nos régions étaient bien couvertes, puisque, outre les Delfraissy, ont poussé également les familles tout simplement Fraysse, suivies du diminutif Frayssinet (ou Fraissinet, et même Fraucinet, selon le parler local). 

Du coup, on a également des formes simples en Fraisse, Fresson (comme l’acteur Bernard) ou Fressonnet (re-diminutif), sans oublier quelques Fraissard ou Fressard berrichons, à la sonorité généralement plus péjorative…Dans la catégorie ‘compliqués’, et pas forcément ‘évidents’ à première vue, il y a des Freixes, Freixas ou Freixinos qui, comme Frèche (Georges*) ou Frichou, ont hérité du son occitan de ‘Fouach’, en français Foix* (Ariège).

On aurait dû commencer d’ailleurs par les plus faciles, qu’il est maintenant à peine besoin de citer, les Dufresne (comme l’homme de radio Claude) ou les Fresnay (comme l’acteur Pierre)…Quant à ma ‘recette’ à base de frêne(s), elle s’appuie sur l’histoire quasi-magique de cette essence d’arbre qui fut, pendant des siècles, le symbole d’un pouvoir magique: depuis les Grecs, on disait qu’une décoction de feuilles de frêne (n’essayez pas de faire ça à la maison!) pouvait venir à bout du venin des serpents.

Dans la mythologie scandinave, en plus de servir comme matériau principal aux flèches les plus ‘efficaces’, il était aussi la marque de la solidité, de la persévérance et de la maîtrise de soi. Avec tout ça, un Delfraissy devrait bien arriver à nous concocter un vaccin apte à contrôler la situation! Etymologiquement, bien sûr.

PS: dès la mise en ligne de cet article, plusieurs messages me demandent si ce nom a un rapport avec…les fraises (fraisses?). Bien sûr que non, sauf, comme disent les jaloux, à lui reprocher de ramener la sienne trop souvent sur les plateaux télé…

(*) voir d’autres détails adjoints dans leur article respectif, en tapant le nom en haut à droite de cette page.

…s’il avait connu le coronavirus. A défaut de bout de sein, de nombril ou de chute de reins qui, en diverses époques, firent régulièrement scandale, voilà que c’est maintenant un appendice nasal impudique qui fait l’objet de débats pour le moins démasqués. A l’image du sein provocateur (Molière ou Mariah Carey, même combat), faut-il empêcher nos trous de pointer leur nez?

Ceux qui portent correctement l’indispensable préservatif à postillons doivent en effet se couvrir la bouche et le nez, afin d’assurer le maximum de protection; d’autres, par esprit de contradiction, refus de la contrainte administrative, idéologie libertaire ou peut-être dévotion particulière à Cyrano de Bergerac, ne sauraient tolérer plus longtemps que quelques minutes cet insupportable triangle de tissu, au risque de se trouver nez-à-nez avec l’insaisissable virus. Mais, au fait, d’où vient ce ‘nez’?

Petit mot mais (parfois) grand appendice, il est au centre du visage certes, mais aussi du dictionnaire de l’Empire romain. Même si ça ne se voit pas comme le nez au milieu de la figure, on peut dire sans se tromper qu’il s’agit d’une racine complètement ‘nase’ qui…coule directement du mot latin ‘nasus’. Nasus va, en effet, donner tout ce qui a un rapport avec l’organe de l’odorat, soit nase, justement (l’ancienne orthographe), donc nasal (du nez, ou dans le nez), naseau-x (le nez du cheval), nasique (le singe à long nez); puis, avec une alternance N/R facile (les doigts dans le nez), narine, le conduit qui amène l’air au nez, généralement par deux voies simultanées (sauf rhume).

Et, pour une des rares fois, ce ‘nasus’ va mettre son nez partout en Europe, y compris chez les peuples germains, habituellement peu inspirés (ni respirés) par le vocabulaire méditerranéen. La preuve: on dit nez en français, ‘nose’ en anglais, ‘nase’ en allemand, ‘nariz’ en espagnol et en portugais, ‘naso’ en italien, ‘neus’ en néerlandais, ‘nos’ en polonais, et même ‘nas’ en roumain…Pas besoin d’avoir beaucoup de flair pour constater que tous tournent autour du son ’n-s’ venu de Rome.

Prenons donc l’écouvillon (1) de l’étymologie, pour retirer tout ce que ce nez a pu (re)sentir comme connotations: tout au début, il s’agissait de désigner l’organe du…ronflement (comme quoi, les Romains ne dormaient sans doute pas la bouche ouverte). Puis vint le ‘siège de la colère’ (quand on a son voisin dans le nez?); et enfin tout ce qui concerne l’odeur, des fleurs, des égouts ou de sainteté, puisque le sens figuré va très vite apparaitre.

Le nez devient en effet ce qui permet la finesse du goût (2), donc le talent ou la qualité de celui qui sait apprécier les choses ‘fines’, tant sur un plan gustatif…qu’intellectuel. Voilà pourquoi un enquêteur qui ‘a du nez’ va savoir humer l’air du temps ou de la scène de crime pour trouver des indices; tout comme un producteur qui saura dénicher le tube de l’été avant les autres. Même avantage nasal si vous pouvez estimer quelque chose ‘à vue de nez’ (a-priori pas si loin que ça).

Côté nez-qui-coule, on n’est pas toujours content de tomber nez-à-nez, donc, avec quelqu’un d’inattendu (y compris sans masque), surtout si vous piquez du nez devant lui (ou elle), par honte ou par timidité. Ou fatigue!…Pour finir, je ne voudrais pas vous claquer la porte au nez, mais il fallait bien finir par moucher cette chronique, ça me pendait au nez.

  1. voir l’article de mars 2020 en tapant le mot dans le champ de recherche.
  2. Petit rappel physiologique: avec le nez, en fait on ne ‘sent’ rien; c’est juste l’air qui entre par les narines qui stimule les récepteurs de la bouche (et de la langue); ce qui permet de humer un vin, ou…de ‘ne rien sentir’ si vous vous pincez le nez (au-dessus de ce que vous voulez).

…ou de sa ville. Le maire de la sous-préfecture de l’Hérault a choisi (à la grande surprise, semble-t-il, de certains citoyens et/ou lecteurs de ‘Charlie Hebdo’) de reproduire et d’afficher des Unes du journal, en signe de solidarité et en hommage au professeur assassiné. Une nouvelle occasion de faire parler -à tort ou à raison- de la cité des…Biterrois(es). Profitons-en.

Phonétiquement, le gentilé (le nom des habitants) a l’air d’être bien loin du nom de la ville elle-même; c’est tout simplement qu’il y a quelque part l’intervention -ou le résidu- d’une ancienne racine plus ‘savante’, très souvent latine….Pour nommer les résidents, on peut faire simple (les Parisiens, les Strasbourgeois, les Lyonnais), ou se simplifier la vie en abandonnant une partie du mot pour éviter de faire trop compliqué (Les Clermontois, les Luziens).

On peut également se rapprocher du nom de la province (les Limougeots du Limouzin, ou les Berruyers de Bourges’-du-Berry’), etc…Plus complexe est le cas des Castrothéodoriciens, les gens de Château-Thierry (castro- ou castel + Théodore, la forme ancienne de Thierry), ou des Biterrois donc, parmi des centaines d’autres. Ce ‘Béziers’ bien français  (linguistiquement parlant) est en fait occitan, qui ne doit rien -ou pas grand’chose- donc au futur dialecte des Francs, vient d’une ancienne forme ‘Besièrs’, elle-même issue de plusieurs soubresauts cahotiques dû à un passage à travers du latin ‘de cuisine’ vers les langues du Sud.

Bref, le nom originel romain serait ‘Biterrae’, ce qui rend immédiatement plus ‘acceptable’ l’adjectif ‘biterrois’; le problème est que les linguistes peinent à certifier le sens de cette appellation. Pas question (trop ‘évident’) de chercher du côté d’une ‘terre double’ (bi-terrae!), explication a-posteriori et peu convaincante, car encore faudrait-il comprendre où et ce que serait cette double terre…

Or, pour être encore plus précis, l’orthographe ‘classique’ latine mentionnait en fait ‘Baeterra’ (ce qui nous délivre ipso-facto d’une histoire de ‘bi’-quelque chose); l’alternance, ou l’équivoque, entre ‘bi-‘ et ‘bae-’ semble venir des Grecs, qui aurait déjà connu la ville puisqu’ils en seraient les fondateurs ( et constructeurs) dès le 7ème siècle avant JC, bien avant…Marseille!

Leur terme à eux était ‘Biltera’ (le retour du ‘i’) voire ‘Baiterai’ (attesté autour du 1er siècle); l’imprécision semble indiquer que le mot lui-même n’était pas de création grecque mais hérité des…Phéniciens (Libanais modernes), sous influence de l’hébreu! Les recherches les plus poussées mettent en exergue le ‘triptyque’ de consonnes sur lesquelles s’appuie les consonnes (courage, on y est presque…) B.L.T. Il s’agit d’une sorte de ‘squelette sonore’ sur lequel on s’appuie quand on peut remonter très loin dans l’évolution d’un mot.

Et justement, en hébreu, cette combinaison évoque une famille de racines qui expriment une fortification, un renforcement; d’autant que, pendant plusieurs siècles avant JC,  l’endroit était qualifié du nom complet de (je vous traduis) ‘la ville forte et…sécurisée’. A défaut d’être immédiate, l’explication étymologique serait donc le surnom d’une cité fortifiée, supposition bien plus logique et donc crédible, en fonction des éléments historiques dont on dispose dans la région (Carcassonne, nous voilà!).

 Notez, pour terminer, que vous trouverez peut-être quelques familles Béziers -mais plus certainement Bésiers- qui n’ont en réalité rien à voir avec la ville. Tout comme les Bez, Bès, et Bessière, ces gens-là sont désignés par le lieu où ils habitaient, une ‘bézière’ (parfois bézeyre), le mot qui désigne une plantation de bouleaux, d’après le latin…’betulus’; oui, je sais, c’est pas plus clair que ‘biterrae’, mais, pour savoir tous les détails, vous pouvez croiser l’anecdote avec deux autres articles de ce blog (*). Que vous soyez Biterrois ou pas…

(*) Bezos (Jeff) ou Boulay (Isabelle). Tapez le nom en haut à droite de cette page.

…au sens le plus étymologique du terme, c’est-à-dire la cohorte des citoyens qui méritent la reconnaissance de la nation. Dans l’Antiquité, on lui aurait promis ‘les champs élyséens’, la plus belle avenue pour le paradis sans doute, des champs qui – encore une coïncidence linguistique inattendue – représentent exactement la signification de son nom!

Paty vient en effet d’un mot d’ancien français qui est ‘pastiz’, une racine qui va donner toute la famille des pastre et pasteur, avant de devenir noms propres avec une majuscule (1). Simultanément va se produire le phénomène ordinaire qui fait passer la notation du ’s’ sur la lettre précédente sous la forme d’un accent circonflexe, d’où la suite en pâtre et pâture, bref, tout ce qui se passe dans un espace naturel et verdoyant, le pâturage.

Pour être plus précis, ce ‘pastiz’ du Moyen-Age n’avait pas exactement l’apparence d’une belle prairie où faire…paître les vaches, mais plutôt celle d’un terrain abandonné, plus ou moins en friche, tout juste bon -précisément – à jeter en pâture aux moutons ou aux chèvres. Les Paty peuvent donc avoir eu pour ancêtre le propriétaire de ces broussailles qui, une fois arrachées, pourront faire l’affaire des…bergers.

Notez le parallèle incessant que fait notre langue entre sens propre et sens figuré, en passant des endroits à brouter aux ‘prairies éternelles’, concept religieux existant non seulement dans les caricatures de certaines tribus indiennes mais aussi dans les églises européennes; car le ‘bon pasteur’, c’est le berger (Dieu, ou Jésus, ou le prêtre, selon l’altitude choisie) qui conduit ses…brebis (souvent dites égarées) pour les ‘ramener dans les vertes prairies’ de la vérité. Ou à peu près…

Par contre, si la graphie (l’écriture) du nom commun (le pati) devenu patronyme (Pati) ne comporte pas d’accent circonflexe, c’est qu’il n’a rien à voir avec quelqu’un qui aurait ‘pâti’ (sauf, en l’occurrence, de l’intolérance). Cet adjectif-là, qui est plus précisément un participe passé (un peu comme…parti!), vient du verbe latin de forme passive ‘patior’, qui veut dire souffrir. Là encore, quelques curiosités linguistiques vont faire que cette racine va donner à la fois ‘pâtir’, c’est-à-dire être blessé par quelque chose (y compris psychologiquement), mais aussi supporter un désagrément: tel est en effet le destin du ‘patient’, non pas, à l’origine, celui qui attend gentiment mais celui qui supporte son mal dans la salle d’attente. Ou, si, les deux…(2)

Je suis sûr que vous êtes…impatient (celui qui n’a pas les nerfs d’attendre) de savoir d’où viennent les autres ‘pastis’ homonymes. Si vous êtes landais (ou, au moins, aquitains), vous savez forcément qu’il s’agit d’un gâteau (ne dites surtout pas basque), bien gonflé et parfumé à…l’orange (et au rhum). Tout comme le nom de celui qui le fabrique, ce ‘pastis’-là vient de la ‘paste’ (ancienne orthographe, comme la ‘pasta’ italienne) devenue ‘pâte’ en parisien, forcément travaillée par un…pâtissier!

Mais si vous êtes plutôt OM-Canebière, eh bien…c’est la même chose; sauf que, en provençal, l’idée de ‘pâte’ va se généraliser en mélange, quels que soient les éléments, pas que l’eau, le sel, la farine et la levure (si fabrication artisanale). De fait, si vous faites glisser un soupçon d’anis (et un certain nombre de choses) dans -beaucoup- d’alcool, et -un peu- d’eau, vous obtenez ce ‘jaune’ que se mettent derrière le gilet les marins (et les autres) à onze heures.

C’est même à cause du moment magique où l’eau se trouble dans le verre qu’est née l’expression ‘être dans le pastis’, c’est-à-dire avoir l’esprit aussi opaque que le mélange marseillais…Ce qui ne saurait être le cas des Paty mais plutôt de ses agresseurs. Au moins étymologiquement! 

(1) La poétesse Geneviève, ou le scientifique Louis.

(2) Le même verbe latin, prononcé ‘passior’ (comme le ‘t’ de édition) à la fin de l’Empire puis chez les sauvages Gaulois futurs Français, a également donné la…passion, soit le sentiment qui fait souffrir (relisez Corneille ou Racine, vous allez voir, ça dure des plombes)!