Le site qui vous aide à comprendre le vrai sens de votre patronyme

…concernant la planète médias en cette époque: à part le nombre de décès quotidiens dans les hôpitaux français (ou américains), c’est le nom d’un meurtrier qui monopolise les Unes. Même si l’exercice doit être très facile pour vous maintenant, pour remonter aux origines de ce patronyme, il faut cette fois carrément descendre…

Daval est en effet le surnom d’un homme (ou d’une famille) qui a pu habiter dans une région tout au moins escarpée, sans doute même peut-on aller jusqu’à dire montagneuse, comme l’Auvergne ou les Vosges qui sont peut-être son point de départ. D’un point de vue strictement linguistique, le mot est constitué d’une ‘agglutination’, phénomène assez ordinaire et récurrent qui permet de ‘coller’ un article -défini ou pas- à sa racine, surtout quand celle-ci commence (-çait) par une voyelle. 

C’est le cas des Lemoine, Lacombe, Delarive, Dumont, Despentes, etc…parmi des centaines d’autres. Vous avez donc depuis longtemps deviné que les ancêtres de Jonathann s’appelaient en fait D-aval, soit, très matériellement, ‘celui qui se trouve -en général qui habite- en aval d’un groupe ou d’une configuration’, a-priori un hameau ou un village.

La section ‘-val’, tout comme les mots français…val, vallée, vallon et dérivés vient d’un mot latin homonyme qui définit un creux entre deux hauteurs, collines ou plus souvent montagnes donc, puisque le contraire de ‘val’ est ‘mont’, l’un et l’autre servant à préciser la hauteur à laquelle on se trouve sur la pente, les Duval, eux, se retrouvant alors au fond de la vallée.

Ceux qui sont en bas du village sont les D’aval; à l’opposé se trouvent non pas les D’amont (rares) mais les Amont (comme le chanteur Marcel). Certains linguistes pensent que l’hypothèse Damont a été abandonnée au début du Moyen-Age, le son du patronyme se rapprochant trop de…démon! Les Damont ou Damond du…Val-de-Loire semblent venir d’un nom de filiation, d’après (le fils) d’Aimon ou Aymon.

Une fois l’article agglutiné, les résidents en aval deviennent tout simplement Daval, parfois même Dabal, forme moins ‘transparente’ mais tout à fait possible en fonction d’une alternance v/b là encore traditionnelle dans certaines régions…Notez bien qu’en terrain plat (ou à peu près), plus de dénivellation pour localiser son voisin : on va alors parler de celui dont la maison se trouve ‘devant’ le village, les Davant (comme l’animatrice de télévision Sophie) ou ‘derrière’, non pas les…Derrière (*) mais les Darrier ou Derrier (en zone de langue d’oïl), et les Darré ou Darrère (en langue d’oc).

Dernier détail topographique, selon la dimension dans laquelle vous vous placez: parallèlement au niveau de l’aval et de l’amont, l’avant et l’arrière ont souvent désigné…le levant et le couchant, soit la direction d’où venait le soleil, en fonction de l’orientation du village évidemment. L’avant devient alors l’est et l’arrière, l’ouest. De quoi déboussoler les chroniqueurs judiciaires de l’affaire Daval. Y compris étymologiquement!

(*) Les malheureux qui n’ont pas encore saisi le Conseil d’Etat pour changer d’état-civil sont dans l’article de la ‘Série Bizarre’ (2015) disponible en tapant le mot dans le champ de recherche.

…et ce n’est peut-être pas fini car l’homme est le patron de l’une des sociétés en course pour fournir à la planète un vaccin contre la CoVid 19…L’américaine ‘Moderna’ est en effet dirigée par un « homme d’affaires et milliardaire français » né à Marseille, dont le patronyme d’origine provençale le prédestinait plutôt à rester assis sur la place du village…

Pas besoin de chercher plus loin en effet, les Bancel sont une forme (à peine) plus ‘nordique’ de…Bancal. L’orthographe avec le ‘e’ n’est en effet qu’une variante rencontrée à quelques départements de la cité phocéenne, du côté de l’Auvergne. On trouve aussi quelques familles Bancelin ou Bancillon, des diminutifs implantés toujours en zone d’Occitanie….Et tout ce beau monde a bien un rapport avec un banc!

A l’origine, il y a un mot de latin dit ‘vulgaire’, ce qui ne signifie pas grossier mais seulement pas classique, presque argotique car fabriqué au moment de la fin de l’Empire romain, quand la langue académique subit des influences gauloises ou germaniques. C’est précisément une violente syllabe venue du nord (‘bank’) qui va permettre de poser les fondements de nombreux autres mots…

Certains linguistes pensent qu’il s’agit là d’une sorte d’onomatopée (le bruit que fait une charge qu’on pose sur un support, pas forcément le poids de vos fesses, à l’origine); ne reste plus qu’à installer, au fil des siècles, l’allemand et le néerlandais…’bank’, puis le saxon futur anglais ‘benk > bench’, l’espagnol et l’italien ‘banco’ (voire, un peu plus ‘sec’ en italien, ‘panca’), et même le roumain ‘bancà’. Tout cela tient debout.

Enfin, presque….Car au Moyen-Age, où l’on commence à se préoccuper de la douceur des choses, apparait un objet destiné à améliorer le confort du banc, un petit coussin pour lequel on va créer l’adjectif (toujours latin) ’bancalis’, littéralement ‘ce qui appartient au banc’. 

Ce bancal va malheureusement partager son sort avec une regrettable habitude de certains fabricants, celle de travailler les pieds du banc de façon un peu tarabiscotée et pas toujours identique. D’où le résultat énervant de la seule table que vous avez choisie au restaurant et qui branle à chaque fois que vous posez les coudes dessus!

Heureusement, les Bancel n’ont probablement pas ce sens qui serait un peu inquiétant en matière de recherche médicale, ni celui -un peu hâtif- d’un marchand ou d’un fabricant de bancs (on laisse ça aux Lachaise), mais celui qui s’est développé encore un peu plus à l’ouest de la Provence, en Aveyron et dans le Tarn, à savoir celui d’un…’banc de terre’. 

Du coup, Bancal(s) ou Bancel représentent alors le surnom du propriétaire d’une bande de terre cultivée ‘en terrasse’ ou sur un surplomb, ce qui se rattacherait à l’idée d’une avancée de terre pour planter, un peu comme une étagère ‘hors-sol’ pourrait être comparée à une balançoire. 

On ne va pas balancer n’importe quoi non plus, mais le plus beau banc de l’Histoire est certainement celui – selon la légende – sur lequel auraient cherché à s’asseoir, au 15ème siècle, des marchands vénitiens: plutôt que de rester debout pour discuter du prix des marchandises sur le port, vendeurs et acheteurs se seraient assis sur un banc pour négocier des avances d’argent, devenant ainsi les premiers…’ban(c)quiers’!

Il n’empêche que la découverte d’un vaccin n’est pas encore bien assise, et que plusieurs entreprises concurrentes n’ont pas l’intention de faire banquette trop longtemps, car, à ce jour, le produit en est encore au…banc d’essai. Y compris donc étymologiquement.

…d’apprendre qu’un médecin marseillais à la barbe blanche, aux cheveux longs et au verbe haut (belle image de sorcier ou de druide, au choix) va être mis en cause pour charlatanisme par un Conseil de l’Ordre enfin décidé à mettre un peu d’ordre dans les conseils (aux patients), en tombant dessus à bras raccourcis(x).

Selon la position des personnes concernées (et leur degré de civilité), on entendra sûrement parler de ‘baratineur’, de ‘démagogue’, d’imposteur’ ou de ‘trompeur’, voire d’escroc’ ou d’exploiteur’, sans oublier un ‘cabot’ apparemment, inconstestable…bref, tous ces termes qui cachent – ou révèlent! – un charlatan, selon son domaine d’action.

Comme assez souvent, ce qui est gênant, ou le vilain, le mauvais ou l’incompétent, c’est souvent l’Autre’, avec une majuscule qui vise celui ‘qui n’est pas de notre pays’, et c’est valable dans tous les sens: au rayon ‘gênant’, il y a des capotes-anglaises (préservatifs) qui sont forcément une invention française pour les Anglais (french rubber). Question ‘mauvais’, c’est du mal-français (l’homosexualité) que se moquent les Italiens…quant à la grippe dite espagnole, elle fut plus probablement d’origine américaine, mais, pour ‘punir’ l’Espagne qui refusait de s’engager aux côtés de la France dans la Première Guerre Mondiale…

Il y en a beaucoup d’autres évidemment, mais, cette fois, c’est l’Italie qui s’y colle, sous le prétexte (sans doute faux, mais bon…) que les habitants de la commune de Cerreto avaient la réputation de voler leurs clients en vendant des drogues frelatées…Problème: il y a plusieurs villes de ce nom dans le pays; la plus visée semble être Cerreto d’Esi, dans la région des Marches (Italie centrale face à Rome) dont les citoyens de la capitale considéraient les habitants comme des ‘ploucs’, tout juste bons à venir vendre leur camelote dans les rues de la Grande Ville.

Et alors, allez-vous me dire (ou m’écrire)? Il se trouve que le gentilé (le nom des gens) de Cerreto fait ‘cerrentano’(*). Or, le peuple, toujours à l’affût d’un jeu de mot flatteur, va croiser cet adjectif avec le verbe ‘ciarlare’(*) qui signifie bavarder. Résultat, les ‘ciarlatano’ (ciarlatani) vont désigner des beaux-parleurs, des bateleurs, ou encore, le long des ruelles commerçantes, des camelots. Qui vendent donc de la…camelote, donc des marchandises de peu de valeur, donc de mauvais médicaments, donc des charlatans!

En attendant la réaction des professionnels de la profession, je ne résiste pas au plaisir de reproduire l’une des définitions du dictionnaire. « Charlatan: Usuellement, personne non qualifiée, qui prétend détenir des connaissances lui permettant de soigner des malades, le plus souvent selon des conceptions non reconnues par les disciplines médico-pharmaceutiques officielles. Par analogie, celui qui exploite la crédulité du public et en tire des avantages. »

Mot à mot -ou presque- il y a là matière à réflexion; quoi qu’il en soit, la seule conclusion pour le moment est qu’il y a eu dans cette affaire un gros ‘coin-coin’, ou, comme le disent nos amis Anglais de façon fidèlement phonétique, un ‘quack’ (un mauvais médecin). Remarquez, en français, on a aussi des ‘couac’…

Notez bien que le charlatan ne se rencontre pas qu’en médecine (sport professionnel, politique, droit, alimentation, automobile…faites vos jeux); un bel exemple religieux est décrit dans le film de Richard Brooks nommé « Elmer Gantry, le…charlatan » (1960), dans lequel Burt Lancaster, représentant de commerce fauché mais malin, va devenir un prédicateur sans scrupules (grâce à la brune Jean Simmons).

Sans oublier le brave Jeannot (de La Fontaine), qui ouvrait sa fable éponyme (en…1668!) de la façon suivante:

« Le monde n’a jamais manqué de charlatans : cette science, de tout temps, Fut en professeurs très fertile. Tantôt l’un en théâtre affronte l’Achéron, Et l’autre affiche par la ville qu’il est un passe-Cicéron… » No comment.

(*) Prononcez toujours à l’italienne ‘tchérentano’, ou ‘tchiarlaré’…Certains y voient l’origine du verbe français…tchatcher, après un passage par l’espagnol ‘chacharar’, discuter de sujets sans intérêt. Il fait avouer le son des onomatopées se rapprochent étrangement! Ouvrons la…discussion!

…et peut-être pas la dernière, si l’on en juge d’après les déclarations récurrentes et néanmoins contradictoires du « sulfureux homme d’affaires libanais » au sujet d’un supposé financement libyen de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy en 2007. Voilà qui fait monter la pression sans doute (au moins pour certains, juges ou prévenus); or, là encore, il y a presque comme un clin d’oeil étymologique dans le patronyme du monsieur!

Difficile de simplifier en évoquant le caractère ‘arabe’ du répertoire de ce nom, tant il faudrait commencer par distinguer les mots d’origine spécifiquement et historiquement maghrébine, turque, voire kurde; tenons-nous en au vocabulaire ‘moyen-oriental’ en l’occurence, avec un ‘taki-eddine’ recollé pour constituer un surnom très évocateur.

‘Taki’ (takhi, pour essayer de s’approcher un peu plus de la prononciation initiale), exprime une idée de crainte; pas forcément de peur au sens de terreur, mais plus symboliquement d’un respect craintif mêlé d’adoration ou d’une appréhension devant la (juste, en principe) colère d’une autorité supérieure…Rien de vraiment ‘physique’ donc dans ce sentiment, qui s’approche assez de ce que le théâtre classique français illustrait en mettant en scène des héros qui ‘craignaient la colère de Dieu’, par exemple.

A défaut d’un dieu (quel qu’il soit), il faut même ici parler plus largement de ‘religion’, puisque la seconde partie du mot, ‘eddine’ représente exactement cette notion. C’est la racine que l’on retrouve en composition dans de nombreux noms mythiques, tels que Ala-(e)ddine (Aladin, en littérature), Sala-(e)ddine (Saladin, en Histoire) ou Zine-(e)ddine (en football*)…

Et, comme d’habitude, un (autre) petit coup d’oeil sur ce qui lui sert de ‘prénom’ n’est pas à écarter, surtout que le ‘ziad’ (zayda) évoque quelque chose qui s’élève, ou qui gagne en importance. Psychologiquement, ou symboliquement, l’idée peut s’appliquer à une accroissement (de richesse spirituelle), une augmentation (de chances de réussite) ou une amélioration (de telle ou telle situation).

Bref, un ‘bonus augmentatif’ – comme on pourrait dire en linguistique – qui s’appliquerait à une approche ou à un niveau plus élevé de vérité; à moins que ce ne soit une plus grande tension dans la crainte d’une révélation judiciaire? Etymologiquement bien sûr. 

(*) voir beaucoup d’autres détails l’article à lui consacré (janvier2016)

Panthéonisé ou pas? En dehors de la création du néologisme, telle était en effet la question, suffisamment importante quand il s’agit de faire entrer une personnalité dans le ‘Saint des Saints’, ou plutôt dans ‘le temple de tous les dieux’ en version…laïque et républicaine, car le mot est la transcription fidèle de deux racines grecques qui signifient ‘tous’ (pan-) et ‘dieu’ (-théos, puis -théon au neutre pour le monument). Y séjourner -toujours pour l’éternité- c’est donc être le ‘dieu’ de quelque chose (littérature, politique, arts, société). Même si on vient de Suisse…

Pour une fois, pas besoin de chercher bien loin l’origine des Genevoix qui sont tout simplement des…genevois, autrement dit des citoyens de Genève. Ca s’appelle un ‘nom de provenance’, et, comme pour les Lyon, les Marseille, les Carcassonne ou les Beauvais (Nogent-le-Rotrou, c’est plus compliqué), il s’agit de désigner la ville (ou la région) d’où vient ou parfois dont se revendique une personne. 

L’histoire des ancêtres de Maurice est un véritable chemin de croix -ou plutôt de foi- puisque c’est au 17è siècle qu’un aïeul catholique va quitter la cité protestante (de Calvin) pour atterrir en Creuse (c’est une image, vu l’aérodrome de Guéret à l’époque, et même après). Du coup, le ‘genevois’ devient Genevoix, récupérant à la fois une majuscule de nom ‘propre’ et une finale en X qui ne présumait en rien d’un fantasme mais des habitudes de ‘notation’ régionales…

Et maintenant, je ne vois (pardon) qu’une obligation: essayer forcément d’éclairer l’étymologie de Genève, au risque de prendre l’Helvétie pour une lanterne. Il semble que les premiers écrits attestant d’une ‘Genava’ datent de l’époque du Jules (César), quasiment au même moment où l’on trouve dans le nord de l’Italie des ‘Genova’, laquelle cette fois va devenir Gênes, évidemment.

Gena-, Geno- ou Gene-, il s’agit d’une simple ‘alternance vocalique’ (une variation de la voyelle) qui témoigne de la large dissémination d’un son (gen-) adopté par plusieurs peuplades, dont les indispensables Helvètes ou les Ligures de la Riviera chez les Romains. Cette ‘proto-racine’ évoque une présence d’eau; et comme nos ancêtres distinguaient largement dans leur vocabulaire l’eau qui court (ruisseaux, rivières, fleuves) de l’eau qui stagne (marais) ou des eaux calmes (étangs, lacs), il est facile maintenant de trouver trouver sur quel plan flotte le concept. 

La confirmation la plus évidente viendrait du positionnement de l’antique Genève comme une ‘cité des eaux’, soit grâce au lac Léman évidemment mais aussi peut-être aux zones humides autour de l’embranchement du Rhône; une histoire d’eaux qui finalement ne dépare pas avec l‘ambiance aquatique des marais de la Sologne si présents dans les oeuvres de Maurice. Y compris donc étymologiquement.