Le site qui vous aide à comprendre le vrai sens de votre patronyme

…y compris et surtout quand il n’y a pas d’événement (forcément dramatique) pour intéresser les caméras, même embarquées. Depuis plusieurs jours, le leader de la course est un skipper français de naissance havraise – Le Havre, bel endroit pour se reposer (1) – au nom assez facile à décrypter bien que d’une apparence simple mais éventuellement déconcertante.

Beaucoup supposent en effet à ce patronyme (et à tort) une origine anglo-saxonne (prononcez ‘deïline’); j’ai même trouvé des exemples de ‘fantasmes’ lui donnant comme explication une déformation de…darling! Bon, ça n’empêche pas d’aimer Charlie quoi qu’il en soit, car on n’obtient pas mieux avec une très imaginaire prononciation française ‘enrhubée’ de…malin (!), même si on ne doute pas qu’il faille parfois ruser pour sillonner les mers vers la victoire. 

Le seul point positif de cette dernière rumeur est la sonorité du mot, puisqu’il s’agit bien d’un très francophone ‘dalin’ que vous devez prononcer cette fois comme Dalain, autrement dit une possible et familière ‘agglutination’ de D’Alain. Comme pour de très nombreux autres noms de famille, il y aurait alors suspicion de filiation, c’est-à-dire un moyen de désigner le (ou un) fils d’Alain…

D’autant que la côte normande – y compris étymologiquement- a vu passer (pour ne pas dire débarquer) dans son Histoire de nombreux peuples venus du nord de l’Europe, et pas que des navigateurs vikings à la recherche d’un…havre. Parmi les chevelus touristes, il y avait de blonds géants à la beauté ‘surprenante’ (dixit un historien latin) venus au 6ème siècle, via la vallée du Danube, de la zone de Crimée actuelle (des Russes, quoi), descendants dit-on de tribus scythes soit le nord de…l’Iran.

Dans le cyclone des peuples de l’époque, on a appelé ces gens-là les Allains, terme d’inspiration germanique formé sur la racine ‘Adal’ qui signifie noble (2). Ils sont donc aussi à l’origine, au moins étymologique, des Allen (bretons), Allin, Allins, Allyns (flamands) et même Allaine (on en perd sa respiration)…Dès lors, qu’on y mette un ‘L’ ou deux ne change rien à l’affaire, et voici les Alin, Alinet (diminutif), Alinot et Alanic (bretons, encore), jusqu’au succès d’un ou plusieurs saints – deux Bretons ou trois Occitans – qui rendront définitivement célèbre le prénom que vous connaissez.

Or, il se peut que tout cela soit trop facile pour être vrai, car il existe une étymo- peut-être beaucoup plus -logique qui renvoie en particulier les Dalinet et Dalinot (et donc forcément les Dalin) de l’autre côté de la Manche. Car ce Dalin, tout comme les Dalen (Finistère), serait plutôt probablement une importation du gallois ‘Dylan’, nom d’un héros de la mythologie locale, formé sur un mot qui évoque…la mer! 

D’où le (second) nom de baptême du chanteur et compositeur folk Robert Allen Zimmermann dit Bob Dylan, adaptation américaine de d’Allen, autrement dit, pour reprendre la symbolique de la légende galloise : ‘le Fils des vagues’. Franchement, on ne peut pas rêver mieux comme coïncidence pour un navigateur, y compris donc étymologiquement! 

  1. Bien que de racines légèrement différentes (un dérivé du flamand pour le nom de la ville, un terme scandinave pour l’abri côtier) d’où la présence -ou pas- de l’accent circonflexe, l’idée est à peu près la même: un hâvre est toujours un endroit paisible dans une baie où l’on peut se réfugier en cas de tempête, maritime ou psychologique.
  2. Voir l’avant-dernier article sur Azibert. Et beaucoup d’autres en connexion…

…c’est donc le retour programmé des Miss annuelles, dont la ‘gagnante’ du test préalable de culture générale (essayez-le, un sans-faute n’est pas garanti). La jeune femme va devoir se battre -aussi- contre une homonymie familiale encombrante, puisque soeur d’une précédente titulaire du titre. Ou d’un homme qui dut un jour quitter sa famille…politique.

Pour tout savoir sur cet adjectif pas très facile, tapez Lorphelin (Marine) ou Orphelin (Matthieu) dans le champ de recherches.

…de plusieurs Ordres nationaux et autres Académies de Mérite, y compris titulaire d’une médaille d’honneur de…l’Administration Pénitentière, et se retrouver sur les bancs d’un tribunal. L’ancien directeur de l’Ecole Nationale de la Magistrature est en effet lié -sinon impliqué- à une affaire concernant l’ancien Président de la République au sujet de conversations secrètes pas très loin d’obtenir la palme de l’imprudence (*).

Pas de quoi pourtant soupçonner ce patronyme de quelconques malversations, en tous cas étymologiquement. Bien au contraire: sous une forme pas très familière peut-être car peu répandue, voilà un exemple-type de ce que peuvent devenir deux racines germaniques adaptées en…Provence. Car c’est dans le quart sud-est de la France que s’est fabriqué ce mot, composé à l’origine de deux adjectifs en usage vers le 10ème siècle, soit ‘adal’ et ‘berth’.

Le premier évoque l’idée de noblesse, et va en général se transformer chez nous en une syllabe contractée, le plus souvent ‘au-’ ou ‘al-‘. C’est la base des Aubert, Albert et tous leurs dérivés (Aubret, Aubertin, ou Albertini et quelques dizaines d’autres selon les régions). Notez au passage la traditionnelle alternance ‘al/au’, toujours issue de la même ‘vocalisation’ que l’inévitable cheval/chevau(x).

Rappelons qu’on trouve également la même syllabe sous une orthographe qui, cette fois, fait alterner le ‘a’ initial en ‘e’ et devient donc ‘edel’, le mot associé à l’adjectif blanc ‘weiss’ pour donner son nom à une noble fleur blanche des montagnes…

Le second terme, tout aussi répandu, signifie brillant ou célèbre, en tous cas connu, en général pour des faits de gloire guerriers – enfin, à l’époque. Il a perdu son ‘h’ final pour adopter en français l’orthographe ‘-bert’, devenant alors la terminaison de tous les Albert justement, mais aussi Robert, Hubert, Norbert ou…Gilbert (son prénom).

Voilà donc un Adalbert (encore présent sous cette forme en Haute-Vienne) qui va commencer par donner une variante plus ‘zozotante ‘en Azalbert; puis, comme pour Al-/Au-bert), le ‘l’ va se transformer en ‘u’ pour faire Azaubert (dans l’Est) et Azibert avec l’accent méridional (coïncidence…ou pas: notre homme est né à Marseille, ça peut confirmer des probabilités).

On a assez dit ici que personne n’est redevable ni ne doit, le cas échéant, se revendiquer de la signification d’un surnom appliqué à son lointain ancêtre, mais il faut…avouer que l’assemblage des notions ‘noble+brillant’ ne prédestine pas à se retrouver devant des juges…Sauf peut-être, in-extremis, à cause d’une personnalité particulièrement exubérante ou excitée, soit la racine -toujours germanique- ‘gil-‘ (de Gilbert), elle-même dérivée d’un son initial ‘geil’ de l’ancien-allemand, qui évoque le désir impérieux ou l’ardeur à convoiter quelque chose. Un poste à Monaco, par exemple? Etymologiquement bien sûr.  

(*) ‘Conversation Secrète’ de Francis Ford Coppola, palme d’or du Festival de Cannes 1974

…parmi tous ceux déjà analysés au fil de l’actualité, et dans tous les domaines : Appert (historique); Mahut (sportif), Hulot (écologique), Canteloup (comique), Sarkozy (politique), Bedos (satirique), Maduro (exotique), Dupont-Aignan (cahotique)…ou tout simplement le plus myth(olog)ique, Saint-Nicolas. Tapez le nom qui vous convient (c’est cadeau)…

…les plus objectives et les plus crédibles possible pour réussir à appâter (et peut-être harponner) les sceptiques de l’injection. Comme pour un certain nombre d’autres domaines (Sécurité routière, Moto, Environnement ou…Météo), on a donc nommé un ‘Monsieur Vaccin’ dont la mission sera de donner le virus de la bonne médecine aux citoyens, en mettant au bout des lignes le calendrier des opérations.

Comme vous vous en doutez probablement à la simple lecture de son patronyme, l’homme porte le nom d’un métier, à l’origine le surnom (le plus souvent alsacien) de quelqu’un qui est concerné par le ‘fisch’ (version germanique) ou le ‘fish’ (version anglo-saxonne), soit le poisson bien sûr. Et si notre mot est si différent, c’est que les irréductibles Gaulois ont opté, comme souvent, pour la racine latine qui est ‘piscis’, transformé successivement en ‘piscion’ puis ‘pescion’ (10ème siècle) et enfin poisson.

Pas de surprise donc, un ‘fisch-er’ est donc un ‘poisson-eur’, en français un pêcheur, lequel n’a rien à voir -en tous cas étymologiquement- avec un pécheur, dérivé lui d’un ‘peccatum’ latin (la faute, le péché) qui donnera aussi pécheresse ou…pécresse (*). Preuve de cette différence: la présence ordinaire de l’accent circonflexe sur ‘pêcheur’ pour témoigner de l’ancien ’s’ de ‘piscis’. Mais revenons à nos poissons…

L’importance alimentaire des habitants des fleuves ou des rivières a donné un véritable vivier de mots dérivés, parfois strictement locaux au début, donc empruntés aux racines germaniques, comme Fischermann ou Fischler (l’homme du pêcheur, soit le plus souvent un assistant ou le fournisseur de matériel); on trouve aussi des Fischbach (bach: le ruisseau, d’où l’idée d’un cours d’eau poissonneux voisin), des Fischesser (essen: manger, un gros mangeur de poisson), des Fischhändler (celui qui tient son poisson à la main, le poissonnier à son étal), ou encore des Fischmeister  (le ‘maitre des poissons’ c’est-à-dire le garde-pêche). 

Le plus caché parce symbolique est un Fischer ou Fischermann créé comme nom de baptême biblique en référence au dessin de poisson que traçaient sur le sol les premiers chrétiens pour se reconnaitre, au risque parfois de se faire…arêter. En tous cas, la syllabe originelle va frayer dans toute l’Europe du Nord à peu près sous la même forme, y compris dans des patois flamands qui donneront ‘fisch’ puis ‘visch’, vish’ et enfin ‘vis’ en néerlandais avec une consonne un peu moins ‘sifflante’.

Un mot encore sur notre poisson français, qui donnera de la même façon des Poissonnier, Poissonneau ou Poisson tout court, attribués en général à des ouvriers de l’écaille, sauf en ce qui concerne le destin royal d’une certaine Jeanne-Antoinette Poisson devenue Marquise de Pompadour…Rien d’étonnant d’ailleurs que le mot latin ‘piscis’ ait un rapport avec la pêche puisqu’à Rome un mot désignait justement un vivier, un bac d’élevage à poissons qui s’appelait évidemment ‘piscina’, la future piscine de nos bassins municipaux où l’on peut parfois croiser quelques sardines ou baleines.

Mais vous pensez sûrement que tous les Fischer ne sont pas amateurs de truite mais de houblon fermenté, tout ça à cause de (ou grâce à) un brasseur alsacien (logique) qui fit de Strasbourg la ‘capitale de la bière’ dans les années 1830, installant définitivement un emblématique et glouton petit bonhomme costumé à califourchon sur un tonneau. Lequel va forcément devenir, après un demi-siècle d’occupation allemande dans la région, un très français ‘(bière du) Pêcheur’ à la victoire de 1918, d’où l’existence simultanée des deux marques à une certaine époque. Y compris donc étymologiquement!

(*) Voir l’article sur la femme politique prénommée Valérie en tapant son nom dans le champ de recherche en haut à droite de cette page.