Le site qui vous aide à comprendre le vrai sens de votre patronyme

…et peut-être d’un mystère que l’on ne connaitra jamais vraiment (c’est ce qui fait les stars); le nom était déjà à la Une en juin 2018 – pour d’autres raisons – et vous pouvez donc (re)lire le sens réel de son (leur) nom en tapant le mot dans le champ de recherche.

…de kilomètres et demi dans le GPS, le nouvel télescope américano-franco-canadien (1) a donc  pris son envol (mais peut-on encore parler de vol quand il n’y a pas d’air dans l’espace?) pour aller scruter les fonds pas toujours fins de notre univers. Ca tombe bien, c’est tout à fait sa définition, étymologiquement parlant: un télé-scope, c’est un collage linguistique de deux racines grecques, le préfixe ‘télé’ qui veut dire loin (une télévision, c’est ce qui permet de voir ce qui se passe au loin, théoriquement; un téléphone, c’est un instrument pour parler à quelqu’un qui est loin, etc); et le verbe ‘scope(ïn)’ qui signifie voir (un microscope, pour voir les très petit…o-micron; un magnétoscope, pour voir les enregistrements au XXème siècle, etc)…

Bref, un télescope nous fait donc voir ce qu’il y a au (très) loin, il fait donc partie de la galaxie linguistique des noms de savants mis à l’honneur par la communauté aérospatiale, tout comme les Newton, Copernic, Kepler, Galilée, et autres Kuyper (celui qui nous serre la ceinture) sans oublier évidemment Hubble. Or, Webb n’appartient pas du tout à l’histoire passée (2), pas plus que l’astronome américain d’origine néerlandaise Gérard Kuyper d’ailleurs (1905-1973) ou son collègue Edwin Powell Hubble (1889-1953). 

La nouvelle méga-paire de lunettes du monde rend en fait hommage à un administrateur de la NASA (1906-1992) particulièrement impliqué dans les programmes Apollo qui ont permis de prouver que l’Homme était parfois dans la lune. Depuis les années 1970, James Webb avait donc décidé d’aller voir là-bas si on y était, histoire de savoir comment était tricoté le cosmos…En fait, il faudrait plutôt dire ‘tissé’ que tricoté puisque le patronyme du monsieur vient d’un très ancien terme anglais (époque Shakespeare, au moins) qui n’a – pour une fois – pas beaucoup varié à travers les siècles.

Surprise: ce ‘Webb’-là est bien en rapport avec le réseau sur lequel vous surfez à longueur de journée (et de nuit) pour votre culture personnelle! Bon, pas directement bien sûr, mais vous allez voir, il suffit de remonter le fil : le tout-premier sens de ce  mot est en effet celui d’un métier, celui du ‘webber’ à savoir, dans l’Angleterre élisabéthaine, un tisserand. Parallèlement, dans les pays germaniques, on trouve à la même époque l’orthographe Weber ( comme le compositeur allemand Carl Maria Von…) avec un seul ‘b’ mais ça ne change rien au sens, ou alors un tout petit peu car il semble qu’en Germanie le travailleur en question soit un lainier (avant le tissage, mais on continue à manger sur le dos du mouton).

Quel rapport alors avec internet? Tout simplement (si vous n’aviez pas déjà deviné) une idée de ‘tissé’, donc de tissu, donc de…toile, celle qui vous donne accès au ‘réseau tissé du vaste monde’ en tapant trois fois ‘w’ pour un World Wide Web (3). Notez au passage que nos ancêtres, qui n’avaient pas encore la souris sous la main, élevaient par contre les canards dans leur basse-cour; et pour eux, un ‘web’ correspondait également à une palmure, autrement dit le déploiement (très modeste) de la patte du canard, un peu comme…l’éventail étroit des panneaux solaires de propulsion qui s’ouvriront pour donner de l’énergie au télescope! Etonnant, non?   

  1. Ce n’est pas une question d’ordre de politesse ou de poli…tique, mais juste parce c’est plus beau dans cet ordre-là.
  2. Heureusement, avec un nom comme ça…
  3. Vous aviez déjà oublié?

…de médecins, épidémiologistes et journalistes, au sujet de la nouvelle vague de contaminations à la Co-Vid 19, certains parlant même de « lame de fond », ce que tous les marins comprendront spontanément avec effroi. Par contre, que recouvre (ou plutôt submerge) cette « théorie du mascaret »? Car, s’il est bien question de vague, d’où vient exactement ce mot, dont la racine risque de nous donner des idées noires, y compris étymologiquement? 

Les spécialistes utilisent l’expression pour évoquer le flux – et même le reflux – de l’océan lors des grandes marées, qui provoque une barre qui remonte, par exemple, tout l’estuaire de la Gironde, traverse Bordeaux et descend jusque devant la sous-préfecture de Langon et se calme enfin à hauteur de St-Macaire (33490). La puissance du courant est si forte qu’elle génère une vague sur laquelle les surfeurs de la région et d’ailleurs aiment venir se mesurer, ce qui fournit toujours des images spectaculaires au JT des chaines télé; mais le plus important est cet effet de ‘survague’ qui recouvre la Garonne à contre-sens, d’où la comparaison avec les assauts répétés du coronavirus, un nouveau variant se manifestant avant que le précédent ne soit totalement maîtrisé.

Et s’il a été question du village de St-Macaire (que vous avez le droit de ne pas connaitre), c’est que pendant longtemps a couru la rumeur (donc la fausse information) que le nom du flot magique venait de celui de cette commune, lequel renverrait lui-même à Saint Makarios, un moine venu évangéliser la région au 4ème siècle et dont le nom (d’origine grecque) signifie ‘bienheureux’, ce qui n’est jamais mauvais pour un religieux. Makarios puis Macarios, Macaire donc ma(s)caret…Le problème, c’est qu’il n’y a pas qu’un mascaret dans le monde (plusieurs engorgent des fleuves indonésiens) et que donc l’hypothèse exclusivement girondine se noie dans la vague, même s’il fut un temps où l’Eglise devait saisir toutes les occasions pour récupérer le moindre argument pour faire parler de la maison.

Il semble bien plus fiable (et plus logique, géographiquement) de surfer sur la langue gasconne en montant sur la planche du mot ‘masquaret’, largement attesté dans plusieurs écrits au 16ème siècle; il s’agit d’un adjectif (mascaré, à l’origine) qui qualifie une surface avec des taches, pas des salissures mais le plus souvent une combinaison de couleurs de pelage des animaux. Et comme dans la région, l’animal le plus commun est un boeuf ou plutôt une vache, le ‘mascar’ s’appliquait à un bovin dont le poil (en général de la tête ou du museau) comportait des taches noires.

Surprise, on retrouve parfaitement le même son ‘mask-‘ dans divers endroits du globe pour évoquer du noir, comme le…mascara (espagnol) lui-même issu de l’italien ‘maschera’ qui désigne un…masque, autrement dit un bandeau noir que l’on mettait à l’origine sur les yeux (pour masquer la vue, et non y voir à travers deux trous dans du carton)! Reste maintenant à faire le lien entre les vaches aux taches noires et le flot impétueux du mascaret…

J’espère que vous tenez bien debout sur votre planche parce que, tout comme on dit que « Au Mont St-Michel, la marée arrive à la vitesse d’un cheval au galop », la tradition assure que la ‘barre’ aquatique qui remonte le fleuve ressemble à un troupeau (bien aligné) de bovins lancés à pleine vitesse d’une rive à l’autre…Pour en rajouter à l’image très parlante des vaches noires qui nous foncent dessus, on a même entendu un soignant comparer l’arrivée du nouveau variant se rajoutant au précédent à l’action du fameux ‘rasoir à trois lames, qui recoupe le poil avant qu’il ne se rétracte’. Vous avez le choix entre le piétinement et la guillotine; au moins étymologiquement…

…voilà bien une irruption médiatique du terme à la fois le plus intello (c’est du pur latin) et le plus populo (c’est de la pure démagogie), le tout au sens le plus étymologique bien sûr. C’est en tous cas celui qui est de plus en plus souvent utilisé pour qualifier les ‘promenades’ (traduction française) que s’octroient les prétendants à telle ou telle élection (de la mairie à la présidence de la République, en passant par la députation) au milieu du bon peuple de la rue le samedi après-midi.

Or déambuler, sous ses airs dé-bonnaires de dé-lassement ou de dé-tente plus ou moins di-lettante, est parfois plus risqué que ne le croient nos (futur.es) élu(e)s. Outre la toujours possible agression d’un opposant caché derrière une barrière de sécurité et prêt à bondir pour vous gifler ou vous sauter au cou, le mot lui-même n’est pas innocent: il est en effet formé d’une racine ultra-latine (le verbe ambulare, qui signifie se promener) affublée d’un préfixe un poil risqué (dé-) qui évoque le plus souvent une action à l’envers ou une destruction; c’est le cas par exemple de faire et de défaire, de monter et démonter, construire et détruire, ranger et déranger, etc…Il n’y a guère que dans des situations comme saoûler et dessaoûler, livrer et délivrer (libérééée) que les choses s’arrangent un peu.

Ici, dé-ambuler donne donc une connotation de ‘on se ballade sans trop faire attention’, aller et venir en laissant porter ses pas deci-delà, zoner quoi! L’action est censée se faire à pied (on ne déambule pas en décapotable, on drague) et sans circuit et itinéraire précis, première différence avec les déambulations (des) politiques, ultra-repérées avant votre passage et sécurisées en fonction du public que vous êtes censé croiser par hasard et qui a été recruté (voire amené par bus entiers) pour vous attendre là depuis des heures. 

L’une des connotations de ce verbe latin comporte également l’idée de ‘tourner autour de quelque chose ou de quelqu’un’; c’est vrai que cela peut être simplement passer derrière le stand pour saluer le commerçant ou goûter la fraise du pays ou le morceau de fromage qu’il vous a préparés; mais la langue française donne aussi à cette expression une dimension de prédateur (l’aigle tourne autour de sa proie avant de fondre dessus) ou de séducteur (arrête de tourner autour de cette fille, elle n’est pas pour toi!)…

D’ailleurs, la déambulation s’applique bien à toute entreprise de séduction, y compris et surtout si elle est éphémère: c’est en déambulant dans la cour de l’école, dans les couloirs de l’Université ou dans les salles des Fêtes que vous avez le plus de chances de croiser la personne de votre choix; le drame, c’est encore que ce fâcheux préfixe suppose que vous ne faites que passer, ou pire que vous passez de l’un(e) à l’autre plus ou moins négligemment dès que vous avez laissé votre numéro (ou votre tract) à la personne visée (1).

Faut-il terminer cette courte analyse du dernier ‘élément de langage’ à la mode en mentionnant deux autres dérivés francophones issus de la racine latine: le participe passé – devenu quasi adjectif – ‘ambulant’, qui qualifie le plus souvent un marchand ou un vendeur dont le stand amovible est susceptible de dégager le trottoir à la première alerte policière s’il n’est pas déclaré; et surtout le véhicule dont le rôle est d’aller d’un point à un autre le plus rapidement possible pour secourir les blessés, une ‘ambulance’ évidemment (2), qui n’a pas vraiment le temps de déambuler.…Heureusement pour certains prétendants qui arpentent les pavés, tout le monde sait bien qu’on ne doit pas tirer dessus. Même étymologiquement!

  1. Avez-vous remarqué à quel point les hommes politiques en campagne ne regardaient jamais le visage de la personne dont ils serrent la main en laissant trainer la leur, puisqu’ils sont déjà passés au prospect suivant? Globalement, les femmes semblent plus attentives…
  2. Dans le domaine militaire, c’est aussi la charge de l’officier chargé de faire aller-retour pour porter les messages.

…dans quelques médias. Ah bon! Il jouait également les infirmiers pour faire les pansements? Pas du tout évidemment, puisque ce sparadrap-là n’a pas de rapport – en tous cas direct – avec un soin épidermique (malgré une réelle irritation, semble-t-il) mais avec une image devenue en quelques décennies le symbole de « quelque chose ou de quelqu’un dont on n’arrive pas à se débarrasser ». 

Au(x) siècle(s) dernier(s), on aurait dit qu’il « collait à ses basques », les habitants d’Euskadi n’étant pourtant pour rien dans l’affaire puisque, au 18ème siècle, les basques en question n’étaient que des morceaux de tissus accrochés au bas (-ques) des vêtements masculins (un pourpoint le plus souvent), ce qui signifiait donc qu’il fallait serrer de près la personne, pour ne pas dire qu’on restait dans ses jupes (version féminine).

Au sens figuré, cela veut donc dire que le Président n’arrive pas à se défaire de ce ‘scotch’ à pansement, devenu célèbre en 1956 à la parution de l’album des aventures de Tintin intitulé « L’affaire Tournesol », avec les efforts désespérés du capitaine Haddock (*) pour se débarrasser de l’inopportun collant qui passe de son nez à sa main droite puis sa main gauche, etc…exactement comme vous, quand vous attrapez mal le bout de ruban adhésif qui se colle partout en déchirant le papier-cadeau de Noël. 

Or, contre toute attente, ce produit tissé à usage médical n’est pas une marque récente (comme Tricosteril, le « tricot(é)-stérile » par exemple) mais un mot du…14ème siècle, à une époque où il n’avait évidemment ni l’apparence ni les fonctions d’une bande poreuse et élastique. En fait, on n’est pas si loin car ce n’était pas une bande mais un bandage; la différence, c’est la largeur (et la longueur) de l’objet, ce qui parait évident quand on analyse le mot: un sparadrap, c’est un spare-à-drap, plus exactement un ‘sparé-drap’, ou encore mieux si on remet le nom et son participe dans un ordre plus habituel, un drap sparé!

Tout le monde sait ce qu’est un drap évidemment…oui mais, celui-ci c’est pas un drap ‘de lit’ (bonjour le pansement) mais un morceau de ‘draperie’, tout simplement un bout de tissu plus ou moins large qui a été ‘sparé’, forme de ‘esparé’ d’après le verbe (oublié) d’ancien-français qui signifiait…(pr)esparer, soit préparer en orthographe moderne. Et en quoi était-il préparé, ce drap? Pas seulement bien roulé pour faire une compresse mais enduit par avance d’une huile ou d’un onguent pour accélérer la cicatrisation des plaies; les vieux manuels de médecine du 18ème siècle parlaient d’ailleurs « d’emplâtre agglutinatif » pour désigner la garniture en question.

Ce n’est pas pour jouer sur les (racines des) mots, mais retrouver ici le terme d’emplâtre nous renvoie aux injures favorites éructées par le capitaine Haddock. En tous cas, on peut dire que ce ‘bachibouzouk’ de l’Elysée, le terme turc qui servait pendant la Guerre de Crimée à désigner un soldat incontrôlable (littéralement une ‘tête folle’), aura failli mettre la République dans de beaux (spara)draps. Y compris étymologiquement!

(*) Si vous voulez faire plus intello, vous pouvez également affirmer que le terme est cité par Gustave Flaubert dans ‘Madame Bovary’ (1857)

NB: La chronique sur Benalla est disponible en archive depuis ‘l’affaire’, en juillet 2018.