Le site qui vous aide à comprendre le vrai sens de votre patronyme

…et que, devant l’affluence, vous les déposiez à l’entrée pendant que vous chercherez, pendant deux heures, une place dans le quartier…C’est un peu ce qui est arrivé à notre néanmoins « héros » (citation de la Nasa) lors de la mission Apollo 11 qui se posa sur la lune. L’astronaute américain, qui vient de disparaitre à l’âge de 90 ans, a en effet joué le taxi d’attente autour de l’astre pendant qu’Armstrong et Aldrin gambadaient dans la poussière. Il n’empêche, Collins s’illustrera lors de plusieurs sorties dans l’espace, et rendra à son pays le titre de ‘peuple vainqueur’, étymologie exacte de son nom…

Premier phénomène à prendre en compte pour commencer, Collins est une forme anglo-saxonne (donc anglaise puis, forcément, américaine) du ‘français’ Colin (parfois Collin mais plus rare), lui-même variante nordiste de Colas. Du coup, il est plus facile d’accepter que Colin est en fait une aphérèse (1), c’est-à-dire une forme verbale qui a subi la disparition de la première syllabe, phénomène très fréquent pour des raisons de pratique, de complexité du son, de la prononciation, ou sous influence d’un mot étranger trop proche, par exemple. 

Ce Collins est donc un Colin-Colas (rien à voir avec le Coca) issu d’un…Nicolas bien sûr (2). Rappelons donc que le ‘prénom’ francophone est en fait un assemblage de deux mots grecs, ‘nikos’ – ou plutôt ‘nikê’ (3) – qui signifie la victoire + ‘laos’ (rien à voir non plus avec le pays d’Asie (4) qui veut dire le peuple… La véritable analyse du mot se fait donc non pas en ni-colas mais en Nico-las (d’où davantage de facilité, et surtout de logique, pour créer l’abrégé Nikos). Bien que popularisé au milieu du 20ème siècle par une marque de distribution d’alcool, il s’agit donc à l’origine d’un surnom que se sont donné certains peuples grecs après une victoire sur l’ennemi. Bien plus tard, certains Nicolas ont même affirmé leur victoire sur le peuple en prenant le pouvoir (5).

Considérons donc que les expéditions héroïques de notre Michaël comme l’illustration du peuple qui aura vaincu la lune (et les Soviétiques) dans la course à l’espace, et profitons de l’occasion pour mentionner d’autres Collins célèbres. A commencer par le très historique…Michaël (James) C., l’un des principaux leaders révolutionnaires irlandais, mort en 1922 pendant la guerre civile. Et, évidemment, la britannique Joan, une habituée des pages ‘people’ des magazines et certes starisée sur le petit écran américain puis mondial dans la série ‘Dynastie’, mais bien après une brillante carrière au cinéma où elle rivalisa, dans les années 1960/70, avec Marilyn Monroe, Elizabeth Taylor ou…Brigitte Bardot dont elle faillit (seulement) parfois remporter les rôles. 

Petit clin d’oeil inattendu à destination des cinéphiles acharnés: la dame Collins a joué, en 1962, dans un film intitulé en v.o «The Road to Hong-Kong », et qui raconte, contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’odyssée de deux astronautes vers…la lune pour récupérer des secrets russes! Peut-être ont-ils atterri -pardon, aluni (6)- sur une des…collines du satellite de la Terre, bien qu’il n’y ait aucun rapport avec le nom, puisque le nom commun vient, très ordinairement, du latin ‘collis’ (puis collina) qui désigne une petite montagne.

Ce qui n’est pas le cas non plus du catalan ‘collins’, qui se passe de majuscule car très vulgaire; il s’agit d’une interjection équivalant en quelque sorte à notre ‘merde!’ lâché lors d’une erreur ou par surprise. La forme originelle en est en réalité ‘collens’ (soit…couilles, ‘cojones’ pour les étrangers de Madrid), atténué par cette variante avec un ‘i’ pour rendre le mot plus acceptable (un peu comme, il y a quelques décennies, l’humoriste Jean Yanne répétait ‘merdum’ dans un sketch).

Mais le Collins le plus célèbre est probablement ce géant guerrier (ou inversement) issu de la mythologie belge – mais sans doute inspiré d’un combattant réel du 10ème siècle – un certain Johan Coley (donc Jean Colin en…wallon) qui fut surnommé ‘maillard’, c’est-à-dire celui qui frappe ses adversaires avec un maillet. Et là, le suffixe péjoratif ‘-ard’ prend tout son sens car le bonhomme frappait n’importe où et n’importe comment. Et pour cause: lors d’un précédent affrontement, il avait reçu une (puis deux, dit-on) flèche(s) qui lui crevèrent les yeux. Il assaillait donc ses ennemis les yeux bandés, fendant l’air de ses coups de façon ridicule…d’où le jeu des cours d’école où les enfants se moquent de celui qui tourne sans rien voir en cherchant à attraper les autres, le colin-maillard!

Toujours est-il que notre voyageur du ciel devait, lui, avoir les yeux bien ouverts pour tourner autour de la planète (ce qu’il fit plusieurs fois lors d’autres missions). On constate d’ailleurs qu’il fallait bien ça à ce scientifique américain de patronyme anglais inspiré par des racines grecques, et dont l’état-civil porte la mention: né à Rome (Italie, évidemment) et mort à Naples, sur la côte sud-ouest de…la Floride, au bord du golfe du Mexique. Là où s’est éteinte l’année dernière (2020) sa voisine de résidence, la romancière Mary Higgins Clark. Décidément, un état idéal comme pas de tir vers les étoiles!

NB: Voir aussi (pour les sportifs) Jason Collins, basketteur. Et (pour les amateurs de lune) Edwin -Buzz- Aldrin.

(1) Voir l’onglet ‘lexique’ en page d’accueil

(2) Une fois que vous aurez fini cet article, vous pourrez vous plonger dans tous les Nicolas du site, de Bedos à Sarkozy jusqu’à St-Nicolas, pour en savoir davantage sur les détails des uns et des autres.

(3) Voir la chronique sur la marque de chaussures de sport en tapant le mot équivalent en français, la ville de…Nice.

(4) Le ‘Lao’ (entendu par les colons français) vient du sanskrit ‘lava’, l’un des qualificatif des fils du dieu ou roi mythique Rama.

(5) Je parle du tsar Nicolas II bien sûr…

(6) Mais il semble que cela restera le seul exemple de l’univers: l’Académie a validé un « atterrissage sur Mars », pour éviter un très moche ‘ammarssissage’ (et de futurs éventuels  ‘avénussages’ ou ’assaturnages’?)

…(n’exagérons pas, disons juste son confinement)? Tout simplement en s’appelant Zeller, patronyme du talentueux auteur de théâtre « le plus joué dans le monde », mais aussi scénariste et désormais réalisateur deux fois oscarisé pour son film ‘The Father’ (1) lors de la cérémonie ‘en distanciel’ de cette année 2021.

L’écrivain est de descendance familiale autrichienne, ce qui signifie forcément d’étymologie germanique. En effet, on trouve ce ‘zeller’ non seulement dans toute la zone (ex)austro-hongroise mais aussi en Allemagne, et donc en Alsace pour la partie géographique ‘récemment’ française. Les phonèmes (les sons) n’ayant pas de frontières – en tous cas pas celles des découpages administratifs –  il y a dans ce mot un radical ‘zell-‘, suivi du suffixe de personnalisation ‘-er’ (2), le plus souvent utilisé pour former un métier ou une qualification particulière, ici une provenance.

Tout comme les boulangers font de la boulange (du pain en boule) ou les teachers font de l’enseignement, les zellers sont généralement décrits comme les habitants de Zell, petite localité allemande de la vallée de la Moselle, à quelques kilomètres à l’est du Luxembourg. Certes, le toponyme peut tout à fait s’inspirer cette cité proche de Francfort mais, de façon plus générale (et surtout quand il s’agit de souches plus ‘méridionales’), ‘zell’ renvoie tout simplement au sens qu’a le nom commun actuel soit un petit endroit fermé, comme une cabine ou une ‘zellule’ comme on dirait (presque) en français, ou même en anglais (cell).

Or, derrière la porte de cette cellule, il peut y avoir tant de choses! A commencer par de la nourriture, et plus généralement  des vivres que nos ancêtres latins cachaient dans un ‘cellarium’, une petite-chambre qui donnera le ‘cellier’ français pour mettre à l’abri de la lumière (et des convoitises) les meilleures bouteilles de vin. Le mot est d’ailleurs un déverbal (3) de ‘celare’, qui signifie cacher, dissimuler quelque chose aux yeux d’une personne (que ce soit un fromage ou un sentiment coupable)…

De fait, au cours de l’Histoire et…de la géographie, notre ‘zeller’ va aussi bien désigner un hangar ou un grenier (pour soustraire les grains à l’appétit des rats), puis une chambrette alternativement misérable (une piaule) ou sophistiquée (option garçonnière). Toujours très pragmatiques (et imaginatifs), les Romains de la fin de l’Empire (qui n’ont pas connu les cités des banlieues) appliquèrent également le mot à une niche, à une cage à oiseaux (un pigeonnier) et même à une ruche, l’alvéole étant la…cellule de base de l’architecture des HLM pour abeilles.

Voilà pourquoi, depuis des siècles, les ermites ou les ascètes qui s’isolaient pour méditer ont donné le mot aux religieux(-ses) confiné(e)s des cellules, des chambrettes à la déco généralement dépouillée, contrairement à celle des prisons aux fenêtres ornées de barreaux. Et pourtant, ce ne sont pas les pièces nues d’un monastère ou d’un couvent qui ont donné son nom à la commune mosellane, mais tout simplement…la ligne d’horizon!

En effet, comme cela peut arriver dans d’autres lieux (4), les topographes disent qu’il faut regarder la crête des collines environnantes pour deviner, derrière les rangs des nombreux vignobles, la silhouette d’un chat prêt à sauter. A sauter sur quoi ou sur qui? Sur…le diable, dit une légende locale, un chat noir qui veillait sur les barriques de vins entreposées dans les…celliers, et que Satan (ou des viticulteurs concurrents?) s’apprêtait à faire tourner en vinaigre. 

Voilà pourquoi, dans la région, tout le monde connait le « Zeller Schwartze Katz », le chat noir de Zell, une couleur de pelage en général signe de malchance mais qui aura permis à Florian de récolter cette fois la récompense suprême. Y compris étymologiquement!

  1. Meilleure adaptation et Meilleur acteur pour Anthony Hopkins.
  2. Ou ‘-ier’, en français.
  3. Un mot inspiré d’un verbe.
  4. Voir l’article sur le Golfe du Lion (mai 2011)

Contrairement à l’origine de son prénom, ‘notre’ Thomas est unique (1) et squatte très logiquement la Une de tous les médias, en ce jour de lancement de la fusée Space X. Ceux qui ont moins de vingt ans ne peuvent pas imaginer l’immense ‘marche’ entre les casseroles à boutons et à boulons des cabines russes du 20ème siècle (exigües mais robustes et surtout utiles) et le design très ‘Courrèges’ (le couturier des années…1960) du vaisseau blanc de M.Musk, couloir d’accès et combinaisons spatiales comprises.

Ce qui n’a pas changé est le formidable courage des équipages et de notre (temporaire) futur commandant de bord de l’ISS, dans laquelle un premier séjour avait permis de partir à la pêche de son étymologie (2). Pour un décryptage immédiat, tapez son nom dans le champ de recherche…

(1) la racine hébraïque, puis grecque, signifie…le jumeau.

(2) Donc datée de l’actualité en mars 2014.

…celle des réseaux dits ‘sociaux’, dont tous les visionnaires (du 20ème siècle) avaient mésestimé les lendemains qui déchantent, par exemple sous le coup d’un effet de masse qui pourrait submerger cet été la paisible station balnéaire landaise. Selon les ’locaux’, un afflux incontrôlé de visiteurs (pas toujours aussi ‘cool’ que de blonds surfeurs planants) pourrait en effet jeter la ville au fond du gouffre…y compris étymologiquement!

Commençons par remarquer qu’Hossegor n’est pas le nom ‘complet’ de la commune, ni même son nom tout court puisqu’à l’origine il n’est question que de ‘Soorts’, auquel on a ajouté, au début du 20ème siècle seulement, une sorte de qualificatif touristique qui prendra finalement le pas sur le nom originel. L’un et l’autre des termes sont évidemment en langue ‘locale’, le gascon, soit en v.o ‘Sorts e Ossagor’.

La première partie est un déverbal (un mot qui…découle, très justement) d’un verbe qui concerne le plus souvent une ou des sources et qui signifie jaillir, sourdre pour se rapprocher encore davantage du son du mot ‘savant’ français, ou tout simplement surgir (du latin ‘surgere’). Pas de doute, c’est bien une histoire d’eau(x) qui se joue ici; mais, comme il n’y a pas de traces -ni de logique- de jet d’eau particulier (on n’est pas à Genève), les linguistes penchent plutôt pour des affleurements aquatiques dans les prés ou peut-être de vraies résurgences d’eau douce au large de la côte proprement dite.

Les débats sont plus animés pour Hossegor, dont il faut tout de suite écarter une rumeur farfelue (entendue de mes oreilles lors d’une conférence), celle d’une « présence militaire anglaise » en Aquitaine (1) inscrite dans la mémoire de Landais qui auraient vu patrouiller le long de la côte des ’horse-guards’ (devenu hossegarde, puis hossegor!). Or, s’il y avait eu des bonnets…à poil paradant sur la plage nord, eussent-ils été naturistes?

Bref, la véritable source d’Hossegor (version touristiquement parisienne) ou Ossegor donc, se compose de deux éléments, toujours typiquement gascons: un ‘osse-’ qui est la marque d’un locatif, une syllabe qui désigne un lieu (2). C’est également le cas de la proche Biscarosse avec un seul ‘r’ (malgré les panneaux…municipaux) puisque ‘biskar-osse’ en gascon, c’est le lieu où il y a une colline en l’occurrence de sable, dite la dune (et non pas la cité des deux carrosses, même royaux, sur la route d’un mariage à St-Jean-de-Luz!(3)

Nous reste donc à plonger dans ce ‘-gor’, variante de ‘gour’, équivalent du latin ‘fossa’, une fosse ici forcément marine; il s’agirait d’une allusion au…gouffre profond situé au (grand) large de Capbreton, une faille de plus de 250 kms de long et 3500 m de profondeur. Ce qui n’est évidemment pas une raison pour creuser un peu plus l’écart entre résidents et vacanciers; sauf étymologiquement peut-être!

NB: voir aussi l’article générique (février 2011!) sur les « étymologies trompeuses ».

(1) Très contestable; il n’y a jamais eu d’occupation militaire britannique dans les Landes; la région se trouvait tout simplement dans la corbeille d’Aliénor lors de son mariage avec Henri Plantagenet…

(2) Parfois -et plutôt- en fin de mot, comme les Josse, Tosse et autre St-Josse landais et béarnais.

(3) Juin 60 (1660): mariage de Louis XIV et Marie-Thérèse de’Autriche.

Descendant de la dynastie des Saxe-Cobourg (historiquement germanique), héritier de la Maison de Grèce dont une partie vient des Oldenbourg-Sonderbourg-Glücksbourg du Danemark, le comte Mountbatten de Birmanie s’appelle en fait Battenberg et a changé son nom pour faire moins ‘allemand’ après la Seconde Guerre mondiale, sans pour autant trahir son patronyme puisqu’il n’a fait que traduire fidèlement le mot originel en entrant chez les Windsor!

Vous avez suivi? Vous aurez tous les détails en (re)lisant la chronique de son petit-fils homonyme (forcément, maintenant) donc en tapant Harry dans le champ de recherche.