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…mais aussi dans les pages de ces chroniques. Déjà en 2020, le jeune Slovène se faisait remarquer aux côtés de son compatriote Primoz Roglic. C’est là que vous (re)trouverez quelques pistes pour comprendre pourquoi Tadej s’est adjugé le gâteau du Tour : tapez Slovénie…

…même s’il n’y a pas vraiment de soufre sur la principale ‘Lune de Saturne’, comme on l’appelait au 17ème siècle (déjà pas mal de l’avoir repérée!) puis Saturne VI et enfin Titan, l’astre qui a donné son nom au titanium (pour les intellos) ou titane pour le grand-public et désormais l’Histoire du cinéma. Alors, pourquoi ce nom, puisqu’il n’y a même pas de ce sable noir sur l’objet céleste en question mais surtout de l’azote (comme sur Terre) dans une paisible atmosphère à -180c°?

Comme souvent, et en l’occurrence depuis les mythes des Grecs jusqu’au manque de connaissances -à l’époque- des astronomes, Titane ou Titan, c’est une histoire de fantasmes issus du feuilleton à rebondissements de la famille à Juju(piter); et, comme d’habitude, il va falloir jouer entre les noms grecs et latins…Car Titan est d’abord grec, c’est le nom générique des immigrés sur Terre de la deuxième génération, après que le monde fût créé par Ouranos (le Ciel) et Gaïa (la Terre), éléments de base d’une existence qui précèdera toujours l’essence (sauf après la découverte du pétrole).

S’en suivra une fratrie d’une douzaine de numéros, dont Chronos (le temps), indispensable pour lancer le compte à rebours du Big Bang et qui ne manquera pas d’émasculer son père pour le remercier de l’avoir engendré. Entre-temps, seront nés d’autres frères et soeurs particulièrement encombrants car géants, les Titans, chargés de préparer la place de l’Olympe pour Zeus, épouses, maitresses et demi-déesses, requalifié Jupiter, Junon ou Vénus par les Romains.

Bref, peu importent les étiquettes (sauf si vous êtes un fana de généalogie), Titan porte ce nom parce satellite géant, juste dans la roue de Ganymède attaché, lui (dans tous les sens du terme) à Jupiter. D’où logiquement le nom commun de titan ou l’adjectif  titanesque pour qualifier le dernier paquebot de croisière norvégien pollueur des Caraïbes ou le gros-porteur aérien d’Airbus en phase de crash économique.

Résumons-nous : le français Titan vient donc du latin Titan qui vient du grec Titan(os, si vous voulez), pépite détestée des linguistes obligés de se résigner à la définition ‘origine inconnue’…Or, même pour les Anciens qui avaient peur que la foudre ne leur tombe sur la tête si jamais ils osaient chercher à découvrir la provenance des dieux, il semble que le son originel soit en liaison avec un ancien verbe qui évoque l’action d’un geste…

…et pas n’importe lequel, LE geste à l’Origine du monde (enfin, je veux dire la Création du monde, plus Raphaël que Courbet), c’est-à-dire très précisément un bras qui s’étire ou un mécanisme qu’on lance, exactement comme la fresque de Michel-Ange où Dieu vient titiller l’index gauche d’Adam, à une époque où les interrupteurs n’existaient pas encore pour réveiller les dormeurs. D’autres dialectes insisteraient davantage sur l’idée d’une force qu’on oppose à quelque chose ou à quelqu’un, ce qui va se révéler être moins innocent un peu plus loin…

Car le titan(e) nous réserve encore deux belles surprises, puisqu’il a existé également en grec un nom commun (titanos) qui désignait…de la chaux (ou du plâtre, on n’a plus les bons de livraison), production cette fois tout à fait improbable en rapport avec notre lointaine lune saturnienne; sans compter qu’un philologue américain obstiné (pléonasme) fait remonter la construction du mot à un mélange entre deux syllabes primaires d’un très ancien dialecte méditerranéen, soit ‘titax’ qui veut dire le roi ou ‘titani/titini), la reine.

Symboliquement, un Titan serait donc un personnage de pouvoir qui serait ‘le roi du ciel’ (ou des Cieux, diront les Chrétiens). Et vous savez quoi? Par le jeu d’une règle linguistique tout à fait classique celle-là, le ’T’ de titan se retrouve parfois avec l’écriture ’S’. Ce qui fait dire immédiatement à notre chercheur fou que les monstres à l’origine de planète ne sont autres que…Satan, l’Entité du Mal qui s’oppose au Bien (on y revient)! Mais finalement, si l’on en croit les avis et commentaires divers, le film de la Croisette ne serait-il pas moins sulfureux que titanesque? Au moins étymologiquement.

…modifié 2021 avec son équipe nationale italienne vient de signer avec le club parisien pour deux saisons. On a donc de fortes chances d’entendre résonner ce nom trois à quatre fois par semaine (si pas suspension sanitaire ou blessure temporaire), sauf si la greffe prend (très) bien et que les premiers succès du portier donnent aux journalistes l’idée d’utiliser son surnom affectueux, Gigio. En attendant, que cache son…matronyme?

Car on va parler de dame(s), ce dont vous doutiez déjà sans doute si vous avez déjà visité (ou plus si affinités) cette ‘Botte’ du fond de laquelle (1) vient notre joueur. Le mot comporte en effet deux parties (donna-rumma), ce qui explique la féminisation de cet état-civil: quand c’est un homme qui donne son nom à la lignée, on parle de patr-onyme (la même racine que pater en latin) et de matr-onyme (mater, évidemment) quand c’est une femme, le phénomène se produisant en général dans des périodes de guerre (entre pays ou entre…familles) quand le géniteur n’est pas revenu du front, qu’il a succombé à telle ou telle pandémie, ou tout simplement qu’il est démissionnaire voire inconnu.

De fait, on ne peut pas faire plus femme avec un composé de ‘donna’, terme qui peut tout à la fois désigner une ‘simple’ femme (en français aussi, le mot peut être équivoque entre épouse et femelle, même racine); puis toute femme de quelque chose, de service, de ménage ou de diverses fonctions; et évidemment, la femme-mère, en général sacrée, ce qui donnera les ma-donna, à commencer par toutes les mado(n)nes que l’on prie autour du globe puis la chanteuse avec une majuscule née Louise Ciccone.

On attend donc de ce (ou cette?) ‘rumma’ un éclairage lumineux et si possible logique au sujet d’un titre de respect et parfois de noblesse (2). Ce serait donc quasi-sacrilège, à défaut de trouver tout de suite un homonyme français, d’envisager la déformation d’une…rumba qui nous entrainerait vers des interprétations chorégraphiques et peut-être nocturnes. Au contraire, et avec une certaine surprise, ‘rumma’ est la contraction de ‘rumenica’, forme napolitaine de…domenica!

Du coup, plus question de danse païenne mais d’une connotation plus aristocratique (royale?) ou peut-être bien religieuse, une Donna Domenica pouvant être l’équivalent de Soeur Dominique (ou mieux, Mère Dominique) soit, selon l’étymologie latine, ‘la servante du Seigneur’…Mais selon la logique tout court, pas moyen d’accorder à une Mère Supérieure la ‘paternité maternelle’ d’une descendance, surtout officiellement.

Il faut alors se fier à plusieurs écrits qui attestent d’une qualité particulière accordée à un moment donné à une femme dite de-tête ou maitresse-femme (una donna energica) qui aurait marqué de sa gouverne le destin familial…Il y a encore un autre moyen de laisser une trace dans l’Histoire en étant ‘celle qui sait se mettre en avant’, surtout sur une scène d’opéra car on l’appellera alors ‘prima donna’, c’est-à-dire la cantatrice à laquelle la troupe donne le premier rôle.

Ne reste plus qu’à Jean-Louis (Gianluigi) de devenir ‘primo uomo’ de l’équipe, terme peu usité depuis quelques siècles mais qui n’empêche pas certains (autres, bien sûr) joueurs de se prendre pour l’équivalent ordinaire des prima-donna, ceux et celles que la presse people gratifie facilement de ‘divas’ tout simplement. Sauf étymologiquement bien sûr.

  1. Ce n’est pas un jugement de valeur, il est né à Castellammare di Stabia, agglomération de la métropole napolitaine.
  2. La ‘donna’ italienne se retrouve évidemment dans la ‘dona’ espagnole, surtout de haute condition.

…n’est pas « le premier milliardaire de l’Histoire à avoir effectué un voyage dans l’espace », mais plus précisément le premier propriétaire de sa propre navette a être allé aux confins de cet espace dans lequel des ‘touristes’ pourront flotter en apesanteur à 480 euros la…seconde (1). Mais le moins qu’on puisse dire, c’est que l’homme a néanmoins mis le feu à l’avenir, y compris peut-être étymologiquement.

Curieux mot d’ailleurs que ce Branson, sur la sonorité duquel on serait prêt à parier pour une racine anglaise. C’est le cas, effectivement, pour la forme la plus ‘récente’ (ère britannique puis américaine), mais les extrémités de cette racine viennent d’un peu tous les pays du vieux continent…Le premier indice (et le plus facile) permet de détacher la seconde partie du nom en Bran-son, soit, en toute probabilité, une terminaison qui marque la filiation (son, le fils de…, tout comme dans beaucoup de patronymes en suédois : Ericsson, le descendant d’Erik; ou, légèrement modifié, en danois : Ander-sen, le rejeton d’un André, Christiansen, etc).

Dans les répertoires scandinaves, on trouve justement ce qui pourrait bien être la version originelle (et originale) de notre terme, soit Brännesson, le gars de la lignée d’un Bränne hérité du son germanique Brant (comme le pseudo du chanteur Mike!) ou Brandt (comme les machines à laver) ou encore Willy (pas l’orque, le chancelier allemand et Prix Nobel de la paix (2). Bref, cet ‘étymon’ (le son de base) nordique va évidemment se disséminer dans plusieurs parlers saxons (puis anglo-), avec l’idée très disparate d’un ‘élément d’attaque’…

En effet, selon les pays, on pense que la définition la plus ancienne (12ème siècle) évoque un support enflammé comme une torche ou un tison, selon que vous voulez mettre le feu aux maisons de la tribu ennemie ou rallumer les braises sous la marmite familiale. Vous pouvez également utiliser la chose comme lampe de poche portable dans la nuit, ce qui va progressivement faire évoluer le manche vers un objet en métal travaillé et pointu, donc une masse ou une épée dont le rapport avec une flamme reste celle qui a forgé la lame ou éventuellement le reflet du soleil dans la bataille! (3)

Curieusement, cet élément ‘brant’ germano-scandinave, structurée en ‘brandau’ en Allemagne, émigrée en Angleterre en ‘brandon’ (celte), puis branson en Amérique a été principalement conservée sur le Vieux-Continent grâce à la langue…italienne dans le prénom Brando, également adopté comme patronyme par un certain Marlon par exemple. L’acteur né dans le Nebraska revendiquait d’ailleurs un patrimoine génétique d’au moins cinq branches, soit irlandaise, allemande, anglaise, hollandaise et française. 

Il affirmait que son propre grand-père, donc de l’Histoire très récente, de naissance Brandau, avait francisé son nom en…Brandeau pour pouvoir quitter l’Europe et enfin opté pour un Brando d’apparence très ‘rital’ au passage des guichets d’émigration new-yorkais. Sans savoir que son petit-fils allait bientôt faire briller une nouvelle étoile au firmament du cinéma, bien avant que Richard n’aille lui-même s’en approcher beaucoup plus physiquement en allumant une torche à sa fusée et donc, peut-être, étymologiquement aussi!

  1. Deux astronautes non-professionnels (et milliardaires) ont déjà fréquenté le véritable vide en allant dans la station spatiale internationale.
  2. En fait, il s’appelait…Herbert Ernst Karl Frahm, mais avait -lui aussi- pris un pseudo qu’il fera reconnaitre plus tard, pour échapper à la main-mise nazie sur son parti politique (concurrent et distinct). 
  3. Il existerait bien une autre racine homophone ‘brann’ qui concerne la bruyère (la brande?) mais quel rapport avec…un fils de?

…et qui ne change jamais sur le terrain? » En fait, même si vous ne suivez pas les matchs de football, vous avez sans doute déjà vu la marque de l’afficheur électronique qui permet de signaler la sortie d’un joueur (en rouge) et l’entrée de son remplaçant (en vert), en vertu d’un code-couleur très primaire mais efficace (c’est comme aux feux de croisement). Ouvrons donc un peu ce hublot…

Rien à voir avec la petite fenêtre des bateaux -enfin, pas encore directement- puisqu’il s’agit du nom de la société suisse qui fabrique…des montres de (grand) luxe. Seul point commun avec le trou dans la coque du navire par lequel vous pouvez rejeter votre diner de la veille, c’est qu’on voit les mécanismes à travers le verre de montre; mais ceux de l’horloger de Genève sont en général encadrés d’or rose et de caoutchouc naturel, voire sertis de diamants. La société n’hésite pas à…afficher ses égéries sportives, dont Kylian M’Bappé, Paul Pogba ou Ousmane Dembélé, dont les préférences vont vers des modèles annoncés aux environs du demi-million d’euros.

Voilà qui nous ramène sur les terrains au ras du gazon ou même des vagues en pleine mer, puisque ce ‘hublot’ s’inspire d’un son du 13ème siècle appartenant au vocabulaire francique (l’ancêtre du français) qui serait (1) ’huba’, c’est-à-dire l’image d’une coiffe ou d’un couvercle. On voit aisément (ou, peut-être, on imagine) la similitude avec une sorte de capsule de verre dont le clapet permet de fermer l’opercule pratiqué dans la coque pour voir à l’extérieur.

Sous l’influence du parler normand, ‘huba’ va être assimilé au mot local de ‘huve’, qui désigne un bonnet (on reste couverts). Puis, au milieu du 18ème siècle, le diminutif ‘huvelot’ (un petit bonnet, puis un petit couvercle) va subir d’autres influences plus méridionales qui vont durcir le ‘v’ en ‘b’, d’où ce hublot final…D’autres hypothèses, toutes d’origines régionales et issues d’un répertoire de vocabulaire spécialisé (le plus souvent…la marine) ouvrent -si j’ose dire- sur des termes techniques, comme le ‘hulot’ (2) ou la ‘houle’, un passage de câbles pratiqué entre deux parois; et également une petite fenêtre destinée à aérer des pièces de stockage, dans les fermes du Poitou ou de Vendée.

Signalons enfin qu’il existe bien des Hublot en tant que patronymes (et pour cause, puisqu’il s’affiche dans les stades) mais sans lien avec tout ce qui précède puisque ce sont en général des variantes hypocoristiques (affectueuses) du prénom Hubert, surnom lui-même typiquement germanique formé sur deux racines qui sont ‘hug/hub’ (l’intelligence) et ‘bert(h)’, la renommée ou la célébrité. Comme quoi…

  1. Conditionnel parce que l’étymologie est parfois considérée comme incertaine, mais c’est la seule racine sur laquelle ont pu s’appuyer les linguistes.
  2. Rien à voir avec Nicolas, mais vous pouvez quand même (re)trouver sa chronique en archives (2017)