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…même si on compte les secondes de diffusion dans les journaux d’information télévisés) qu’aura disparu l’un des présidents les plus indépendants du Comité International Olympique. Lui-même compétiteur lors de trois olympiades dans les années 1970, il était par exemple farouchement opposé à toute prise de position politique lors des événements sportifs. A l’époque, il y eut même quelques écrits pour lui attribuer le qualificatif très académique de…’rogue’, adjectif d’ancien-français tombé en désuétude et largement snob en l’occurrence.

Pour la satisfaction des paranoïaques de l’invasion anglo-saxonne, le mot viendrait bien d’une syllabe ‘rog’ venue d’Outre-Manche, laquelle évoquerait quelque chose de sauvage ou d’agressif comme un chien qui grogne ou qui mord (qualificatif souvent utilisé comme tel en français). Sur le plan humain, il peut tout aussi bien s’appliquer à un être qui refuse les conventions, en général vagabond ou solitaire, qu’à un voleur ou un agresseur, quel que soit le domaine. De toutes façons, comme disent les Espagnols, sûrement un…’arrogant(e)’.

On pense que, justement, la toute première racine vient de la forme de participe présent du latin ‘rogare’ qui signifie demander, puis de son composé ar-rogare, c’est-à-dire demander avec insistance, donc obtenir, le plus souvent en se servant soi-même, en…s’arrog(e)ant le droit de propriété de quelque chose. La véritable source du patronyme de notre homme n’a rien à voir avec tout cela puisque ce natif de Gand (en Flandre belge) est forcément néerlandophone.

D’abord, le son du mot n’est pas ‘rogue’ mais ‘rorhe’ (pardon pour l’accent) et renvoie à une histoire de céréale, un ‘rog’ puis ‘rogge’ qui a un rapport avec le seigle. Un peu primaire peut-être, mais classique : pour les mêmes raisons -celle d’un ancêtre cultivateur ou exploitant, voire un meunier ‘spécialisé’- il y a en France des Seigle (peu), des Blé (mieux, Dublé), des Lavoine (comme le chanteur Marc) et même des Balavoine (celui qui bat-l’avoine). Bref, une possible ascendance agricole, confirmée par la présence du même son (si j’ose dire) dans d’autres langues européennes qui s’appuient, elles aussi, sur un ‘r’ fortement sonore pour parler de cette céréale, soit ‘roggen’ en allemand ou ‘rye’ en anglais (1). Mais la moisson n’est pas finie…

Car une autre…racine homophone vient disputer une possible origine à ce nom, et toujours dans le répertoire néerlandais, une autre ‘rogge’ qui désigne cette fois un poisson, la raie; laquelle ne tire pas son nom d’une ‘rayure’ latine (riga) mais d’une syllabe unique et spécifique (raia). Certains pensent que le nom de la raie venait quand même de la…raie tracée dans l’eau par l’appendice caudal dudit poisson, mais rien n’est sûr.

Par contre, on sait bien que, par métonymie (on nomme la partie pour le tout, ou l’objet pour son possesseur), ‘rogge’ a pu qualifier un pêcheur ou un poissonnier concerné par ce type d’animal, tout comme les Karper par les carpes, les Baers (2) par les perches ou les Snoek par les brochets. 

En conclusion, on s’abstiendra donc, comme d’habitude, de projeter sur feu le président olympique toute connotation de caractère rogue; malheureusement, si l’on en croit la tradition du symbolisme animal véhiculée par nos ancêtres européens, la raie était inscrite dans la liste des ‘Animaux du Diable’, à côté du crapaud de mer ou du crabe (la peur des pinces, ou du dard de certaines espèces de raies ?), alors que la sole par exemple faisait partie des ‘Animaux de Dieu’. Et pourtant, on ne peut pas dire que Jacques se soit jamais aplati ni flottait entre deux eaux; sauf étymologiquement bien sûr.

  1. un ‘rog rye’ serait donc un mauvais seigle, ou un seigle de contrebande…
  2. Probable origine de la famille de l’acteur-réalisateur Edouard, de souche alsacienne (donc d’influence nord-germanique).  

…les Grands ou ceux de quartier quand les centres commerciaux sont obligés de sélectionner le statut sanitaire de leurs visiteurs, mais, pour certain(e)s, c’est toujours un plaisir de faire du…shopping ou – plus francophone tu meurs – de ‘magasiner’ comme on dit à Montréal. Dans la Belle Province, le mot a gardé son sens initial de faire du lèche-vitrine (et éventuellement d’acheter, mais c’est pas obligatoire) alors qu’en France, le terme s’est plus ou moins dégradé en ‘remplir les étagères avec du stock’.

En fait, c’est bien cette dimension-là qui est la plus authentique, car, à l’origine, un magasin n’est ni grec, ni latin, ni français (donc) mais…arabe. Au 12ème siècle, le ‘makhzan’ (*) est un simple lieu de dépôt puis de stockage des marchandises, un peu un équivalent de garde-manger s’il s’agit d’un particulier, mais un entrepôt si on a affaire à un marchand ou un grossiste. Historiquement, il s’agirait d’une ‘liberté’ (une franchise) accordée à des armateurs marseillais pour établir des bases de stocks de vivres en Afrique du Nord.

Or, ce ‘makhzan/makhzin’ a un pluriel qui est ‘makhazin’, qui va générer la forme du mot…italien en ‘magazzina’ (à partir du 15ème siècle) puis son synonyme français à la fin du 18ème. Et comme il faut bien faire une sorte de répertoire ou de catalogue de ce qui se trouve dans les stocks, on crée un fascicule – avec beaucoup d’illustrations dès que ce sera possible – ce qui donnera naissance un jour au…magazine! On est donc passé d’une sorte de plate-forme Amazon avant l’heure à un périodique avec articles et photos; et comme disait la pub d’un célèbre établissement parisien « On trouve de tout… » (et maintenant n’importe quoi) dans un magasin(e).

L’époque moderne a d’ailleurs fait du magasin le moindre endroit où l’on peut stocker quelque chose: quand ils sont ‘généraux’, c’est qu’il y a suffisamment de place pour ranger et conserver les munitions et les équipements d’une armée, par exemple; mais, en plus petit, c’est aussi bien le logement des balles dans un fusil ou une mitraillette que le boitier hermétique d’un appareil photo. Ou tout simplement la boutique à laquelle le commerçant doit se rendre tous les jours jusqu’à l’heure du dernier client. Et tant d’autres choses spécifiques auxquelles vous penserez sans doute, mais personnellement, sur le moment, je n’ai pas ça en magasin…

(*) Littéralement ‘ma-khazan’, l’endroit où l’on amasse quelque chose.

…soit le ‘Temple de toutes les divinités’ grecques puis romaines (1), l’édifice que la Patrie, depuis la Révolution Française, a dédié à ses « Grands Hommes » (mais pas Femmes…) qui bénéficient de toute sa reconnaissance. Heureusement, celle qui s’illustra pendant l’Occupation par ses actions de Résistance entrera dans l’Histoire sous son nom de scène.

Elle est devenue Joséphine Baker par son second mariage après s’être même un temps appelée Joséphine…Martin, du nom du second mari de sa mère, un certain Arthur Martin (comme quoi, aussi bien côté hamburger qu’électro-ménager, elle est plutôt bien tombée à la fin). Le Mr. Baker en question descendait lui-même d’un ancêtre tout simplement artisan-boulanger, puisque ‘Baker’ est exactement le surnom dont son entourage l’avait gratifié étant donné son rôle dans la communauté, la boulange, comme on disait autrefois en France.

Car le nom du gars qui se roule pour vous toutes les nuits dans la farine vient d’un terme flamand du 12ème siècle, ‘bolle’ puis ‘boulenc’ dans le nord de la France, étant donné qu’à l’époque le pain était façonné en…boule, comme cela existe encore pour certains pains, et non en ‘miches’ ou en ‘ficelles’, sous pression marketing. Logique donc que les boulangers aient les boules quand le prix du blé augmente.

Côté anglo-saxon, le raisonnement est le même avec ce ‘bak-er’ constitué d’une syllabe principale et du suffixe traditionnel en ‘-er’ qui marque un métier, mais il s’agit plutôt ici d’une action: de fait, le ‘baker’ est davantage un ‘cuiseur’ ou un ‘enfourneur’ qu’un pétrisseur de pâte. Bon, le résultat est le même, obtenir une belle pâte croustillante et une mie aérée, mais cela explique qu’à côté de ces Baker existent également des fournisseurs de matière première qu’on nommera différemment avec les Flour (farine) ou les Barley (orge).

Et, tout comme il existe chez nous des Brasseur (Pierre ou Claude, acteurs) et des Boucher (Hélène, aviatrice ou François, peintre), pour rester dans la nourriture, on trouve Outre-Manche (ou Atlantique) des Brewer (2) et des Butcher. Par contre, pas d’équivalent immédiat pour les Spicer (épiciers) ou les Spencer (comme Lady Diana), les détaillants ou les distributeurs.

Signalons enfin que, malgré la proximité de son étymon ‘bakeri’, issu d’un très ancien dialecte scandinave (le norrois), nos Baker n’ont rien à voir avec la construction homonyme des Bakiri ou Bakari d’Afrique du Nord, qui ont donné Bacri en France (3). Le seul point commun entre Joséphine et le désert est la chaleur des prestations de la petite Noire du Missouri et celle des applaudissements de ses contemporains. Sans oublier son engagement chaleureux pour construire une ‘tribu arc-en-ciel’ familiale. Finalement, en plus de ses prestations croustillantes sur scène, Joséphine était évidemment une bonne pâte. Y compris étymologiquement!

  1. Pan-théon est littéralement l’étymologie de ‘tous les dieux
  2. Ou Baxter, variante de même origine qui aura un certain succès dans les oeuvres de fiction (détectives, écrivains, meurtriers divers).
  3. Voir l’article consacré à l’acteur Jean-Pierre.

…et le tombeau pour quelques autres; dans tous les cas, l’Afghanistan est, pour la majorité des téléspectateurs français, ce morceau de carte géographique mal localisable (1), dont le nom faisait autrefois rêver par sa seule consonance pour le moins orientale…Les choses les plus évidentes n’allant pas toujours de soi (ou d’elles, si vous préférez), on prend rarement le temps de penser que le nom d’un pays, tout comme le nom d’une personne ou comme un nom commun, n’a pas été décidé un jour par une autorité supérieure inconnue (certains disent même divine!) mais que son étymologie explique très clairement sa provenance, sa situation, sa fonction ou parfois son habitat, dans de petites leçons très simples. Exemples.

…QR Code, le signe de la liberté, ou du diable pour certains malades (1), et même si ou parce qu’il est très crypté, il a…visiblement posé question à suffisamment de lecteurs pour soupçonner un sigle issu du nom de son inventeur ou d’un de ces laboratoires à ambitions planétaires. Et en réalité ?

Carr n’a rien à voir avec l’inventeur du code; à part un Premier Ministre australien et l’un des collaborateurs des Bee Gees, on ne connait aucune diffusion de cet hypothétique signe francophone qui n’a pas eu la moitié (ni le…quart) d’un intérêt public. Malgré tout, il signifie – ou au moins représente – l’expression « Code A Réponse Rapide », ce dont ne sont pas forcément persuadés (à tort) tous les restaurateurs qui accueillent du public en terrasse.

En version américaine ou mieux anglaise car inventé par un…Japonais, cela donne « Quick Response Code », traduction littérale du français, ou plutôt le contraire. Le système a été mis au point par un ingénieur de chez Toyota, afin de tracer (le verbe que les Français aiment bien con-fondre avec son jumeau de même racine, traquer) des pièces détachées dans leur périple d’un bout à l’autre des ateliers auto et en l’occurrence mobiles.

L’autre invention de même type est plus vieille d’un demi-siècle (1952), grâce à deux étudiants américains à l’origine d’un ‘bar-code’, spontanément francisé cette fois en ‘code-à-barres’ dans un premier temps (et même codabar!) puis ‘code-barre(s)’, plus rapide à dire et peut-être même plus tendance…

En attendant, le QR code aurait pu devenir en Europe un simple Code QR (2). Mais finalement, à côté de quelques grincheux qui dénoncent systématiquement l’envahissement des anglicismes dans notre langue (3), il y a semble-t-il encore quelques (souvent) seniors peu anglophiles qui se demandent ce que vient faire cette…« cuillère » dans le code. Voilà un beau clin d’oeil linguistique pour avaler la pilule, non?

  1. Ceci n’est pas un commentaire ou un jugement mais une déclaration entendue sur un media.
  2. Comme « Code Quantum » par exemple; paradoxalement, le nom français de la célèbre série n’est pas un code mais vient d’un « Quantum  leap », un saut ou un glissement (spatio-temporel, dans le scénario)!
  3. En réalité faux: il y a trois fois plus de mots d’origine française en anglais que le contraire…