Le site qui vous aide à comprendre le vrai sens de votre patronyme

…à la Cour des Comptes (démissionnaire) qui a fait irruption à la Une des médias (surtout un) en tant que conseillère-secrétaire-accompagnatrice-maitre nageuse d’un chroniqueur-polémiste-non candidat (1) à la Présidence de la République. Le patronyme de l’une comme de l’autre (2), pour inhabituels qu’ils soient sur le strict plan des habitudes linguistiques nationales, ont en fait la même origine géographique, le nord de l’Afrique mais aussi le même contexte social, celui de la vaste diaspora juive séfarade d’Algérie.

A part la cohérence thématique dès lors éventuellement un peu plus claire sur le prénom, Knafo ne livre pas tout de suite les clés de son étymologie, puisqu’il semble que l’étymon (la toute-première forme du mot) vienne de la racine berbère ‘aknif’ qui évoque un vêtement, pour ne pas dire un sur-vêtement non pas au sens sportif mais pour qualifier un…revêtement plus global, style cape ou manteau.

Pour schématiser un peu l’évolution sonore du nom, la voyelle initiale ‘aknif’ étant peu accentuée, elle a peu à peu disparu dans la prononciation (et surtout l’écoute puis la compréhension des non-arabes); ensuite, sur la syllabe la plus forte de ‘knif’, on a commencé à (re)constituer des dérivés comme Knafo, Knafou voire Khenaffou en rajoutant une marque de suffixe pour notifier soit une filiation familiale, soit une fonction particulière.

Selon la région et l’époque, et donc le sens et le style que l’on donne à ce vêtement, un knafo pourrait donc tout aussi bien être le fabricant que le simple porteur d’un ‘burnous’, ce grand manteau traditionnel en laine épaisse, de couleur brune si l’on en croit la racine latine, avec une capuche si on suit l’image donnée en grec. Voilà pourquoi, vu par des Européens de passage par exemple, on a pu en faire un synonyme plus général de ‘cape’, parfois même de…peignoir, dont les formes restent certes globalement les mêmes mais les usages pas forcément transposables de la dune à la salle de bain ! 

L’autre Knafo connu en France (3) est un acteur que vous connaissez sans doute, un Sébastien dont les apparitions sont régulières dans des séries et téléfilms (« Les Cordier », « Julie Lescaut », « Joséphine, ange gardien »)…Mais seize ans de figurations pour l’un, seize clichés en un week-end pour l’autre: toutes le situations n’ont pas le même écho! Ce qui est sûr, c’est que ni l’un ni l’autre ne peuvent plus se cacher sous le manteau; sauf étymologiquement bien sûr…

  1. A la date de rédaction de cet article.
  2. Voir l’article sur Zemmour en tapant son nom dans le champ de recherche (septembre 2021)
  3. En Algérie, c’est un nom fréquent et célèbre dans toutes sortes d’affaires.

…participera à sa manière pour conserver sa mémoire. Mais, avant que son nom ne quitte rapidement la vôtre, l’étymologie du mot gardera peut-être un sens particulier pour vous, d’autant que le patronyme a quelques variantes un peu plus fréquentes que cette forme – le plus souvent – d’origine typiquement espagnole.

En effet, il y au moins deux provenances possibles pour ce surnom donné, il y a des siècles, à un ancêtre qui avait sans doute comme caractéristique physique un rapport avec la couleur noire. Car, tout comme les Blasquez et Blazquez, les Blasco sont une légère contraction de ‘belasco’, mot dérivé de la racine basque ‘bela’ qui signifie…noir, symbole fréquent du corbeau (*). 

Dans d’autres région plus au ‘nord’ (Pays de Loire, Centre France, Bretagne) la couleur est plutôt reliée à un costume, comme celui d’un juge ou d’un prêtre (la soutane) d’où une connotation d’autorité voire de rigueur associée à cette teinte. A défaut de plumes, les Blasco ont le plus souvent hérité d’une couleur de cheveux noirs…de jais, pour ne pas dire carrément corbeau. A part l’aspect de leur plumage, les ancêtres en question avaient peut-être également du nez, puisque, conjointement à celui de l’aigle, le bec du cordeau a traditionnellement servi à caricaturer la forme d’un nez…aquilin, l’oiseau n’étant par ailleurs pas très doué pour réussir à y garder un fromage.

Mais, dès qu’on s’éloigne tant soit peu de la zone d’influence hispanique tout autour de la Méditerranée, d’autres Blasko d’origine slave entrent en concurrence dès les côtes adriatiques de l’ex-Yougoslavie (logique), où il correspond cette fois à la version locale du prénom Blaise; et ce, sur une bande de territoire vertical qui remonte de la Croatie à la Pologne, sous les formes Blasko puis Blaskovic jusqu’à Blaskowski. Dans ce cas, tout comme le Ruy Blaise (Blas) du drame de Victor Hugo, le mot vient d’une racine grecque, puis latine, qui évoque le…bégaiement.

Mais revenons à nos corbeaux, qui ont non seulement de la plume étymologique mais aussi du génie en peinture, puisque, en vertu de cette ‘règle’ d’alternance possible entre un B et un V maintes fois illustrée dans ces pages, vous comprendrez aisément que certains Belasco ont été prononcés puis écrits Velasco, ce qui permet aisément aux Velasquez d’entrer dans le tableau! Raison de plus pour garder le portrait de Maxime en mémoire; au moins étymologiquement.

(*) un homonyme désigne également une voile (bela, comme le latin vela). Resterait à lui trouver ici une logique (ça ne peut pas être le surnom d’un marin, ni d’un fabricant de voiles)…

…un article précédent est à votre disposition dans les archives (septembre 2015). Pour mémoire, évidemment.

…il faut faire ce qu’il faut faire avec l’une des premières ‘primaires’ de la saison, celle qui a permis l’élection (sans surprise, a-t-il dit lui-même) comme ‘Numéro un’ du Parti socialiste, à savoir -pour bien faire- rendre à Faure l’origine de son nom, autrement dit…faire.

C’est l’un des patronymes les plus courants en Europe, sous de multiples orthographes plus ou moins faciles à deviner comme Faivre ou Lefebvre et que l’on attribue en général au métier de forgeron, celui qui sait faire faire différentes formes au…fer. De fait, pour nos ancêtres y compris jusqu’il y a peu, la personne -et souvent la personnalité- du forgeron était très importante dans un village car on pouvait recourir à lui pour ferrer les chevaux, affuter une lame ou mouler un ustensile ou un autre.

En foi de quoi, les premiers Faure s’appelaient en réalité Fabre, francisation la plus proche possible du mot latin ’faber’ qui signifie (je vous le fais quand même)…faire. Et, à cette époque-là, faire au sens large, autrement dit un ‘faiseur’ issu de la même racine, tout comme le reste de la famille linguistique : la fabrique (l’endroit où l’on fait un ou des produits), le fabricant (celui qui les fait), etc…Cela vaut aussi pour d’autres langues: dans la dimension d’une entreprise , on dit ‘fabriek’ en néerlandais, Fabrik en allemand, fàbrica en espagnol, fabbrica en italien, factory en anglais c’est-à-dire là où travaillent les ‘facteurs’, autre variante de faiseurs (1), et enfin…usine en français actuel!

Bref, si l’on peut dire, ça fait beaucoup et confirme que les Fabre et les (Le)fèbvre sont bien à l’origine des artisans, puis des industriels; ce n’est qu’au Moyen-Age (selon les régions, mais particulièrement en Occitanie) que les Faure entreront en…forge, encore un mot formé sur la même racine ‘fabrica’ (latine) qui désignait l’atelier où l’on travaillait le fer; d’où la spécialisation ultérieure.

Cette forge va, du coup, marquer au fer tous les descendants des hommes au tablier de cuir, à commencer par les Fabrega (comme feu l’actrice et animatrice de télévision des années 60 Christine), Fabrèges ou Fabrèques, Fargues, Lafargue et Lafarge (y compris comme noms de lieux, les forges) dont le son ne laisse plus aucun doute sur l’étymologie et donc la fonction. Cas particulier: en zone gasconne, les habitudes linguistiques (à défaut de parler règles) vont faire que le ‘f’ initial sera prononcé puis noté avec un ‘h’ très aspiré (en fait, soufflé), ce qui les transforme très normalement en Haure (pour Faure).

Même chose pour les Ferrero (italiens), frères des Herrero (dacquois ou toulonnais), et bien d’autres découvertes à…faire si vous croisez ces quelques premiers éléments avec l’article sur l’(ex) homme politique Frédéric Lefebvre (2) qui va vous livrer bien d’autres secrets. Etymologiquement bien sûr… 

  1. Le facteur de la Poste, c’est celui qui « fait la tournée ». 
  2. Tapez le nom dans le champ de recherche (juin 2013) 

…dont on connait l’immense carrière au théâtre mais pas que, puisqu’elle a été aussi bien directrice de cabaret, actrice de cinéma (plus de 70 films) et de télévision après avoir été souffleuse à ses débuts, performance professionnelle remarquable quand on apprend qu’elle a été bègue puis…muette (et paralysée) dans son enfance, elle qui fit si souvent ‘brûler les planches’ comme disait le public.

Même si c’est en ‘marchant’ de long en large sur la scène, ce n’est pas à cette racine-là (qui signifie faire des marques au sol, imprimer son pas) qu’elle doit son nom (1) mais à son homonyme ‘marché’, lequel vient du latin ‘merx’ (2) qui désigne de la marchand-ise, ce que les marchands vendent sur les marchés!

On constate donc dès le début deux -voire quatre- voies différentes et quasi-traditionnelles que va prendre cette racine : d’une part l’alternance entre ‘a’ et ‘é’ (marchand en français / mercader en espagnol par exemple), ainsi que la prononciation ‘dure ou chuintée’ entre langue d’oïl (au nord de la Loire) en mar-ch-and et langue d’oc (au sud) en mer-c-adier.

Dès le latin, la marchandise (merx) va donner l’endroit où l’on vend les-dits produits, le marché soit ‘mercatus’, celui que gardera le monde dit sportif du football pour désigner le marché aux esclaves annuel (ou plus si besoin de liquidités) en vendant des joueurs, le mercato. Autant rajouter tout de suite dans la famille (linguistique) l’adjectif qui qualifie l’esprit de négociation(s?) soit : mercantile.

Mais si l’on s’en tient aux relations commerciales (co-merx-iales!) qu’avaient nos ancêtres sous la halle, voilà pourquoi on trouve parmi leurs descendants des Marchand ou Lemarchand (comme l’animatrice de télévision Karine), mais aussi des Marchandeau (en Val de Loire), Marchandaud (en Vendée), Marchandet (région lyonnaise) et Marchandou (gentil diminutif pour tout le monde, ou parfois…mauvais marchand car naïf et inexpérimenté! (3). N’oublions pas quelques Marchandise picards ou normands, qui portent carrément le transfert des produits vendus; et également la version contractée de Mercadier qui est Mercier (et Lemercier), celui (ou celle) que nous considérons de nos jours comme un vendeur de boutons et fil à coudre était, à l’origine, un nom générique qui recouvrait une fonction beaucoup plus large, tous articles confondus.

Par conséquent, du côté de la Provence ou de la Catalogne, on trouvera des Marcadal ou Mercadal, ce qui va désigner plutôt le marché lui-même (la surface de vente) sur lequel s’installent des Mercadié ou Mercadier, dont le son final suggère encore plus précisément un nom de métier (-ier). Et, avant même qu’il ne soit question de (répression des) fraudes, on avait déjà trouvé le mot qui allait qualifier ceux qui se vendaient pour gagner de l’argent, quel que soit le domaine, les merc-enaires.

Encore un ou deux mots – assez inattendus – de la même famille, et qui parlent eux aussi d’argent : d’abord une forme de pluriel, issue encore une fois du latin et qui réunit à la fois la racine initiale ‘merc-s’ et le ‘d’ de marchandise, c’est…’mercedes’, c’est-à-dire le prix d’une récompense, un mot qui prendra effectivement de la valeur (automobile) en gagnant ses accents; et celui qui permet de rendre grâce à la personne qui vous donne (ou vous vend, si vous êtes poli) une marchandise, le…merc-i, censé faire comprendre à votre bienfaiteur que vous lui accordez de la valeur pour le service qu’il vous rend (que ce soit un rendu de monnaie ou l’ouverture d’une porte)!

Pas question évidemment d’estimer si Mme Mercadier avait une valeur marchande (si, si: aujourd’hui, on dit ‘bankable’ dans le show-biz) car, avec le talent, on ne marchande pas. Sauf étymologiquement bien sûr!

(1) En réalité, Mercadié, à l’origine, mais ça ne change rien.

(2) Rien à voir avec Eddy, variante néerlandophone de…Marc! 

(3) En espagnol (et langues d’inspirations hispaniques), le parallèle de ‘mercader’ donne ‘mercadillo’.