Le site qui vous aide à comprendre le vrai sens de votre patronyme

…le domaine réservé des hommes si l’on en croit les récents et incessants affrontements verbaux entre diverses représentantes de partis à l’issue du premier tour des élections législatives de cette année 2022. Outre le fait que, sur un simple plan des fréquences sonores, ces échanges se situent plutôt dans une bande élevée (donc a-priori encore plus désagréables), le vocabulaire qu’on y pratique et respect du temps de parole y sont rarement corrects. D’où l’idée d’un petit clin d’oeil étymologique avec la maire(sse?) du 7ème arrondissement de Paris (1).

Même si c’est un aspect généalogique qu’elle n’a pas toujours mis en avant, la (également) Conseillère de Paris qui se qualifie elle-même de « Fille de France » est issue d’un couple maroco-algérien, ce qui permet des recherches relativement rapides dans le(s) répertoire(s) maghrébin(s). A commencer par un patronyme relativement répandu dans ce nord d’Afrique qui a vu successivement circuler des sons puis des racines d’origine hébraïque (Israël, actuellement) puis moyen-orientale (Turquie)…

C’est probablement dans la première période, il y a quinze siècles, que le mot ‘dati’ a circulé le long des côtes méditerranéennes jusqu’à l’ouest du continent en portant le sens hébreu initial qu’on lui donne, à savoir une référence à une personne religieuse, au sens de ‘bon’ pratiquant et particulièrement pieux, ou connaissant bien ses prières et les rites associés à telle ou telle occasion.

L’autre origine linguistique, plus commune, des Dati vient d’une émigration…italienne, d’après le nom dit ‘de baptême’ (c’est-à-dire consacré par allusion ou bénédiction divine) de Deodati, en français Déodat, prénom largement passé de mode (et de siècle) dont les racines latine (deo-dat) signifient ‘don de dieu’ tout simplement. Selon les régions et les prononciations, le mot a pu subir une ‘aphérèse’ (une chute de la première syllabe), abréviation ou diminutif qui ont fait de Deodati un Dati tout court (2).

Dans la même série de (probables) coïncidences, il existe même des Data de souche…indienne dont le nom signifie ‘serviteur de Dieu’ (!); et aussi un nom du répertoire caucasien fréquent en Géorgie, en Dato…En tous cas aucun rapport avec l’autre famille de mots générés par le même verbe latin ‘dare’ (donner) ou ‘datum’ (ce qui est donné) dont le pluriel ‘data’ concerne bien des…données, spécialement informatiques!

Quant à Rachida, forme féminine de Rachid, elle devrait ne jamais s’écarter du droit chemin puisque c’est littéralement le sens du verbe arabe (évidemment) dont découle cet…adjectif devenu ‘prénom’, soit ‘celui (ou celle) qui agit pour montrer la bonne direction, le plus souvent au sens figuré de ‘la bonne décision’ ou ‘la théorie la plus correcte’. Le-dit adjectif a parfois été associé aux grands savants ou sages de l’Orient (3) pour rendre hommage à leurs qualités d’intelligence et de discernement.

Le clin d’oeil du jour vient de l’équivalent exact du verbe arabe initial ‘rushd’ (rashd), puisqu’en grec – quelques siècles plus tard – le mot qui convient le mieux à cette définition, c’est…’orthodoxe’ (ortho: droit, direct + doxa: l’opinion, le jugement). Ce que les Français adapteront au moment du schisme avec les protestants en les traitant de…’pas catholiques’. Avec tout ça, notre ex-ministre devrait se tenir tranquille; au moins étymologiquement!

(1) A toutes fins utiles, sa contradictrice du moment était Clémentine Autain, à votre disposition dans ces archives en tapant son nom dans le champ de recherche.

(2) Il semble qu’il existe également dans les langues slaves des Dat et des Dati d’influence (tardive) romaine et donc de même sens. Mais on est loin du foyer de Rachida.

(3) Comme Averroes ou Avicenne.

…se sont immiscés entre les intérêts (économiques, au moins) américains et russes au point que, l’Oncle Sam ayant décrété le territoire de l’Ours trop risqué pour ses affaires, la chaine de restauration rapide Mac Donald’s a été abandonnée à l’un de ses franchisés…sibériens. L’aventure du burgerski aura donc duré un peu plus de trente ans, la fin de l’époque de la guerre froide ayant permis à l’époque de réchauffer les plaques de cuisson des steaks.

C’est donc le groupe Sistema PBO qui va reprendre progressivement les hangars à frites après avoir démonté les emblématiques ‘M’ jaunes lumineux. A la place, nous dit la communication du groupe, il y a un visuel avec un steak et deux frites sur fond vert (beurk), comme vous l’aviez bien compris en voyant l’illustration de cette chronique (petit steak – en rouge – et grosses frites qui cachent la viande ?); l’image ci-dessus n’est donc pas le logo d’une station alpine (d’été) ni d’un fabricant de tentes doubles.

On n’a pas encore vu quelles lettres vont remplacer l’initiale aux allures de pont suspendu, mais on sait que le nouveau nom de la boite à ‘naaggets’ est désormais «Vkousno i toïtchka» (prononciation ou au moins transcription restituée), slogan très précis qui signifie « Délicieux, point! » mais qui parait être davantage un jugement de qualité en sortant du restau qu’une incitation à y entrer.

En effet, si ‘toïtchka’ est bien une sorte d’exclamation du style ‘un point, c’est tout’ en français et qui ne souffre donc aucune contestation (ni faute de goût sans doute), ’vkousno’ s’adresse davantage à une fin de repas où l’on conclut « c’était très bon » pour remercier ses hôtes de l’invitation…par politesse ou pas. Vous me direz, si l’on est persuadé d’être satisfait en quittant la table, ça peut donner envie de s’y mettre en passant commande. Chez nous, que vous soyez content ou non, vous pouvez « venir comme vous êtes » car, de toutes façons, « ça se passe comme ça ». Ce qui peut vouloir dire…’et pas autrement’. Plutôt soviétique comme argument, non?

…dont les interventions ne manquent pas de piquant (surtout en période électorale), au grand dam parfois de certains hommes et femmes politiques qui l’arracheraient volontiers de son siège. La question n’est pourtant pas si symbolique à en croire ce patronyme qu’elle a largement contribué à médiatiser (et pour cause) et dont la racine est assez facile à extraire, même s’il s’agit parfois de chiendent. 

Tout le monde pense en effet que ce nom ‘propre’ est formé de deux éléments communs, soit mal + herbe et pour une fois…c’est effectivement le cas, ce ‘mal’ ayant le sens de mauvais(e), avec un ‘L’ conservé tel quel puisque, le ‘h’ étant muet’, on se serait retrouvé avec un hiatus de deux voyelles si on avait gardé mau(pour mauvaise)-(h)erbe; alors que, dans Maucourt ou Mauvoisin par exemple, la question ne se pose pas (et le sens est le même).

Bref, il s’agit donc réellement d’une histoire de mauvaise herbe, dont l’origine semble -historiquement et linguistiquement- se situer dans une région plutôt connue aujourd’hui pour la qualité de ses pâturages, la Normandie. Au fil du temps, la malherbe a désigné au singulier une plante indésirable ou toxique, différemment identifiée selon les régions. Chiendent, chardon, pissenlit ou…malherbe (en Provence), la plante ainsi visée pouvait être soit un simple végétal qui envahissait un pré et dont la consommation pouvait être nocive pour les vaches par exemple; ou carrément une herbe malodorante, parfois utilisée en teinturerie.

Tout ça ne faisait donc pas les affaires de nos ancêtres, très sensibles à la qualité des terrains et de leurs qualités de culture éventuelle, d’où l’importance que pouvait prendre la malheureuse propriété d’une Malherbe(s), un domaine dont les prés étaient également de moins bonne qualité pour les animaux. Et de fait, dès le 12ème siècle, leur propriétaire avait pu écoper non seulement du surnom mais aussi, de par leur naissance, de la mention d’une particule nobiliaire, d’où les familles De Malherbe.

Il n’empêche que celui qui fit connaitre le nom le premier est un certain François (1555-1628), né à Caen (ça tombe plutôt bien), poète français généralement moins connu que ses contemporains tels Pierre de Ronsard ou Joachim du Bellay. Il faut dire que la littérature -populaire- n’a pas retenu beaucoup de ses écrits, en tout cas de jeunesse puisque, de son propre aveu, il ‘ronsardisait’, c’est-à-dire qu’il écrivait à la manière de ses aînés.

On dirait aujourd’hui qu’il composait des vers ‘ringards’ dans l’air du temps, comme un musicien moderne qui ferait de la variété par exemple; et pourtant, l’image qu’il laissera est celle d’un réformateur un poil sectaire, qui entreprendra de ‘dégasconiser’ la langue d’Henri IV alors pratiquée à la Cour, n’hésitant pas à ‘casser’ ceux qui ne suivaient pas ses exigences: à un confrère poète chez qui il était invité à diner et qui lui apportait ses compositions, il déclara: « Ne vous dérangez pas, je les connais et j’aime mieux votre potage »…

Dernier retournement de la postérité à l’égard de ce caractère entier: on attribue en général à son concurrent Ronsard la paternité des rares vers qu’il a réellement écrits dans une strophe de sa ‘Consolation à du Périer’: « …Et rose elle a vécu ce que vivent les roses, l’espace d’un matin » (*). Ce qui ne saurait évidemment être le cas de celle dont le prénom (plus facile à porter de nos jours au féminin qu’au masculin!) évoque le dieu grec de la lumière, des arts et…de la poésie, une beauté qualifiée de ‘brillant’, ‘célèbre’ et ‘séduisant’ dans la mythologie.

Et pourtant, certains linguistes font remarquer que ‘Apollon’ (un ‘p’ et deux ‘l’) viendrait de la réunion de deux éléments soit ‘a+pollon’; comme souvent en grec, un ‘a’ devant un mot est dit privatif, c’est-à-dire qu’il supprime ou en enlève quelque chose; et ‘pollon’ est l’une des orthographes de l’adverbe ‘polus’ qui veut dire beaucoup. Du coup, Apollon signifierait plus ou moins… « Celui qui n’en fout pas une rame »! Au moins étymologiquement.

(*) Ronsard, c’est « Mignonne, allons voir si la rose… », d’où la confusion.

…non seulement à son (ex) mari durant un procès sans retenue mais aussi à un certain nombre de journalistes et de lecteurs. La question est de savoir comment (bien) prononcer un nom inhabituel et relativement ‘peu pratique’ pour un Français, et d’autre part d’où peut bien venir ce patronyme typiquement américain.

L’actrice est en effet de naissance texane, sur un continent où les parents n’hésitent pas à affubler leurs enfants de noms de fleurs, d’animaux, de villes, de dates, de bijoux voire de grands crus bordelais (1). On peut donc commencer par le plus ‘facile’, à savoir un prénom de prix puisqu’Amber renvoie tout simplement à l’ambre, pierre devenue précieuse de par sa rareté mais qui, contrairement à d’autres bijoux, n’est pas d’origine minérale.

L’objet est en effet de provenance animale ou végétale, le premier étant l’ambre dit ‘gris’, une substance rejetée sous forme de déjection marine issue de l’intestin des cachalots, beaucoup plus rare et nettement plus parfumé que le méthane produit par les vaches. Le second est l’ambre dit ‘jaune’, une résine fossile de source végétale (2) déposée par les vagues sur les côtes, d’où une certaine confusion avec la précédente.

Quoi qu’il en soit, l’un et l’autre sont de genre masculin et de langue…arabe, d’après un ‘anbar’ (transcription phonétique) que l’on retrouve dans le grec ‘ambrosios’ puis dans le latin ’ambrosia maritima’ (preuve de la source du produit); tous ces termes font allusion à une ‘pierre de parfum’ plus ou moins musqué selon les cultures, puis à une notion d’onguent sacré réservé aux dieux et surtout aux déesses, d’où le mot ‘ambroisie’, réputé nectar divin et, dit la mythologie grecque, nourriture favorite des chevaux d’Héra, la femme de Zeus (ça met du beurre dans le foin).

Difficile d’en tirer quoi que ce soit de sérieux au sujet des nombreux saints Ambroise, dont le plus célèbre et le premier fut un certain Aurélianus Ambrosius, évêque de Milan au 4ème siècle, l’une des pépites fondatrices de l’Eglise.

Quant à Heard, deux théories s’affrontent, l’une – comme souvent- prenant le nom au pied du mot (et de la lettre donc) pour le tirer du verbe anglais assez évident ‘to hear’, dont ‘heard’ est une des formes, au prétérit (passé) ou au participe (lui aussi passé). L’hypothèse est un peu trop belle pour être vraie, car elle conduirait à suivre scrupuleusement l’orthographe (rare, en étymologie!) pour en faire une sorte de ‘écouté’ ou mieux ‘entendu’ qui pourrait s’appliquer à quelqu’un de particulièrement bon conseil…

L’autre serait une déformation plus ou moins vulgaire de ‘herd’, soit très clairement une histoire de troupeau, lequel peut concerner non seulement des types d’animaux divers (souvent des moutons à l’origine, puis boeufs ou des animaux sauvages lors de la traversée des grandes plaines), mais aussi le gardien de ces troupeaux ou le ‘berger’ lui-même puisqu’on retrouve le terme dans le terme de ‘shepherd’.  

Quoi qu’il en soit, n’ajoutez surtout pas d’accent sur le ‘e’, car il y a en France des Héard de souche bretonne, qui portent une variante de Hélard soit la francisation de ‘hail-hard’ en germain, deux syllabes qui s’adressent à un (sous-entendu : guerrier) ‘vigoureux et puissant’. Finalement, peut-être une allusion à Johnny Depp, mais  sûrement pas étymologiquement car l’acteur avouera lui-même savoir que son nom vient du…français ‘Deppe’ ou Dieppe (ce qui est vrai), d’après un très ancien ‘deop’ saxon qui donnera ‘deep’ plus tard en anglais, c’est-à-dire profond. D’où le sens figuré assez fréquent de…‘demeuré’. Ah, l’étymologie!

(1) C’est le cas de feue l’actrice et mannequin Margaux Hemingway (1954-1996), petite-fille de l’écrivain Ernest particulièrement amateur de ce vin rouge. 

(2) Ce qui explique parfois des ‘inclusions’ naturelles d’invertébrés ou d’insectes.

…si l’on en croit les jeux de mots incessants des commentateurs dits sportifs; comme toujours, l’occasion est trop belle de s’approprier une sonorité étrangère pour la rapprocher d’un mot français, mais c’est comme ça que fonctionnent tous les bavardages dans les cours d’école. Si l’on oublie que la France est le centre du monde (linguistique), il y a quand même de quoi se mettre à découvert avec ce patronyme, en tous cas étymologiquement.

Le joueur de tennis qui s’est qualifié pour la finale du tournoi de Roland-Garros est donc de nationalité norvégienne et, comme son entraineur de père Christian (1), lui-même dans le classement mondial en 1995, ses ancêtres ont été un jour désignés par un toponyme, le nom du lieu caractéristique qui permettait de les localiser et donc de les surnommer facilement.

Et quoi de plus…logique pour cela que de désigner l’environnement immédiat de la personne, soit en utilisant le relief du terrain (en haut, en bas, dans un creux, sur un rocher, près d’une rivière, etc) ou un élément caractéristique du lieu (des cultures, des fleurs ou encore beaucoup d’arbres en précisant quelle essence comme des sapins, des peupliers, des tilleuls ou souvent des chênes); et cette fois, c’est bien une histoire d’arbres, sauf…qu’il n’y en a plus!

La racine (!) en question évoque en effet une clairière, image assez fréquente dans beaucoup de langues, que l’on associe spontanément à une percée bucolique dans la forêt où viennent bramer les cerfs sous les rayons de lune. Bon, cela peut être également le cercle des sorcières qui viennent célébrer un rite satanique, mais c’est encore une autre histoire.

En fait ici, il ne s’agit pas d’un espace bien propre où l’on peut s’asseoir sur l’herbe en toute intimité mais davantage d’un terrain plus ou moins sauvagement défriché, ce qu’on pourrait appeler une coupe claire (ou au moins une coupe sombre, plus limitée); il est donc question d’un endroit où avaient fait…souche un groupe d’habitants (mais pas des travailleurs du bois) pour s’y installer. 

Etait-ce un clin d’oeil pour avoir le droit d’essayer d’abattre le ‘chêne’ Nadal (2) ou au moins pour lui faire peur puisqu’on a également entendu quelques adultes pointer le prénom de…fantôme du joueur, ce gentil petit personnage de fiction tout à fait désolé d’effrayer les gens quand il apparait. Mais là encore, on est loin du sens originel puisque ce ‘prénom’, très fréquent dans la zone scandinave, est une orthographe régionale de la version germanique Kaspar, ou Gaspard en français.

En fait, le mot est cette fois de provenance iranienne (‘qizbar’), dont l’influence ira de la Perse jusque sur les bords de la Méditerranée pour entrer dans le répertoire hébreu et donc dans la tradition juive. Le sens accordé en général à ce surnom est ‘celui qui porte un trésor’, carte de visite idéale pour gratifier l’un des Rois Mages, un vieillard chenu à longue barbe qui porte la boite qui renferme la myrrhe (de quoi embaumer les morts). Certains étymologistes préfèrent raccorder le sens originel à une racine issue du sanskrit (une langue qui regroupe plusieurs dialectes du continent indien), soit un ‘gathaspa’ qui, après contraction, aurait donné comme définition ‘celui qui vient voir’ ou celui qui vient en visite, ce qui ne change pas trop pour autant l’itinéraire du bonhomme (suivez l’étoile!).

Que l’on soit donc Casper comme l’acteur et producteur Casper Van Dien (‘Sleeping Hollow’, ‘Starship Troopers’) ou Kaspar comme Kaspar Hauzer l’aventurier bavarois porté à l’écran par Werner Herzog, ou bien encore Gaspard comme le regretté acteur Ulliel, tout semble concorder ici pour symboliser « quelqu’un qui porte un trésor au milieu d’une clairière »: belle image pour imaginer un joueur qui soulève un trophée sur un court de tennis en plein air, non? Au moins étymologiquement.

(1) Selon les règles scandinaves de formation des noms, Casper pourrait aussi s’appeler littéralement Christiansen (christian-son, le fils de Christian).

(2) Pour l’étymologie de son nom, voir l’article sur…Noël (décembre 2010)