Le site qui vous aide à comprendre le vrai sens de votre patronyme

…puisque la très grande majorité des médias ont pris l’habitude de la désigner par son seul patronyme, depuis l’époque de la chute du Mur de Berlin jusqu’à sa disparition récente, en passant par le Nobel de la Paix qu’il avait reçu pour sa contribution à la fin de la guerre froide. D’ailleurs, certains d’entre vous connaissent peut-être son prénom, ou en ont un vague souvenir…Alors?  Encore quelques secondes de réflexion avant de passer au paragraphe suivant et de voir pourquoi l’homme à la tache sur le crâne ne portait pas tout à fait le nom qu’il fallait.

Bravo, on le connait avec le prénom Mikhaïl, version russe et…arabe de l’hébreu Mikael soit ‘mi-: celui, -ka-: comme, -el (pour Elohim): Dieu’ (rien que ça), ce qui a donné le français Michel évidemment, mais aussi l’anglais Michaël (comme Jackson) ainsi qu’en allemand (1), le scandinave Mika (comme le chanteur…libanais, de son état-civil américain Michaël Holbrook),  le catalan Miquel et le basque Mikel, l’ibérique Miguel (avec un ‘k’ plus guttural), ainsi que tous les Micha, Michal, etc…sans oublier leur diminutif le plus célèbre, un Mike américain de style très western ou policier surnommé plus familièrement…Mickey.

Certains l’ont parfois appelé Sergueï (Serge ou Sergio) qui est en fait son ‘premier nom de famille’, la tradition slave alignant en général le signalement du père (ou de la mère); son état-civil complet était donc Mikhaïl Sergueïevitch Gorbatchev (Michel, fils de Serge); quant à son nom…propre, qui existe sous la forme proche Gorbatchov (et souvent prononcé ainsi par les Européens), il est assez simplement formé sur la racine ‘gorb-‘ suivi d’une des multiples possibilités de suffixe.

En effet, selon que vous êtes un Gorbatchev, Gorbounov, Gorbatchevski ou Gorbatzski, un Russophone comprendra rapidement que vos ancêtres venaient de la ‘Grande Russie’, de la campagne moscovite, de la Biélorussie ou de l’immigration lettone (2). Et non seulement ça, mais aussi que, à un moment donné le la lignée familiale, il y a eu quelqu’un qui s’est fait remarquer par une particularité physique.

En effet, comme dans toutes les autres langues, les patronymes sont le plus souvent fondés sur une racine en rapport avec une information qui permet de situer celui dont on parle en fonction de son lieu d’habitation, de son groupe social, de son comportement, de son vêtement, de son caractère ou de son physique (et plus si affinités ou inimitiés)…Notre Mickey caucasien du Nord, lui, n’avait pas de grandes oreilles mais une…bosse, puisque tel est le sens de la racine ‘gorb-‘.

L’un des ascendants de notre homme était donc bossu, ce qui désignait une bosse sur le dos (et non pas sur le crâne); dans ce cas, il aurait pu s’appeler Lysenkov (le chauve) ou même Ryabov (celui qui porte des traces sur la tête (3), pour faire allusion à l’angiome de naissance que portait « l’homme de la perestroïka »  (la reconstruction, sous-entendue économique). Heureusement, comme en français, avoir la bosse (de quelque chose) n’est pas forcément un handicap!

(1) Prononcez le ‘ch’ un peu plus ‘mouillé’ . 

(2) Un ‘Gorbatchenko’ serait typiquement…ukrainien.

(3) Les traces en question étaient en général dues à une maladie de peau.

…c’est-à-dire l’Oecuménisme Méditerranéen, puisque c’est l’archevêque de Marseille qui vient d’être nommé cardinal par le pape François, événement pas si fréquent pour que l’on saisisse l’occasion de s’intéresser au sens de son patronyme, un terme relativement rare ou en tout cas généralement réservé aux provinces du nord de la France (Picardie et Normandie, principalement). 

Rien à voir donc avec une naissance à Sidi-Bel-Abbès (Algérie), région de coteaux sur une « terre gorgée d’eau » (l’étymologie du mot arabe) dont n’ont pas toujours besoin les plantations à l’origine du mot ‘aveline’; car, une fois de plus, c’est bien un type d’arbre ou d’arbuste qui est à la racine (évidemment) de ce nom à la consonance douce qui désigne pourtant des choses bien craquantes…

Le mot latin qui en est la source est ‘abellana’, devenue ‘avellana’ sous influence celte (donc gauloise) après une classique alternance linguistique entre un ‘b’ et in ‘v’. Même s’il s’agit d’un répertoire que la majorité d’entre nous utilise peu souvent, il existe encore des ‘aveline(s)’ dans les dictionnaires, et ils -ou plutôt elles- désignent des…noisettes. A l’époque gallo-romaine, en même temps que le mélange des mots a eu lieu un mélange des sens, car ‘avellana’ concernait un peu n’importe quel fruit à coque, avant de s’en tenir aujourd’hui au terme scientifique (‘corylus avellana’, la noisette commune).

Parallèlement, c’est l’autre mot latin ‘nux’, qui désigne un noyau (autant dire une amande) qui va paradoxalement s’appliquer à la ‘noix’ (qui n’a pas proprement de noyau), bien qu’à l’origine du noyau le plus dangereux de la planète puisque nuc (nux) -cléaire! Même équivoque avec le nom d’origine italienne d’une pâte à tartiner, fabriqué sur la racine latine de la noix mais qui est essentiellement composée de…noisettes!

Quoi qu’il en soit, il est probable que les ancêtres des Aveline et Avelain -une autre forme du nom- aient eu un rapport avec la noisette, non pas pour en étaler sur leur tranche de pain mais pour les planter ou les exploiter. Comme les Pommier, les Poirier (ou Périer et Dupérier), les Dutilleul et les Duchêne (entre autres), les Aveline ont donc pu être des propriétaires, des récoltants voire des négociants en noisettes (1).

Au sud de la Loire (pour simplifier), la langue d’Oc a, elle, gardé un peu de la forme initiale du mot et adapté ‘abellana’ non pas en aveline mais en Aulanier, puis Aulagne et Aulagnier (2). Ces versions languedocienne et gasconne continueront d’ailleurs à utiliser la variante ‘Abelanet’ qui ne laisse aucun doute sur l’origine du mot. Nul doute que notre nouvelle Eminence a suffisamment de noisettes dans ses réserves pour les amener à Rome. Y compris étymologiquement!

(1) Dans quelques cas rares, le noisetier a seulement pu marquer leur environnement (un proche bosquet), mais c’est moins logique ici.

(2) Impossible d’éviter le son ‘gn’ entre un ’n’ et le ‘i’. Essayez avec tronion, onion, etc…

…peut-être même le mot de l’année voire (au moins) de la décennie si l’on en croit les commentaires plus ou moins inquiets de la parole présidentielle. Faisons donc au plus sobre puisqu’il va falloir s’habituer à conjuguer ce substantif à tous les modes…de vie sans doute, disons énergétique, économique, (peut-être même politique?) etc, nous qui avons, depuis plus d’un siècle,  l’habitude de consommer la planète sans modération.

Tout le monde comprend évidemment le mot ’sobriété’, mais savez-vous que son étymologie suggère beaucoup plus que la simple modération ou le rationnement, puisque c’est ce que l’on sous-entend avec une certaine anxiété? Le terme latin ‘sobrietas’ (pas besoin de traduction) est lui-même issu d’un ‘montage’ entre le préfixe ‘se-‘ (disons, l’idée du français ‘soi’) et l’adjectif ‘-ebrius’ qui veut dire frugal, mesuré ou raisonnable, et donc plus largement sobre.

Vous avez reconnu au passage la racine ‘ebrius’ qui concernera, a-contrario, tout ce qui est à l’opposé de la sobriété, soit  bien sûr l’ébriété…Mais ce qui est particulier, c’est qu’à certaines époques de l’Empire romain, l’idée de modération contenue dans la sobriété ne désignait pas (que) le vin, beaucoup s’en faut : à commencer par un repas avec un nombre réduit de plats ou de portions, que l’on qualifiera donc de frugal; ou encore un même repas avec un nombre limité de convives, lors d’une invitation de dernière minute pour partager des restes ‘sur le pouce’.

Notez au passage, pour rester dans la nourriture, qu’un « pain sobre » (traduction) signifiait un pain…rassis, le quignon un peu dur qu’on ne songerait pas à servir pour accompagner un plat. Et justement, autre sens de ‘sobre’, c’est celui d’un « plat sans sauce », autrement dit un bout de viande sans accompagnement, voire un ‘plat maigre’ (sans huile ou avec peu de gras, comme dans certains poissons). On est donc à deux doigts de remplir les verres avec un sens qui va forcément glisser jusqu’au bord des lèvres pour s’appliquer à un breuvage et définir celui qui est « à jeun de boisson » (définition de base) soit ‘déclaré sobre’.

Indépendamment de cette dimension très festive, la sobriété pouvait également avoir un aspect psychologique ou social : quelqu’un s’exprime ‘sobrement’ soit parce qu’il n’a rien bu avant de prendre la parole (c’est quand même mieux si vous devez monter au perchoir de l’Assemblée), soit parce qu’il est naturellement d’humeur calme et donc réservé…Mais en plus des orateurs, le terme s’appliquait aussi aux auteurs qui écrivent dans un style ‘sobre’, c’est-à-dire sans fioritures ni surabondance de mots; les professionnels disent… «sans gras », tout comme certain ministre souhaitant « dégraisser le mammouth » (de l’Education nationale) c’est-à-dire sans personnel jugé superflu. Bref, on se serre la ceinture, de l’estomac ou du cerveau.

Quant à ceux qui ne pourraient pas s’empêcher de faire péter le bouchon, ils peuvent encore être repêchés en pensant qu’à l’origine, même ‘l’ébriété’ pouvait avoir un sens figuré, en l’occurence pour qualifier quelqu’un…ivre d’amour, d’orgueil ou de fierté! C’est devenu moins passionné (et parfois plus odorant) quand on est passé à l’ivresse…du sang (ils sont fous, ces Romains) et enfin à celle du vin. Déjà à l’époque, l’adjectif ‘ebrius’ était très fort puisqu’il s’adressait littéralement à ‘celui qui nage dans le vin’ (je vous fais grâce d’autres liquides parfois mentionnés). De nos jours, on dit plus simplement… « ce type est une éponge! ». Pas sûr que ça nettoie grand-chose, même étymologiquement!

NB: le juron favori (l’un des) du capitaine Haddock, ‘olibrius’ vient en fait d’un certain Olybrius, patronyme incertain attribué à plusieurs empereurs romains auteurs de massacres de chrétiens et donc particulièrement cruels, d’où le sens de sauvage ou barbare. Rien à voir a-priori avec l’ébriété, mais rien n’indique qu’ils n’aient pas aussi abusé de la bouteille…

…rien à voir avec une histoire d’astronomie mais avec le ‘retour’, en tous cas médiatique, de la joueuse de tennis professionnelle qui vient de s’adjuger la finale du tournoi de Cincinnati. Parfois peu ou prou critiquée pour échouer in-extremis au pied du podium (voire des qualifications) lors de compétitions mondiales, la Française a une réputation d’endurance et même de jeu agressif; forcément, elle s’appelle Garcia…

Ce patronyme, devenu célèbre dans de nombreux domaines dont le cinéma français (Nicole, José) mais aussi américain (Andy), le football (Rudi) ou la décoration (Jacques), sans oublier la littérature (Federico Lorca, Gabriel Marquez), est largement répandu dans le monde. La diffusion du nom doit évidemment beaucoup à l’émigration espagnole et portugaise (1); en France, la souche la plus nombreuse se situe dans le sud-ouest, ce qui semble d’une influence géographiquement logique vu la proximité de la culture hispanique.

Or, étymologiquement, ‘l’étymon’ (la racine originelle) est de provenance basque, un ‘hartz’ simplifié en ‘harz’ par la suite hors zone pyrénéenne. Rien à voir avec le massif montagneux allemand (2), il s’agit du mot qui désigne l’ours, personnage emblématique (et aujourd’hui controversé) des montagnes franco-espagnoles. Tous les Basques ne s’appelant pas Hirigoyen ou Etcheverry, voilà donc un surnom dont l’apparition est logique (la présence d’un être remarquable dans une région), sans que l’on puisse toujours certifier la toute-première raison de ce ‘transfert’ sur l’homme.

Est-ce une histoire de chasseur ou, plus prosaÏquement, une ressemblance entre l’animal et la constitution robuste (et probablement poilue) d’un habitant local? L’homme -qui n’a pas forcément vu l’ours- était peut-être tout simplement ‘grognon’ et c’est la première idée de comparaison qui est venue à l’esprit de nos ancêtres (3). Reste à savoir comment cet ‘ours’ est devenu ‘garcia’…

Dans sa langue d’origine, ‘harz’ est toujours présent dans des patronymes comme Harcia mais surtout Garz, Garzea, Garzia (!) voire avec un composé comme Garciarena (la demeure des Garcia) particulièrement répandu en Amérique du Sud. La clé de l’énigme est dans cette transformation du ‘h’ en ‘g’, que l’on appelle une inflexion, phénomène linguistique qui consiste (ici) à rendre plus gutturale une lettre.

Dans d’autres cas, selon que la consonne concernée est plus ou moins ‘sifflée’ ou aspirée, le résultat va permettre de passer, par exemple, de Hourcade à Fourcade si l’on parle de patronymes, mais aussi de noms communs prononcés différemment d’un côté ou de l’autre des Pyrénées: le ‘higado’ espagnol correspond au ‘foie’ en français; ‘horno’ est devenu ‘fourneau’; ‘hijo’ est pour nous le ’fils’, etc.

Pas encore convaincu? Voyez comme ‘hermano’ (le frère) est devenu par la même opération le…’germain’, adjectif dont le tout-premier sens (12è siècle) est, comme en latin, « naturellement issu du même père et de la même mère ». Donc, forcément, génétiquement ‘frère’! La preuve (de la preuve) , comment appelle-t-on le fils du frère de votre père? Le cousin…germain! Lequel n’est donc  pas obligatoirement citoyen berlinois.

Evidemment, se pose la question « Mais alors, de qui les (anciens) Allemands sont-ils les frères », puisque même les Anglais continuent à les appeler ’germans’? C’est que ce germain-là n’a rien à voir avec notre première racine mais avec une probable origine de ‘geri-mann’, soit un surnom ‘d’hommes à la lance’ qui daterait le l’époque de Jules (César). 

Les conditionnels vous laissent supposer que personne n’est vraiment d’accord avec cette ‘Germanie’: là encore, la preuve en est que les Français les appellent du nom de la principale tribu installée entre Rhin et Danube (les Alamans), et que les Allemands eux-mêmes se traitent de ‘Deutsch’, d’après un terme local qu’on peut comprendre comme ‘notre peuple’ (of course)…

Terminons en précisant que les Garcia n’ont aucun lien avec les…garces, garçons, garçu et autres garsette; tous ces mots sont dérivés d’un son d’origine néerlandaise ‘wrakkjo’ (vous voyez comme le ‘w’ en encore devenu ‘g’) et qui qualifiait un valet. Lequel a continuer à s’appeler ainsi sw’il était de chambre mais qui est vite devenu ‘garçon’ au comptoir des cafés (le valet qui sert en terrasse!). 

Logiquement, ce garçon a eu un féminin qui est longtemps resté tout à fait honorable sous la forme de ‘garce’ pour désigner une fille de condition modeste, hélas vertement critiquée par la maitresse de maison quand elle s’est aperçue que son mari montait un peu trop souvent à l’étage…Il s’en est suivi des Garcin, des Garçonneau et aussi quelques Garcie francisés (on a oublié le ‘a’ trop hispanique) qui se sont eux-mêmes déformés en Gassie(s) et Gassion, nom d’état-civil d’une certaine Edith plus connue sous son nom d’oiseau de Piaf. Laquelle n’a donc pas vu l’ours, en tous cas étymologiquement.

(1) La preuve avec une présence importante de Garcia…aux Philippines, à la suite de la colonisation.

(2) Le Harz germain viendrait d’un mot d’ancien-allemand (hart) qui désigne une montagne; certains linguistes vont un peu plus loin en faisant très judicieusement remarquer la présence de nombreux résineux (harz signifie…résine). Logique!

(3) Comme un bon siffleur (ou chanteur) a été ‘Rossignol’, un homme au nez crochu ‘Corbeau’, etc…

…un sacré nombre, en l’occurrence il s’agit de…42, le nombre d’années d’existence depuis l’invention par le producteur Armand Jammot et la diffusion du célèbre jeu à la télévision française (1). Outre la défection de deux de ses animateurs(trices) historiques, le transfert de l’émission dans une case horaire différente avec une programmation restreinte semble affoler le courrier des lecteurs de tous les magazines télé. Mais au fait, c’est quoi une lettre et un chiffre?

Commençons par les lettres, comme c’était le cas dans la toute-première version du jeu, et prenons le mot au pied de lui-même…’Lettre’ vient du latin ‘littera’, celui qui donnera tout ce qui est en rapport avec les Lettres -si possible Belles- soit la littéra-ture, la chose littéra-ire, etc…Pour un Romain, il ne s’agit à l’origine que d’un signe graphique (contrairement à Mme de Sévigné qui donnera du travail aux facteurs de l’époque avec les siennes), une simple lettre choisie dans l’alphabet (dites AAAA…). 

Pour envisager l’idée d’une lettre au sens de courrier, les Latins mettront la chose au pluriel, ce qui est relativement logique: si vous écrivez à quelqu’un en mettant toujours la même lettre sur deux pages, difficile de se faire comprendre. En combinant plusieurs lettres donc des mots, on compose ce qu’on appelle aujourd’hui…une lettre (alors qu’elle en a plein. Vous suivez?)

Pour mettre tout le monde d’accord, on ira chercher les Grecs auxquels on empruntera le terme de ‘epistolê’, devenu ‘epistola’ à Rome et évidemment l’adjectif ‘épistolaire’ chez nous, clairement compris comme un échange de courriers par la Poste. Alors que, ironie du sort, le premier sens du mot grec servait à désigner un ordre de commandement par voie…orale, mais vite confirmé par écrit par la suite d’où le sens final (vous suivez toujours?) 

Passons alors aux chiffres, ou plutôt là encore au chiffre au singulier, et même à un chiffre singulier puisque le premier de la série n’est pas le 1 mais le 0 (zéro) évidemment, ce qui amusera beaucoup moins les informaticiens chargés de programmer le passage à l’an 2000, se posant in-extremis la question de savoir si l’an 1 du troisième millénaire serait bien compris comme 0 par les machines (autre version: le premier siècle commence-t-il en l’an 0 ou en l’an 1?).

Bref, le zéro, c’est rien (ce n’est pas une découverte) et pourtant, on ne peut pas faire sans! C’est d’ailleurs grâce aux Arabes que nous comptons avec justesse (en chiffres…romains), car la syllabe ‘sifr’ (qui sera transformée en ‘chiffre’ en français) servait à noter…le  vide, et comme disait Raymond Devos, « rien c’est déjà quelque chose (2) » et c’est même beaucoup: si, dans une colonne de calcul par exemple, on ne met pas un signe (en l’occurence un rond) pour ajuster les chiffres, tout se décale à partir de la dizaine (et suivantes).

La chose était évidente pour les peuples (Mésopotamie, Inde) qui avaient découvert ça avant tout le monde; ce zéro ayant finalement beaucoup de valeur, on a décidé de nommer tout signe numérique de la même façon : le 1, puis le 2, etc sont devenus à leur tour une suite de ‘sifr’. Or, non seulement le zéro est un chiffre, mais c’est aussi un nombre! Par contre, pour ses successeurs, il faudra au moins être deux pour faire un nombre car la racine latine ‘numerus’, abrégée en ‘numrus’ qui oblige forcément à prononcer un ‘b’ qui sera noté par la suite (3), évoque une suite (d’objets) ou une file (de soldats).

D’où la connotation générale d’harmonie dans une suite mathématique (de base), autrement dit quelque chose qui puisse se mettre en ordre et se laisser compter, comme les soldats romains ou le résultat des calculs des candidats à la télé…J’espère que vous avez pu déchiffrer ces quelques notes et y dénombrer une ou deux idées. Et donc, « consonne, voyelle, consonne » (4)… 

(1) A l’origine, seule la séquence ‘le Mot le plus long’ existait, puis les chiffres sont venus s’y ajouter en 1972.

(2) « Et trois fois rien, ça ne donne rien de neuf ».

(3) Si vous avez un diner ce soir, vous pouvez caser : « C ‘est une épenthèse »…

(4) F-i-n