Le site qui vous aide à comprendre le vrai sens de votre patronyme

…un jour ou l’autre, au moins grâce à l’un des produits de son entreprise, création familiale transmise de génération en génération depuis 1853. Bien sûr, au fil du temps, les techniques et la structure de la maison ont changé, mais c’est l’héritier d’une grande lignée familière aux Français qui vient de disparaitre, pour ne pas dire un patron de poids, ou plutôt de petits pois…

Tel est en effet l’image de cette marque ‘au lapin’, marque qui est en fait bel et bien un nom propre dont la majorité de la souche se trouve dans le Nord, et sous des formes différentes comme Bonduel, Bonduau ou Bondueux, tous dérivés d’un Bondues commun. C’est en effet sous cette orthographe qu’est connue, dès le 12ème siècle, une commune des Hauts-de-France actuels (intercommunalité de Lille). Les Bonduelle seraient donc un ‘nom d’origine’, c’est-à-dire une façon de désigner voire de surnommer un habitant de la région (résident ou qui aurait voyagé ailleurs). 

Ne reste donc plus qu’à creuser un peu pour trouver la source de ce mot pas forcément très clair (mais on n’a rien d’autre à se mettre sous la carotte). La majorité des informations que l’on peut trouver semblent indiquer une histoire de ‘retenue d’eau’, non pas un barrage sans doute mais un site de stockage d’eau plus ou moins naturel, y compris peut-être de l’eau stagnante; et pour cause…

Si la racine de Bondues est ‘bond’(ues), on trouve un son commun à plusieurs dialectes germaniques issus du Moyen-Age  qui est ‘punt’ puis ‘bunt’, qui aurait donné ’bonde’ en français, c’est-à-dire le petit objet plus ou moins volumineux qui sert à boucher un récipient (évier, baignoire, tonneau de vin) pour éviter qu’il ne se vide. Le premier sens de ‘bunt’ désignant en fait une ‘borne’ (un caillou, pas forcément énorme), son utilisation en tant que bouchon ou fermeture semble assez logique.

Plus précis encore était le sens proprement gaulois de ‘fond de vase’, et même de ‘plante du pied’…Bref, tout ça fait penser à un contexte d’ouverture ou de canalisation situées au fond de quelque chose que l’on bouche (ou débouche) pour remplir (ou vider) le contenu. A la maison, c’est le cas du lavabo; sur le terrain, ce serait donc des bassins de retenue ou au contraire des étangs à assainir.

Même si le lien est un tout petit peu difficile à confirmer, les linguistes du 19ème siècle pensaient que ce ‘bond’ coulait de source (forcément) d’après le verbe latin ‘abundare’ qui a donné en français ‘abonder’ évidemment. Or, a-bonder (avec un ‘a’ dit privatif) revient à exprimer quelque chose qui afflue (puisqu’on a enlevé la bonde) et même qui déborde ou même qui regorge: c’est le sens du nom commun dérivé ‘abondance’, symbolisé chez les Romains par une corne divine qui déverse les richesses infinies de la Terre (et dont il va falloir vous passer désormais en temps de crise, a dit un Président).

Bonduelle n’est donc pas un mot créé artificiellement par une quelconque agence de communication (1), pas plus qu’une des autres enseignes très connues du groupe, Cassegrain! Le son est presque trop beau pour être réel et pourtant il l’est, puisque c’est un certain Charles Cassegrain, charcuter nantais de son état, qui a créé en 1856 une conserverie de légumes. Et là encore, le nom entre encore mieux dans l’univers ‘légume frais’ de la marque au petit lapin :

Il s’agit d’un patronyme du centre de la France, qui n’a rien à voir avec un meunier, comme on le dit souvent (celui qui casse le grain de blé ou d’orge), mais plus généralement avec un  négociant en graines: car il n’est pas question ici de…casser la graine mais de la ‘chasser’, forme de langue d’oÏl de casser (2). Les Cassegrain étaient des gens qui chassaient les bonnes graines pour les négocier et les revendre. Forcément donc de futurs associés des Bonduelle, au moins économiquement.

(1) Sans compter que, si l’on avait voulu évoquer ce qui est ‘bon’, il reste quand même…’duel’ à caser! 

(2) Comme  château pour castel, ou Chassaing pour Castaing, etc.

…au bout d’une carrière professionnelle très longue sur les courts. Déjà présent dans ces archives depuis 2018 à la suite d’une centième victoire lors des Masters de Paris, le tennisman d’ascendance sud-africano-franco-néerlando…suisse se dit gêné par différentes blessures mais devrait maintenant se sentir léger comme une plume, y compris étymologiquement…

En effet, pas besoin d’aller chercher bien loin pour trouver le sens originel d’un mot qui appartient au vocabulaire germanique, au sens large et pas strictement allemand. Il fait donc partie du répertoire de sons et de syllabes qui ont fait souche dans une grande zone d’Europe occidentale, jusqu’à persister dans le dialecte…’alémanique’ helvétique actuel. 

Car c’est bien le peuple des ‘Alamans’ qui s’imposera un jour pour qualifier les futurs ‘allemands’, même si leurs positions d’origine se situaient plutôt dans le sud de l’actuelle Allemagne, l’est de la future France (l’Alsace) et le nord de la Suisse, précisément (1). Bref, pour tout dictionnaire berlinois, ‘feder’ désigne une plume, celle issue d’une chair de poule(t) ou de tout autre volatile aux performances isolantes intéressantes, ce qui fera du mot une marque d’accessoires de literie et de matelas moelleux, mais aussi un modèle…d’épées (au 18è siècle), dont le nom semble emprunté à la comparaison avec un ressort de matelas, en raison du système d’amortissement de la lame (2).

Vous en avez donc déjà déduit que les Feder, Federmann ou Federer (tous sans accent sur le premier ‘e’, c’est important) concernaient un homme en rapport avec des plumes. Comme Icare avait laissé les siennes au soleil de Méditerranée et que le profil Girls du Lido n’était pas encore très bien vu à l’époque, on est donc en présence d’un nom de métier, celui d’un vendeur de plumes, certains disent un plumassier c’est-à-dire à l’époque un ouvrier chargé de conditionner les ballots dans les accessoires de literie, même si aujourd’hui le terme s’est recentré sur la noble activité de confection de vêtements de spectacle, cabaret, théâtre et autres défilés colorés. 

Rien à voir par conséquent avec la moindre idée de ‘fédérer’ (avec un accent) même si ça tomberait bien pour une histoire suisse de (con)fédération! Ce mot-là vient d’un nom latin qui définissait un traité ou un pacte d’alliance, au début militaire puis commercial pour des accords marchands. D’où l’idée (beaucoup) plus tard, au 16è siècle, de former une force alliée, y compris d’un point de vue politique comme pour Berne, mais aussi encore militaire (les Confédérés américains).

Et pourtant, une autre origine est possible -mêle si moins fréquente- avec une histoire de plume attribuée (ou plutôt arrachée) à une oie, ce qui donnera aux auteurs littéraires la possibilité d’écrire leur prose dès le 6ème siècle. Un temps concurrencée par le plumage des canards, des coqs et même des aigles (qui firent couler beaucoup d’encre), la plume devint en métal au 19ème siècle…Il n’empêche que la plus intéressante est celle d’un Pierrot « au clair d’(une) lune » qui serait autrement plus grivoise que la version édulcorée que l’on fait (comme souvent) chanter aux enfants à l’école.

Cherchez bien l’éclairage que la ‘chandelle’ et ‘le briquet’ (que l’on bat dans la cuisine) peuvent avoir, en relisant attentivement l’intégrale des couplets de la chanson (et pas seulement le premier). Il y a de fortes chances pour que vous trouviez le sujet bien plus ‘relou’ (3) qu’une plume. Y compris étymologiquement!

  1. Pardon pour les historiens qui trouveront le résumé schématique, mais il est juste question ici d’influences linguistiques.
  2. Accessoirement et par un autre biais, c’est aussi le nom d’une société spécialisée dans…la viande de boeuf.
  3. ‘lourd’ (pour nos lecteurs lointains).

…consort, c’est-à-dire non pas ‘reine adjointe’ ou ‘partenaire’ ou ‘par mariage’ mais bien « reine…complice », étymologiquement parlant bien sûr, en tous cas au sens auquel on l’entendait au 14ème siècle français, à savoir ‘celle qui est impliquée’ dans une situation (!), d’après l’adjectif latin ‘complex’ qui signifie lié(e) avec quelqu’un (c’est le moins qu’on puisse dire).

Même si complice est devenu de plus en plus suspect au fil du temps (sauf si vous parlez des sentiments familiaux), le terme initial est bien ‘con-sort’ soit, toujours en latin et littéralement, ‘celui (celle) qui partage le…sort’ (le destin) d’un(e) autre’. L’expression est d’abord française (Prince consort), puis importée par les Anglais à la cour royale -qui parle français- au 14è siècle (Queen-consort), le titre revenant en force dans notre langue au moment où on en a le moins besoin (post-Révolution). 

Pour être tout à fait précis, le ‘sort’ en question doit être le résultat d’un coup…du sort, autrement dit du hasard. A l’origine, le sort est un coup de dés, un jet de flèche ou un lancer de cailloux; sentimentalement parlant, ça doit donc être une rencontre fortuite et non préparée qui met en présence les futurs amants pour ce qu’on appelle un coup…de foudre, cette fois. Tout à fait, dit-on, la relation Charles-Camilla au contraire du mariage planifié avec la belle Miss Spencer (Diana).

Car Camilla ne s’appelle Parker-Bowles que par la grâce de son premier mariage avec un officier des horse-guards; son état-civil de jeune fille est en réalité Shand, que vous n’avez peut-être pas entendu très souvent sur les ondes…Le mot n’a rien de particulièrement gênant pour une famille aristocratique, sauf peut-être une petite difficulté à le certifier comme typiquement anglo-saxon, en tous cas  ‘venant directement d’Angleterre’; ce serait même plutôt un aller-retour à la sauce curry.

D’après la majorité des sources, Shand (qui, déjà, n’a pas a-priori une consonance typiquement londonienne) est en fait un patronyme d’importation…indienne (pas des Sioux ou des Comanches mais) d’Inde, région du globe liée à la colonisation britannique et par ailleurs toujours dans l’orbite économique de son ex-protecteur. Linguistiquement parlant, il fait néanmoins partie (d’un extrême géographique à l’autre) d’un groupe de racines communes dites ‘indo-aryennes’. Et dans ce répertoire (probablement ‘hindi’, le dialecte majoritaire sur ce continent), ‘shand’ signifie fort ou robuste (1), caractéristique physique souvent mise en exergue par nos aïeux, quelle que soit la culture.

Nul ne doutant désormais de la constitution physique de la meuf de Charles le troisième, le hasard (coquin de sort) l’a également affublée d’un ‘Parker’, patronyme d’un autre célèbre Peter plus connu sous le nom (et le pyjama bicolore) de Spider-man. Or un Parker n’a rien à voir avec les performances d’une araignée ou d’une mante religieuse mais d’un simple…gardien de parc, fonction (bien anglaise cette fois) formée sur ‘park’ (besoin de traduire?) + ‘-er’, suffixe indiquant l’activité ou le métier de la personne (2); en résumé le copain du Gardner (le jard-i-nier).(3)

Quant à Bowles, là encore bataille de spécialistes d’autant que les influences celtes (gaéliques) ont souvent impacté la (dé)formation de termes proprement saxons. Les Bowles ont le plus souvent un rapport avec une histoire d’arc (4), comme le Bower (l’archer). D’autres lui trouveraient bien une ascendance plus terrienne avec un bower (le bouvier) sortant de la bowery (l’étable des boeufs).

Pour terminer, je ne résiste pas à vous citer le titre complet de celle qui est depuis 2021 ‘Dame de l’Ordre de la Jarretière’ (5). Longue vie donc à Son Altesse Royale la princesse Charles Philip Arthur George, princesse de Galles, duchesse de Cornouailles, duchesse de Rothesay, duchesse d’Édimbourg, comtesse de Chester, comtesse de Carrick, comtesse de Merioneth, baronne de Renfrew, baronne Greenwich, dame des Îles, princesse d’Écosse, dame grand-croix de l’ordre royal de Victoria….Ce n’est plus une carte de visite, c’est un dépliant touristique! En tous cas géographiquement…

(1) D’autres rapprochent le mot d’une variante orthographique en ‘chand’, soit la lune. Reste à trouver le lien logique avec le surnom originel; et je ne connais pas assez bien le symbolisme indien voire hindou en la matière…  

(2) Comme ‘butch-er’ pour bouch…er, ‘bak-er’ pour boulang…er,  voire Tayl-or pour taill-eur, etc…

(3) Notez au passage qu’un Parkinson n’est pas le fils (-son) du gardien de parc mais, après déformation, le fils d’un Peter (comme Peterson). Inquiétant, non?

(4) Allons bon, ne manquerait plus qu’elle se prenne pour notre Jeanne (d’Arc)

(5) Encore en français dans le texte anglais; tout comme la déclaration du roi Edouard III (‘inventeur de l’Ordre’) qui aurait déclaré, lors d’un bal vers 1350, en ramassant justement la jarretière de sa maîtresse, le fameux « Honi soit qui mal y pense », toujours en français à la Cour et noté avec l’orthographe de l’époque (un seul ’n’).

…négocier question prononciation, au risque de passer pour un ‘froggy’ (1) grossier aux yeux des Anglais et un Brexiter pédant au milieu des Français: dira-t-on Trüss (v.f) ou Trouss (v.o) pour désigner la nouvelle Première Ministre britannique? Risque-ton ‘le-stress’ avec ‘liz-struss’? Il se peut bien, pour une fois, que ce soit la sonorité francophone qui donne la signification de ce nom aussi bref et sec que semblent le craindre certains observateurs politiques.

Notre Liz est comme l’autre (la Taylor), une abréviation d’Elizabeth bien sûr afin de créer un diminutif dit affectueux, habitude inévitable des familles qui n’ont souvent de cesse que de déformer rapidement le prénom d’un rejeton qu’ils viennent eux-mêmes de baptiser. Liz donc, pour (en réalité Mary) Elizabeth, jusque là pas de ‘lizard’, il en est autrement pour le nom d’état-civil. 

Relativement rare y compris au Royaume-désuni de l’Europe, alors qu’il est finalement très fréquent (après émigration) aux USA, on trouve le mot sous plusieurs formes dont certaines composées comme Trussler ou Trussman; mais la plus simple, qui nous intéresse ici, est probablement la graphie (l’écriture) française en Trusse, syllabe sonore qui est à l’origine du terme plus moderne (enfin, 16ème siècle quand même) de…trousse.

Or, à l’époque, la trousse n’a rien à voir (encore) avec une trousse d’école, de toilette ou même de…mariée. Et pourtant, c’est avec ce dernier qualificatif que l’on s’approche le plus de sens initial soit un ‘paquet de linge’! Et même, avant d’être les ballots de fringues que la famille fournit à la future épouse pour garnir les étagères de l’armoire de la chambre nuptiale, l’idée générale du ‘trouss’, c’est un tas ou un amas de quelque chose. 

En ancien-français, le mot a servi aussi bien à un ballot de foin ou de paille qu’à un carton (un cageot) de fruits ou de légumes, à un vrac de matières ou d’objets variés. Mieux encore, pour transporter tout ça on chargeait le ‘trouss’ sur le dos des bêtes de somme, ce qui nous ramène un peu à des ballots plus ou moins souples comme des sacs de vêtements…D’ailleurs, dans ce contexte et par transfert de sens, le diminutif ‘trousseau’ (un petit truss) va également désigner une ‘poche de selle’ dans laquelle on mettait des papiers ou de l’argent par exemple. Et enfin, de la ‘banane’ fixée à la selle, on est passé à une grosse poche cousue sur la fesse…

Alors, forcément, quand on se faisait arrêter sur les chemins par des bandits qui cherchaient leur larcin, on se faisait…dé-trousser, c’est-à-dire dépouiller de ses bagages en défaisant ce qui était si bien empaqueté pour le voyage. Et dans les villes, certains n’hésitaient pas à se lancer…aux trousses de tous les passants, autant dire à leur faire les poches (arrière)! 

Notez qu’il reste aujourd’hui encore dans l’Etat-civil français des familles Trousse, Trousseau ou Trussel qui semblent avoir eu pour ancêtres des travailleurs dont l’activité était de ramasser, de trier et de mettre en ballots des chiffons et des chutes de tissu…Finalement, ne pourrait-on pas trouver confirmation ou quelques précisions dans d’autres langues? 

Mais les seuls sons approchants qu’on peut trouver sont un ‘trussov’ russe qui signifie poltron; quant au germain (l’ancien-allemand), il utilisait un ‘trosz’ pour qualifier un goujat. Ce qui ne saurait en aucun cas convenir à notre (royal) sujet. Pourtant, il est probable que les tabloïds londoniens fourbissent déjà leurs titres en jouant sur ‘truth’ (la vérité) pour sanctionner les premières décision d’Elizabeth. Sauf étymologiquement bien sûr…

(1) Mangeur de grenouille, surnom des Français outre-manche. 

…en français mais aussi dans toutes les autres langues du monde, étant donné qu’il faut s’aligner sur la prononciation de la racine qui a donné naissance à la déesse de la mythologie grecque. Artemis donc, comme la contraction de Arte et Aramis, ou encore de Art et Mis(sion) puisque telle est, visiblement, la vocation de la nouvelle fusée de la NASA: faire rêver les artistes qui sont dans la lune et exécuter la mission d’y emmener ceux qui n’y sont pas encore…et pour cause, en tous cas étymologiquement! 

Au cas où vous ne l’auriez pas entendu au détour d’une phrase de journaliste obligé de tenir l’antenne lors d’un « retard à l’allumage », le nom du monstre spatial n’a pas été choisi au hasard: après les succès des missions ‘Apollo’ et de leurs alunissages multiples (jusqu’en 1972), il fallait inscrire la nouvelle ère dans la continuité du dieu du…soleil (!), Apollon en français, soit le beau gosse conduisant son char au fil des heures dans le firmament.  

Son alter-ego, pour ne pas dire sa jumelle biologique (c’est – au moins – la soeur d’Apollon, mais tout le monde n’est pas d’accord sur sa gémellité), c’est donc Artemis, déesse unanimement célébrée pour sa beauté (son équivalent latin est la belle Diane) et son sens de la nature et de…la chasse (c’est une archère hors pair). Elle est également considérée comme la protectrice de toutes les femmes, ou plutôt de leurs attributs; et là, ça devient franchement et ouvertement sexiste.

Car, si Apollon représente donc le soleil, c’est-à-dire la lumière et tout ce qui brille (y compris intellectuellement), Artemis se colle le parrainage des ‘événements féminins’ (autant dire les problèmes) de la naissance à la mort, soit les règles, les grossesses, les accouchements, les épidémies, les morts en couches et autres avortements (1). Bref, si l’on y réfléchit bien, il ne fait pas bon être ‘Lune’ par rapport à ‘Soleil’, dans l’esprit des Anciens et peut-être même jusqu’au 21ème siècle. Décryptage…

Dans l’inconscient parfois très conscient de la culture classique gréco-latine (la nôtre), si le soleil est actif (c’est un mâle qui éclaire le monde), la lune est passive (c’est une femelle qui n’est ‘que’ le reflet de la lumière). Sur le plan astronomique, le soleil est le centre d’attraction des planètes; la lune n’est ‘que’ le résidu gravitationnel de la Terre, et de plus elle est fixe donc immobile. Pire, elle n’est même pas capable d’être ‘pleine’ en permanence et ne se montre régulièrement que par quartiers.

L’astre brillant – y compris au sens psychologique! – est réputé actif donc intelligent, alors que notre satellite est stérile et n’existe que lorsque l’étoile veut bien l’éclairer. D’ailleurs, au contraire de Mars par exemple (‘la planète rouge’, couleur de connotation virile), la Lune est bleue (couleur froide, pour ne pas dire…frigide) et donc pas ‘solaire’ du tout (elle n’attire personne, sauf depuis qu’on y a découvert de l’eau et du régule).

Et dans le langage courant, ne dit-on pas « être dans la lune », « lunatique » (ne pas savoir quoi décider), « lunaire » (un paysage désert) ou encore « c…comme la lune » (oserait-on ça du soleil?), rien qui ne témoigne d’un esprit…brillant. D’un point de vue littéraire, « Jean de la Lune » (pièce de Marcel Achard) ou « La lune dans le caniveau » (film de J-J.Beneix) ne sont pas plus enthousiasmants; et si l’on a pensé possible de trouver des Martiens pendant longtemps, les quelques inventeurs de Lunariens ont restreint leur imagination dès la moitié du 20ème siècle.

Même les interactions qu’on lui prête avec la Terre ne sont pas très enviables: non seulement elle « n’aspire » pas les océans et les mers (c’est l’effet de la gravitation avec notre planète qui modifie légèrement la rotation du globe qui ‘secoue’ la masse des eaux), mais encore elle ne provoque que fausses couches, rassemblements de sorcières et naissances de loups-garous. Quant à la pousse accélérée des cheveux sous la lune, ça reste un sujet à couper en quatre.

Heureusement, le seul et unique symbole intéressant pourrait bien venir de l’étymologie même du mot ‘artemis’; car, avant d’être affecté au nom (ou prénom?) mythologique, la racine avait bien une définition, non? Eh bien, ‘l’étymon’ (le son originel) remonte à un verbe puis à un adjectif grecs qui signifient… « être sain et sauf », sous-entendu après avoir affronté des dangers et traversé des épreuves. Ce qui, finalement, ne tombe pas mal du tout pour une épopée technologique dans le vide sidéral. L’idéal aurait été, comme c’était prévu, que la fusée décolle (vraiment), et de préférence un jour comme le lundi, soit en latin ‘luna-dies’, le jour…de la lune (2)!

(1) La preuve symbolique avec les décollages retardés de la grande fusée ?

(2) De la même façon, ‘moon-day’ en anglais, ‘mon-tag’ en allemand, etc…