Le site qui vous aide à comprendre le vrai sens de votre patronyme

…avec Mme Le Pen et aussi une Marina Ferreri (députée de la Savoie, groupe Modem); mais c’est d’abord son patronyme qui nous intéresse ici, avant que ses nouvelles fonctions ne vous fassent oublier sa discrète élection au poste de Secrétaire nationale d’Europe Ecologie Les Verts. Il n’empêche: à défaut de communauté politique, elle a une coïncidence géographique avec la fille de Jean-Marie puisqu’elle est née à Bois-Bernard, à quelques jets de prospectus de campagne d’Hénin-Beaumont…

Nous sommes donc dans le nord (pas le Nord) du pays, région Hauts-de-France. Cela tombe bien, la souche principale des Tondelier se trouve dans le Pas-de-Calais, un nom quasiment inconnu des autres régions; normal, le mot s’appuie sur un terme spécifiquement local et désigne un métier, comme on peut le supposer en constatant la terminaison -ier (un verrier, un serrurier, un charcutier…). 

Ne reste plus qu’à partir à la recherche de cette racine ‘tonde-‘ (ou tondel-), laquelle n’a rien à voir avec tout ce qu’on peut imaginer spontanément, soit un rapport avec le verbe tondre. Car le tondelier n’est (ou n’était) pas un tondeur et encore moins une tondeuse dont la fonction est de dépouiller les moutons ou les chèvres mohair de leur laine, de raser les brins de pelouse au millimètre ou encore de faire luire les crânes dégarnis en allant parfois jusqu’à la tonsure; linguistiquement, l’action de tondre se dit en effet la tonte, et son résultat est la tondaison ou la tonsure (ne pas confondre le terrain).

Non, ce tondelier-là pratique la…tondelle, un travail exécuté par un tondeur (là, on est obligé de garder l’homonyme) voire un retondeur de…draps. Il s’agit en réalité d’une activité ancestrale -aujourd’hui disparue donc, en tous cas manuellement- qui consistait à lisser le mieux possible les tissus en question pour arriver à les lustrer et leur donner une finesse et une unité d’épaisseur par métrage.

Les derniers tondeurs du Nord (cette fois) ont progressivement disparu avec l’arrivée de machines au 19ème siècle, et petit à petit le tondage (et non pas la tonte, donc) est devenu plus industriel. Seul est resté le surnom de ces ouvriers du textile, des Tondelier mais aussi quelques variantes en Tondeleur, Tondereau et Tonderiau, après une petite opération technique de ‘rhotacisme’ (la transformation du ‘l’ en ‘r’ par un effet de prononciation plus ‘raclée’; l’inverse est possible également).

Notre Marine, héritière d’une famille plutôt installée dans le médical, a elle-même suivi quelque temps une filière para-médicale avant de mettre en pratique un diplôme de l’Institut d’Etudes Politiques de Lille et de se lancer dans les partis. On ne peut pas dire mieux que la voilà forcément dans de beaux draps, y compris étymologiquement!

NB: un coup (un peu) à gauche, un coup (beaucoup) à droite: la chronique sur le nouveau président des Républicains Eric Ciotti est disponible en archives (et très éloquente) depuis décembre 2021. Tapez…

…qui va bientôt, par la force du cinéma, devenir d’abord synonyme d’humanoïde aquatique aux yeux de biche à base de reconstitution en 3D de mouvements de capteurs électroniques. Ce serait dommage d’imposer cet…avatar au vocabulaire non seulement français mais surtout et avant tout sanskrit, cette très ancienne langue qui a influencé tant de nos répertoires modernes; car ‘avatar’ vient de loin, et dans le temps et dans l’espace.

Il s’agit d’une solide racine des langues dites ‘indo-européennes’ dont font partie quasiment tous les parlers occidentaux, du moins leur base. Encore parlée dans le sous-continent indien, le sanskrit est avant tout une langue religieuse, le plus souvent utilisée pour consigner des textes sacrés. Notre ‘avatar’, logiquement, appartient donc à cette liste de termes pas toujours faciles à traduire fidèlement; il s’agit en l’occurrence d’évoquer une ou des entités…extra ou supraterrestres prenant vie et se reproduisant sur terre. En v.o, l’ « avatara » désigne encore plus précisément ce moment de transmutation ou -étymologiquement- d’incarnation, à commencer par celle(s) nombreuses et variées du dieu Vishnou.

Bref, des siècles avant James Cameron, on est déjà en pleine fiction (pas science); la première…apparition en Europe du mot sanskrit, adapté plus tard, semble avoir eu lieu au 17è siècle dans les écrits d’un chercheur hollandais (sous l’orthographe ‘aatar’, en néerlandais). Or, le processus de la réincarnation en question est imaginé comme une ‘descente’, pas aux enfers mais presque puisqu’il a pour mission de venir sauver les hommes des effets néfastes du dérèglement cosmique (1). Et pour cela, les avatars peuvent choisir d’occuper des corps humains mais aussi animaux, d’où les nombreuses versions de croyances sacrées concernant des vaches, des tortues ou certaines espèces plus rares.

Malheureusement, l’importation du mot dans l’Occident rationnaliste du 18ème va modifier progressivement la compréhension (et donc la définition) de l’avatar: la dimension de transformation va se laïciser (of course) pour ne retenir que l’idée d’une ‘identité de remplacement’ (déjà le métavers?) qui va rapidement se rapprocher davantage d’un concept de personnage double, en particulier s’il faut lui faire subir des choses désagréables (c’est pas moi, c’est dans le jeu vidéo…)

On arrive alors progressivement à ce que nous qualifions assez souvent de ‘galère’ ou d’événement malheureux ( « Il y avait de la neige, j’ai subi pleins d’avatars sur l’autoroute »), ce qui nous éloigne définitivement de la dimension spirituelle pour aller vers une réalité beaucoup plus ‘palpable’, comme dit la télé dès qu’il y a une émotion quelque part (suspense, danger, deuil). 

Mais finalement, le seul avatar qui serait vraiment gênant lors des projections de ce ‘carton’ cinématographique annoncé (2), ce serait un tout bête ‘bug’ informatique; et là, pas question de faire descendre des acteurs en chair et en os sur scène pour rattraper l’avatar. Même étymologiquement! 

(1) …qu’ils ont provoqué évidemment; ce n’est plus de la science-fiction, c’est de l’anticipation écologique (entre autres). Toute ressemblance avec l’idée d’un sauveur divin venant sur terre pour racheter les péchés des hommes ne serait que pur…avatar.

(2) Paradoxalement, peu de risques de prendre une « voie d(e l’)eau », son sous-titre…

En tous cas, les membres du gouvernement n’en manquent pas pour inciter les consommateurs à « pas de panique » , probablement le meilleur moyen pour la déclencher (comme « il n’y aura pas de pénurie »). Voilà un mot de la langue française qui a le…pouvoir (l’un des sens d’énergie) de se multiplier sous des formes très différentes et parfois inattendues; comme quoi, même en linguistique, elle est renouvelable…

En effet, qu’on l’appelle éolienne, thermique, mécanique, fossile, nucléaire, hydraulique et autres combinaisons, l’énergie est toujours la résultante d’un travail exercé pour produire (et si possible maitriser) une certaine force; et si la force en question peut générer de la chaleur, c’est encore mieux. C’est ce qu’avait développé dans un ouvrage le français Jean-Gustave Courcelle-Seneuil…économiste dordognais (1) du 19ème siècle, l’un des premiers à avoir utilisé le mot en piochant dans les racines grecques qu’il avait apprises à la fin de ce que l’on appelle aujourd’hui ‘le primaire’ (!).

Bref, ‘energeïa’ en v.o donc est formé de trois sections soit ‘en-‘ (qui suggère quelque chose d’interne, comme en français; ou in-) + ‘erg-‘ (issu de ‘ergon’, le travail) + un petit suffixe final en ‘-eïa’ qui vient féminiser le genre du mot (l’équivalent d’un -e final, souvent, en français)…Dans l’esprit des Grecs (et de leurs descendants), cette énergie-là est principalement ‘cinétique’, c’est-à-dire qu’elle s’exprime dans un mouvement ou une action, contrairement ou parallèlement à la ‘dynamique’ qui mesure le niveau de puissance ou de tension (2). 

Si l’on s’en tient au vocabulaire ordinaire (qui ne conviendra pas du tout aux vrais physiciens), on tourne donc autour d’un certain nombre de notions comme la force, la puissance, le pouvoir (de faire quelque chose) et/ou le travail. Et tout ça pour que jaillisse non seulement la lumière mais aussi beaucoup d’autres choses dont…le bien-être ou la réussite. Exemple très concret : si ‘l’en-ergie’ définit ce qui a ‘de la force dedans’, quand on travaille avec (syn- en grec) d’autres, cela devient une synergie, autant pour réunir deux entreprises que pour sortir la voiture du fossé en la poussant…

De la même façon, si vous avez besoin d’un petit coup de ‘boost’ pour tenir la distance en boite de nuit, on vous donnera une canette d’énergi-sant (avec un taureau sur fond bleu), ce qui vous rendra plus énergi-que. Encore faudra-t-il ne pas dépasser les bornes pour éviter de devenir un ‘énerg-umène’, c’est-à-dire quelqu’un de trop excité pour savoir se maitriser (3)!

Il y a évidemment de meilleures façons d’exploiter cette force, par exemple en faisant travailler le corps (principalement les muscles) sous la direction d’un ‘médecin de l’énergie’, littéralement un ‘ergo-thérapeute’, dans une salle dont les appareils (électriques) seront alimentés par…Engie (Oh, Angie), la contraction d’En(er)gie plus claire à comprendre et surtout plus facile à dire que ‘Gaz de France-Suez’. Y compris étymologiquement!

(1) Entre autres livres et traités sur l’économie libérale, il a terminé son oeuvre par une « Conduite de la vie civilisée » (1895). Quelle énergie créatrice! 

(2) Dans une certaine mesure, c’est un peu le débat philosophique entre Action (l’énergie) – Réaction (la dynamique). Vous avez quatre heures…

(3) Au 16ème siècle, l’Eglise catholique détournera le mot pour lui donner carrément le sens de ‘possédé du diable’, bien affadi depuis.

…le ‘délestage’ va peser de plus en plus dans les conversations et les préoccupations des Français en cette fin 2022. Jusqu’alors, on ne l’entendait que rapidement dans les commentaires des présentateurs.trices météo, en général associé à un ‘itinéraire’ qu’il fallait suivre pour éviter les bouchons sur l’autoroute, avec les compliments de Bison Fûté.

Or, le délestage qui nous occupe aujourd’hui ressemble plutôt à une épée de Damoclès (qui n’en demandait pas tant) prête à tomber sur les câbles de haute tension de votre région pendant les tirs au but d’un championnat de football…Mais commençons par nous délester de l’analyse du mot, en trois segments: un préfixe « dé- »  qui exprime une privation ou une annulation (1), suivi de la racine proprement dite « -lest- » et enfin un suffixe en « -age » qui marque une opération (idem 1).

Le morceau qui nous intéresse, sans queue ni tête, est donc ce ‘lest’ qui évoque en français un poids, une charge qui permet d’alourdir un objet ou un mécanisme. A l’origine, le terme est en fait de souche néerlandaise (‘last’) et sera récupéré tel quel dans un premier temps, aussi bien par les Saxons que les…Gascons, à une époque où « les Anglais vendangeaient l’Aquitaine »(2). 

Ce lest-là est d’abord uniquement marin; dès la fin du 16ème, il qualifie la charge d’un navire, hors…chargement dit ‘utile’; il s’agit donc d’une certaine quantité de matières (pierres, gravats, bois ou structures métalliques) chargées d’alourdir le bâtiment pour lui assurer une bonne stabilité à la flottaison. De fait, quand on ‘déleste’, on remonte vers la surface voire vers les nuages s’il s’agit d’un aérostat dont le pilote largue les sacs de sable pour laisser le ballon s’envoler.

Pour reprendre le cas du bouchon sur l’autoroute, le délestage mis en place par les autorités de la circulation a le même effet : ‘alléger’ la pression sur des axes routiers déjà trop…chargés en véhicules divers; l’image fonctionne toujours, avec quasiment les même mots et cela n’a rien à voir en l’occurrence avec le nombre de tonnes roulant concrètement sur le bitume. On peut d’ailleurs prolonger la comparaison jusqu’à la…charge électrique qui préoccupe tant les Cassandre de toutes sortes : selon le nombre de kilos (watt, cette fois), le transporteur d’énergie sera amené à rediriger la circulation (et surtout le ‘poids’) du courant vers certains axes, grande différence avec l’automobile où un délestage fluidifie le trafic et bénéficie au réseau alors qu’en électricité, c’est le risque d’une baisse de tension voire d’un black-out.

Le petit clin d’oeil étymologique traditionnel nous vient d’Italie, pays lui aussi sensible au ‘lest’ mais qui en a fait, dès le 15è siècle, le symbole d’un ‘poids de richesse’, et particulièrement d’une richesse vestimentaire. Du coup, le sens de ‘bien habillé car pourvu de tissus – voire de bijoux- précieux’ s’est appliqué à quelqu’un ‘qui avait les moyens’, et entre autres celui de…toucher les fesses des femmes. D’où l’adverbe ‘lestement’, qui a parfois des airs de harcèlement dont les auteurs feraient mieux…de se délester, y compris étymologiquement!

(1) Un dé-jeûner, c’est la fin de la faim (de la nuit), un dé-montage, un dé-coupage, etc…

(2) Comme le disait de façon un peu provocatrice le titre d’un roman (historique) de Jean-Marc Soyez (2003)

…qui l’ont fait, un temps, surnommer « la future Brigitte Bardot » par des médias avides de ‘buzz’ et pas très inventifs (ni très réalistes: l’une et l’autre ont été très liées). L’actrice niçoise, fille d’une mère née à…Kharkov (Ukraine) et d’un militaire de souche champenoise, porte un patronyme ‘hypocoristique’, adjectif malgré les apparences inoffensif qui exprime un diminutif le plus souvent affectueux.

De fait, on trouve la forme Demongeot dans tout ce qui est devenu la région Grand-Est, Champagne donc mais aussi Ardenne, une partie de la Bourgogne, Alsace et surtout Lorraine d’où semblent provenir les plus nombreux porteurs du mot. Pour une fois, il ne faut pas chercher à ‘découper’ le mot pour comprendre, en tous cas pour en extraire un ‘de-mongeot’ avec une éventuelle particule de provenance, ou plus rarement de ‘noblesse’…en tout cas en français.

C’est plutôt au suffixe qu’il faut s’intéresser, un ‘-ot’ qui marque justement l’aspect diminutif; ici, on a droit à un ‘e’ de liaison pour éviter de dire ‘demongot’ mais il n’empêche que, comme pour petiot (petit), minot (idem, dérivé de mineur), ou…cageot (une petite ‘cage’), cette section fait des Demongeot des petits (ou fils de, parfois) Demange, autre patronyme de même racine, laquelle a d’innombrables ramifications en fonction de la zone géographique où on se trouve.

Impossible de tous les citer, mais on peut aligner les Demangeot, Demangin, Demangeat et des dizaines d’autres approchants en faisant alterner les voyelles ‘a’ et ‘o’ (Demange/Demonge) au centre du mot; et aussi en permutant le ‘e’ de la première syllabe avec un ‘o’ pour faire Domanche, Doumanche, puis Doumange, Doumenc, Doumercq et autant d’autres! Tout ça à cause de (ou grâce à) la combinaison d’origine latine ‘domenicus’ qui a donné en français…dimanche, tout ‘simplement’.

Difficile d’entrer dans le détails des transformations linguistiques qui ont amené toutes ces évolutions, le plus souvent pour des raisons de prononciations qui se percutent avec un patois local ou régional (1), le mieux est donc de voir clairement dans le terme latin un assemblage de ‘dies (le jour) + ‘dominus -ou dominicus- (le maitre)’. Et, même ou surtout en français, si vous mettez une majuscule à « le jour du Seigneur », vous avez l’illustration littérale du dimanche en question!

A cette liste impressionnante de variantes, il faudra ajouter toutes les opérations d’aphérèse (la chute plus ou moins volontaire du début du mot) qui vont créer des Mangin, Mangel, et donc logiquement les diminutifs  Mangeot,  Mougeot (comme le ‘papy’ du sketch de Coluche) et son féminin Mougeotte (comme Etienne, feu l’un des patrons de TF1)…D’ailleurs, il faut mentionner au passage quelques autres Demongeot que la notoriété de Mylène va un peu écraser et dont il faudrait aussi se souvenir, comme l’actrice (aïe!) Catherine Demongeot (2), l’acteur Roland (surtout des feuilletons tv, dont un « Tom Sawyer » de mémoire) ou la joueuse tennis française des années 1980 Isabelle…

Pour finir avec le clin d’oeil quasi-habituel et néanmoins assez inattendu, celle que son état-civil désignait plus précisément comme Mademoiselle (3) Marie-Hélène (moins glamour en 1950) Demongeot était née le 29 septembre 1935; et vous savez quoi? C’était…un dimanche, forcément!

(1) Mais aussi à cause d’erreurs d’écriture (un ’u’ pour un ’n’ par exemple; comment vous les tracez rapidement, vous?) ou des ratures (revisionnez « Le Nom de la Rose »…)

(2) Pourtant « enfant-star » ayant débuté dans le rôle-titre du film ‘Zazie dans le métro’ (Louis Malle, 1960)

(3) A l’époque, ça se disait encore