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…l’est parfois aussi dans son propre parti, où elle n’hésite pas à faire entendre une voix qui porte des paroles ‘croustillantes’ voire craquantes, qualifiant la Première Ministre de « rescapée » et, plus récemment, le Président de la République et son Ministre de l’Intérieur de « pleutres » pour n’avoir pas annulé leur présence au Sommet franco-espagnol de Barcelone le jour où la France manifeste dans la rue contre la réforme des retraites.

D’une certaine façon, la dame est habile à rouler son monde dans la farine et pour cause: étymologiquement, son patronyme n’a rien à voir avec un ‘panneau’ dans lequel on pourrait facilement tomber mais avec un diminutif dérivé du ‘pain’, produit de base indispensable à la nourriture humaine et aux sauveurs de l’Humanité pour leurs exercices de multiplication.

A l’origine du pain, outre blé, farine, sel et autres levures, il y a le mot latin ‘panis’ qui ne désigne pas encore la baguette à la mie bien aérée et à la croûte dorée mais le…panic, c’est-à-dire une variété de millet, autre céréale plus ou moins générique pendant des siècles, à côté du blé et du seigle; sur cette racine précise, un autre dérivé deviendra célèbre du côté de la Méditerranée en devenant dans le théâtre de Marcel Pagnol Panice puis Panisse, soit non pas le boulanger mais le producteur de millet.  

D’ailleurs, les premiers pains n’auront rien de commun avec la forme de nos miches, plutôt allongées au fil du temps, mais avec des mottes que l’on va qualifier de (grosses) ’boules’ d’où le terme populaire de ‘boulanger’, celui qui fait des boules de pain. Il n’empêche que la langue a conservé parallèlement le mot officiel du métier directement formé sur la racine latine, un ‘panetier’ dont sont issus un certain nombre de petits (faiseurs de) pains, les Pannetier mais aussi les Panet et les Panot justement, le surnom s’appliquant éventuellement au fils du boulanger (le petit mitron) mais le plus souvent à son apprenti.

Impossible de ne pas dire un mot du dernier adjectif assez violent utilisé par Mathilde (étymologiquement: ‘maht’-‘hilde’, la force et le combat!) à destination des deux personnages de l’Etat, ce pleutre d’origine flamande (‘pleut’) si utile aux invectives du capitaine Haddock; le mot est encore le plus largement utilisé dans le Nord et l’Est de la France (logique, géographiquement et donc linguistiquement), dont le premier sens désigne une chiffe molle, une serpillière diraient certains, sur laquelle on s’essuie les pieds, par conséquent synonyme de tissu sans forme et sans valeur.

Par transfert, le pleutre est devenu au sens figuré un homme sans courage ni volonté; voilà pour la fournée du jour pétrie des intentions de madame Panot. En tous cas étymologiquement.

(*) Rien à voir avec panique, la peur soudaine provoquée par l’apparition du dieu Pan dans les bois sombres de la mythologie grecque.

…dans les environs de Rome, où l’empereur Néron dit-on aurait eu sa maison de campagne (1), mais c’est dans le monde entier que Luigia Lollobrigida (c’est son vrai nom) imposera sa plastique de brune ténébreuse. Après transformation de son prénom pour éviter une allitération trop insistante (LuiGia-Lo-Gida), reste ce patronyme typique de la campagne romaine qui plut beaucoup aux spectateurs français des années 1950 pour des raisons de sonorité plus mammaires qu’étymologiques. A tort évidemment…

Car il n’y a que des allusions…religieuses dans l’état-civil de la belle, à commencer par ce prénom assez peu apprécié de nos jours puisqu’il correspond au français Ginette (ou pire, Ginou), l’une et l’autre des versions se rapportant à une aphérèse (2) de Regina. En latin, le mot signifie évidemment ‘reine’, le féminin de ‘rex’ (roi) grâce auquel on a conservé le ‘i’ pour fabriquer un dérivé comme régicide (le tueur de roi).

Il n’empêche, la Regina en question, sans autre précision et surtout avec une majuscule, renvoie toujours à la Reine des cieux, soit la Vierge (virginale) Marie, mère de Jésus. Même contexte donc, même si nettement moins évident pour…Lollo, première partie du mot qui sera suivie d’une référence à une autre sainte, plus nordique, soit Brigitte (Brigid en v.o).

En effet, ce ‘lollo’ est une sorte de jeu de mots insistant sur le caractère…douloureux (do-lollo-rosa) des tourments de la Vierge ci-dessus, en général mentionnées au nombre de sept, d’où également une autre appellation en Notre-Dame des Sept-Douleurs, censées résumer les nombreux tracas qu’a infligé son rejeton en une trentaine d’années à cette ‘Mater Dolorosa’ particulièrement vénérée au Portugal.

Et on continue avec le caractère immanent de la religion avec la seconde partie en ‘brigida’, adaptation italienne de ‘Brigid’ et ‘Brigitte’ bien sûr, d’après une sainte d’origine irlandaise dont la racine du mot évoque quelque chose ou quelqu’un de supérieur, plus grand que d’autres reliefs (au sens propre) ou d’une intelligence ou d’une spiritualité développée (sens figuré).

Voilà donc une accumulation assez logique de bénédictions et de protections qui devaient forcément faire de Luigia une véritable…reine de l’écran, y compris semble-t-il étymologiquement !  

(1) Subiaco, à quelques kilomètres de la métropole (Sub-lago > sous le lac, sur une carte évidemment))

(2) La suppression de la première syllabe, souvent pour des raisons de facilité phonétique.

…ni le répéter à longueur de campagnes pour en faire disparaitre les effets, comme vient le rappeler régulièrement une actualité qui révèle les gestes désespérés de certains adolescents. Défini par le dictionnaire comme une série d’actions et/ou de propos récurrents et prolongés destinés à malmener ou tourmenter une personne, le harcèlement prend sa racine…dans le sol, puisque, comme vous avez pu le constater sur l’illustration, c’est un mot qui ratisse large!

En effet, à l’origine du terme en ancien-français, on parlait d’une ‘harse’ qui deviendra notre ‘herse’ moderne, c’est-à-dire ce dispositif métallique (au début, pas forcément aussi ouvragé que sur la photo) avec lequel le paysan « tourmente et malmène la terre » pour l’aérer et surtout arracher les mauvaises herbes. L’image est pour le moins piquante puisque, entre les 12ème et 15è siècles, c’est sous cette forme que va apparaitre également le rideau de fer à pointes qui tombe comme ultime protection depuis la porte du château; les ennemis qui avaient réussi à passer le pont-levis risquaient donc de se prendre un râteau définitif.

Il existait alors un verbe ‘herseler’ (gratter la terre avec une herse) puis ‘harseler’ et enfin harceler, histoire de faire la différence au niveau de l’orthographe, tout ça pour un petit instrument strictement agraire qu’avaient inventé les Latins pour défricher les buissons; la chose s’appelait alors ‘hirpex’ puis ‘herpex’, pour arriver à la herse d’aujourd’hui. A toutes fins utiles, rien à voir avec l’herpès (on chercherait d’ailleurs le rapport) qui vient du mot grec qui désigne le…serpent (comme l’herpétologue, celui qui étudie les serpents), virus ainsi nommé à cause de sa forme dans l’organisme (*).

Il y a malheureusement plusieurs types de harcèlement, moral, professionnel ou sexuel, qui consistent toujours en une répétition d’attaques ou de critiques dans le but de conduire à l’épuisement physique ou psychologique de la personne harcelée; le plus inattendu (et probablement le moins connu du grand-public) est pourtant le harcèlement animal, certaines espèces (d’oiseaux, souvent) n’hésitant pas à s’attaquer à plus gros qu’eux pour faire lâcher la proie à leurs voisins pour la récupérer ou à poursuivre celle-ci jusqu’à épuisement (les félins), quand ce n’est pas faire du bruit près de leur terrier pour arriver à les déloger (les rongeurs). De quoi avoir besoin d’une bonne herse, y compris étymologiquement…

(*) la lettre initiale était tellement aspirée (et donc sifflante) qu’elle a donné le son ’s’ en français.

…mais porter un nom aussi écrasant que celui du King des années 1960 (et suivantes) oblige à tenter tous les métiers, compositrice, musicienne, chanteuse, actrice, peut-être jusqu’à jeter toutes ses forces dans la carrière ou plutôt dans la prairie, puisque telle est la racine de ce patronyme américain de lointaine origine anglaise, d’un point de vue géographique mais aussi chronologique…

Presley est en effet une variante de ‘Priestley’ (les US ont souvent tendance à raboter un peu les sons ou les syllabes pour se les approprier), terme classique de l’état-civil britannique qui représente un toponyme, un nom de lieu (1). Le mot est lui-même formé de deux éléments ‘priest-ley’; le premier n’est pas trop compliqué à deviner, c’est clairement la profession, ou mieux la fonction de l’un des plus importants personnages du village, le prêtre, devenu surnom d’un certain nombre de générations dont l’apparence (le costume) ou le maintien pouvait faire penser à un homme d’église (2).

Tout comme le mot français, le terme anglo-saxon découle du grec ‘presbutês’ qui signifie vieux ou âgé, d’où l’adjectif…presbyte, celui qui voit mal à cause de son âge; mais, parallèlement à la version ‘savante’ qui est restée fidèle au son originel et entré dans le répertoire médical, une forme ‘altérée’ (déformée, ordinaire) apparait dans le langage courant, le saxon se passant du ‘-bu-‘ central pour faire Priest, et le français ajoutant un ‘-tr’ final sans doute par fusion avec ‘pater’ (mon père!). 

Bref, ce ‘priest’ a pour caractéristique d’habiter ou d’être propriétaire d’un ‘ley’, là encore version modernisée puis américanisée d’un ‘leah’ plus shakespearien qui désigne une prairie, en tous cas un terrain assez vaste pour servir éventuellement de pâturage, voire de terrain de culture. Notez que le nom peut également se trouver avec l’orthographe Leigh, comme un certain nombre de célébrités dont -entre beaucoup d’autres- l’actrice anglaise Vivien (3) ou l’américaine Janet (4) et fille, enregistrée cette fois comme Jamie ‘Lee’ Curtis mais l’origine est identique, même si l’évolution du mot est plus pauvre…

Il faut croire qu’il pouvait y avoir beaucoup de monde dans les prairies anglaises puisqu’on trouve également des Wes(t)ley, des Ashley, des Fairley ou même les Kimberley (5) ainsi que de nombreux autres composés qui viennent préciser la localisation ou l’utilisation du champ. Il y a d’ailleurs un sens second à la surface en question qui peut également caractériser plus précisément les arbres qui poussent dans ce périmètre, ‘ley’ devenant alors synonyme de bois, comme pour les Oakley (un bois de chênes) ou les Yardley (la dimension du bois).

Le français a lui aussi failli avoir un ‘presley’ au moyen-Age, avec le terme de ‘presle’, forme temporaire inspirée d’un ‘prel’ finalement simplifié en pré évidemment. Bon, je vous concède qu’un pré, une prairie, un champ ou un terrain ce n’est plus tout à fait la même chose; mais pour un certain Elvis, cela a représenté une surface quasi-mondiale, y compris étymologiquement! 

(1) « placename » en v.o si vous voulez briller au diner ce soir

(2) Pas plus que les Lepape, les Leprêtre français sont rarement des enfants de religieux (sauf catastrophe) mais des citoyens remarqués (autrefois) pour leur sérieux ou leur élévation spirituelle…

(3) Scarlett dans « Autant en emporte le vent »

(4) La blonde sous la douche dans « Psychose » d’Hitchcock

(5) Le mot deviendra célèbre grâce à un petit village…diamantifère d’Afrique du Sud, symboliquement ‘la prairie du roi’ (ou des riches).

…de déclarations et/ou de commentaires assez abrupts mais qui parvient à se maintenir à sa fonction de président de la Fédération française de football, malgré (ou grâce à?) de nombreuses relations, actions et opérations dont certaines intéressent régulièrement l’Administration. Une dernière saillie au sujet de l’icône Zinedine Zidane (1) met à nouveau à la Une des médias (et du monde du football) ce patronyme typiquement breton, qui explique peut-être la présence obstinée de Noël à ce poste, en tout cas étymologiquement.

Le (rarement joyeux) Noël a vu le jour dans les Côtes d’Armor (ex-Côtes du Nord, mais c’est plus froid), tout près de la sous-préfecture Guigamp, belle coïncidence – géographique – pour se pousser « en avant » (2) dans le ballon rond. Car c’est bien de ce type de ‘concept’ qu’il s’agit, même si le mot peut avoir diverses utilisations et sens en fonction des ‘bretons parlés’ selon que vous habitiez le Trégor (au nord), le pays de Brest (à l’ouest) ou celui de Vannes ( au sud).

L’idée générale est quand même celle d’un accomplissement, d’une action qui dure ou mieux qui se termine (sic). Que ce soit pour un devoir achevé, une tâche terminée ou un exercice échu, le ‘graët’ fait fonction de participe passé qui constate ou sanctionne la fin d’un processus (accessoirement, le mot peut également exprimer un café qui a fini de ‘passer’ ou de se dissoudre; mais on ne va pas demander à notre homme de boire la tasse tout de suite).

Malheureusement (ou pas, c’est selon), ce pourrait être également ‘graët’ de faire une enquête (policière ou administrative) et d’arriver à en boucler toutes les conclusions, la démarche pouvant alors s’enrichir du sens de l’effort ou d’un zèle particulier pour ouvrir certains dossiers et -le plus important- les traiter jusqu’au bout, avec application et sans bâcler le boulot. Vous faut-il d’autres synonymes?

Insister davantage serait sans doute déplacé, vous trouverez bien tout seul (et peut-être mieux que moi) tous les aspects de ce patronyme autant respecté que craint sur les pelouses. Sachant qu’il ne peut sortir de son prénom que quelque chose de nouveau (3), voilà enfin quelqu’un qui permet de mettre bonne fin à un article, y compris étymologiquement!

(1) Voir son étymologie de son nom en tapant le mot dans le champ de recherche 

(2) Devise du club local

(3) Voir la chronique sur la fête chrétienne