Le site qui vous aide à comprendre le vrai sens de votre patronyme

…qui va bientôt remplacer la notoriété du compositeur allemand au profit d’un groupe de mercenaires à la solde de l’envahisseur russe, non seulement en Ukraine mais aussi sur de larges territoires africains. Curieusement, et d’un point de vue étymologique seulement, ce patronyme de fabrication typiquement germanique fait partie de la même…charrette (au sens propre!) que celui d’un certain John Wayne, autre grand manieur de fusil sur écran. C’est donc en tapant le nom du cow-boy préféré d’Hollywood que vous apprendrez tout sur la sinistre bande militaire.

…une hausse de 4°c du climat »: la ‘sortie’ du (jusque là) discret Ministre de la Transition écologique n’a pas manqué de secouer – dans tous les sens – les esprits de ceux qui sont attentifs aux effets du réchauffement planétaire, les uns paniqués par la précision de la prédiction, les autres plus ou moins vexés de se faire voler la parole sur ce sujet éminemment scientifique. Pour certains, il se pourrait donc bien que l’intervention du ministre soit tombée sur un bec, y compris étymologiquement!

En effet, la question n’est pas de découvrir aujourd’hui l’origine (ou le degré catastrophique) de la situation mais plutôt celle d’un patronyme relativement rare, à la sonorité peu familière aux oreilles françaises (la terminaison en -u). Un certain nombre de noms d’état-civil sont pourtant répertoriés et viennent le plus souvent de patois ou de mots populaires qui ont fait irruption dans la langue vers le 16ème siècle, sous forme de participes passés devenus adjectifs. 

Ils décrivent en général un détail physique comme Lebranchu ou Lecornu (1) et c’est le cas également des Béchu et des Béchou que l’on trouve dans une bonne dizaine de variantes possibles (avec ou sans ’s’ au milieu du mot, avec ou sans ‘x’ à la fin, etc). Logiquement, les formes implantées dans le nord du pays ont laissé tomber la ‘chuintante’ (ch) au profit d’un son plus ‘sec’ comme Becut, Beccut ou même Becq tout court, orthographe la plus proche de la racine puisqu’il s’agit bien d’une histoire de…bec! 

Ne reste plus qu’à savoir ce que vient faire ici ce bec, dont on connait en géographie l’utilité: il s’agit en général d’une pointe, d’un relief côtier ou fluvial à un estuaire, qui dessine dans le terrain la silhouette d’un ‘nez’ d’oiseau…Autre cas de ‘dénotation’ (sens propre du mot): les anciens ‘becs-de-gaz’ du 19ème siècle qui apportaient un peu de lumière dans les rues des villes avaient une forme pointue, rarement recourbée mais l’image est la même.

C’est dans l’un des sens figurés possibles qu’il faut chercher la signification du patronyme; pas trop près du bec-de-gaz pour ne pas s’intoxiquer, l’expression « tomber sur un bec-de-gaz » signifiait avoir un problème mortel puis, après la chute du gaz, tomber sur…un os, quel que soit le contexte.

Ce qui laisse à penser que le bec peut être dangereux, en tout cas pas forcément positif: outre le fait que ‘bec’ a souvent signifié ‘nez’ (2) dans le langage populaire, les Dubec ou les Bonbec (par ironie) et forcément aussi les Maubec (contraction de mauvais-bec) ont été appliqués à des gens qui avaient ‘mauvaise langue’, c’est-à-dire la langue bien pendue donc des bavards (4); or, entre bavardage et médisance, il y a moins de sept tours de langue dans la bouche…Sans oublier l’oiseau muni d’un long bec (mais pas emmanché d’un long cou), la bec-asse (3)!

Il n’empêche que la plupart des Béchu ont en général davantage de nez que de bec, la forme de participe passé en -u évoquant bien là « ceux qui ont le nez point…u », tout simplement. Cela n’en écarte pas moins un certain nombre de connotations plus ou moins aimables, le ‘pointu’ (5) étant rarement loin du ‘crochu’ (la sorcière) ou du ‘pignon sur rue’ (Cyrano de Bergerac). Ne reste plus qu’à retenir que Christophe aura donc forcément eu…du nez en insistant sur l’urgence climatique!

NB: Lire aussi la chronique de juillet 2022 sur la première ‘apparition’ du ministre (et d’autres exemples)

(1) Voir en archives la chronique consacrée aux ancien(ne)s ministres. 

(2) Voire des détails physiques plus sexuels…

(3) Question symbole et commentaires, on ne peut pas dire non plus! Quant au ‘bec-de-lièvre’…

(4) Dans les milieux bourgeois, le Maubec a également été celui qui n’avait pas de (bon) goût.

(5) Voir l’image du ‘pinsutu’ en Corse, même s’il s’agit en l’occurrence du Continental qui…parle ‘pointu’!

…ce sont les…toponymes (les noms de lieux) qui ont le plus de succès, ‘Aix-en-Provence’, ‘Montpellier’ ou ‘Sarlat’ semblant hypnotiser particulièrement les lecteurs connectés depuis les Etats-Unis, le Canada ou la Belgique! L’actualité n’a pas toujours de bonnes raisons de mettre soudain à la Une telle ou telle commune (1) mais permet parfois de rectifier ou de clarifier un détail largement -et faussement- répété…

Nous voilà donc partis dans une zone à risques (étymologiques), passionnante mais fréquemment discutée, sur l’origine du nom de cette ville de Pyrénées décrétées ‘Basses’ par la Révolution Française en 1890, puis ‘Atlantiques’ depuis 1969 (2). Dans cet espace éminemment basque, on dit non pas St Jean-de-Luz en v.o mais ‘Donibane Lohi(t)zun’. 

Première confirmation: aussi bien le St-Jean francophone que le Donibane basque expriment la présence du premier baptiste de l’Histoire chrétienne ou peut-être le rédacteur de l’un des Evangiles sous la protection duquel est placée la cité; on en trouve d’ailleurs les premiers écrits au 11è siècle dans des archives de Bayonne sous le nom latin de « Sanctus Johannes de…Luis », puis de Joaris et  Donibane Lohizun. Côté ‘saint Jean’ donc, pas de miracle (linguistique).

Là où ça se complique, c’est avec ce «luz» dont le touriste de passage (3) est persuadé qu’il s’agit du mot espagnol signifiant la lumière, d’où un «St-Jean-de-la-Lumière» dont beaucoup font remarquer l’association logique avec un saint, soit – symboliquement – l’illumination spirituelle (ou l’éclairage électrique de l’auréole?) apportée par un disciple de Jésus…Seulement voilà, la région n’a jamais été espagnole, et encore faudrait-il prouver d’où vient cette lumière, sachant que, si ce n’est pas une lumière ‘locale’ particulière (sans faire injure aux couchers de soleil sur le phare de Socoa), il devrait y avoir des Saint-Jean-de-la-Lumière un peu partout en France (4)! 

Or, depuis le 1er siècle, cette région a été successivement celte, puis romaine, puis germaine (les Wisigoths sont descendus par là), puis encore vasconne (les Wisigoths ont été virés par la tribu des Vascons déjà installés dans le coin auparavant, lesquels donneront leur nom au ‘Pays V/Basque’), puis…normande (rapidement). Bref, pas de «luz» à l’horizon linguistique, sans compter qu’à l’époque, il n’y avait pas de frontière à Biriatou ! Alors?

Pendant longtemps (disons, un 19ème siècle romantique et parfois un peu fantasque), on a considéré que «luz» était une version locale du mot d’ancien-français ‘lus’ qui désigne un…brochet, racine que l’on retrouve dans le nom commun du ‘brochet-de- mer’, le mer-lu (!); avec même une variante dans mor-lu qui deviendra mor-ue. On ne va pas se battre sur les détails de la nomenclature halieutique (qui concerne les poissons) pour différencier le merlu de la morue (séchée) du cabillaud (frais) du colin (selon la région de pêche), etc…mais comme on ne peut contester que la côte basque soit une région de pêche réputée (et dangereuse, d’où la fondation de St Jean comme abri côtier), voilà qui rendrait assez logique cette étymologie.

Or, si on va à la pêche uniquement avec le nom originel de la ville, on retrouve bien St-Jean sous la forme Donibane (là, pas d’arêtes non plus) mais ‘luz’ pourrait bien alors être une contraction du mot ‘lohitzu’, lequel évoque en basque un terrain boueux, un lieu de…marécages qui concernait (autrefois) le bassin de stagnation des eaux de la Nivelle et de ses affluents venus des terres intérieures. 

Il n’est d’ailleurs pas nécessaire que cet écoulement soit strictement côtier: la ‘proche’ cité de Luz (dite St-Sauveur depuis 1962 seulement), dans les Hautes-Pyrénées et donc en montagne, tiendrait le même nom d’une très ancienne racine celte attachée aux rivières gasconnes. Origine linguistique apparemment confirmée donc, ce qui n’empêche pas de mettre en lumière la vraie définition et si possible tout le monde dans la même nasse, en tous cas étymologiquement!

(1) En ce mois de février 2023, un événement dramatique dans un lycée privé.

(2) C’est vrai quoi, la Seine ou la Loire ne sont pas plus ‘Inférieure‘ (1942) que la Corse n’est ‘Basse’. Seul le Rhin… 

(3) Non, je n’ai pas dit parisien

(4) St Jean-de-Monts (Vendée), St Jean Cap-Ferrat (Alpes-Maritimes) et des dizaines d’autres

…mais en passe de l’être sur les chaines d’information continue pour cause de situation économique difficile avec la mise sous protection de ses entreprises (1) auprès du tribunal de commerce de Bordeaux (parfois en redressement judiciaire) l’homme d’affaires parti d’un petit magasin de tissus du vieux quartier de Mériadeck dans les années 1980 est rapidement devenu l’une des cent plus grandes (et discrètes) fortunes de France (2).

Contrairement à ce qu’une première lecture rapide (et un coup d’oeil sur son portrait) pourrait laisser croire, Michel n’a rien d’un fils des brumes écossaises (O’Hayon?), pas plus que le moindre rapport avec un panneau fixé sur la charrette d’un marchant ambulant (ou une portière à ouverture verticale à l’arrière de votre  SUV pour faire les courses; on se demanderait bien où est la logique là-dedans…)

Le lieu de provenance de la famille, installée en France depuis les années 1960, peut cette fois orienter largement vers l’analyse du mot: les Ohayon, tout comme les Ouhayon et les Ouhayoun – pour ne prendre qu’une ou deux orthographes en circulation – sont originaires d’un Maroc à l’époque ‘français’; ce qui explique que l’on trouve aussi la variante simplifiée en Ohaon, alors que les versions avec ‘y’ sont plutôt fixées en Algérie, et pour cause…

La racine est de source berbère et s’est largement répandue dans les populations juives séfarades (3). En fait, il faut bien comprendre O-Hayon, mais avec un ‘o’ initial qui joue ici le rôle équivalent à la préposition ‘ben’ qui conjugue souvent une caractéristique des patronymes arabes. Ce hayon est donc un synonyme de Benhayoun (benayoun) et il est par conséquent analysé comme ‘le fils de’ Hayon ou Hayoun, ou Ayoun, le ‘h’ de liaison n’étant généralement pas pris en compte par les langues non arabes…

De fait, ne reste plus qu’à donner une signification au radical ‘hayoun’, dérivé du berbère ‘haïm’ qui a un rapport avec la vie; ou mieux sans doute, avec le mot arabe de même famille ‘havy’ qui évoque ‘celui qui est vivant’, sous une forme de superlatif (4). On peut prendre cette définition au sens premier de quelqu’un qui aurait (sur?)vécu à un évènement particulier; ou, plus symboliquement, en hommage à un penseur et théologien arabe du 8ème siècle. Ou encore d’autres traditions particulières dans la lignée familiale.

De loin et parfois de près, un Ohayon voisine (ou cousine) donc avec quelques Benayoun célèbres, comme Georges (producteur de cinéma) et Robert (id), Yossi ex-footballeur professionnel israélien d’origine…judéo-marocaine, et enfin un certain Michaël Benayoun qui n’hésita pas à réveiller les Français au mégaphone dans les années 1990, plus connu sous l’abréviation de Michaël Youn. Sans le ‘g’, ça fait d’ailleurs définitivement moins jeune, y compris étymologiquement.

(1) Camaïeu, Go Sport, Gap.

(2) On n’est pas à trois ou quatre millions d’euro près…

(3) Du Moyen-Orient puis du Maghreb (pour simplifier)

(4) ‘Très vivant’, le sens du prénom Vital en (ancien) français!

…naturalisée américaine par son mariage avec un certain James Welch porte finalement un nom qui ne rend pas du tout hommage à un statut de reine de beauté dont elle a d’ailleurs essayé de se défaire tout au long d’une carrière qui ne compte pas moins d’une cinquantaine de films (et autant de séries télévisées) réalisés par de grands metteurs en scène. Ce sont pourtant deux vêtements qui feront entrer sa silhouette dans la légende d’Hollywood, un bikini en peau de bête et une combinaison moulante de style sous-marin (1).

L’état-civil de naissance de Raquel (2) n’a donc rien d’américain ni d’anglais mais de bolivien par son père; Jo (pour Josefina) Raquel Tejada (3) ne deviendra donc Welch que par (premier) mariage mais, en terme de communication, le nom sonne avec bonheur aux oreilles yankees, perçu à la fois « comme une caresse (le ‘w’ initial) et un coup de cravache (le ‘-ch’ final) », exactement la définition symbolique qui collait déjà au nom de Marlène ‘Dietrichhh’. Connotation inconsciente mais objectivement étymologique: la provenance du mot n’a rien de très valorisant!

La trace la plus ancienne de ‘welsch’ remonterait à une racine d’origine germanique (4) qui va circuler, du 14ème au 19ème siècle, dans plusieurs zones de l’Europe avec toujours le même sens plus ou moins précis: désigner ‘celui qui ne parle pas notre langue’. Le procédé vaut à l’origine pour des peuples voisins ou limitrophes dont les patois n’ont pas subi la même influence ou qui sont en réalité les mêmes mais prononcés différemment.

On retrouve donc le terme en vieil-allemand pour désigner le plus souvent les…Gaulois. Même distinction entre les Suisses dits ‘alémaniques’ avec les autres influences linguistiques, romanches, francophones ou italiennes. Exemple parallèle en France: c’est le cas des familles Le Gall, c’est-à-dire ‘le Gaulois’ (devenu éventuellement le…Français), simplement au début ‘celui qui ne parle pas breton comme nous » (5).

Mais le cas le plus significatif pour Raquel est sans doute un très ancien aïeul, forcément anglais avant d’émigrer aux Amériques, dont la souche familiale se trouvait en Pays-de-Galles, soit Wales en v.o. (Notez au passage la proximité sonore entre Galles et Gaulois). Or, dans la langue de Shakespeare, Britain (la Bretagne, pas encore Grande) a pour adjectif british; Scotland (l’Ecosse) fait scottish (écossais); Ireland fait irish, et donc Wales donne welsh…

Sauf que, en plus de n’être pas ‘londonien’, ce Welsh prend cette fois dès le 16ème siècle une connotation assez péjorative de ‘péquenaud’ dirait-on en français, puis de ’loser’, à tout le moins de tricheur, très précisément de quelqu’un qui refuse d’honorer ses dettes de jeu; on en fait même des verbes et des adjectifs dérivés peu flatteurs pour les porteurs du drapeau vert au dragon rouge.

Heureusement, grâce au Golden Globe qui récompensera son rôle de Constance Bonacieux dans la version des « Trois Mousquetaires » de Richard Lester en 1975, c’est un tout autre profil qui restera dans les esprits grâce à cette galante Galloise, au moins étymologiquement.  

(1)« Un million d’années avant J.C » de Don Chaffey (1966) et « Le voyage fantastique » de Richard Fleischer (1966). Le personnage de ce dernier film fera l’objet d’un tableau et même d’une sculpture de Salvador Dali !

(2) Rachel en français et en latin, d’après l’hébreu d’origine (ra’hel)…la brebis (symboliquement). Puis surtout nom biblique de la seconde femme de Jacob.

(3) Les ancêtres habitaient une maison avec des tuiles (tejadas) d’argile cuite…

(4) On trouve également la forme ‘welche’ en lorrain

(5) Raisonnement régional(iste) non exclusif à la Bretagne…