Le site qui vous aide à comprendre le vrai sens de votre patronyme

…mais vous utilisez forcément son ‘invention’ pour lire ce billet, avec l’un des projets de retentissement mondial auquel il a largement participé, la mise au point du protocole de base qui a permis le développement d’internet! Ce pionnier américain octogénaire s’est récemment exprimé (à nouveau) sur les possibles tentatives de gestion de la Toile, au vu de mesures élaborées par divers pays (dont la France) afin, certes, de combattre les cyberattaques, mais tout en contrôlant le reste sous divers angles…

L’homme a de quoi dresser les cornes – ou plutôt les bois – puisqu’il porte un nom d’animal, l’une des techniques de désignation utilisées par nos ancêtres. La raison initiale en est le plus souvent soit une analogie de comportement, de couleur ou de silhouette avec la bête en question comme Boeuf, Labeille, Poulet, Loiseau, Mouton etc, soit un rapport d’élevage ou de traitement comme Berger, Bouvier, Ours, Pelletier (les peaux).

Le cas des Cerf est un peu particulier, surtout s’il s’agit comme ici d’une histoire généalogique un peu plus complexe. Généralement, en français, le cerf concerné est bien emprunté au mâle de la biche, non pas – chez les humains – en tant que chef d’une harde de femelles mais plutôt comme porteurs de cornes; et comme celles de la bête sont pour le moins spectaculaires, on ne manquait pas d’y voir un symbole d’infortune conjugale.

Etymologiquement, la racine originelle vient du latin ‘cervus’, dont la terminaison va d’abord se débarrasser du ‘-us’ romain, puis, ne serait-ce que dans la prononciation plus ‘nordique’, réécrire le ‘v’ devenu final en ‘f’. Ça, c’est pour le pied de la lettre. Et, pour confirmer ce qui est dit plus haut, le tout-premier son viendrait de la syllabe ‘indo-européenne’ ‘kerv’ qui désigne précisément une corne (1).

En fait, ce Cerf-ci est la traduction du terme germain équivalent Hirsch (autant comme nom commun que comme patronyme), tel feu le comédien français et acteur d’origine juive Robert; à cause de circonstances historiques pendant lesquelles des familles ont souhaité (ou été obligées de) changer l’apparence de leur nom, les Hirsch d’Europe centrale ont pu être enregistrées comme Cerf; parfois, il s’agit plus simplement d’une volonté d’intégration dans le pays d’immigration (souvent les USA).

Ce qui donnera par exemple des cas de Asher (l’agneau, en hébreu) devenus Agnew outre-atlantique; des Benyamin (le loup) clairement traduits en Wolf, en Leloup ou en Lobo selon les pays d’accueil; des Ephraïm (le poisson) soit Fish, Poisson ou Pesci; et des Juda (le lion) adaptés en Lyon, Lion ou Leone. Pour ne citer que quelques exemples…

Vinton Gray Cerf , ingénieur et chercheur né dans le Connecticut, avait donc toutes les raisons de foncer tête baissée dans ce qui aura provoqué le plus grand bouleversement dans les communications au 20ème siècle, tout cela en partant d’un système théoriquement destiné à l’Armée sous le nom de ‘réseau interne’ ou ‘inter-réseau’, soit un ‘inter-network’ abrégé en ce que vous savez. Rajoutons pour une fois, en guise de clin d’oeil dans d’autres langues, que ce ‘deer’ (en anglais) Vinton avait sans aucun doute un grand ‘cervo’ (en italien). Et pas qu’étymologiquement.

(1) On retrouve clairement la même attaque dans le russe ‘korova’ (la vache) ou le polonais ‘krowa’. Voire le saxon…’cow’. Comme…corne!

…qui sera peut-être bientôt un fait-divers monté ‘en épingle’ ou, au contraire, une page d’Histoire. Il n’empêche que, pendant 48 heures, on a eu l’impression que l’Ours russe était un peu perturbé par le « bad guy » de Poutine, un ex-cuisinier au sang chaud et au nom (a-priori) énigmatique qui partage avec son patron-adversaire-complice-bourreau (1) une identification et une provenance linguistiques typiques.

Evgueni Viktoriovitch Prigojine ou Prigogine (Prigozin en v.o) porte effectivement l’un des patronymes caractéristiques de la Grande Russie (surtout géographique); la racine, d’inspiration professionnelle, familiale, géographique voire religieuse, comme partout ailleurs, est suivie d’un suffixe comme -ov ou -ev (le plus ‘moscovite’), -itch (initialement de provenance mongole et surtout prisé par la noblesse), -ski (à l’opposé, de provenance balte ou polonaise actuelle), parfois -enko (clairement orientée vers l’Ukraine (2) et enfin les -ine, qui nous intéressent ici.

La nuance qui s’attache à cette terminaison est une notion de rapport ou de relation intime à quelque chose ou à quelqu’un. A l’origine, il s’agit d’établir avec la racine (ici, prigoj-) un lien d’intérêt, de responsabilité ou même de logique. Je sens que vous avez déjà quelques interprétations…

L’adjectif ‘prigozin’ évoque quelque chose (ou quelqu’un donc) qui convient, qui s’adapte à autre chose, à une personne ou à une situation. Volontairement ou sous la contrainte (suivez mon regard). Selon le cas, ce sera aussi bien l’image d’un tournevis correspondant bien au pas demandé, un appareil (ou un soldat?) apte au service, un produit qui convient pour tel ou tel usage (un lavage en machine ou un obus de 75), bref une adéquation entre deux parties, qui s’emboitent ou se ressemblent (no comment). Alors, forcément, ça ‘matche’ ou c’est ‘fit’ (en anglais) entre l’un et l’autre…

Il y a, comme ça, des coïncidences ou des second-degrés inattendus, d’autant que, si l’on s’attarde cette fois sur les prénoms, Viktoriov-itch (justement) est dérivé du latin ‘victor’, le vainqueur, celui qui gagne; quant à Evgueni, avec un ‘v’ qui n’est que l’écriture de notre ‘u’ occidental, il vient cette fois du grec ‘eu-genios’ soit celui qui est bien-né, rien à voir avec une mise au monde sans césarienne mais avec une naissance dans une ‘bonne-famille’, à tout le moins riche et éventuellement de haute lignée.

Je ne garantis ni l’éducation aristocratique du monsieur ni sa proximité (de caractère) avec l’Impératrice napoléonienne (III) qui avait un Airbnb sur la plage de Biarritz mais, en français du moins, il vaut mieux s’appeler Eugénie de Montijo qu’Eugène le Collant. Sauf étymologiquement!

NB: La chronique sur le chef du Kremlin est en archive depuis février 2022. Une voie toute tracée…Et pour tout savoir sur Wagner (la milice, mais évidemment Richard aussi) voir la chronique de février 2023.

(1) Rayer la ou les mentions inutiles.

(2) Malheureux Loukatchenko, président…biélorusse dont le papy est né dans les environs de Kiev!

…le Français reconnu comme spécialiste mondial de l’épave du Titanic est arrivé à la Une des médias en quelques heures. L’objet de ce blog étant de suivre l’actualité et d’analyser les noms ou les mots qui paraissent ‘intéressants’ d’un point de vue linguistique, c’est peu dire que le patronyme du savant en question a intrigué plus d’un lecteur. La forme est effectivement relativement rare dans la phonétique de l’Etat-civil, la tentation étant alors grande de le rapprocher du son le plus communément connu, le…flageolet. Rien à voir évidemment.

C’est pourtant en s’appuyant sur ce mot que l’on va s’approcher de sa vraie racine, en rappelant tout d’abord l’origine latine de ‘flageolet’ soit le verbe ‘flare’ qui signifie souffler. En effet, pour reprendre l’orthographe médiévale française, le ‘flajol’, puis son diminutif (la terminaison -et) ’flajolet’, c’est bien un instrument dans lequel on souffle, c’est-à-dire, pour les Romains autant que pour nous, une flûte. Certains groupes régionaux (en Provence, par exemple) continuent à pratiquer et mettre en avant différents types de cet instrument forcément à vent, puisqu’on souffle de l’air dedans.

Du coup, le glissement de sens ordinaire puis vulgaire vers l’idée d’un ‘vent’ imagé plus incontrôlable a soufflé dans le langage populaire pour désigner une…‘flatulence’ qui vient -si j’ose dire- exactement et donc logiquement de la même racine! Le seul point commun avec notre patronyme est sa construction linguistique, soit la terminaison en forme de diminutif, accolée cette fois à un tout autre radical qui est (le) ’narjeot’ (ou nargeot).

Cette variante, peut-être encore marquée d’un premier diminutif (le -eot), est l’adaptation en pays lyonnais ou bourguignon d’un ‘narrega’ de source occitane. Dans ce que l’on schématise toujours comme la partie sud-Loire du pays, ‘narrega’ est lui-même un composé du mot ‘nas’ qui désigne le…nez. Narrega ou narregar est en fait un verbe, que l’on peut mettre en parallèle avec le ‘français’ nasiller, c’est-à-dire parler du nez, caractéristique d’une personne qui ventile ‘objectivement’ par des fosses nasales étroites ou, comme souvent, façon de se moquer plus ou moins de gens qui ont une voix plus haut perchée que la moyenne (les ORL, au Moyen-Age…).

Voilà en tous cas qui permettra de créer des Nargeolet, que l’on trouve également dans le Centre et dans l’Est sous la forme Narjollet, mais également des Nargeoux (Narjoux), des Nargeau (Narjeau) et même des Nargas, qui semble être un ‘augmentatif’ pour qualifier de grands nasillards, le pire étant la version péjorative ‘Nargasse’ affublée d’un suffixe jamais très élogieux. Là n’était pas le cas de la voix de Paul-Henri Nargeolet, dont on aurait aimé entendre le son plus longtemps; et pas qu’étymologiquement.

…qui restera dans l’esprit du grand-public comme l’une des femmes à l’humour aussi vif qu’incontrôlable; depuis ses premières apparitions à la télévision dans des émissions ‘culturelles’ jusqu’à ses interventions piquantes à la radio au milieu de comiques déchainés, Claude Sarraute a souvent évolué ‘sur le fil du rasoir’ ou plutôt sur la ligne de crête de l’écriture. Y compris étymologiquement…

Fille de l’écrivain(e) d’origine russe Natalia Ilinitchna Tcherniak (1), épouse Sarraute, grande figure du mouvement littéraire du ‘Nouveau Roman’ au milieu du 20ème siècle, belle-fille du poète français d’origine roumaine Samuel Rosenstock dit Tristan Tzara  (2) qui fut l’un des fondateurs du mouvement ‘dada’ au début du même siècle, longtemps mariée à Jean-François Ricard (dit Revel, décidément (3), patron de presse et académicien français…voilà un environnement quelque peu encombrant pour briller aux ‘Grosses Têtes’, malgré plusieurs livres sur des sujets de société. 

Quant aux racines de ce patronyme sauvé in-extremis grâce à maman, elles viennent de deux mots originaires du sud-ouest de la France pour désigner une ‘sarre haute’; il suffit d’un petit coup d’accélérateur parisien pour ‘agglutiner’ les deux sons et faire ‘sarraute’, le ‘e’ final de ‘sarre’ se fondant avec le ‘h’ muet de ‘haute’, et le tour est joué.

Puisque ‘haute’ ne pose pas de problème de compréhension (le contraire de ‘basse’ ou ‘bas’), reste à identifier cette ‘sarre’ occitane que l’on appréhende mieux sous son orthographe académique de ‘serre’. Rien à voir avec un abri de jardin (ou de ferme) en verre sous lequel on fait pousser des tomates, il s’agit ici d’un terme de toponymie c’est-à-dire un nom de lieu, plus précisément la description d’une caractéristique particulière du terrain, disons carrément du paysage.

En effet, on désigne par ‘serre’ une ligne de crête formée par des montagnes dont on perçoit le relief à l’horizon, par exemple. De façon plus générale, cela peut être toute configuration qui constitue un ‘obstacle’ à la vue lointaine, quelque chose qui barre le regard mais de façon naturelle; donc éventuellement un promontoire ou une falaise (vus d’en bas évidemment) qui représentent une ‘hauteur allongée’ (haute-sarraut), l’idéal étant clairement le nom de la commune des Pyrénées-Orientales appelée…sarrelongue, mais en réalité, dans l’ordre originel occitan, Serralongue (4).

Terminons en passant de l’autre côté des Pyrénées pour arriver en territoire espagnol dont les ‘crêtes dentelées’ ou simplement les hauts-plateaux de certaines régions du sud vont forcément hériter du nom de ‘sierra’, terme qui aura un certain succès en traversant l’Atlantique au moment des grands migrations, de l’Espagne (Sierra…Nevada (5) au Mexique (Sierra Madre) voire, adapté par des Anglais, en…Afrique (Sierra Leone).

(1) Même racine que l’homme de télévision Pierre Tchernia(kowski); voir sa chronique en archive (octobre 2016)

(2) En roumain, ‘ţara’ (phonétiquement tsara) signifie terre ou pays. Avec le prénom, ça donne à peu près « trist în țară », soit « triste (du) pays (natal) », un beau nom d’immigration.

(3) Le pseudo viendrait, par ironie, du nom du restaurant parisien dans lequel il avait ses habitudes (bonne pub pour le troquet…) 

(4) Même hypothèse pour la célèbre commune corrézienne et (mme-chiraquienne) de Sarran, soit Serran en v.o; malgré une équivoque plus historiques avec un certain chef gaulois Serranus (mais alors, son nom à lui ne viendrait-il pas de…) 

(5) En espagnol, ‘sierra nevada’ signifie littéralement ‘montagne enneigée’; le nom de l’Etat américain n’est que la transposition exacte de l’expression ibérique (par des Anglais, encore)

…au risque de vous faire oublier la victime de cette affaire pour le moins rocambolesque (1), son nom est – pour l’instant – presque plus discret que celui de son principal protagoniste. Bref rappel des faits: aidé d’un ou deux hommes de main(s?), le maire de St-Etienne (Loire) détient une cassette vidéo (en français, sextape) où figure son ex-premier adjoint en compagnie d’un escort boy, l’élu en question étant clairement connu en ville comme un membre de la droite catholique locale. Scandale, habilement désamorcé par l’homme piégé qui s’exprime dans les médias en donnant sa version pour ‘défricher’ l’histoire. L’image est idéale, y compris étymologiquement. 

En effet, Artigues est un nom formé sur un terme gascon (2), un parler régional aux multiples formes qui fait partie de l’occitan (pour simplifier). Comme l’indique le ’s’ final, il s’agit du pluriel de ‘artiga’, racine – on ne peut pas mieux tomber – du mot qui évoque une friche, un terrain planté de mauvais herbes et donc impropre à la (agri)culture. On retrouve le même son (et ce n’est pas du tout fréquent) dans le basque ‘arte’ (rien à voir avec la chaine de la culture française, plus art…istique).

Cette caractéristique du sol était primordiale pour nos ancêtres car, pour obtenir de bonnes moissons, mieux valait ne pas avoir à exploiter une surface trop caillouteuse, mal entretenue, marécageuse, en pente, etc…donc trop compliquée à travailler; il fallait alors la désigner le plus précisément possible ainsi que les gens qui pouvaient être concernés par la situation (ceux qui en étaient propriétaires, qui s’en occupaient quand même, ou tout simplement qui habitaient le secteur).

Les Artigues, nom propre, ont donc été la première transposition du nom commun sur les humains pour en faire un patronyme, suivi(s) par toutes les variantes linguistiques qu’on peut imaginer traditionnellement comme les Lartigue (l’artigue, collé), les Lartigot (avec un suffixe dimunitif) également écrit Lartigau, comme le comédien Gérard. Selon les départements, on trouve aussi des L’Artigale ou Artigade avec le suffixe -ade pour signifier cette fois une abondance (de mauvaises racines) ou une surface importante, appelée parfois Artiguse (vraiment moche).

Du coup, on peut évidemment lui trouver d’autres qualificatifs plus complets, comme l’Artiguelongue (no comment) ou l’Artigarrède, ‘contamination’ des deux ‘r’ d’après ‘artiga-frède’ (=froide), au sens de terre humide donc possiblement gelée l’hiver. Voilà donc un terrain sur lequel il faut avancer avec précaution si l’on veut éviter de se faire piquer par toutes sortes d’épines; y compris semble-t-il étymologiquement!

PS: si vous voulez savoir pourquoi Gilles Perdriau, le maire mis en cause, risque (littéralement) d’y perdre des plumes, retrouvez la chronique qui lui a été consacrée dès le début de l’affaire (novembre 2022) en tapant son nom dans le champ de recherche. 

(1) Le mot français est synonyme de roman extraordinaire ou fantaisiste depuis le 19ème siècle, d’après le nom d’un héros imaginé par l’écrivain Pierre Ponson du Terrail; mais, étymologiquement, les racines sont germaniques, d’après l’ancien mot ‘rockenbolle’, montage entre ‘roggen’ + ‘Bolle’ (seigle + oignon) pour qualifier une idée…piquante!

(2) Sud-ouest de la France, pour nos lecteurs lointains (Welcome USA!)