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…approximation empruntée au célèbre titre des Rita Mitsouko, le groupe rock au nom d’inspiration japonaise (1), ce qui va immédiatement nous rapprocher d’Hiromi, prénom de même provenance. Disons tout de suite que la racine de ‘Hiromi’ évoque l’espace (que l’on prend?) ou l’étendue (de son pouvoir?); en fait, le mot est le plus souvent (2) combiné avec une autre syllabe pour qualifier la dimension de la prospérité ou de la beauté d’une personne, de quoi rechercher  sans doute une certaine gloire. Y compris étymologiquement…

En effet, en ce qui concerne le patronyme typiquement français, plutôt originaire du Sud-Ouest sous cette forme (3), il évoque l’idée de la gloire tout simplement, d’après un ‘étymon’ (le mot de base) appartenant au répertoire germain et importé en France avant le Moyen-Age. D’un ‘hrod’ initial, on va faire un diminutif en ‘hrodilin’ adapté en ‘rodlin’ chez nous puis décliné en rolin, rollin, roly ou encore rollinat, devenant enfin avec majuscule l’état-civil des Rollin donc, des Roly (en région parisienne), des Rollinat (dans le Massif Central ou en Isère) et des Rollinet (dans l’Est). 

Les ancêtres de toutes ces familles avaient la réputation d’avoir approché la gloire, notion éminemment valorisante à l’époque où l’on guerroyait sauvagement pour conquérir un territoire ou un autre. D’ailleurs, en y ajoutant la racine signifiant pays (land, dans plusieurs parlers), on peut faire ‘hrod-land’ qui va alors se franciser selon le même principe en Roland, l’homme qui aimait la Chanson. Quant à celui qui pourra s’enorgueillir d’avoir vu le loup (et de l’avoir tué sans doute), c’est un ‘hrod-wulf’ qui va se contracter en…Raoul, glorieux mais cool donc.

Difficile de ne pas projeter l’un ou l’autre sens sur le patronyme désormais attaché à « l’affaire Delon », dans une situation probablement aussi compliquée et en tous cas inattendue que la juxtaposition de ce nom et ce prénom d’origines tout à fait opposées; géographiquement et étymologiquement!

(1) En réalité, le nom est lui-même emprunté à un parfum ‘asiatique’ (= exotique) signifiant « Enfant de lumière », créé par Guerlain au début du 20ème siècle.

(2) Il y a différentes lectures des caractères japonais (pour simplifier).

(3) Bien que l’un de ses plus brillants représentants, l’humoriste François dit ‘le professeur Rollin’ soit né dans le Nord.

…d’être le succès (ou la plaie) de l’été car il envahit, touriste après touriste, certaines plages du littoral qui ont décidé de réagir. Résidu inévitable de la cigarette (depuis l’abandon des Gitanes sans filtre de votre grand-père), ce mégot que chacun se croit seul à jeter, tel le cow-boy désabusé de nos westerns ou la provocation sensuelle de la star hollywoodienne, recèle en plus de ses nombreux composés toxiques une surprise de taille étymologique.

Justement, on ne va pas mégoter la solution plus longtemps: notre mégot est en fait bien antérieur à la cigarette car on aurait pu le trouver dans la bouche de…Vercingétorix, non pas au bord de ses lèvres mais carrément dans son gosier; à l’époque des Gaulois, le terme du répertoire francique ‘mesigu’ désignait très précisément le jus qui s’écoule d’un moule à fromage, autrement dit ce que l’on appelle parfois du petit-lait’. 

N’y voyez aucun parallèle avec le jet de salive jaunie éructé par le machouilleur de chique, il s’agissait vraiment de ce liquide blanc ou quasi-transparent qui, après avoir disparu du vocabulaire pendant des siècles, réapparait au milieu du 17ème puis se répand au 19ème dans le verbe ‘mégauder’ (celui va donner mégoter dans le langage moderne) pour décrire le ‘fait de sucer le lait d’une femme enceinte’, autrement dit têter!

C’est donc essentiellement le nourrisson qui mégaude (étonnez vous, après ça, que les fumeurs soient accros) et, outre la comparaison avec la couleur et la consistance du liquide en question, c’est davantage le moment précis où bébé cherche à aspirer la dernière goutte qui va frapper l’imagination. Dès lors, le geste du type qui tire sur la dernière bouffée (évidemment, la plus proche du mégot, physiquement et chronologiquement) va s’imposer.

Curieusement, on repère les premières mentions du verbe non pas dans le langage populaire mais chez les riches qui sollicitent leur cigare jusqu’au bout le plus chargé de nicotine que l’on nomme…purin, le mot qui signifie étymologiquement ‘ce qui coule et/ou qui nettoie’ (sic); en un peu plus consistant, cela donnera également en français la ‘purée’. Tous arômes confondus (et séparés), voilà un mot qui semble donc couler de source, au moins étymologique!

…dans les statistiques du cinéma français, un long-métrage biographique (1) sur les différentes périodes de la vie du « père de la bombe atomique » et ses états d’âme devant l’exploitation de « l’arme qui pourrait tuer la planète » (2). Le succès au box-office de nombreux pays, en même temps que…’Barbie’ (3), ramène à la Une ce patronyme d’origine évidemment germanique qui permet de prendre un peu de hauteur; et pour cause…

Notre très américain Julius, auquel on a préféré un Robert plus new-yorkais, a en effet des ascendants venus d’Allemagne, depuis la province de Rhénanie-Palatinat pas très éloignée de la frontière française, un territoire dont la région nord  comporte le massif de « l’Eifel », racine à la base du nom du constructeur de ce que vous devinez (4).

Le mot se compose de trois parties soit ‘oppen-‘ + ‘-heim-‘+ ‘er’, deux racines et un suffixe qui marque, comme ‘-eur’ en français, une qualification particulière pour désigner un métier par exemple (métreur, carreleur, vendeur) mais ici il s’agit de l’appartenance à un lieu: Robert est le descendant d’un homme qui habitait ou qui venait d’Oppenheim, la cité des bords du Rhin proche de Mayence capitale du Land en question.

De la même façon, quelqu’un de la ville du sud Ulm sera appelé Ulmer (5) et un Viennois (Wien, en v.o) deviendra Wiener, etc…Ne reste donc plus qu’à savoir pourquoi et comment le lieu puis l’habitant ont été nommés ainsi. ‘Heim’, bien que réellement presque intraduisible en français, signifie selon le contexte un endroit, plus précisément une région, un ‘pays’ (au sens de vallée) ou une maison, l’équivalent transparent du ‘home’ anglais (6).

Partons sur l’idée de la maison – ou du groupe de maisons – laquelle se trouve ‘oppen’, non pas ‘open’ (ouverte) du tout mais, en germain, ‘oben’ soit ‘en haut, au-dessus’, après une transformation de la consonne qui est devenue moins gutturale dans l’ouest du pays (à l’époque l’Alsace germaine!). Selon les interprétations, on a donc affaire à un hameau ou un village situé en hauteur, en surplomb d’une rivière ou d’une plaine; ou bien, comme c’est souvent compris dans des régions de montagne, à une maison construite en haut du village ; c’est le cas du nom pyrénéen de celui qui habite ‘super’ (au-dessus, en latin), dont la consonne ‘p’ a suivi le chemin inverse vers un ‘b’ qui a donné finalement ‘suberous’ puis Soubirous, le nom de la lourdaise (Ste) Bernadette (voir…).

Pour la réputation de l’inventeur malheureusement qualifié de son vivant de « destructeur des mondes », il n’y aura pas de miracle malgré une réhabilitation dans les années 1960. Le nom passera pourtant à une postérité plus artistique grâce à un certain Maximilien Oppenheimer dit Max Ophüls, cinéaste…français  après avoir fui le nazisme, d’origine évidemment allemande et de confession juive, le réalisateur de quelques chefs-d’oeuvre comme ‘La Ronde’, ‘Madame de’ (Danielle Darrieux) ou le flamboyant ’Lola Montès’ (Martine Carol), le personnage dont le prénom inspirera régulièrement Jacques Demy. Finalement, une explosion de bonnes choses, au moins étymologiquement.

(1) Interdit aux moins de 17 ans non accompagnés aux USA!

(2) Alfred Nobel aussi pensait que les progrès de la dynamite allait apporter la paix…

(3) Bel instantané social…

(4) Voir l’article sur son nom en tapant le mot dans le champ de recherche

(5) Comme le chanteur des années 1940 Georges, néanmoins de naissance danoise.

(6) Voir la chronique sur Fessenheim par exemple, ou mieux…Alzheimer!

…lors d’un Tour de France 2023 qui fit la part belle dans les palmarès aux sportifs d’outre Quiévrin (Meeus), Danube (Pogaçar), Manche (Yates) ou Elbe (Vingegaard). Les trois derniers étant déjà dans les archives depuis quelques jours ou quelques années, intéressons-nous à ce Jordi venu du nord (de la Belgique, donc flamand) pour gagner ‘d’un boyau’ la dernière étape de la Grande Boucle à Paris. 

Commençons par ce patronyme dont il importe de prononcer toutes les consonnes car ce ‘Meeus’ n’est en effet en aucun cas un ‘meu(h)’ qui serait franchement un coup vache, il n’y a donc pas de quoi se mettre à meugler, étymologiquement parlant. Ce nom, assez rare et dont un homonyme est également présent chez quelques familles…du Sud-Ouest, est plus facile à comprendre une fois qu’il est écrit car il s’agit bien de Meu, Meus ou Meeus.

Pour cela, il faut se souvenir que, dans ‘étymologique’, il y a…logique, c’est-à-dire pertinent et cohérent. En effet, c’est bien beau de trouver un mot qui ressemble à votre nom, encore faut-il ensuite lui donner un sens acceptable pour qu’il devienne un nom dit ‘propre’. Et, de “meuh” on ne peut rien faire, à part peut-être des boites. En l’occurrence les “Meus” (avec un ‘s’) sont précisément originaires, eux, du nord de la France ou de la Belgique et représentent ce qu’on appelle une aphérèse (1), soit la chute d’une syllabe (ou de plusieurs: ici, trois!) d’après…Bartholo-meus, forme locale du prénom Barthélémy comme vous l’aviez deviné. Idem pour les Meeus donc et même pour la version italienne du même (pré)nom soit Meucci ou Meocci, abréviation cette fois-ci de Bartoloméo.

Quant aux Meu ‘tout court’ sans ’s’, comme ils viennent en général de Gascogne, il faut donc plutôt prononcer ‘méou’, ce qui nous éloigne définitivement de la vache mais nous rapproche d’une…abeille, car ‘mèu’ est le mot gascon qui désigne le miel! Question: pourquoi affubler un ancêtre de ce surnom? Aucun rapport évidemment avec la matière elle-même (même si certains livres en font volontiers leur miel) mais avec la fonction attachée à ce produit, et donc un apiculteur (celui qui produit) ou mieux avec le propriétaire d’un terrain occupé par des ruches (l’exploitant et le propriétaire ayant souvent des noms différents, détail important pour les distinguer spontanément!).

Petit détail supplémentaire: profitons-en pour signaler que le prénom de notre vainqueur d’étape, Jordi, est l’une des nombreuses variantes orthographiques de…Georges, dont notre prononciation à la française, grâce au ‘e’ derrière un ‘g’, se prononce aussi ‘j’, comme le Jorge brésilien par exemple! Mais, à l’origine – y compris géographique – il s’agit bien d’un ‘g dur’, d’après le ‘georgios’ (prononcez ‘guêorguioss) grec! Même son avec les peuples qui ont une langue plus gutturale, soit les Georg scandinaves ou germains.

Jordi est en réalité la version…catalane (2) d’un ‘gê-orgios’ soit celui qui travaille (-orgios) la terre (gê-), le surnom de l’agriculteur grec, celui qui tient le guidon du tracteur, en tous cas moderne. Mais, comme aurait pu le dire en 1992 une étoile filante de la chanson en couches-culotte (3), il ne faut pas confondre la Géorgie et la Georgie (imparable chez les journalistes): la première est en Europe, capitale Tbilissi, entre Russie et Turquie, et son nom a bien la même origine que les cultivateurs de la terre. Mais l’état est-américain est la ‘Georgie’ ou Georgia en v.o (dites Djordjia) soit le territoire baptisé en l’honneur de George (djordj) Auguste II, roi de Grande-Bretagne et d’Irlande, mort en 1760. Capitale Atlanta, dit «l’état de la cacahuète » et non de la pomme de terre. Même étymologiquement!

(1) Voir dans l’onglet ‘bréviaire’ sur la page d’accueil

(2) Il y a bien des gamins de Picardie qui s’appellent Mike ou Kevin, non? Et Jordi est le saint patron de la Catalogne…

(3) Jordy: « Dur, dur d’être un bébé », dans tous les hit-parades jusqu’en Australie et en Nouvelle-Zélande…

…de l’actualité, non seulement avec un accident sous-marin malheureux mais aussi une exposition d’objets authentiques et de décors reconstitués avec soin. Le créateur du film à succès du même nom (en 1997) surfe sur cette vague en prenant la parole au sujet de l’intelligence artificielle (A.I, dans sa langue), innovation technologique majeure dont il avait dénoncé les possibles dérives dès 1980, à l’occasion de la révolte des ‘Terminator(s)’ dans une autre de ses oeuvres! Mais a-t-il vraiment le profil de son patronyme?

Prenez encore quelques secondes sans baisser les yeux pour vous poser la question, car cela ne vous est peut-être jamais venu à l’esprit (*)…Si l’on s’en tient aux habitudes traditionnelles de la linguistique, osons chercher un parallèle ou une homonymie sonores dans une variante de ‘Camerone’ (la bataille mexicaine de la Légion étrangère) ou même ‘Cameroun’, la pays africain qui a pour capitale Yaoundé. Eh bien…

Il n’y a aucun rapport, en tous cas avec James, mais les deux autres si! En effet, Camerone (en espagnol) et Cameroun (adaptation française d’un Cameroon anglais, lui-même issu d’un cameroes’ portugais) ont une certaine proximité, assez surprenante d’ailleurs, mais commençons par notre réalisateur américain de naissance canadienne (près du lac Ontario, au nord-ouest). Ce Cameron-là a été importé, il y a plusieurs siècles, par des émigrés venus de pays de langue celte (Irlande, Ecosse, Pays de Galles, Iles de Man, Cornouailles, voire Bretagne).

C’est la personnalisation d’un qualificatif (adjectif mais plus fréquemment surnom ou sobriquet) qui désigne une particularité physique destinée à identifier la personne, et ici…en la moquant; car Cameron (Cambron, en celte) correspond au français Cornu, c’est-à-dire un visage au profil caractérisé par un ‘nez crochu’. De la même façon, un autre nom de la région comme Campbell par exemple (Caimbeal en v.o) signifie (l’homme à) ‘la bouche tordue’. Ce qui (selon l’éclairage et le cadrage de la photo) pourrait bien faire croire à une transmission génétique actuelle…

Quant au Camerone mexicain, pour ‘Camaron de Tejeda’ où se sont battus héroïquement les légionnaires en 1863, il tient son nom de l’abondance de…crevettes (cameroes en espagnol) que l’on pêchait dans une rivière proche du site de la cité. Même raisonnement pour le Cameroun, nom du fleuve côtier qui s’appelait Wouri jusqu’à ce que les navigateurs portugais ne fassent relâche dans son embouchure au 15ème siècle, en y pêchant avec surprise des kilos du petit crustacé bloqué en marche arrière!

James (Jacques, en français) avait donc lui-même déjà prédit qu’on ne pourrait jamais, nous non plus, faire le trajet-retour ‘contre’ des IA qui, dit-il, ne pourront jamais être rattrapés par l’intelligence humaine qui les aura créées. En voilà un qui aura eu le ‘nez creux’, peut-être même étymologiquement!

(*) D’accord, on respire très bien sans le savoir; c’est juste (un peu) de (la) culture…