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Résultats de recherche pour : Nobel

Ce sont des ondes qui vont faire des vagues, même si l’on ne peut se faire qu’une vague idée d’après ce qui passe sur les ondes. Déjà, pour les électro-magnétiques, je ne tenterais pas de questionner le premier passant venu (dont moi) sur un trottoir; quant aux ‘gravitationnelles’, ça ne se voit pas, ça ne sent rien, mais ça fait du bruit au moins dans la communauté scientifique: trois savants américains viennent de recevoir, conjointement, le prix Nobel de physique. Alors, on dit «Merci, Bernard»?

…dans les statistiques du cinéma français, un long-métrage biographique (1) sur les différentes périodes de la vie du « père de la bombe atomique » et ses états d’âme devant l’exploitation de « l’arme qui pourrait tuer la planète » (2). Le succès au box-office de nombreux pays, en même temps que…’Barbie’ (3), ramène à la Une ce patronyme d’origine évidemment germanique qui permet de prendre un peu de hauteur; et pour cause…

Notre très américain Julius, auquel on a préféré un Robert plus new-yorkais, a en effet des ascendants venus d’Allemagne, depuis la province de Rhénanie-Palatinat pas très éloignée de la frontière française, un territoire dont la région nord  comporte le massif de « l’Eifel », racine à la base du nom du constructeur de ce que vous devinez (4).

Le mot se compose de trois parties soit ‘oppen-‘ + ‘-heim-‘+ ‘er’, deux racines et un suffixe qui marque, comme ‘-eur’ en français, une qualification particulière pour désigner un métier par exemple (métreur, carreleur, vendeur) mais ici il s’agit de l’appartenance à un lieu: Robert est le descendant d’un homme qui habitait ou qui venait d’Oppenheim, la cité des bords du Rhin proche de Mayence capitale du Land en question.

De la même façon, quelqu’un de la ville du sud Ulm sera appelé Ulmer (5) et un Viennois (Wien, en v.o) deviendra Wiener, etc…Ne reste donc plus qu’à savoir pourquoi et comment le lieu puis l’habitant ont été nommés ainsi. ‘Heim’, bien que réellement presque intraduisible en français, signifie selon le contexte un endroit, plus précisément une région, un ‘pays’ (au sens de vallée) ou une maison, l’équivalent transparent du ‘home’ anglais (6).

Partons sur l’idée de la maison – ou du groupe de maisons – laquelle se trouve ‘oppen’, non pas ‘open’ (ouverte) du tout mais, en germain, ‘oben’ soit ‘en haut, au-dessus’, après une transformation de la consonne qui est devenue moins gutturale dans l’ouest du pays (à l’époque l’Alsace germaine!). Selon les interprétations, on a donc affaire à un hameau ou un village situé en hauteur, en surplomb d’une rivière ou d’une plaine; ou bien, comme c’est souvent compris dans des régions de montagne, à une maison construite en haut du village ; c’est le cas du nom pyrénéen de celui qui habite ‘super’ (au-dessus, en latin), dont la consonne ‘p’ a suivi le chemin inverse vers un ‘b’ qui a donné finalement ‘suberous’ puis Soubirous, le nom de la lourdaise (Ste) Bernadette (voir…).

Pour la réputation de l’inventeur malheureusement qualifié de son vivant de « destructeur des mondes », il n’y aura pas de miracle malgré une réhabilitation dans les années 1960. Le nom passera pourtant à une postérité plus artistique grâce à un certain Maximilien Oppenheimer dit Max Ophüls, cinéaste…français  après avoir fui le nazisme, d’origine évidemment allemande et de confession juive, le réalisateur de quelques chefs-d’oeuvre comme ‘La Ronde’, ‘Madame de’ (Danielle Darrieux) ou le flamboyant ’Lola Montès’ (Martine Carol), le personnage dont le prénom inspirera régulièrement Jacques Demy. Finalement, une explosion de bonnes choses, au moins étymologiquement.

(1) Interdit aux moins de 17 ans non accompagnés aux USA!

(2) Alfred Nobel aussi pensait que les progrès de la dynamite allait apporter la paix…

(3) Bel instantané social…

(4) Voir l’article sur son nom en tapant le mot dans le champ de recherche

(5) Comme le chanteur des années 1940 Georges, néanmoins de naissance danoise.

(6) Voir la chronique sur Fessenheim par exemple, ou mieux…Alzheimer!

…qui s’installe, régulièrement, dans les cours d’école, les salles des fêtes, les stades ou les…Champs-Elysées pour participer à des dictées de plus en plus gigantesques, en nombre et pour certains en difficultés. Partant du principe qu’il n’y a rien de plus amusant que de s’infliger un exercice que personne ne vous oblige (plus) à faire, c’est donc la main sur la collection la plus proustienne de notre enfance que vont se faire les corrigés. Vous vous souvenez du nom de ce ‘maudit’ petit fascicule de conjugaisons (entre autres)? Un livre et un mot bien compliqués…

Quatre syllabes – enfin, en réalité trois puisque le ‘e’ final est muet – ou même deux si l’on prend la variante en langue d’oc; mais n’anticipons pas. Il y a dans ‘bescherelle’ trois parties, soit une racine qui se trouve au début (besch-), une section de liaison qui indique une action ou métier (-er-) et un suffixe multi-fonctions qui exprime parfois un diminutif (1) mais aussi, comme ici, une fonction (1) ou un lieu.

Disons tout de suite que la souche géographique du nom se trouve dans le Nord, plus précisément en Picardie si l’on en croit le parler régional (2). Reprenons les bonnes habitudes phonétiques, même si elles sont parfois un peu simplistes: il suffit de ‘gommer’ le chuintement ch’ti justement pour trouver le son du mot originel, et ce ‘besch’ devient un bec qui est réellement à la base d’une immense famille, selon que l’on se trouve au nord ou au sud de la Loire…

Car on peut écrire bescherelle comme bécherel, ou bien becquerel voire becrelle si l’on adopte une prononciation plus ‘sèche’, cela revient au même soit une histoire de bec. Ce bec est suivi d’un ‘bescher’ ou bécher qui donne un coup de bec, puis d’un (ou une) bescherelle qui qualifie la machine à bec ou l’endroit où se trouve le bec.

Car il n’est pas question ici de l’appendice nasal des oiseaux (ou alors, de loin) mais d’une comparaison avec la forme du bec ou même du bruit du bec: en Picardie, les bescherelles ont désigné des fermes (le lieu, comme tourelle, passerelle) où se trouvaient des moulins (la machine) actionnés par des clapets (la forme ou le bruit du mécanisme)!

A cette enquête quelque peu inattendue s’ajoute une autre hypothèse, celle qui désignerait le propriétaire du moulin en question (éventuellement le meunier) dont la caractéristique la plus évidente serait non pas un nez crochu en forme de bec (nos ancêtres aimaient bien ce type de sobriquet) mais une – détestable? – habitude de ‘claquer du bec’, autant dire de bavarder en permanence. Sans compter que la notion de ‘bec’ a longtemps était synonyme de ‘bouche’, pour moquer les Dubec (ceux qui mangeaient beaucoup) ou les Bonbec (les gourmands).

Voilà qui nous donne le choix pour célébrer tout aussi bien Louis-Nicolas (1802-1883), le grammairien et lexicographe…parisien qui nous tient sous ses dictées, mais également bien sûr un certain Antoine-Henri Becquerel, physicien (1852-1908) qui a découvert la radioactivité (3) et lauréat conjoint du Prix Nobel avec Marie et Pierre Curie.

Au-delà des Béquereau (atlantiques) et même des Becherelli corses, il faudrait citer tant de Bèque, Béchard (et Béquart), Béchet (et Béquet), Béchot (et…Bécot) ou Béclin et encore Bécane (sous-entendu, la forme du bec de cane) qu’une page n’y suffirait pas. Le dernier bec sur lequel on tombe concerne un’ bec à miel’, sans doute une bouche aimant ce nectar ou la forme d’un clapet pour le recueillir, qui a donné évidemment les Béchamel, patronyme idéal pour terminer une sauce qui aurait plu à M.Bescherelle (4). Y compris étymologiquement… 

(1) Poutrelle, margelle, nacelle (une petite poutre, une petite marge, une petite…nasse). Et pelle, truelle, etc

(2) Avec le normand et le flamand dit occidental, le picard (que tout le monde appelle ‘ch’ti’ aujourd’hui) a longtemps été l’une des plus importantes langues de France.

(3) L’unité de mesure de la radioactivité porte son nom

(4) Faut-il écrire ‘sauce béchamel’ ou ‘sauce Béchamel’ ? (Vous avez une minute…)

…et qui mériterait de figurer dans notre « Série bizarre » (1). En effet, le tout nouveau (co)lauréat du prix Nobel de physique a dû passer des années à épeler et se justifier d’un patronyme qui n’a rien de désobligeant mais qui a tous les…aspects d’un erreur d’enregistrement administratif. Et c’est peut-être le cas, il n’y a pas si longtemps…

Le nom commun ‘aspect’ vient du latin ‘aspicere’ formé, comme le mot français, d’un préfixe (a-) et du verbe ‘spicere’ qui signifie voir; ou plutôt regarder et même regarder fixement ou avec insistance. Le ‘a-‘ initial atténue un peu cette attention soutenue, par contre le même verbe assemblé avec le préfixe ‘per-‘ qui indique une pénétration, va donner per-spicace, ce qui veut bien dire tirer une conclusion après une observation soutenue (un regard transperçant).

‘Aspicere’ en tant que tel, une fois contracté pour faire le mot français (vers le 15è siècle, pas avant) évoque donc le regard que l’on porte sur quelque chose ou quelqu’un, ainsi que l’idée que l’on s’en fait : « cette viande a un aspect bizarre » ou «  le prévenu avait un aspect sale « , etc…constatons au passage que la connotation est souvent péjorative; quel que soit le domaine, la chose ne fait pas envie.

Ce n’est pas du tout le cas des Aspect avec une majuscule (et ce serait d’ailleurs très injuste) car on ne voit pas pourquoi on aurait à un moment désigné quelqu’un par un mot sans qualificatif. En effet, quand on parle d’aspect (l’apparence), impossible de ne pas préciser de quelle nature il s’agit (et nos ancêtres ne s’en privaient pas, le qualificatif étant en général le seul à rester dans le langage courant). 

Il est donc  fort probable que cet Aspect soit une ‘erreur’ (ou volonté, mais ça n’est pas le champ de recherche de l’étymologie) d’après Aspet voire Aspe, c’est-à-dire la région des Pyrénées-Atlantiques, plus précisément la vallée béarnaise éponyme (2). Il n’est pas impossible, comme c’est arrivé dans de nombreuses autres régions, qu’un officier d’Etat-civil (à l’occasion de recensements sous le Second Empire, par exemple) ait pu un jour considérer un ‘Aspois’ comme un ‘Aspé’ tellement peu académique qu’il aurait rectifié son orthographe.

De fait, cet Aspect-là aurait pour origine une creux dans le sol, autant dire une fosse ou une forte dénivellation de terrain, un ‘azpe’ formé sur deux racines d’influence celte (3) qui évoquent une ‘pierre ou un rocher dessous’ ou plus certainement ‘en bas’ d’où l’idée de cavité…D’autres linguistes penchent plutôt vers un rapprochement avec le mot basque (hum…) ‘ezpel’ qui désigne le buis; reste à aller voir dans le village des aïeux si l’arbuste y poussait abondamment.

Autant ne pas descendre trop profond dans cette…racine pour y trouver l’inspiration de notre lauréat sur « l’intrication des photons dans la physique quantique »; tout cela doit sans doute s’expliquer simplement mais a un aspect un peu trop compliqué ici. Même semble-t—il étymologiquement!

(1) Voir les nombreux noms équivoques en recherchant dans l’onglet ‘Références’ puis ‘Toutes les chroniques’ (lettre S)

(2) On sait que la famille d’Alain est arrivée en Lot-et-Garonne dans les années 1930; la réserve de discrétion ne me permet pas de consulter la généalogie familiale de façon plus poussée. 

(3) Les Celtes sont présents dans tout le Sud-Ouest bien avant leurs ‘descendants’ gaulois, puis les Romains.

…puisque la très grande majorité des médias ont pris l’habitude de la désigner par son seul patronyme, depuis l’époque de la chute du Mur de Berlin jusqu’à sa disparition récente, en passant par le Nobel de la Paix qu’il avait reçu pour sa contribution à la fin de la guerre froide. D’ailleurs, certains d’entre vous connaissent peut-être son prénom, ou en ont un vague souvenir…Alors?  Encore quelques secondes de réflexion avant de passer au paragraphe suivant et de voir pourquoi l’homme à la tache sur le crâne ne portait pas tout à fait le nom qu’il fallait.

Bravo, on le connait avec le prénom Mikhaïl, version russe et…arabe de l’hébreu Mikael soit ‘mi-: celui, -ka-: comme, -el (pour Elohim): Dieu’ (rien que ça), ce qui a donné le français Michel évidemment, mais aussi l’anglais Michaël (comme Jackson) ainsi qu’en allemand (1), le scandinave Mika (comme le chanteur…libanais, de son état-civil américain Michaël Holbrook),  le catalan Miquel et le basque Mikel, l’ibérique Miguel (avec un ‘k’ plus guttural), ainsi que tous les Micha, Michal, etc…sans oublier leur diminutif le plus célèbre, un Mike américain de style très western ou policier surnommé plus familièrement…Mickey.

Certains l’ont parfois appelé Sergueï (Serge ou Sergio) qui est en fait son ‘premier nom de famille’, la tradition slave alignant en général le signalement du père (ou de la mère); son état-civil complet était donc Mikhaïl Sergueïevitch Gorbatchev (Michel, fils de Serge); quant à son nom…propre, qui existe sous la forme proche Gorbatchov (et souvent prononcé ainsi par les Européens), il est assez simplement formé sur la racine ‘gorb-‘ suivi d’une des multiples possibilités de suffixe.

En effet, selon que vous êtes un Gorbatchev, Gorbounov, Gorbatchevski ou Gorbatzski, un Russophone comprendra rapidement que vos ancêtres venaient de la ‘Grande Russie’, de la campagne moscovite, de la Biélorussie ou de l’immigration lettone (2). Et non seulement ça, mais aussi que, à un moment donné le la lignée familiale, il y a eu quelqu’un qui s’est fait remarquer par une particularité physique.

En effet, comme dans toutes les autres langues, les patronymes sont le plus souvent fondés sur une racine en rapport avec une information qui permet de situer celui dont on parle en fonction de son lieu d’habitation, de son groupe social, de son comportement, de son vêtement, de son caractère ou de son physique (et plus si affinités ou inimitiés)…Notre Mickey caucasien du Nord, lui, n’avait pas de grandes oreilles mais une…bosse, puisque tel est le sens de la racine ‘gorb-‘.

L’un des ascendants de notre homme était donc bossu, ce qui désignait une bosse sur le dos (et non pas sur le crâne); dans ce cas, il aurait pu s’appeler Lysenkov (le chauve) ou même Ryabov (celui qui porte des traces sur la tête (3), pour faire allusion à l’angiome de naissance que portait « l’homme de la perestroïka »  (la reconstruction, sous-entendue économique). Heureusement, comme en français, avoir la bosse (de quelque chose) n’est pas forcément un handicap!

(1) Prononcez le ‘ch’ un peu plus ‘mouillé’ . 

(2) Un ‘Gorbatchenko’ serait typiquement…ukrainien.

(3) Les traces en question étaient en général dues à une maladie de peau.