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…domaine qui n’est pas (encore) tombé dans le périmètre ministériel de cette Rémoise nommée ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités du gouvernement Attal. En effet, outre des responsabilités régionales et municipales, la dame a déjà oeuvré dans trois ministères ‘sociaux’ au moins, tâche qui demande un certain talent dans la prise de parole et surtout un leadership pour cadrer ses troupes…Ca tombe bien, c’est Vautrin! 

On ne peut pas faire mieux comme patronyme régional puisque la majorité des Vautrin ont pour souche la Lorraine, sous cette orthographe ou avec quelques variantes orthographiques comme Vauterin, Vautherin voire Vautherot; tous ont pour origine l’influence germanique qui a logiquement recouvert les territoires de l’Est « français » pendant des siècles. 

Et pour trouver les racines originelles de Vautrin, il faut commencer par prendre en compte un phénomène linguistique bien connu, une gutturalisation. Pour schématiser, on convient que les sons ‘g’ (g dur) ont une équivalence en ’v’ (ou ‘w’) quand ils vont passer dans des langues autres que le germain (de l’époque). Et réciproquement, l’exemple récurrent étant le parallèle entre le ‘Wilhem’ nordique adopté en ‘Guillaume’ en Europe de l’Ouest.

Ici, on conserve ‘initiale en partant d’une construction en deux racines germaines soit ‘waldan’ (gouverner) + ‘hari’ (l’armée), l’une et l’autre faisant partie du répertoire guerrier ordinaire entre les 5ème et 11ème siècles. En quelques soubresauts de prononciation, après la transformation du L de waldan en voyelle,  on arrive à waud+hari > waudhier > wauthier puis en français vautier et…vautrin. Tout ça sans changer le son de la première lettre.

Mais si l’on suit la règle Wilhem-Guillaume, il faut donc ajouter les cousins Gauthier (de Vauthier), Gautier évidemment (sans’h’) ou encore la version initiale Galtier (comme waLdan). Voilà une famille de noms qui regroupe la descendance d’ancêtres probablement un peu ‘barbares’ mais tout à fait remarqués pour leurs qualités de commandement.

Ah oui, on avait parlé de littérature! C’est tout simplement qu’à part Catherine, plusieurs personnes ont déjà assuré la renommée du nom: à commencer par Jacques Collin dit Vautrin, personnage majeur et transversal de l’oeuvre de Balzac, « La Comédie humaine ». Sans oublier Jean…Hermann dit Vautrin, réalisateur, scénariste et écrivain (entre autres Prix Goncourt 1989), auteur et dialoguiste sous son nom de naissance de nombreux films policiers des années 70 et 80 (*).

Remarquez, en cas de naufrage (politique), notre ministre pourra toujours revenir vers son Pennaforte de mari (Vautrin est donc son nom de jeune fille), version corse d’un ‘penna-forte’ qui pourrait désigner un promontoire fortifié où les villageois se retiraient être en sécurité. D’un côté comme de l’autre, c’est la guerre! En tous cas étymologiquement…

(*) « Adieu l’ami », « Jeff », « Flic ou voyou », « Le guignolo », « Garde à vue », « le Marginal »…du Delon-Belmondo sur mesure!

..des agriculteurs devient à son tour la victime d’un lynchage, selon le principe apparemment inévitable des 3L (lécher, lâcher, lyncher) qui a déjà coûté leur leadership et leur bonne volonté à d’autres leaders de mouvements sociaux, médicaux ou professionnels, le lanceur d’alerte servant souvent de bouc émissaire pour ne pas dire expiatoire.  

Jérôme est donc est l’homme qui a fait passer une semaine difficile au tout jeune gouvernement. On pourrait même aller jusqu’à dire que, comme tous les Baylet, Bayle, ou Bailli que vous connaissez, il porte à bout de bras, ou mieux, sur son dos, certains enjeux de la révolte agricole.

Car le patronyme de la ‘grande gueule’ toulousaine est issu du mot latin ‘bajulus’ qui désignait très précisément un portefaix, littéralement ‘celui qui transporte un fardeau’, chargé – c’est le cas de le dire – de faire suivre lourds bagages et matériaux divers sur les pas de son maitre, tâche sous laquelle ploie le bonhomme pendant plusieurs siècles non sans rouspéter (on le comprend), ce qui lui vaudra la réputation d’un homme rustre et grossier. 

Or, le douzième siècle vient sauver notre futur ‘bayle’ du tour de reins, puisque c’est à cette époque que l’on prend le mot au sens figuré de ‘celui porte ou apporte un service’, donc un certain pouvoir; de fait, le verbe d’ancien-français ‘baillir’ signifie être chargé d’affaires (donc administrer, donc commander), donnant ainsi naissance au ‘bailli’. Beau retournement de situation en souplesse, puisque la version ‘bailler’ (non, pas bâiller) prendra alors le sens de ‘donner un pouvoir ou une autorisation’ (de résidence): c’est exactement ce que fait votre propriétaire avec un ‘bail’! 

Hélas, alors que le bailli entre dans l’Histoire en tant représentant du roi, du seigneur local, ou même d’une autorité religieuse, le nom qui devient ‘propre’ se multiplie au cours du temps avec des Bayle (Debayle), Bailly, Baillet, Baylet (diminutif = le fils du bailli), Baylot ou Baylon, tous probables sobriquets, surnoms moqueurs qualifiant un ancêtre qui ‘se la jouait’ comme le chargé de fonction. Même phénomène pour les Lejuge (pas tous avocats), les Leprêtre (habillés de noir comme), les Lepape (hautains comme), les Leroy, les Royal (les moins favorisés du village) ou encore cette fois les Bayle car, d’une certaine façon, le troisième ligne de rugby sera devenu un porte-voix étouffé par sa propre initiative. En tout cas étymologiquement!

…d’où est partie la majorité de la contestation paysanne (1); et même si un certain nombre de journalistes (parisiens) persistent à en parler comme de « la région de Toulouse » pour ne pas se salir la langue sans doute, la commune (2) occitane se retrouve à la Une de tous les journaux, comme tant d’autres au cours des faits-divers de l’année. Carbonne, vraiment? Vous êtes sûr qu’il n’y a pas une erreur ou, au moins, une faute d’orthographe?

Pas du tout! Il s’agit bien de la graphie (l’écriture) adaptée en français du nom occitan originel ‘Carbona’, beaucoup plus logique que la (probable) différenciation administrative inventée pour éviter l’équivoque avec le morceau de combustible noir…puisque, oui, il s’agit bien d’une histoire de charbon. 

Voyons d’abord l’évolution ou plutôt les variantes du mot : c’est au latin ‘carbo’ que l’on doit la racine d’une grande famille. Logique et transparent, pas de quoi se carboniser l’esprit avec ça, sauf quand on est romain car, à l’époque, trouver une trace ou une marque de charbon sur le mur de son domicile équivalait à une condamnation ou à une infamie (3).

Au cours des siècles, cette base  linguistique, outre le verbe direct déjà cité pour exprimer quelque chose qui brûle complètement jusqu’à revenir à l’état de charbon (la braise froide), va conserver la même sonorité dans la zone sud en langue d’oc mais adopter les usages de la moitié nord du pays, en langue d’oïl, sous la forme d’un léger chuintement additionnel.

C’est ainsi que ‘charbon’ va répondre à carbone comme ‘charrette’ à carriole, ‘château’ à castel, ‘chapeau’ à capelle, etc…On va donc pouvoir faire des charbonniers (les hommes qui vendent et livrent du charbon) mais aussi une charbonnée, la viande rôtie sur devinez quoi. Du coup, selon les régions, vont également naitre les surnoms d’usage Carbonnier, Carbonnel, Carbonneau ou Carbonelli (4) devenus patronymes au fil du temps.

Seulement voilà, même en cherchant bien, vous ne trouverez pas en Volvestre (5) le moindre tunnel pouvant laisser supposer de la présence, même ancienne, de…mines de charbon. Il ne s’agit donc pas de la roche sédimentaire qui a fait la fortune industrielle des Charbonnages de France (ou d’ailleurs) mais de charbon végétal, le bois de chêne ou de châtaignier que les charbonniers du 19ème siècle (et plus) faisaient brûler pour les vendre à des particuliers, après avoir été à la base du plus grand saut technique de l’Humanité, celui qui a permis aux hommes de travailler le fer…

Remarquez, un endroit comme Carbonne devait forcément un jour ou l’autre être appelé à laisser une impression sur toutes les bonnes feuilles, même étymologiquement.

(1) «…Mais c’est une révolte? Non Sire, c’est une révolution… »

(2) Environ six mille habitants

(3) On avait alors des tags moins polluants.

(4) Les amateurs de…carbonara(s) !

(5) le terroir haut-garonnais de Carbonne

…profitons du calme (momentané) pour remonter aux racines d’un des visages les plus familiers des médias, celui qui vous prouve tous les soirs à 20 heures qu’on peut se passer de coiffeur ou de laque pour apparaitre sous les ventilateurs d’un plateau télé (1), en trois mèches pointues comme des piquants…Y compris étymologiquement!

Les plus réguliers lecteurs de ce blog auront déjà deviné qu’il s’agit là d’une ‘agglutination’ de trois mots assez clairement compréhensibles dès l’articulation, Delahousse étant très facilement le rapprochement de ‘de-la-housse’; il s’agit donc d’un nom dit de provenance, le ‘de’ suppose qu’un ancêtre venait précisément d’un endroit, en l’occurence une ‘housse’.

Première remarque, rien à voir avec l’emballage de votre couette de lit ou le plastic qui protège votre manteau de fourrure (synthétique, bien sûr) d’une saison à l’autre. Cette housse-là vient d’une très ancien mot du vocabulaire guerrier…néerlandais, un ‘hulftes’ qui désignait un étui pour flèches. Au fil du temps, le ‘concept’ s’est élargi pour s’appliquer à un fourreau (de couteau ou d’épée) puis, de façon très générale, à tout emballage un tant soit peu manufacturé.

Pas question d’enfermer notre Laurent donc dans autre chose qu’une ‘housse’ certes homonyme, mais la version francophone est en fait la forme première d’une ‘houssaie’, soit très clairement le domaine où abondent (éventuellement où l’on plante) les houx. Tout comme roseraie, palmeraie ou bambouseraie, il s’agit donc d’un patronyme de végétation. Il est vrai est que, très souvent, la…racine de nombreux noms est celle d’un arbre (sapin, bouleau, hêtre, chêne et autres pour les Sapin, Bouleau, Lafaye, Duchesnay, etc), mais cette fois il s’agit donc d’une allusion à une zone végétale ou à un domaine particulièrement fourni en arbustes piquants à petites boules rouges. 

Selon les régions de France, en plus du Nord dont est natif le présentateur (Pas-de-Calais), on trouve des Lahousse, Lahoussière (2), Delahouse, Delahoussaie, ou même Delahoussé, ce qui ne change rien à l’identification ou à la compréhension du son donc du mot…Attention: quelques rares Houssiaux, qui semblent proches phonétiquement, renvoient cette fois à un quasi-homonyme du Moyen-Age qui concernait les jambières ou les chausses, les pantalons de l’époque (3)…

Mais le houx le plus célèbre se trouve depuis un siècle et demi sur une colline de Californie car, contrairement à la (grossière) erreur communément admise comme légende, les hauteurs naturellement plantées de ronces à l’arrivée des futurs rois du cinéma mondial ne sont pas un ‘holy wood’ (un bois ‘sacré’ au sens de magique ou heureux) mais bien un ‘holly wood’ très terre-à-terre, avec deux L dont l’un s’est transformé en voyelle ‘u’, ce qui veut bien dire un bois (bosquet) de houx. Surtout étymologiquement!

(1) Plus sérieusement, le procès ‘de Trèbes’ permet de rappeler la mémoire du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, dont l’analyse (surprenante) du nom est présente dans ces archives depuis mars 2018. Tapez le mot dans le champ de recherche…

(2) Cette fois, probablement davantage dirigé vers la nature du terrain lui-même, comme pour les Dutaillis, les Dubuisson ou les Deronceray.

(3) Probablement encore un dérivé de sens d’un « étui pour cuisses »…

…dans le dernier gouvernement Borne, présent à nouveau dans le premier gouvernement Attal, nombreux sont ceux qui pensent découvrir aujourd’hui ce ‘jeune homme’ (1) qui prend une parole souvent vibrante sur les plateaux télé mais qui n’est pas un novice: avant d’être confirmé au très risqué ministère de l’Agriculture du moment, l’homme avait présidé le groupe du Modem à l’Assemblée nationale puis assuré les déjà délicates Relations avec le Parlement. Bref, ce n’est peut-être pas encore un chêne en politique mais sûrement en étymologie…

Ce ‘fesneau’ a effectivement pour origine un nom commun de l’ancien-français dont il porte encore la marque de l’influence latine avec un ’s’; vous aurez compris facilement qu’on peut donc trouver l’orthographe plus ‘moderne’ de Féneau, l’accent sur le ‘e’ témoignant d’une élision (la suppression) du ‘s’…On s’approche encore plus de la racine réelle en s’appuyant sur la forme qui a précédé, soit un ‘faisneau’ qui a donné (avec le même phénomène) le mot ‘faîne’ (faine, est également autorisé) en français, c’est-à-dire le fruit du hêtre.

D’ailleurs, avant faine et faîne (forestier/forêt, arrestation/arrêt, festif/fête), il y a même eu au 12ème siècle une étape en ‘faïne’, le tréma représentant alors la contraction du latin ‘fagina’, le nom de l’arbre en latin…Manque de chance, à cause d’une grosse équivoque, la faine – le produit de l’arbre – se présente sous la forme d’une petite coque qui évoque une…châtaigne, ce qui fait que dans l’Antiquité, les Grecs qui ne connaissaient pas le hêtre dans leurs régions, désignaient par le mot ‘phagos’ (fagos) le…chêne, forcément à glands, qui plus est d’une variété comestible (2)! 

Petit récapitulatif : le mot du chêne grec qui porte des glands (phagos) a été récupéré par les Latins qui l’ont appliqué ‘abusivement’ au hêtre qui porte des coques (fagos>fagus), devenant ainsi ‘fagina’ (3). Au cours de la période gallo-romaine, le latin dit vulgaire (commun) a fait entrer ce mot dans le répertoire gaulois en devenir, qui l’a transformé en ‘faïn’, puis ‘faisne et enfin faine, créant au passage des Faisneau et des Fesneau, surnoms devenus patronymes par métonymie, dans ce cas par transfert d’un élément de l’environnement (un hêtre particulièrement remarquable dans la propriété ou un bois de hêtres, carrément).

Notez que quelques familles Feneau (sans le ’s’, ce qui change tout justement) viennent, elles, non pas d’un arbre mais d’une herbe puisque le nom découle directement du latin ‘fenum’ qui a donné…foin (4) en français. Bon, rien n’empêche Marc de faire parfois du foin en réunion, mais ce qui est sûr c‘est que cet homme n’a rien d’un gland(eur), sauf étymologiquement!

(1) né en 1971 quand même…

(2) le ‘quercus esculus’ pour les fanas de la branche.

(3) les noms d’arbres sont toujours féminins en latin car perçus comme produits de la déesse Nature.

(4) et même ‘fenouil’, transformation du diminutif ‘feniculum’ (le petit foin de la terre. Ah, ces Romains!)

…mais pas forcément déjà de son nom car quasiment éclipsé au moment du concours par un faux-débat sur la longueur de la crinière exigible sur une Miss France. Notre nouvelle reine de beauté s’est d’ailleurs sortie de nombreux pièges avec brio et pugnacité sur les plateaux de télévision, la représentante de la région Pas-de-Calais étant plutôt un exemple de combattivité voire de colère, en tout cas étymologiquement!

L’histoire linguistique de ce doux mot d’une syllabe et qui semble presque aérien est en effet très inattendu (accrochez-vous): tout commence en effet par un mot grec (aïguis, pour approcher au mieux le son), lequel désigne…une tempête. Or, dans l’inconscient mythologique grec, qui représente le mieux la tempête, c’est la foudre…la foudre? Le symbole et l’outil préféré du maitre des dieux, Zeus. Et l’arme défensive de Zeus, c’est un bouclier en peau de chèvre (1) qui lui sert également pour terroriser le monde des ténèbres car le capot poilu en question est hérissé de piquants, bordé de serpents et orné en son centre de la tête de la terrible Méduse….

Toujours est-il que le mot ‘chèvre’ va rester (ac)collé à l’objet redoutable pour faire le diminutif ‘aïguidionn’ – le chevreau -, lequel donnera en français ‘egide’, le bouclier (fictif) de protection sous la lequel on se place ou dont on se réclame dans une situation d’ailleurs pas forcément dramatique (plutôt du piston en vue)…Suite de la métamorphose: les Romains vont récupérer le son et créer le prénom Egidius, qui sera à son tour abrégé en Eggius. Dernier soubresaut: c’est la fin du mot qui sera retenue cette fois, le -gius restant devenant finalement…gillius en gallo-romain puis gilles en français!

Le terme semble apparaitre sous forme de prénom usuel vers le 7ème siècle, sous…l’égide d’un moine nommé Aegidius, forme originelle qui explique l’existence de nombreuses versions proches, comme Egidius en néerlandais, Egidu en corse, Egidio en espagnol et en portugais, Egidiusz en polonais; la ’bascule’ arrive par l’intermédiaire de l’occitan Gèli (2) qui ouvre la porte aux Gil, Gile et Gillian anglais puis aux Gil et Gilles français (3).

Hélas, il y a un Gilles un peu encombrant dans la famille, c’est celui qui va perdre sa majuscule pour dénommer une sorte de bouffon, un personnage de foire un peu fantasque parfois rusé parfois plus naïf selon les régions, ce qui permettra de créer l’expression « faire le gilles » pour dire à quelqu’un qu’il se comporte comme un imbécile.

Les gens du nord de la France et de la Belgique savent bien pourtant que leurs Gilles à eux sont bien plus sympathiques avec leur costume orange et rouge puisqu’ils défilent dans les rues en dansant toutes plumes d’autruche et clochettes dehors chaque année pour le carnaval. Un accoutrement tout à fait impensable en comparaison de la tenue…d’Eve pour son élection, sauf du coup étymologiquement!

(1) la chèvre Amalthée, qui donnera aussi l’une de ses cornes pour devenir « d’Abondance »… 

(2) Jili en breton.

(3) Quand ils ne sont pas considérés comme prénom, les Gilles ont des patronymes diminutifs en Gillet ou Gillot.