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Afrique du Sud

On vous a tout dit -ou presque- sur les origines, surnoms et avatars de Rolihlahla (‘celui par qui arrivent les ennuis’) Mandela, gratifié plus tard par son institutrice du plus politiquement correct ‘Nelson’. Mais peu de médias (1) ont parlé d’Azania ou de Mzansi, deux noms tribaux qui pourraient être ceux de ce pays. Parce que, franchement, afrique-du-sud, on peut difficilement faire plus basique pour une étymologie qui a au moins le mérite de la clarté, et géographique et linguistique…pourtant, on ignore totalement la véritable racine de ces mots!

La provenance de ‘Azania’ ou de ‘Mzansi’ est aussi peu évidente que le célèbre titre musical de Johnny Clegg ‘Asi M’Bonanga’, qui veut dire en zoulou ‘nous ne le voyons pas’, allusion à la longue réclusion de Mandela. Pour d’autres pays du continent, le nom reprend souvent un lieu-dit ou une phrase légendaire entendue par les premiers colons (Sénégal, Côte d’Ivoire) ou une caractéristique locale (Cameroun) (2). Mais là, les premiers Afrikaneers n’ont rien vu non plus, car, que ce soit en dialectes zoulou ou xhosa, il semble que le mot évoque tout simplement un ‘territoire du sud’, ce qui ne nous fait pas prendre de grands risques, au contraire des autochtones qui osaient utiliser ces mots, comportement considéré par les blancs comme une volonté de rébellion.

Or, puisqu’on en sait rien (ou très peu), le terme est intéressant, car il va forcer quelques étymologistes à ‘forcer le passage’ (comme on dit techniquement), en cherchant à tout prix une étymologie savante et dûment argumentée, au défi parfois de toute…logique. A preuve, le lien tout à fait improbable avec le mot arabe ‘ajam’ (pour arriver à Azania), qui signifie ‘non-arabe’, un peu sur le raisonnement des ‘barbares’ qui étaient à l’origine les non-grecs. Sauf que, aux portes d’Athènes, il pouvait y avoir les ennemis héréditaires Perses; mais il y a loin de la première ville arabe africaine (Le Caire) à la pointe du Cap, et surtout pas mal de contrées entre les deux, qui auraient pu hériter du surnom avant.

Idem -et peut-être pire- avec l’hypothèse d’un verbe grec ressemblant et qui signifie assécher, soi-disant allusion à une terre désolée qui ne dépeint absolument pas la topographie de l’endroit, au contraire relativement luxuriant (sinon vous croyez que les ‘hollandais’ s’y seraient installés comme ça?).
Voilà un bon exemple d’étymo-logique à ne pas oublier dans vos recherches; si parfois il ne faut pas hésiter à rapprocher deux mots apparemment incohérents, il n’est pas nécessaire non plus de chercher à justifier absolument toute racine par une analyse à la lettre près, et plutôt faire confiance à l’intelligence et à la réalité du…terrain.

Si vous voulez en (sa)voir plus sur la géographie locale et la vie sous l’apartheid, voici -pour une fois- deux films à visionner absolument dans sa vie:
«Une saison blanche et sèche», d’Euzhan Palcy (1989), avec…Marlon Brando
«Cry Freedom» de Richar Attenborough (1988) avec Kevin Kline

(1) Sous la ‘pression’ et l’étonnement réitérés de nombreux lecteurs, j’abandonne l’orthographe manifestement gênante sans accent ni ‘s’ (media étant théoriquement déjà le pluriel latin)
(2) Voir ces mots dans les archives en les tapant dans le champ de recherche en haut à droite


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