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Alcaraz (Carlos)

…car vous risquez de le voir à l’affiche et à la Une des futurs grands tournois mondiaux: on ne se ‘paye’ pas impunément Nadal* puis Djokovic* aux Masters (de tennis) de Madrid en faisant une entrée fracassante dans le top 10 des meilleurs joueurs de la planète. Sur le parcours d’un Grand Chelem, le nouveau prince Charles (Carlos) de la raquette n’ira pas à Roland-Garros (par exemple) pour gagner des queues de cerises…sauf étymologiquement peut-être!

En effet, de la même façon qu’un certain nombre de nos patronymes sont formés sur un nom de plante ou d’arbre, il semble que ce soit le cas de notre Murcien (1), comme beaucoup d’autres familles du bassin méditerranéen. A la…racine de cet arbre, il y a un noyau que l’on doit aux Grecs au milieu du mot ‘kerasos’ (ou kerasion) qui évoque une cerise.Il semble que le son même de cette racine vienne du nom commun ‘keras’, le mot qui a un rapport avec quelque chose de dur, dur comme du bois, comme un noyau donc mais finalement comme de la corne; d’où les termes ultérieurs comme kératine, kératose, etc.

Bref, au gré des mouvements des peuples – le plus souvent lors de guerres – ce ‘kerasos’ traverse les eaux et les siècles pour se retrouver un jour dans le répertoire…arabe, en tous cas de culture arabe. Car, d’un point de vue historique et géographique, c’est pendant la période des califats musulmans au sud de l’Espagne actuelle (2) que ‘al-karaz’ (« l’arbre à cerises ») puis alcaraz va s’attacher d’abord au cerisier puis, par métonymie, au propriétaire ou à l’exploitant des arbres fruitiers en question, d’où le nom propre à la fin.

Le sud de l’Espagne compte d’ailleurs plusieurs sites qui portent ce nom en référence aux vergers qui y étaient implantés; ce qui rend également possible le surnom d’une personne non pas directement en rapport avec le fruit rouge mais tout simplement originaire d’un village déjà appelé ainsi, y compris s’il était vendeur d’abricots ou cultivateur de fraises…et même, carrément, s’il était potier, ce qui semble bien loin des queues de cerises.

C’est que, d’un strict point de vue linguistique, certains Alcaraz peuvent être une variante de ‘alcaraza’, qui qualifie un « récipient creux », le plus souvent une carafe, parfois un vase ou une jatte. Par conséquent, ‘l’al-caraz’ se retrouverait être celui qui fabrique ce récipient, soit un potier ou éventuellement un verrier! 

En tous cas, aucune équivoque – même par mauvaise prononciation – avec un ‘alcazar’ rendu célèbre par un palais de Séville qui a donc pris une majuscule en même temps qu’un classement trois étoiles. Et comme la construction commence encore pendant la période d’occupation musulmane, il en devient synonyme de ‘palais’ ou, dit plus simplement, de ‘maisons du roi’, quel que soit le titre exact et l’identité du propriétaire. 

Linguistiquement parlant, c’est donc d’abord ‘al-casar’, non pas la maison (casa) mais le hameau (du roi), dont le pluriel aura également du succès en Casarès (comme l’actrice française d’origine espagnole Maria). Las Casares, c’est un peu l’image transposée du ‘hameau de la Reine’ à Trianon, un groupe de bâtiments accueillant la Majesté locale.

On a donc le choix pour Carlos entre une histoire de cerisiers (le cas le plus fréquent) ou celle de maisons royales, ce qui ne déparerait pas avec le destin que se prépare le tennisman non pas à la Cour mais sur les courts. En tous cas étymologiquement.

(*) L’analyse de leur nom est disponible en archives

(1) Originaire de la province de Murcie (côte sud-est)

(2) 8ème – 13ème siècles (au moins)


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