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Alexa

…aurait fait de n’importe qui un individu, suspect (au mieux) d’une défaillance psychologique. Aujourd’hui, on peut parfaitement admettre qu’il est en train de chercher à connaitre la météo du jour, à entendre son morceau de musique favori ou à couper le chauffage de la maison, grâce une fée du logis (pré)nommée Alexa, avatar numérique infatigable et omniscient. Et pourquoi pas Barbara ou Dolorès?

Pour réveiller l’assistant vocal développé par Amazon et déclencher une réponse, il suffit en effet de prononcer trois syllabes qui n’ont pas été choisies au hasard, sans pour autant peut-être mériter une étude marketing proche de la philosophie de comptoir. En clair: si toutes les marques, comme les patronymes, ont toujours une raison d’être, ce nom a au moins eu un impératif de base, être prononçable et compréhensible par le maximum de gens sur le globe.

A-le-xa, court, quasiment palindrome (on part d’un ‘a’ pour y revenir), plutôt de connotation féminine (le ‘a’ final encore) ce qui en dit assez long sur le rôle domestique de…l’objet, mais surtout suffisamment sonore grâce à ce ‘x’ censé déclencher la mise en route du mécanisme. Alexa est évidemment une version courte d’Alexandra, et, plus souvent que David-Néel, Stewart, Lamy ou Kazan (1), on y associe facilement Alexandrie, comme disait Claude (2).

Beaucoup fantasment donc sur le symbole (peut-être) rétrospectif attribuée à la voix, celui de la ‘source de toutes les connaissances’ et d’un savoir aussi grand que le nombre de livres contenus dans (feue, c’est le cas de le dire) la grande Bibliothèque d’Alexandrie (Egypte). Notez au passage que bibliothèque et ville furent créées en mémoire du Grand Alexandre, empereur au 4ème siècle avant JC…Question: mais que veut dire sa racine?

Car Alexa, c’est la contraction d’Alexandra mais aussi le féminin d’Alexis, lui-même diminutif d’Alexandre et version longue d’Alex, sans oublier les variantes méditerranéennes comme Alessandra donc Sandra (back to Hollywood).

Tous ces mots ont pour origine le verbe grec ‘alexein’ qui signifie…repousser, au sens d’écarter le danger, donc de protéger quelqu’un (ou de se protéger). Y compris au sens figuré, quelque chose comme se prémunir de la méchanceté ou des attaques d’un rival, et pourquoi pas en l’occurrence des piratages d’un hacker sur votre boite vocale, à moins que ce ne soit des erreurs plus ou moins volontaires des dictionnaires en ligne?

Bref, c’est pour cette raison que vous trouverez peut-être, gravé sur le bol décoré que nous ne manquerez pas de rapporter de vos vacances en province, « Alexandra: celle qui repousse l’homme » (sic), traduction typique de ce peut vous donner un moteur de recherche non-humain pratiquant le mot-à-mot. Au mieux, vous aurez droit à un très enflammé « Celle qui protège l’humanité » (comme quoi, il fallait mettre une majuscule à Homme!).

Les Alexandre auront davantage de chance sans doute, avec un sous-titre plus élogieux comme « celui qui repousse l’ennemi », bien plus viril et guerrier comme on l’entendait effectivement dans l’Antiquité, ce qui, du coup, colle parfaitement bien aux ambitions expansionnistes du roi de Macédoine. 

Mais d’ici qu’on retrouve un jour dans quelque commentaire « éthymologique » qu’Alexa a été baptisée par Amazon pour être « la première assistante à repousser l’ignorance », il n’y a qu’un pas. Au moins sera-t-il étymologiquement correct!

  1. Respectivement exploratrice orientaliste, actrice de cinéma, actrice de télévision, animatrice de télévision. Et bien sûr quelques têtes couronnées (Angleterre, Russie, Danemark) tout au long de l’Histoire…
  2. François

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