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anosognosie

La gnogno…nésie? Ou l’anognogésie? Enfin, bref, quelque chose comme çà. C’est en effet l’affection dont souffre l’ex-président de la République Jacques Chirac, que deux journalistes viennent de rappeler à l’occasion de la sortie d’un livre sur les mensonges (médicaux) des locataires de l’Elysée. Même symptômes pour Liliane Bettencourt, qui n’a manifestement pas toujours eu la mémoire du nombre de chèques signés. Il est probable que la presse parlera plus volontiers de ‘troubles neurologiques’, plus facile à dire et moins précis, alors que la pathologie en question se définit très précisément comme l’impossibilité de reconnaître la maladie dont on est atteint. La preuve étymologique…

Devant un tel amas de douze lettres, on ne sait pas toujours pas quel bout commencer, d’où sans doute la difficulté de prononciation. Une fois qu’on a commencé à se tromper, aucune rectification possible, mais, si le mot est décortiqué, les choses sont peut-être plus transparentes, sans pour autant avoir besoin d’être spécialiste en médecine. Comme le disait le brave Boileau («Art Poétique» chant I) en 1674 ; «ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire parviennent aisément». Essayons donc, toute l’astuce est de savoir où mettre les ciseaux pour le découpage…

Ce n’est pas la…gnoso-quelque chose, mais l’a-nosognosie. Première coupure donc dès le début, le a- étant à lui tout seul une syllabe qui est dite ‘privative’, c’est à dire qu’elle exprime le manque, l’absence ou le défaut de quelque chose: l’a-norexie (le manque d’appétit), l’a-rythmie (cardiaque, le défaut de régularité), l’a-sthénie (l’absence de force) ou l’a-sygmatisme (l’impossibilité pour l’oeil de ‘faire le point’), etc…pour rester dans le registre médical, bref, tout ce qui est a-normal.

Nous reste donc ‘nosognosie’, qui comporte deux termes grecs: ‘noso’ et ‘gnosie’. Le premier, bien que rare, a eu son heure de notoriété avec l’apparition des «maladies noso-comiales», celles que l’on attrape à l’hôpital (d’après le mot grec équivalent); quant enfin à ‘gnosie’, qui existe aussi tel quel dans notre vocabulaire, il vient en droite ligne d’un autre mot grec qui signifie la connaissance. En français, la gnosie concerne la perception que l’on a par l’intermédiaire des sens; son dérivé, la gnose, est spécifiquement réservé à la connaissance divine dans certaines religions…

A (absence de) – noso (maladie) – gnosie (connaissance): si vous remettrez tout çà dans le bon ordre, cela résume bien «l’absence de connaissance de (sa) maladie». Maintenant, vous avez toutes les cartes en main pour éviter  l’a(n)étymognosie!


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