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austérité

C’est sans conteste le mot le plus imprimé, le plus commenté et en même temps…le moins ‘dit’ de ces derniers temps. Rigueur, restrictions, économie, oui; mais austérité, voilà qui fait bien trop peur pour être verbalisé tel quel par nos hommes politiques. Pauvreté si vous voulez (on aura toujours des solutions pour remettre au lendemain), mais austérité, ça fait trop mal. Et pour cause: ça râpe, ça pique, ça brûle, d’abord et surtout étymologiquement.

A l’origine, le mot n’est pas forcément austère, il serait même plutôt…enivrant, puisque l’un des premiers sens de ‘austerus’ (en latin) ou ‘austeros’ (en grec – vous voyez que vous savez parler plusieurs langues) concerne le vin. Enfin, pas un Premier Grand Cru mais plutôt une piquette ou du pinard, comme on disait autrefois. L’un est l’autre sont faciles à comprendre: le pinard, c’est le verre de (mauvais) vin que l’on pouvait se payer à l’auberge quand on avait une pine, cette minuscule monnaie de base (presque notre centime d’euro) qui avait la forme d’une graine de…pin (d’où le nom), autant dire pas de quoi exiger un millésime. Quant à la piquette, mot diminutif, c’est littéralement ‘la petite (boisson) qui pique’, ce qui, pour un vin, n’est pas la meilleure attaque en bouche souhaitée. Mais finalement, tout cela n’est pas si grave; enfin, je voulais dire austère.

Voilà donc pour le vin austère qui ‘râpe’, image qui se passe d’explication mais qui décrit bien les effets du liquide quand il passe dans votre gorge. Or, les Grecs connaissaient aussi l’eau-austère, c’est-à-dire toute eau polluée ou simplement trouble (certains l’avaient saumâtre), sans oublier l’huile-austère, évidemment rancie, et, à la suite, n’importe quel breuvage éventé ou corrompu.

Parallèlement, en passant d’un sens à un autre, ‘austère’ va également qualifier non seulement un goût âcre mais aussi une odeur forte (les deux allant généralement ensemble), comme celle d’un vin périmé bien sûr mais aussi celle de fruits trop mûrs ou avariés, quand il ne s’agissait pas de viandes carrément en putréfaction. On comprend pourquoi l’austérité est parfois difficile à avaler! A tous les sens du terme…dont le sens figuré, maintenant:

Car il a suffi de transposer le caractère abrupt des goûts et des odeurs à des…couleurs, pour dépeindre à leur tour le ton ou la nuance foncés (dûs à l’acidité ou au mûrissement) de certains objets, pour l’appliquer à l’aspect ‘sombre’ de l’esprit d’une personne, et en faire ainsi le synonyme de sérieux, grave, rigoureux, voire insensible, bref austère…Alors, si votre ascendant (on disait le paterne, autrefois) est un ‘paterne austère’, dites-vous bien que, d’une certaine façon, son esprit sent un peu le renfermé, pour ne pas dire le moisi. Au moins étymologiquement.


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