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Aveline (Jean-Marc)

…c’est-à-dire l’Oecuménisme Méditerranéen, puisque c’est l’archevêque de Marseille qui vient d’être nommé cardinal par le pape François, événement pas si fréquent pour que l’on saisisse l’occasion de s’intéresser au sens de son patronyme, un terme relativement rare ou en tout cas généralement réservé aux provinces du nord de la France (Picardie et Normandie, principalement). 

Rien à voir donc avec une naissance à Sidi-Bel-Abbès (Algérie), région de coteaux sur une « terre gorgée d’eau » (l’étymologie du mot arabe) dont n’ont pas toujours besoin les plantations à l’origine du mot ‘aveline’; car, une fois de plus, c’est bien un type d’arbre ou d’arbuste qui est à la racine (évidemment) de ce nom à la consonance douce qui désigne pourtant des choses bien craquantes…

Le mot latin qui en est la source est ‘abellana’, devenue ‘avellana’ sous influence celte (donc gauloise) après une classique alternance linguistique entre un ‘b’ et in ‘v’. Même s’il s’agit d’un répertoire que la majorité d’entre nous utilise peu souvent, il existe encore des ‘aveline(s)’ dans les dictionnaires, et ils -ou plutôt elles- désignent des…noisettes. A l’époque gallo-romaine, en même temps que le mélange des mots a eu lieu un mélange des sens, car ‘avellana’ concernait un peu n’importe quel fruit à coque, avant de s’en tenir aujourd’hui au terme scientifique (‘corylus avellana’, la noisette commune).

Parallèlement, c’est l’autre mot latin ‘nux’, qui désigne un noyau (autant dire une amande) qui va paradoxalement s’appliquer à la ‘noix’ (qui n’a pas proprement de noyau), bien qu’à l’origine du noyau le plus dangereux de la planète puisque nuc (nux) -cléaire! Même équivoque avec le nom d’origine italienne d’une pâte à tartiner, fabriqué sur la racine latine de la noix mais qui est essentiellement composée de…noisettes!

Quoi qu’il en soit, il est probable que les ancêtres des Aveline et Avelain -une autre forme du nom- aient eu un rapport avec la noisette, non pas pour en étaler sur leur tranche de pain mais pour les planter ou les exploiter. Comme les Pommier, les Poirier (ou Périer et Dupérier), les Dutilleul et les Duchêne (entre autres), les Aveline ont donc pu être des propriétaires, des récoltants voire des négociants en noisettes (1).

Au sud de la Loire (pour simplifier), la langue d’Oc a, elle, gardé un peu de la forme initiale du mot et adapté ‘abellana’ non pas en aveline mais en Aulanier, puis Aulagne et Aulagnier (2). Ces versions languedocienne et gasconne continueront d’ailleurs à utiliser la variante ‘Abelanet’ qui ne laisse aucun doute sur l’origine du mot. Nul doute que notre nouvelle Eminence a suffisamment de noisettes dans ses réserves pour les amener à Rome. Y compris étymologiquement!

(1) Dans quelques cas rares, le noisetier a seulement pu marquer leur environnement (un proche bosquet), mais c’est moins logique ici.

(2) Impossible d’éviter le son ‘gn’ entre un ’n’ et le ‘i’. Essayez avec tronion, onion, etc…


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