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Bartoli (Marion)

Une française en demi-finale de ‘Wimbleudonne’ comme disent les journalistes (1)! Profitons-en, quelle que soit l’issue du tournoi de tennis, pour accompagner le soudain intérêt que portent les télévisions à la joueuse ponote (2), pas toujours valorisée dans les commentaires sportifs ces dernières années; bref, la brune Marion fait partie du trio Mauresmo/Pierce/Bartoli qui s’est hissé le plus grand nombre de fois en finale d’un Grand Chelem. Bartoli, vous avez une idée? Ca a l’air simple, comme ça, mais on ne trouve pas forcément immédiatement. Ne trichez pas, prenez quelques secondes avant de cliquer sur la suite. Peut-être un mot italien?

Vous avez raison. Bartoli, Bartolo et autre (diminutif) Bartolini, Bartolaccio ou Bartolacci (corse), ne peuvent cacher leur provenance géographique: la péninsule italienne. Tous ces noms sont construits sur une racine qui n’a rien à voir avec un quelconque troquet (bar-), mais qui se cache derrière une contraction de syllabes peu apparente: Bartoli est une version écourtée de…Bartholoméo, pour ne pas dire Barthélémy, si vous faites le mixage entre les deux, via Bart(h)ély/Bartéli, puis Bartoli. Et là, cela se complique, car il faut remonter beaucoup plus loin pour deviner ce que fait cette racine dans la botte romaine, jusqu’aux temps bibliques (et même avant) pour trouver dans une langue dite ‘sémitique’ les traces de ce qui donnera plus tard rien moins que l’hébreu et l’arabe. Il s’agit de l’araméen, la ‘langue d’Aram’, du nom d’une région de l’actuelle…Syrie. A l’époque, Barthélémy se dit ‘Bar-Tolmaï’, nom de filiation, c’est à dire le fils (bar-) de Tolmaï (personnage biblique).

Le ‘premier’ (et futur saint) Barthélémy aurait été l’un des disciples de Jésus (who else?), d’où sa célébrité, hélas due comme souvent à une fin de vie peu enviable, après une carrière de prêcheur en Egypte et jusqu’en Inde. Sur la route du retour, après y avoir oublié un bouquin (L’Evangile de St Matthieu, dit-on), il fut martyrisé par un roi arménien, lors d’un horrible supplice pendant lequel il fut dépecé à vif. (Lourde) ironie du calendrier chrétien: on en a fait le patron des relieurs (en peau), des cordonniers (de cuir), et des tanneurs; quel sens de l’humour…Toujours est-il qu’il a dû être condamné un soir, puisque depuis on parle de la Nuit de la St Barthélémy (3).

Voilà sans doute une ascendance idéale pour Marion si elle veut avoir la peau de ses adversaires, pour une célébrité qu’elle partage déjà avec un cousin (linguistique) sportif lui aussi, mais sur roues: il s’agit du cycliste Gino Bartali cette fois, plusieurs fois vainqueur du Tour d’Italie (entre 1936 et 1946) et même deux fois du Tour de France (1938, 1948). Je ne sais pas si Marion (diminutif de Marie, prénom de la Vierge) embrasse son chapelet avant d’entrer sur le court, mais Gino montrait ostensiblement sa dévotion religieuse avant et pendant les étapes, à tel point qu’il avait gagné (aussi) le surnom de Gino Le Pieux (ne pas oublier le ‘x’ final).

Le dernier avatar de la famille est un Bartolo, docteur en médecine à la voix (très) grave, client d’un certain Figaro, barbier à Séville dans l’opéra de Rossini. Un ‘o’ final en Espagne; un ‘i’ en Italie. Tout cela est très logique. Ne restera plus qu’à rajouter un ‘u’ pour crier ‘oui’ à la victoire de Marion.

(1): voir la chronique du 27 juin 2012. Tapez le nom dans le champ de recherche; cela en vaut la peine.
(2): née au…Puy-en-Velay, si, si!
(3) Je plaisante: 24 août 1572…


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