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Bayrou (François)

« …et d’avoir aussi, au service du président et du gouvernement, une instance qui réfléchit à plus long terme et avec moins de contraintes, en connaissant le pays…». C’est un travail pour super-François, s’est dit l’ex-député européen, ex-président du Modem, ex-Ministre de l’Education nationale (de Mitterrand, puis de Chirac), ex-Ministre de la Justice (de Macron) et actuel maire de Pau. 

François-René-Jean-Lucien, propriétaire agriculteur et ex-maire de Bordères (Pyrénées-Atlantiques, 636 habitants) est donc un homme forcément ‘bayrou’, car le patronyme est directement inspiré d’un mot gascon, très précisément un adjectif. Au premier abord, on devine difficilement le sens originel de ce mot, du moins si l’on essaie de le rapprocher d’un terme français actuel; par ailleurs, faut-il chercher du côté de la prononciation ‘à la parisienne’ « bérou », ou, plus réalistement, de la prononciation béarnaise de « baillerou »? En fait, si la seconde -celle du terrain-  est la vraie, c’est la phonétique plus académique qui va nous donner la clé du mot.

La clé en question est une petite règle de linguistique que vous connaissez bien maintenant, à savoir l’alternance possible, entre écriture et prononciation, de deux consonnes techniquement équivalentes (pour simplifier). Il s’agit du ‘b’ et du ‘v’, dont les exemples traditionnels les plus évidents nous sont fournis par la langue espagnole (lue par des français): On écrit ‘vino’ (le vin), mais on prononce ‘bino’; on écrit ‘venta’ (la boutique), mais on dit ‘benta’; on parle de la ‘vida’ (la vie) mais on raconte la ‘bida’, etc…

Le mécanisme est exactement inverse ici: remontons donc du ‘b’ au ‘v’, et vous avez quasi-instanément le sens de la racine: en fait, M. Bayrou est en fait un ‘Vayrou’. Et ce vayrou, dont le ‘u’ final a souvent été calligraphié ‘n’ (peut-être même encore de nos jours, si vous écrivez aussi mal que mon médecin) est probablement une déformation de ‘vayron’…Dites le mot ‘à la parisienne’, et vous obtenez l’adjectif tout à fait commun de vairon, lequel désigne très normalement dans le dictionnaire des gens ‘vairs’. Vair? Depuis le 13è siècle, c’est le mot qui évoque quelque chose de « varius » (en latin), bref, de var-iable!

Variable comme des couleurs, par exemple. Du gris-bleu (sa définition initiale) à un aspect tacheté, il a pu aussi bien qualifier les écailles du poisson éponyme (à reflets changeants) que des gens (ou des animaux) dont les yeux étaient de couleur différente, ou avec la peau marbrée de marques brunes. De la même façon, quand le terme s’appliquait à la chevelure d’une personne, c’était forcément pour évoquer le seul mélange de couleur possible, à une époque où les gens ne «le valaient pas bien » encore, à savoir le gris, soit un composé de cheveux noirs et blancs, autrement dit ‘poivre et sel’; on revient bien à l’idée de deux couleurs, ou à une couleur intermédiaire entre deux autres.

N’en concluez pas pour autant que tout centriste (politique) est un mélange tiède de deux couleurs politiques, qu’il a un oeil qui tire vers le  bleu et un autre vers le rose, ou encore qu’on peut le caresser facilement dans le sens du poil (gris). D’ailleurs, pour terminer avec cette couleur grise, il y a un «bayrou» très connu dont un américain (forcément inculte) a modifié considérablement le sens, en faisant une erreur aux répercussions mondiales…

C’est l’histoire d’un petit écureuil dont le pelage dorsal aux couleurs grises changeantes a fait parfois surnommer ‘le petit gris’ et qui, logiquement donc , est un vairon, un ‘vair’. Jusque là, pas de problème. Sauf que la bestiole va payer de sa personne pendant quelques siècles en donnant sa fourrure pour confectionner ce que l’on appellerait aujourd’hui des pantoufles, afin de réchauffer les pieds de nos ancêtres qui se les gelaient sur les pierres de leurs châteaux en hiver. 

On créa alors des… »pantoufles de vair » (comme d’autres portent des mocassins en croco) et non pas ‘de verre’! Il est donc fort probable que la blondasse sans montre de Walt Disney a perdu sur les escaliers du château princier une chaussure en poil d’écureuil et non un prototype madonnesque en plexigas.

La polémique a d’ailleurs fait rage pendant longtemps entre les deux hypothèses: on dit que c’est Balzac himself qui aurait dénoncé l’erreur de Charles Perrault (le véritable auteur du scénario, un français encore une fois), lequel avait pourtant bien sous-titré son conte « Cendrillon ou la Pantoufle de Verre », ce qui semble encore plus débile, parce que je ne sais pas si vous avez essayé d’avancer avec chaque pied dans un bocal, mais il vaut mieux qu’il n’y ait eu pas de cailloux sur les marches du château pour éviter la casse, et je ne vous parle pas de valser toute la soirée avec les orteils dans des escarpins rigides! 

Vous me direz, c’est moins pire que dans la version -originale- du même conte par les frères Grimm (des Allemands…): pendant que Cendrillon participe au bal, ses deux méchantes soeurs, elles, sont obligées de danser avec des chaussures de métal chauffées à blanc sur un brasier. L’histoire ne dit pas si le procédé leur en a fait voir de toutes les couleurs, mais, le cas échéant, il a dû y avoir dans leurs yeux beaucoup d’étincelles aux couleurs vaires. Y compris étymologiquement!

(*) Petit rappel de liberté orthographique: ce mot de « media », importé tel quel du latin, est le pluriel de « medium », qui signifie moyen, intermédiaire, lien (comme en spiritisme). Les media sont donc des moyens (de communication, d’information). En tant que mot latin, il ne doit prendre ni accent aigu ni ‘s’ au pluriel, le ‘a’ final étant déjà la marque de ce pluriel. (exemple: Agenda veut dire en fait ‘les choses qui doivent être faites’, c’est également déjà un pluriel). En fait, l’usage accorde -ou s’autorise- souvent un ‘s’ final à media, parce que le français ressent le mot comme un…féminin singulier (une télé, une radio, même si l’on dit un media). 

La remarque vaut aussi pour les ‘euro’, notation théoriquement invariable puisque commune à toutes les langues européennes, mais que le français s’approprie à tort (sortez un billet de votre poche) en y mettant un ’s’ propre à notre langue.


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