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Bazire (Nicolas)

Financement, campagne, affaires, Sarkozy…l’homme dont il est question aujourd’hui se trouve dans une actualité que vous lirez en fonction de vos convictions, mais comme l’objet de ces chroniques concerne les patronymes que vous entendez tous les jours (et peut-être pour quelque temps encore), voici une petite étude sur Mr Bazire.

A première vue, le « phonème » (le son) ne dit pas grand’chose, sauf si vous avez l’habitude d’imaginer les avatars linguistiques, ou si vous êtes un fidèle intégral de ces colonnes. En effet, en tant que nom commun, avant d’être un nom dit « propre », comme c’est toujours le cas, le bazire n’évoque pas immédiatement quelque chose de particulièrement familier à nos oreilles.

Il faut prendre en compte un phénomène courant en phonétique, qui est ce que l’on appelle techniquement le « rhotacisme », terme construit sur le nom de la lettre grecque « rho », en français tout simplement la consonne « r ». La définition de ce phénomène est surprenante au premier abord, car il s’agit d’admettre qu’un certain nombre de mots (ou de syllabes, plutôt) comportant la lettre « L » peuvent également se transformer en « R », précisément. C’est surprenant sur le plan de l’orthographe, mais pas du tout sur celui de la prononciation: en effet, il suffit de « rrrouler » les « r » sufiisamment fort pour les entendre parfois comme un « L »; la preuve, si vous avez quelques souvenirs d’aïeux installés en campagne, où la tradition du patois local a maintenu cette habitude pendant longtemps, avant que le « R sec » du français parrrisien ne vienne niveler les accents.

Vous avez donc déjà compris que ce « bazire » est en fait une forme de basile, disons donc tout de suite Basile, prénom devenu « nom de baptême » (nom propre) que nous devons à la notoriété d’un évêque qui vivait au IVè siècle après JC sur la côte israélienne actuelle. Ce fut l’un des « docteurs » (= savants) de l’Eglise catholique, d’où la diffusion de ce mot dans les premiers siècles de notre ère, beaucoup de familles souhaitant baptiser leur progéniture du nom de l’évêque vénéré. (L’habitude a assez heureusement passé, parce que Ratzinger Dupont, çà le fait pas trop…)

Voilà donc pour Bazire/Bazile, que vous pouvez écrire sans aucun problème avec un « z » ou un « s », le son étant le même, la racine l’est forcément aussi. Même étymologie donc pour les familles Basille, Basilleau, Baziret, Bazireau, dont les souches se situent la plupart du temps dans l’ouest du pays, de la Normandie (pour les Bazire, justement) à la Vendée. Mais au fait, quel est le sens premier de Bazile?

Que ce soit pour Nicolas ou pour le personnage du « Barbier de Séville » (un maitre qui lui aussi connaissait la musique), la racine initiale est d’origine grecque, sur le mot « basileus », qui signifie le roi ou la reine. Parfois même l’empereur ou l’impératrice, époque décadente byzantine. Bref, une étymologie royale (c’est Ségolène qui va être contente!), mais parfois dûe à une ironie : le « basile », au Moyen-Age, cela pouvait être le moins favorisé d’une communauté, donc, par moquerie…le roi.

Le mot peut également (et surtout) avoir une connotation religieuse, puisque le terme « basileus » a donné naissance au français…basilique. A l’origine, la basilique est un simple portique royal strictement civil, édifié en hommage à un personnage important (comme on construisait des arcs de triomphe aux empereurs romains). Puis, au IV è siècle encore, à la suite de l’édification d’un portique par Constantin sur le tombeau du Christ, le terme a été spécialisé en « édifice religieux » en l’honneur du Roi (des cieux?) par le Roi (du monde), d’où le sens actuel.

Autre surprise, avec la même racine, on a créé le…basilic, un petit lézard vert comme le…basilic, la plante qui parfume le pistou, également appelé dans l’Antiquité « herbe royale », d’où le nom!
Signalons enfin qu’à Athènes le balisic représentait une salle publique où l’on rendait la justice (pas strictement au sens de royale, mais de « capitale »); et enfin, pour être le plus complet possible, à Rome, la basilique était…la Bourse de Commerce! Comme quoi, même étymologiquement, les financiers étaient déjà les rois du monde.


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