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Beaune (Clément)

…les citoyens, non pas parce qu’ils étaient sensibles aux turbulences ou cahots divers mais parce que, avec la rareté à l’époque de ‘moyens’ du même nom,  le mot s’appliquait au mieux aux débordements de la passion ou de la colère, au pire à une fièvre aigüe et au délire…En ces temps de projets de réforme et d’évolution des retraites (1), voilà qui met le ministre délégué dans une position bien délicate, et pourtant c’est un homme brillant, en tous cas étymologiquement.

Malgré un patronyme qui évoque -pour certains- davantage le bouquet de vins de Bourgogne que le 17ème arrondissement de son enfance, Clément est on ne peut plus parisien et n’a donc aucun point commun avec la commune de Côte d’Or dont les célébrissimes Hospices ont porté la réputation des vignobles régionaux. Pas de rapport? Pas si sûr…

Commençons donc par chercher la racine originelle à la fois du nom…et de la ville, un même son et (ici) une même orthographe ne peuvent pas être un hasard, les deux sont forcément liés au moins d’un point de vue linguistique : le terme français ‘beaune’ a subi une vocalisation, c’est-à-dire la transformation d’une voyelle en ce que nous identifions aujourd’hui comme une consonne. Ce phénomène se produit le plus souvent avec des consonnes dites ‘liquides’ (qui peuvent rouler dans la bouche plus facilement), en l’occurrence l, m, n ou r.

C’est bien le cas ici puisque ‘beaune’ est une transformation du latin ‘belena’, nom de la source autour de laquelle est supposée s’être construite la cité à l‘époque gauloise. On peut même dire à l’époque celte, puisque ‘belena’ est le féminin de ‘belenos’, nom du dieu auquel était dédiée cette source, le point de survie de toute organisation humaine (pas encore de fontaines à vin). Ce Bélénos maintes fois invoqué dans « Astérix » pour se donner du courage ou anticiper une accès de colère est en fait le copié-collé du très classique Apollon dont il partage les caractéristiques…

Le bénéficiaire de cet adjectif celte est en effet censé être tout d’abord brillant (chez les Grecs, Apollon est le dieu du soleil), intelligent (brillant intellectuellement), beau (idem), séducteur (idem), sportif et toute cette sorte de choses liées à la vitesse ou à l’action. Symboliquement, arrive donc en fin de carte de visite la fonction de ‘dieu des eaux-vives’, d’où l’histoire de la source (forcément) vivifiante (2). Les premiers écrits certifiant l’existence de Beaune (la ville) sous ce nom datent du 10ème siècle et portent la mention de ‘Beleno Castro’, autant dire le camp fortifié de Belena (parfois Belna), puis Beaune après l’abandon du second terme, en général évident (3).

C’est alors le moment de dégainer le prénom, un Clément directement issu du ‘clemens’ latin qui n’avait encore rien d’un niveau de jugement mais qui qualifiait simplement le caractère doux et particulièrement bienveillant d’un homme. Sans doute des armes très utiles pour affronter par exemple la fronde d’un Mélenchon sombre et laborieux (4). Même étymologiquement ! 

NB: un certain nombre de Beaune, tout comme les Toulouse, les Marseille ou les Lyon, etc…sont de noms dits de provenance ‘bien français’, mais certains ont été ‘récemment’ adoptés lors de périodes tragiques de l’Histoire pour masquer l’identité de certaines familles. Pour mention, l’un des grands-pères de Clément s’appelait Israël Naroditzski…

(1) « Une évolution, c’est une révolution qui n’en a pas l’R’…»

(2) Dans le panthéon celte, il a une (pâle) concurrente féminine du nom de Damona (moins facile d’un point de vue sonore quand même)

(3) Vous n’avez pas besoin de dire à chaque fois « la ville de Paris, la ville de Lyon, etc…». Sauf contexte différent, on a compris.

(4) Voir la chronique à lui consacrée en juin 2021


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