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Bellamy (François-Xavier)

Voilà un Bellamy qui risque de se trouver de bons ennemis; le jeu de mots n’est ni innocent ni déplacé puisque le « jeune philosophe versaillais », pressenti (principalement par son chef de parti Laurent Wauquiez) pour conduire la liste LR lors des prochaines élections européennes, est loin de faire l’unanimité, à commencer par les barons de son propre camp. Et pourtant, l’ancêtre de ce bonhomme était un homme bon…

Cela ne surprendra personne que le patronyme Bellamy est encore une ‘agglutination’ (un collage) des deux mots bel+ami, ce dernier terme étant orthographié comme au Moyen-Age, même s’il s’agit là en réalité d’une variante régionale, de l’Ouest ou du Midi selon généalogie. De l’ami, on ne tirera rien de plus original que la racine latine de ‘amicus’, dont le sens au cours de l’Histoire réserve quand même quelques surprises, du début à la fin (provisoire)…

Pour un Romain, l’amicus avait un sens très fort, à la fois familier mais aussi intime, dévolu à une personne sur laquelle on pouvait compter, y compris jusqu’à la mort si besoin, autrement dit bien plus qu’un copain même de longue date, ce qu’il est parfois devenu actuellement. Cet ami est donc à la fois un proche par les sentiments mais surtout un fidèle parmi les fidèles, un homme de confiance et un confident, toutes notions qui vont disparaitre (forcément) quand le mot s’appliquera au domaine politique, pas besoin de vous faire un dessin…

Notez au passage que cet ami n’a jamais cessé d’être chahuté: au 19ème siècle, un ‘bel-ami’ est un séducteur impénitent mais surtout un arriviste cynique qui utilise son pouvoir sur les femmes (voir la nouvelle de Guy de Maupassant, ou le film…allemand de Willy Forst, bande-originale interprétée par Tino Rossi, c’est dire le genre!).

En français toujours, allez expliquer à un étranger pourquoi votre ‘petit-ami’ est plus important (théoriquement) que votre ‘grand ami’ Machin, souvent une relation professionnelle…De plus, à l’époque de Bel-Ami justement, quand on parlait de ‘ma bonne amie’, c’était souvent pour dire qu’elle était davantage…bonne qu’amie, mais ceci est une autre histoire; sauf étymologiquement, car ce ‘bel’, en première partie du nom, est en fait un équivalent de bon, justement…

Dommage pour les beaux gosses amis, Bellamy n’est ‘que’ le surnom d’un homme bon et généreux, à prendre donc au sens figuré et moral, et non physique et esthétique. Cela n’empêche pas pour autant les Bellamy d’avoir une belle gueule, mais ce n’est (n’était) pas le sens premier…

Les ‘amy’ les plus sujets à controverse datent de deux époques différentes: en période pré-médiévale, un ‘belami’ désignait le plus souvent un homme en lequel on pouvait avoir foi car c’était (c’est le cas de le dire) un bon…chrétien; alors que cinq siècles plus tard, vous pouvez maintenant aisément le comprendre comme un bon amant, vous aurez perçu la nuance dans la générosité des sentiments et du reste…

Voilà pour les Bellamy, dont la phonétique semble si ‘évidente’ qu’on ne se pose pas toujours de questions à leur sujet, à cause de cet adjectif bel qui ne correspond que rarement à quelque chose de beau (1). En foi de quoi, il faut se méfier de quelques autres patronymes équivoques comme les Bellamaire (ceux qui sont de bons maires!), les Bellesoeur (le frère du maire?), les Beaucorps (moches interdits), les Beljambe (si, ça existe, ça leur en fait une puisque ce sont de bons marcheurs!).

Citons enfin les Beauvilain qui sont des bons paysans, d’après le sens figuré de beau + le ‘villanus’ latin, soit celui qui s’occupe d’un domaine (sous-entendu agricole) avant de devenir objet de mépris de la part des citadins, le ‘villain’ de la campagne étant censé être inculte, grossier et donc inévitablement bête et/ou méchant, d’où la dérive traditionnelle tout à fait injuste pour dire ’plouc’(2).

(1) beau est la ‘vocalisation’ de bel, la simple transformation du L en voyelle (d’où le terme de vocalisation), exactement comme dans les incontournables cheval/chevau(x), canal/canau(x), etc…

(2) la Vilaine n’est pas une rivière pas belle mais un cours d’eau loin de l’urbanisation. Et ‘plou’ désigne simplement un lieu, un coin du pays, en breton.


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