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Bergère (Léo)

…de ses performances lors du dernier Championnat du monde de triathlon qui s’est déroulé à Abu Dhabi et quelque peu passé sous les radars des médias, occupés à labourer d’autres sables de la région. Parti pourtant avec un certain déficit de points avant une course de format olympique (1500 mètres de natation, 40 kilomètres à vélo et 10 kilomètres de course à pied), le natif de l’Isère devient l’un des rares Français (3 en tout) à s’adjuger un podium devant des concurrents dangereux. Cet homme n’est donc pas un mouton, contrairement à ce que son patronyme dit clairement…

En fait, à part les Berger (prononcez ‘berguer’) strictement germaniques qui ont un rapport avec le ‘berg’, la montagne allemande, ce qui fait d’eux des montagnards, le berger français vient, lui, du latin ‘vervex’ resonorisé en ‘berbex’, ce qui nous rapproche un peu plus du mot final. Pour nos ancêtres, il s’agissait bien de désigner l’animal bêlant sauf que, dans la campagne romaine, un ‘berbex’ – qui va donner plus tard brebis en français – qualifie très précisément…un mouton et même un bélier. Génétiquement, il n’y a évidemment pas grande différence, mais essayez donc de faire un fromage avec du lait de mouton!

Bref, l’homme chargé de mener ces moutons va prendre le surnom des animaux, entrant dans les prés de la langue française au 12ème siècle sous la forme ‘bergier’ ou même ‘bergière’, l’homme des brebis (après inversion de la position du ‘r’). Le parallèle entre le mot de la femelle et celui du gardien du groupe vient du fait qu’à cette époque les troupeaux étaient essentiellement composés de brebis; le mot latin propre aux mâles était ‘ovis’, terme un peu plus technique qui servira à former la classe des ovins.

Côté humains, il faut croire que la France paysanne des siècles passés comptait de nombreux bergers puisqu’on peut également lister des Bergé (et Bergié, bien sûr) mais aussi des Bergerat, Bergereau, Bergerot ou encore Bergeron, sans oublier la bonne quinzaine d’oiseaux au plumage coloré et à la longue queue en perpétuel équilibre que l’on nommera ‘bergeronnettes’ à cause de leur habitude de fréquenter les…bergeries pour happer les insectes qui y pullulent.

Petit clin d’oeil au passage avec le célébrissime théâtre parisien des Folies-Bergère (et non pas folies bergères) situé tout près du Faubourg-Montmartre et lieu historique du music-hall français : c’est là qu’on vit sur scène pour la première fois une femme intégralement nue (en 1912). Tout ça parce qu’au 17ème siècle, dans un quartier encore peu urbanisé, un certain Jean Bergier était propriétaire d’un terrain sur lequel sera tracée plus tard la rue du même nom. En quelque sorte, la réponse de Bergère à Berger, au moins étymologiquement!


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