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Bertrand (Xavier)

C’est l’histoire d’un ex-ministre du Travail (entre autres) qui propose en quelque sorte d’ouvrir les barrières (à défaut de frontières) de Calais, et de  »laisser partir les migrants », lesquels se retrouveraient ipso-facto dans la campagne anglaise, à charge pour le gouvernement britannique de gérer l’afflux de réfugiés…Vous savez quoi? La Fontaine avait déjà tout vu, dès 1671…

«Bertrand avec Raton, le Singe et le Chat
(d’après la fable authentique)

Bertrand avec Raton, l’un Singe l’autre Chat,
Riverains d’une mer, avaient commun tracas:
L’ardeur envahissante d’émigrés étrangers
Qu’ils craignaient tous les deux de devoir héberger.
Trouverait-on pour eux quelque logis ici?
Cela ne plaisait guère aux gens du voisinage,
On les disait voleurs et porteurs de la rage,
Affamés, violents, prêts à donner leur vie
Pour quitter sans retour leur dangereux pays.

 »Cela ne se peut plus, dit un jour le Bertrand,
Le Nord-Pas-de-Calais a fait suffisamment
D’efforts et de dépenses; les Anglais sont fort aise
Et ont bien mal jugé l’ampleur de ce malaise.
Il faut sans différer que David Cameron
De ce fardeau sans fin s’occupe à sa façon ».
L’un de ses députés, en historien cynique,
Demanda que Calais redevînt britannique!

Du côté des Français, on glapit sans réserve
Et le gouvernement dut reprendre sa plume
Pour voler au secours de tous les réfugiés.
De l’étymologie, c’est, à n’en pas douter,
Le véritable sens de notre bon Xavier,
Car si Bertrand s’entend aujourd’hui en prénom,
Ce n’était, au départ, qu’un modeste surnom.
Oh, modeste pas tant, puisque c’est du germain
Qui nous vient, en direct, du Grand Nord de l’Europe,
D’une époque où chacun d’un adjectif écope
Pour bien identifier comment est son voisin.

Celui-ci a deux ailes, un ‘berth’ et puis un ‘hrand’
Dont la réunion donnera ce bertrand.
Comme Celle aux Grands-Pieds, Berth(e) veut dire brillant;
Et nommer un corbeau, voilà ce qu’est ce ‘hrand’.
Dans la même logique, et selon les régions,
On dit aussi Bertran ou bien d’autres versions
Comme Bertram, Beltran, Beltrem tout aussi bien.

Voilà notre totem à portée de la main
Au sujet d’un soldat des armées germaniques
Dont l’arrivée semait autrefois la panique:
De ‘ce corbeau brillant’ on craignait la torture,
Car l’oiseau fut toujours de bien mauvais augure.
Quant à être brillant, de la plume ou d’ailleurs,
Ce n’est pas de l’esprit qu’il tenait ses faveurs.

Le volatile, un jour, lâchera son fromage
Pour nourrir l’ambition d’un goupil de passage
Ou bien dénoncera par lettres anonymes
Les coupables actions d’un ennemi intime.
Mais revenons un peu à ces tristes fuyards
Dont nos politiciens se rejettent la part.

La fable continue, et l’histoire avec elle:
Un jour au coin d’un feu, nos deux maitres fripons
Regardaient avec joie rôtir quelques marrons.
Comme s’il s’agissait des migrants éternels,
En faire place nette serait très bonne affaire
A la seule raison de ne s’y point brûler
Tout en tirant du feu ces damnés de la terre.

Bertrand dit à Raton:  »Si Dieu m’avait fait naitre
Avec tout le doigté dont ta race dispose
J’aurais sans discuter déjà réglé l’affaire.
Le chat, qui n’y vit point chose extraordinaire
Donna un coup de patte, et puis deux, et la cause
Fut entendue très vite, d’un réel coup de maître.

Mais pendant que Raton se brûlait les moustaches,
Le Bertrand picorait chaque marron qui tombe
Et avale en escroc tout le butin en trombe.
Arrive un importun…la compagnie s’arrache
Et s’en va méditer sur son incompétence
Chacun de son côté, sans plus de réussite
Abandonnant l’affaire, et les gens, et le site
Evitant, pour si peu, de réveiller la France.

Pas besoin non plus de se voler dans les plumes,
Mais peut-être avez-vous dans un coin de la tête
Qu’on appelle ‘bertrand’ un os de nos squelettes.
Et savez-vous pourquoi? C’est grâce à La Fontaine
Qui fit de ce prénom la renommée certaine;
Depuis, en souvenir de ce singe malin
Dont le comportement étonnait nos anciens,
Quand l’animal se tourne et nous montre son cul
On dit que ‘l’os bertrand’ est le premier en vue,
Que l’on dira ‘coccyx’, d’après le grec antique
Qui voyait là la forme d’un bec symbolique,
Courbé comme celui d’un coucou ou…corbeau!?

La morale du conte -il en faut toujours une-
Viendrait de la Provence, en sagesse opportune,
Qui dit dans son patois mâtiné d’occitan:
 »Fai de bèn à Bertrand, te rendra en cargant ».
Ce que vous comprenez, à la simple lecture,
Que le français dirait, sans aucune rature:
 »Fais du bien à Bertrand, il te remerciera en te chargeant* ».
Ou, d’une autre façon: un anglais averti en vaut deux…

(*) Au sens de ‘il t’accablera’


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2 commentaires au sujet de Bertrand (Xavier)

  1. Bonjour,
    Très amusant !
    Dans l’expression provençale, carguant est aussi remplacé par caguer.
    Et en Provence, le bertrand dans les cirques c’est le singe ! Lequel se tourne quand on le nourrit et cague …en montrant son bertrand justement.
    Quelle histoire !
    Cordialement
    E.

  2. unpetit bijou votre dernier papier! félicitations
    François de Bruxelles

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