Le site qui vous aide à comprendre le vrai sens de votre patronyme

Bleu (une couleur ‘politique’)

L’homme du jour est une femme, et elle s’appelle Cécile Duflot, ci-devant Ministre de l’Egalité des Territoires et du Logement. Elle eût mieux fait d’être un homme sans doute, du moins sur les bancs de l’Assemblée Nationale, puisqu’à l’occasion d’une intervention au milieu de nos élus de la République en ce chaud mercredi d’été, elle vient d’être…sifflée, non pas pour le contenu de son discours, mais dès son arrivée au micro pour avoir porté une robe à volants imprimée de motifs bleus. Ciel, une femme en robe au milieu de ces hommes politiques en cravate! Même si un députe de la (nouvelle) opposition s’est hypocritement défendu de machisme en plaidant «des sifflets admiratifs» (franchement, qu’est ce que çà change?), nous voilà donc en plein Moyen-Age, où des hommes censés être adultes, responsables et ‘publics’ sont affolés par le léger tournoiement d’un motif sur du tissu. On savait les taureaux excités par les chiffons rouges (ce qui est scientifiquement faux d’ailleurs, mais ceci est une autre histoire), on constate maintenant que le bleu réveille la virilité des politiques…Profitons-en pour une petite incartade ‘sémiologique’ au sujet du symbolisme de cette couleur (*).

Le bleu fait partie des nuances de l’arc-en-ciel qui bénéficient, dans notre culture, de davantage de qualités que de défauts. En effet, sachant que toute couleur évoque un certain nombre de ‘ressentis’, on crédite en général celle-ci de symbole de la liberté (autant dans l’espace aérien que sur le drapeau de la République, via les couleurs de Paris); c’est également une couleur perçue comme reposante, surtout dans les fréquences pâles (la couleur des blouses et des peintures dans les hôpitaux, à côté d’un vert d’eau, souvent); c’est encore la marque de la pureté, pureté de l’eau (transparente et non polluée) ou pureté du ciel (sans nuages). Dans certains cas, cela peut être également un aspect de la fraicheur (le bleu ‘glacial’ d’un glaçon ou de la neige -pas réellement blanche- ) puisque, d’un point de vue scientifique cette fois, il s’agit d’une couleur dite ‘froide’. La notion de fraicheur laisse le pas à la froideur voire à la raideur quand il s’agit de qualifier la couleur des lèvres (quand elles sont bleues, çà gèle) ou, pire, la peau d’un corps, en général cadavérique à ce stade.

Si l’on pousse le symbole un peu plus loin, et en extrapolant l’idée de pureté ajoutée à la couleur du ciel, on arrive rapidement à toutes les nuances…bleu-ciel, largement utilisées par les peintres pour représenter des personnages saints, dont le prototype chromatique est Marie, la mère du Christ des chrétiens, dont le voile bleu/blanc illustre et cumule les concepts de pureté (virginité), de sérénité (divinité) et de transcendance (céleste); on ne peut pas mieux faire!

Un bleu plus foncé qualifiera, lui, une certaine légitimité. C’est le sens très évident du…bleu-roi, couleur présente sur tous les documents ou supports visuels de l’Etat, depuis des uniformes ou des décorations, jusque sur les cravates des partis politiques ‘de droite’ (vous n’imaginez pas une seconde Jean-François Copé avec une cravate rouge -du moins en public-, territoire de couleur réservé à Jean-Luc Mélenchon, etc). Cherchez d’autres exemples, vous allez voir comme ils viennent spontanément à l’esprit!

Pour éviter d’interminables interprétations, constatons que le vêtement de Mme Duflot, en cette après-midi estivale du 21è siècle, n’avait strictement rien de provoquant ou d’incohérent, y compris et surtout dans la coupe ou la longueur (et quand bien même…). Le bleu n’y est ni trop clair ni trop foncé, et ne pouvait donc faire tort aux dizaines de ‘cravates de droite’ présentes ce jour-là. On imagine d’ailleurs assez mal quel scandale retentissant nos députés eussent-ils pu faire si la robe ministérielle eût été colorée d’un rose soutenu ou, pire, multicolore. Sans doute, inconsciemment pour certains et clairement pour d’autres, ne sommes-nous pas encore prêts à accepter que le vêtement n’est que l’habillage du corps, et que les hommes chargés de décider pour leurs électeurs peuvent être à ce point influencés par des chevilles dégagées..On attend avec impatience la réaction des députées le jour où un homme politique prendra la parole en pull-over ou en veste à carreaux…

(*) Pour (re)lire l’étymologie du nom de la ministre (5 juin 2012), taper Duflot dans le champ de recherche en haut à droite


N'hésitez pas à soutenir ce site ! Il vous est possible de faire un don libre pour assurer un contenu régulier et sans publicité. Votre participation serait grandement appréciée !

 
 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.