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Boeing

Peu de patronymes ‘nouveaux’ dans l’actualité, à part sans doute le héros du feuilleton aéronautique du moment, un Boeing 777 de la compagnie Malaysian Airlines, toujours introuvable (à ce jour précis), mais qui peut, lui aussi, être un objet d’étymologie intéressant. Car, tout d’abord, Boeing, avant d’être une marque commerciale mondiale, est bien un nom de famille, celui, comme vous le savez sans doute, du fondateur de l’empire industriel américain situé à Seattle, Etat de Washington (qui, contrairement à ce qu’on pourrait croire, n’a aucun rapport avec la capitale fédérale et se situe donc à l’exact opposé du continent, donc côté Alaska). Surprise: Boeing est une histoire très européenne, pour ne pas dire…française!

La saga qui nous intéresse commence en effet à Mulhouse (à ce moment-là, territoire allemand, mais bon…), avec un certain Wilhem Boeing, papa du futur constructeur de Jumbo; l’homme est exploitant minier et forestier, et porte en fait le nom ‘germanique’ de Böing. Ce n’est qu’une fois émigré aux Etats-Unis que son nom sera américanisé en Boeing, le sens de l’une et l’autre de ces racines ne manquant pas d’un certain humour. En effet, il semblerait que l’étymologie allemande des Böing soit l’idée d’un mouvement ou de coups «en rafale» (böig), surnom accolé au patronyme originel (désormais oublié, donc) de notre Wilhem. On trouve des traces du mot dans des sobriquets appliqués à des ouvriers sur machine (le geste répétitif en rafale ?) ou à des bûcherons (idem, sur le tronc de l’arbre!). Soit…

Toujours est-il que le jeune William Edgard (fils du précédent) désormais Boeing grandit sur le territoire du président Woodrow Wilson (1916), où la nouvelle orthographe du nom évoque un…vagabond (a boe), ‘boeing’, forme de participe présent, pouvant alors être entendu comme ‘celui qui se livre au vagabondage’, tel que le comprennent les…bûcherons du coin! Car, fidèle à la tradition familiale, William est devenu exploitant forestier comme son père, et c’est parce qu’il disposait de suffisamment de bois qu’il va se passionner pour l’aviation, et construire son premier hydravion (en bois flottant, évidemment) avec un associé. Cette année-là, certains modèles sortant de l’usine de Seattle seront assemblés avec des pièces venant des ateliers alsaciens! Nous sommes alors en 1925; un an plus tard, il fondera la Boeing Company, se lancera dans la fabrication en série, et aura le premier l’idée de faire monter à bord les premières futures ‘hôtesses’.

Notez au passage que, même si la compagnie South African Airlines exploite des Boeing, son nom n’a aucun rapport avec les ‘boers’, terme typiquement néerlandais (et pour cause) qui signifie ‘paysans’, exporté par les colons hollandais -et plus généralement du nord de l’Europe, quelle qu’elle soit- pour qualifier les téméraires pionniers blancs d’Afrique australe.
Il y a bien longtemps qu’on a oublié l’itinéraire linguistique de ce ‘böing’ germain devenu un Boeing si américain, dont on espère que l’avion n’a pas fait ‘boïng-boïng’ (comme le disait le titre d’une comédie de boulevard des années 60) contre une colline, ce dernier mot se trouvant être l’étymologie du pays (ou de la ville) des collines, qui se dit ‘malaï’ en langue tamoul; d’où le nom de la Malaysia, ou Malaisie en français…


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