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Bourdin (Jean-Jacques)

…mais peut-être devrait-on dire le bourdon car l’origine du patronyme, assez équivoque, part dans plusieurs directions, un peu comme le tonitruant journaliste et animateur sommé (semble-t-il) de quitter une émission matinale en radio et télévision « à l’insu de son plein gré ».

En territoire de Gascogne, Bourdin peut éventuellement être considéré comme une forme vocalisée (en allongeant le ‘o’ en ‘ou’) de ‘borde’, le mot que l’on définit le plus souvent comme une ferme puis une métairie, en fait à l’origine une simple petite maison voire une cabane puisque plus précisément construite avec des planches de bois (les bordes). 

C’est évidemment la racine qui a donné naissance à une foule de gens concernés, de près ou de loin, par ces maisonnettes comme les Borda ou Bourdaa (en v.o, donc le ‘ou’ est possible), les Borderie (le domaine où il y a une borde), les Bourdette et Labourdette (une petite ferme), les Bourdalé (les habitants de la borde), les Bourdieu (le ‘contenu’, en général animal, de la ferme) et les Laborde bien sûr; sans oublier tous les composés possibles comme les Bordenave, les gens qui occupent une ‘ferme neuve’.

Or, notre homme n’a rien d’un Béarnais (né en région parisienne, de souche familiale d’une provenance qui m’est inconnue) et le mot ‘français’ se rattache le plus souvent à une origine régionale contestée: la plupart des linguistes penchent pour une ‘importation’…occitane en Picardie par exemple, d’après une borde homonyme mais avec un sens tout à fait différent puisqu’elle existera pendant des siècles sous la forme ‘bourde’ en ancien-français. 

On lui trouve souvent comme définition (un peu hâtive) celle d’un mensonge, le bourdin devenant évidemment le facile surnom d’un menteur, d’un roublard…La réalité semble être un peu moins primaire que la simple volonté de cacher la vérité. A l’origine, rien de commun avec le sens actuel, très affadi, qui est une bêtise, une erreur de jugement ou un initiative malheureuse (« j’ai fait une bourde »); autrefois, il s’agissait en fait quasiment d’un complot, d’une histoire montée de toutes pièces pour soutenir une machination. 

Dans un contexte moins dramatique, la bourde s’est progressivement transformée en une histoire destinée par exemple aux enfants, pour les tenir tranquilles en jouant sur leur crédulité (la sorcière sous le lit, le loup dans la forêt ou, en plus ‘soft’, la petite souris sous l’oreiller et le père Noël dans la cheminée. Une sacrée bourde!) 

Une autre hypothèse pourrait venir racheter cette étymologie peu enviable, c’est celle d’une racine germanique mâtinée de gaulois ‘burdo’, récupérée par les Romains et adaptée en un Burdinus qui donnera Burdin ou donc Bourdin en français. Le problème est que cette très gutturale syllabe (le ‘o’ final est presque muet) désigne un mulet, un peu comme le ‘bard’ qui donnera…Bardot. 

Certains patois du Poitou (très productif en ânes) utilisent encore des formes de ce mot pour désigner les quadrupèdes aux longues oreilles et apparentés. Heureusement pour les Bourdin, on ne sait pas si les ânes sont des menteurs (bien que l’inverse…), sauf peut-être étymologiquement!


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