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Câlin (Journée du)

 …du ou des câlins, entre la Journée du pop-corn et celle de la…solitude, célébration qui coïncide plus ou moins avec la période de l’année qualifiée – car soi-disant constatée – comme la plus déprimée et donc la plus déprimante, au milieu d’un hiver qui n’en finit pas d’oublier les fêtes de Noël et la perspective encore lointaine du retour de la lumière dans la crêpe de la Chandeleur (1). Et pourtant, le câlin n’a peut-être pas autant de vertus qu’on lui prête, du moins étymologiquement!

Mettons tout de suite l’accent sur lui-même, petit détail à ne pas oublier si l’on veut bien parler de ‘câlin’ et non pas de ‘calin’, l’adjectif qui définit un alliage de métaux, entre étain, plomb et cuivre et que, théoriquement, vous devriez avoir rarement l’occasion de caser en soirée (2)…De la même façon, et dans le sens inverse, je vous déconseille de confondre le ‘matin’ (la première partie du jour) et un ‘mâtin’, en général un chien de grande taille plus ou moins impressionnant et dont le nom signifie ‘juste apprivoisé’ (3), à vos risques et périls.

Pour une fois, le mot vient d’un terme conservé depuis le latin par un dialecte du sud plutôt habitué à marquer le ton qu’à respecter des accents qui font bâiller la bouche, le provençal! C’est en effet dans cette partie de…l’Italie (à l’époque) que l’on a adapté la racine qui servait aux Romains à parler de la chaleur. Ce ‘cal-‘ fait en effet partie de la grande famille des ‘calor’, calorie et autre ‘caliente’ (en langues d’oc, au sud) devenus ‘chaleur’, chaud ou chauffage (en langues d’oïl, au nord). 

Sans vouloir jouer sur les caricatures, les Provençaux ont eu besoin de créer le mot de ‘calina’ pour qualifier le moment de la journée où il fait le plus chaud, donc pendant lequel il est indispensable de se…câliner c’est-à-dire de se reposer en faisant la sieste, en tous cas en ne bougeant pas! Par extension, au 18ème siècle, un homme ‘câlin’ est devenu plus ou moins péjoratif car il avait pris le sens de quelqu’un qui s’abandonnait à la paresse et même à la simulation de faiblesse pour mendier de l’argent! On est loin de l’embrassade…chaleureuse que proposent dans la rue les porteurs de panneaux ‘Hugs’, équivalent anglo-saxon dont l’onomatopée très heurtée suggère davantage la voiture que vous emboutissez en oubliant de freiner que l’étreinte sympathique d’un(e) inconnu(e) sur un trottoir de ville.

Quelques exemples supplémentaires chez nos voisins européens nous donnent un ‘Umarmung’ un peu plus marmonné en Allemagne, un ‘brazo’ espagnol ou un ‘abbraccio’ italien très descriptifs d’une embrassade mais un ‘kram’ aussi rude que le climat en Suède. Après tout, chacun peut bien étreindre qui il veut et comme il veut, d’autant que cette initiative pleine d’empathie et d’élan affectueux n’est pas admise de la même façon par tout le monde: selon que vous consultiez l’ONU, L’UNESCO ou l’OMS, la Journée en question est ‘Mondiale’ et non pas ‘Internationale’ (!?); ce qui fait que, administrativement (donc budgétairement), tout le monde est loin d’être d’accord. Comme quoi, même en plein hiver, le câlin c’est chaud. Y compris étymologiquement…

(1) Voir la chronique sur ce mot

(2) Dans le même registre, il y a ‘alcalin’ (rien à voir avec les bisous non plus) d’après l’arabe ‘al-qaliyi », la soude!

(3) D’où l’expression ‘mâtiné de’, mélangé ou dilué dans autre chose


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