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Cassez (Florence)

Forcément Florence…Actualité oblige, voici la copie intégrale de la chronique publiée en février 2011 (!), remise à la Une dans un contexte tout à fait différent bien sûr. Souvenez-vous…

La femme de la semaine est incontestablement Florence Cassez, la française incarcérée au Mexique, qui a réussi, du fond de sa cellule, à créer un incident diplomatique, et qui, malgré sa captivité résistera…comme un chêne!

En effet, si vous êtes habitués à l’occitan, vous aurez compris le mauvais jeu de mots que je viens de faire, puisque, dans toute la zone du Grand Sud, la racine -c’est le cas de le dire- « casse » évoque l’arbre en question. Du coup, toutes les familles Casse ou Casses (très fréquentes dans le toulousain, en Aveyron, et dans tout le Languedoc), les familles Del-casse ou Du-casse, tout comme les Cassen (landais) ont pour origine un ancêtre dont l’habitat (la proximité de la maison, ou son environnement) était composé de chênes, ou d’un bois de chênes. On trouve encore des Cassal (avec deux « s », ne pas confondre avec casal, la maison!), des Cassaud (davantage vers le Limousin ou le Poitou), et, quand il y avait vraiment beaucoup de chênes, des Cassade (le suffixe -ade exprimant une abondance, ou, parfois, l’idée d’un « fagot de chênes », la cassade étant alors une zone de « dépôt »)

Seulement voilà, mon jeu de mots sur le patronyme de Florence était vraiment pas idéal, puisque la jeune fille est originaire de…Béthune, département du Nord, et que « là…haut », le casse (ou la casse d’ailleurs) utilise une racine (toujours d’ancien occitan qui est « monté » se nicher en dialecte picard) et qui évoque un « lèche-frites »! En fait, il s’agit d’un récipient en terre, puis en métal, dont on va faire plusieurs patronymes pour désigner son fabricant: Casset, Cassier, ou CasseZ, avec un Z final très caractéristiques des régions du Nord-Pas de Calais (que notre Président de la République est le seul à prononcer réellement, pour bien faire le distinguo avec « cassé », ce qui n’a évidemment rien à voir.)

Ultime clin d’oeil de ce mot: il va donner naissance à deux diminutifs, Cassoul et Casserol…Pour Casserol, vous avez vite compris à quoi ce lèche-frite va donner naissance, en l’occurrence « le petit récipient » dans lequel on faire cuire, la casserole. Quant à Cassoul, incroyable mais vrai, cela va permettre de créer d’abord le nom d’un autre récipient, la petite casserole en terre émaillée dite la cassolette, puis du plat qu’on y prépare, autrement dit le cassoulet, foi de Chaurien*!

(*) Chaurien: habitant de Castelnaudary…


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2 commentaires au sujet de Cassez (Florence)

  1. Bonjour, vous prenez quelques raccourcis !!! Vous n »expliquez pas pourquoi les occitans utilisent le mot « casse » pour désigner le chêne. Même si l’accent circonflexe sur le e de chêne donne une indication.
    La ville de Caussade dans le tarn et garonne signifie-t-elle qu’elle est implantée non loin d’une chênerai ? Le causse serait un endroit où poussent les chênes ?
    Merci de nous appornter le chainons manquant. Oui je sais le jeu de mots est vilain mais je n’ai pas pu m’en empêcher.

    Amicalement.

  2. Toujours très curieux pour aller au fond des choses, Guillaume! Vous avez raison: c’est le sens même de la racine du mot…étymologie!.
    Pourquoi le chêne est-il ‘cassou’? Tout simplement parce qu’il vient du latin ‘cassanea’, nom féminin (traditionnel, chez les plantes et les arbres), dont l’origine viendrait (conditionnel, cette fois), de l’idée de quelque chose de creux (cassus, en latin), référence possible aux…glands (idée de coque creuse, dans l’idée des premiers latins?).

    Sur cette base, une déformation en ‘bas-latin’ va s’implanter en ‘France du Sud’ (l’occitanie), tout en gardant le son ‘k’ de cassou; pendant ce temps, la ‘France du Nord’ (pays d’oïl) va adopter la ‘chuintante’ à l’initiale, ce qui donnera le chêne, dont vous avez repéré l’accent circonflexe pour marquer la présence antérieure du (voire des) S.

    Malheureusement, la ville de Caussade n’a rien à voir avec la proximité d’une chêneraie, car entre alors en scène un autre mot latin, CALX, lequel possède un synonyme! Celui de la cité tarn-et-garonnaise signifie le talon (?!), et, par glissement de sens, qualifie ce que qu’on foule aux pieds. Un verbe sera même créé en latin (calciare), puis un participe passé (calciata). Du coup, appliqué à un terrain ou une voie, ‘via calciata’ définit une route empierrée (« à la romaine »); l’occitan va égalemenr récupérer ce mot de calciata pour en faire une version un peu plus gutturale en ‘calciaDa’, ce qui donnera plus tard le mot français de…chaussée!

    Or, comme pour construire une route, il faut souvent pratiquer un remblai, ou une levée de terre, le terme va rapidement désigner une hauteur, topographie originelle de la cité de Caussade, nous y voilà.

    L’autre CALX, homonyme, est encore plus évident dans notre langue, puisqu’on le retrouve sous la forme de CALcaire. Cette fois, rien d’étonnant à ce qu’il qualifie un relief pierreux dont les caractéristiques acides donnent un terrain particulier (en général inculte, ce qui déplaisait fortement à nos ancêtres, et inutile, sauf pour les chèvres de Roquefort). Au 16è siècle, le patois du Rouergue va alors créer le CAUsse, qui n’a donc rien de commun avec (ni de très adéquat pour) les chênes!

    Jeu de mots pour jeu de mots, voilà ma réponse à…chaux!

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