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caucus

Nos «Amis d’Outre-Atlantique», comme on dit dans les bons Jités (journaux télévisés, que vous êtes priés de comprendre comme si vous faisiez partie de la rédaction des journalistes, comme on dit ‘en P1’ ou ‘en P2’ sur Canal +, pour dire en première partie ou en deuxième partie de Programme…), bref les américains ont la chance de vivre actuellement, comme nous, les passionnantes saillies et sinueux méandres d’une campagne électorale présidentielle.

De la même façon que l’année 2011 aura marqué chez nous l’arrivée sur la scène de l’adjectif ‘primaires’, autrefois réservé aux datations préhistoriques, le citoyen texan ou californien (choix d’Etats arbitraire et néanmoins forcé, parce que j’avoue que les habitants Iowesques ou Dakotains, çà me laisse un peu perplexe), cet électeur américain donc, pratique, lui, le «caucus», que le présentateur cravaté s’applique à bien prononcer à l’anglaise en faisant sonner toutes les lettres. Avez-vous remarqué d’ailleurs, que ce mot singulier n’a pas de pluriel (ou ressemble déjà à un pluriel)? «Caucu, caucu! Est-ce que j’ai une gueule de caucu?», çà, c’est pas possible, même étymologiquement…

Il semble donc intéressant de savoir de quoi on parle, ce qui n’est d’ailleurs pas facile, y compris pour l’électeur floridien (j’en ai casé trois…). Car le mot ‘caucus’ semble avoir au moins trois provenances possibles: La première est assez complexe (comme toujours, dès qu’il y a un étymologiste au coin du dictionnaire), et aurait été empruntée au vocabulaire algonquin, du nom des tribus autochtones du nord; c’est à eux en effet que l’on doit le mot de Canada, et beaucoup d’autres termes régionaux. Or, il n’y a que quelques brasses du Canada à l’Ontario et l’expression «cau-cau-as-ou», qui signifie «le lieu du conseil», ou «la réunion du conseil» va traverser le Lac pour devenir la «palabre» locale. On a affaire à une sorte de consultation populaire avant une élection, d’où le sens actuel. Les américains sont donc des indiens.

Autre hypothèse, plus culturelle et savante (comme toujours, dès qu’il y a un linguiste au coin du bouquin), il s’agirait du mot latin «caucus», qui désigne une…auge. On voit bien (enfin, si l’on veut) quelle image on peut en tirer, celle du troupeau qui converge pour venir s’abreuver à la source de la bonne parole. Il y a donc toujours une idée de rassemblement, mais qui assimile singulièrement les votants à des boeufs. Les américains sont donc des veaux, comme disait le Général de Gaulle des français, mais bon…Il paraît que «les grands esprits se rencontrent», et ajoutait mon grand-père, comme les ânes à la barrière (ce qui, à la rigueur, peut convenir aux Démocrates, dont c’est l’emblème de parti).

Pour la dernière version, je vais être obligé de vous mener en bateau, puisqu’il semble, finalement et vraisemblablement, que le mot vienne du syndicat des ouvriers calfateurs du port de Boston, ces travailleurs chargés de rendre étanches les jointures de bois ou de métal sur le pont des bateaux (çà ne s’invente pas!). Or, le calfateur anglais se dit «caulker» (rien à voir avec le chien aux oreilles qui pendent); du coup, comme le nom du syndicat en question était le «Caulker’s Club» (le groupe des calfateurs), le premier mot est devenu ‘caukers’, puis ‘caucus’ par abréviation. D’où la situation actuelle où l’on vous montre une aimable foule agitant ses petites mains devant des écrans vidéo, alors qu’à l’origine il s’agit bien d’un lobby ouvrier relativement violent.

Disons les choses franchement: il y a un doute sur cette étymologie. Parce que, phonétiquement, on peut très bien rapprocher ‘cauker’ de ‘cocker’ (par cooker), voire de…coke. Et vous savez quoi? A ce rythme-là, un jour, on aura droit aux Caucus-Cola!


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