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Caudrelier (Charles)

… tout en battant un record de traversée et de se faire de la place dans l’actualité entre deux missiles russes (ou ukrainiens), trois menaces nord-coréennes, quelques engueulades pitoyables sur des plateaux télé et débarquement de supporters au Qatar. Ajoutez à cela un départ qui avait été reporté de plusieurs jours pour cause de météo et un drame à l’arrivée sur un bateau suiveur, bref cette édition, c’est un peu la tête dans le chaudron…y compris étymologiquement. 

Le patronyme du grand vainqueur mérite en effet que l’on surfe un peu sur les vagues de la linguistique pour se familiariser avec un état-civil qui reviendra sans aucun doute à la Une dans les prochaines années. Comme souvent, son lieu de naissance (en l’occurence, Paris) ne nous donne aucune indication éventuelle (surtout la capitale!) et, de fait, ‘caudrelier’, comme ‘cauderlier’, est une variante venue de Picardie d’après ‘caudrerier’, le tout à l’origine sans majuscule puisqu’il s’agit d’un nom commun. 

L’interversion du son ‘r’ (caudrelier/cauderlier) ou le remplacement du ‘l’ par un ‘r’ (caudrelier/caudrerier) viennent de phénomènes – certains disent de règles – linguistiques certes surprenants mais assez communs; ils sont dûs à des influences de parlers régionaux au cours des siècles sous la pression de prononciations traditionnelles et/ou de langues limitrophes voisines (pour résumer). Idem pour ce que l’on appelle une ‘vocalisation’, c’est-à-dire la transformation classique d’un ‘l’ latin en voyelle en français (un ‘u’ par exemple’), car… 

…concrètement, tous ces ‘caud-‘ viennent d’une racine romaine qui est l’adjectif ‘caldus’ qui veut dire chaud. Le mot français illustre d’ailleurs parfaitement toutes les phases du processus: caldus > cald (on laisse tomber la marque du latin) > caud (la fameuse vocalisation) > chaud…Car, selon la partie de la France où le mot va se développer, on va retrouver la répartition habituelle entre parlers de langue d’oïl (nord) et langue d’oc (au sud).

Résultat: à coté ou en face des Caudrelier, Caudry et autres Caudron devenus noms propres, on va trouver des Chaudrelier, Chaudry et…Chaudron puisqu’en latin aussi, l’adjectif va donner naissance à un nom commun (caldaria) qui désigne évidemment l’endroit le plus chaud, une chaudière! Le terme ou ses dérivés vont donc pouvoir s’appliquer à tout ce qui à un rapport avec une chaleur particulière, soit d’abord un endroit où l’on fait se consumer quelque chose dans ou avec des…chaudrons, puis un coin où l’on se réchauffe comme des bains publics ou des thermes (1).

La version la plus brûlante du chaudron a gardé son nom latin en ‘caldera’ puisqu’elle désigne la chaudière (!) d’un volcan, et question température on ne peut pas faire mieux…Curieusement, si l’on cherche un synonyme français entre chaud et brûlant, on peut dire ‘bouillant’, sens figuré éphémère utilisé dans l’Antiquité pour qualifier un homme emporté ou colérique, précisément au caractère bouillant.

Rien à voir avec notre paisible et opiniâtre fendeur des flots atlantiques puisque les chaudreliers  ou les caudreliers étaient donc le métier (avec -er à la fin) de gens non pas qui fabriquaient mais qui entretenaient le feu des chaudrons, (rare) activité encore en fonction dans certains départements opérée par des chaudronniers, forcément.

(1) D’où le nom de certains lieux (devenus communes) autrefois équipés de sources chaudes nommés Caudéran par exemple. 


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