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Cazaux, Landiras et la Teste

…dont s’empare l’actualité et qui résonnent sur tous les médias, ces trois ‘villages de Gironde ’ (1) se retrouvent à la Une et intriguent un certain nombre de lecteurs, y compris parfois locaux. A défaut d’incendies, essayons d’éteindre leur curiosité sur l’origine de ces mots, au moins étymologiquement.

Commençons par le plus simple et le plus petit en surface, ce ‘Cazaux’ typiquement gascon, pluriel de ‘casal’ en (ancien) français ou mieux de ‘casau’ en gascon (2). A l’origine (pensez au mot ‘case’, même si ça n’a rien à voir sur le terrain), un ‘casau’ est le mot régional pour désigner une maison rurale ou une ferme; et comme la ferme est souvent un enclos de bâtiments et de dépendances, elle comprend ou se prolonge par un espace cultivé, potager puis jardin voire carrément propriété cultivée.

De là viennent les nombreux Cazals (avec un ’s’ plus au nord), Cazalis, Cazalet (le diminutif) et tous les composés comme Cazenave ou Cazabonne jusqu’aux Lacaze…Notez qu’il y a plusieurs Cazalis en Gironde et dans les Landes, inspirés de l’adjectif latin…’casalis’ justement; dans ce cas, le site représente souvent un grand domaine agricole planté d’un château, et même à une époque la possession terrienne appartenant à l’Ordre des Templiers. Aujourd’hui, le Cazaux concerné par les incendies abrite – entre autres – les cantonnements d’une base aérienne militaire…

Un peu plus large est le sens de Landiras, tranquille bourg du canton de Podensac dont les habitants massés autour de l’église St-Martin avaient essentiellement comme souci les mouvements en division de l’équipe de foot locale. En fait, le mot évolue depuis le 13ème siècle du latin au gascon, de ‘landirano’ en ’landirans’ puis Landiras, formé sur une racine latine pas très claire (‘landare’) qui évoque une plante ou un végétal en général. On croit déceler un nom de personne dans le ‘Landaranos’ qui va donner Landirans, ce qui viserait le propriétaire ou l’exploitant des premières forêts locales (hélas, aujourd’hui).

On termine en agrandissant encore notre regard avec La Teste-de-Buch (nom complet), la ‘teste’ en question est bien l’orthographe ancienne de ‘tête’, avant que le ’s’ ne soit élidé et noté sur le ‘e’ voisin comme c’est le cas à chaque fois (forestier> forêt / festif > fête / bestial > bête, etc…). Cette tête-là est à prendre au sens d’extrémité (comme dans le corps humain), ou de bout, ou de fin de zone sur un terrain.

En Bretagne (ou en Galice), on l’appelle Finis-terre (le bout du monde, la fin des terres); ici, il s’agit non pas d’un ‘buch’ germanique (un bois allemand) mais de l’ancien territoire d’une tribu installée sur la côte sud du Bassin d’Arcachon à l’époque celtique, les Boiates. Ce pays ‘boïen’ devenu ‘buch’ comptait alors une sorte de ‘dernière station’ ou ultime village avant la mer ou la forêt landaise (qui n’avait rien des alignements de pins actuels), selon la direction que vous prenez. Ce dont se moque évidemment le feu qui se sera propagé dans toute cette zone lors de l’été 2022.

(1) Plus de 25.000 habitants quand même pour la Teste (hors saison).

(2) Ici encore, notez l’alternance dite vocalique entre la consonne ‘l’ et la voyelle ‘u’, comme dans cheval/chevaux, canal/canaux, etc…

NB: Vous trouverez également une explication étonnante sur le proche village ‘Louchats’, en archives depuis mars 2015 pour d’autres raisons…


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