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Célarié (Clémentine)

…aussi bien quand il s’agit de sa carrière que de faits de société; quelques médias ont récemment relayé des confidences sur sa vie personnelle qui ont suscité plusieurs demandes au sujet de son patronyme. Notre Clémentine de naissance…sénégalaise (1) porte en fait un nom de source occitane, dont l’orthographe originelle ’celairièr’ a parfois poussé quelques explications un peu rapides vers une histoire de…céleri. Or, les Célarié n’ont pas de persil dans les oreilles.

Le clin d’oeil n’est pas totalement gratuit puisque ce sont nos ancêtres les Grecs qui qualifiaient indistinctement de ‘sélinon’ un certain nombre de plantes à petites feuilles découpées que nos répertoires modernes appellent ‘aches’. Entrent dans cette famille toutes les variétés de persil et donc de céleri aux branches amères (après transformation de ‘selinon’ en ‘selenon’ puis ‘celeron’ et enfin celeri avec un ‘retour’ inattendu mais probable du son ‘i’ en finale). 

Dans certaines langues (comme le groupe serbo-croate et dérivés) le nom du céleri se dit ‘celar’, ce qui se rapproche bien mieux du nom qui nous intéresse à condition d’aller chercher cette fois dans le latin le verbe ‘celare’ qui signifier cacher; celui qui donnera le terme français un peu ancien (du moins relativement rare) de ‘céler’ ou « ne rien céler » dans la langue de Molière, c’est-à-dire dissimuler sa pensée, ses sentiments (2).

C’est bien ce verbe-là qui nous dirige vers les Célarié et Célarier (et pas du tout le céleri, donc) puisque les Romains vont en faire le petit coin de la maison où l’on cache les aliments que l’on veut conserver ou plus simplement ranger, soit un ‘cellarium’ qui va donner en français le cellier, la pièce où l’on garde théoriquement jambons et bouteilles de vin (puis souvent un peu n’importe quoi, au sens de cave selon architecture de la maison (3).

La racine latine va donc servir à faire un cellier puis un célarier avec un suffixe en ‘-ier’ qui marque traditionnellement une activité ou un…mét-ier. Devenu nom ‘propre’, le Célarier ou Célarié – simple question de notation, le son est le même – va alors qualifier le préposé (à descendre) au cellier et à gérer son contenu; le plus souvent ce sera dans une maison suffisamment ‘riche’ pour se permettre cet emploi, on parle donc souvent d’un château ou même d’une abbaye dont il fallait s’occuper des stocks.

Que ce soit une simple cachette dans un mur ou une galerie voûtée, pendant que le cellier s’adresse à des biens de consommation, la ‘celle’ (terme encore présent dans la description de certaines communes de France où se trouvait un ermitage) va désigner une petite maison, souvent avec une pièce unique comme pour le diminutif ‘cell-ule’, l’espace plus ou moins isolé (même psychologiquement) habité par un moine.

C’est cette même notion de fermeture (sur soi ou sur l’environnement) que l’on retrouve dans la pièce avec grilles d’une prison, aussi bien que dans l’habitacle d’un avion (le terme est un peu plus technique) et même dans la structure biologique de base de tout organisme vivant qui contient les éléments de sa propre existence et la possibilité de se multiplier. De quoi expliquer sans doute la vitalité de notre comédienne, y compris étymologiquement!

(1) Simplement née au Sénégal, pas de souche africaine

(2) Dans beaucoup de pièces de théâtre, le mot désigne souvent pour l’héroïne le fait de ne pas ouvrir la porte à…son amoureux.

(3) Voir aussi l’article sur la version germanique transparente du mot en tapant Zeller (Florian)


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