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cheminots

Actualité ferroviaire annoncée comme étant sur les rails pour un certain temps, ne me reste plus que le nom du (encore toujours) PDG de la SNCF, déjà en gare dans ces chroniques depuis longtemps (*). L’autre mot à la Une est donc celui des trublions grâce auxquels les Parisiens font désormais des nuits de cinq heures pour des journées de travail de six (au mieux)…Eh bien, le croiriez-vous, les véritables ‘cheminots’, ce sont les voyageurs, en tous cas étymologiquement!

Cela n’étonnera et n’apprendra rien à personne, le cheminot vient du chemin, enfin d’un chemin, qui n’a encore rien à voir avec une «route en barres de fer», traduction de l’expression originelle trouvée (tous seuls, pour une fois) par les Anglais inventeurs du-dit moyen de locomotion, le «railway». Le français préfèrera le chemin à la route, dans une équivoque qui dure depuis l’époque romaine puisque le mot latin correspondant désigne précisément le chemin ‘que l’on fait’, pas en cassant des cailloux mais en y passant du temps dessus.

Il s’agit donc en fait de ce que nous allons appeler le trajet ou le voyage, soit ‘iter’ en latin, celui qui va donner évidemment ‘itinéraire’, c’est-à-dire le trait sur la carte mais aussi la longueur donc le temps qu’il faut prendre pour…cheminer. Cheminer, pas cheminée (qui se dit ‘caminus’ avec un seul ‘m’), d’après le bas-latin mâtiné de gauloiserie ‘camminus’, il vaut toujours mieux six pattes que trois pour avancer.

Je sais, on dit ‘camino’ en espagnol (mais ‘cammino’ en italien!), et, dans le genre casse-pieds de l’homonyme, les anglais disent ‘chimney’ pour l’âtre. Il n’empêche, tous les chemins mènent à l’homme, celui qui prend, au 19è siècle seulement et sous la plume de…Gustave Flaubert, le sens de ‘celui qui est jeté sur les routes’, le chemineau (ou parfois cheminau). Le sens initial était donc celui d’un vagabond, d’une personne errant de village en village, comme aujourd’hui de gare en gare ou de quai en quai.

Et pour gagner sa croûte, le chemineau va de chantier en chantier, un peu ce qui va arriver aux premiers CDI du rail, les cheminots, des manoeuvres qui travaillent principalement au terrassement de chemins devenus de fer, et dont la condition ouvrière (=misérable) les fait gratifier d’un suffixe diminutif un tantinet péjoratif en ‘-ot’, au sens d’un petit employé ou d’un travailleur de basse condition (désormais, je suis grillé avec tous les syndicalistes maison).

Pendant que des milliers de travailleurs font leur chemin…de croix tous les matins, il n’y aurait donc personne de mieux qualifié qu’un cheminot pour acheminer les passagers à bonne destination, encore faut-il que les discussions avec le gouvernement suivent un cheminement qui convienne à tout le monde; y compris étymologiquement.

(*) novembre 2013. Tapez son nom dans le champ de recherche


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