Le site qui vous aide à comprendre le vrai sens de votre patronyme

Cosse (Emmanuelle)

Si vous ne connaissez pas encore son nom, cela viendra: Emmanuelle Cosse vient d’être élue secrétaire nationale d’Europe Ecologie Les Verts, après le ressac de Cécile Duflot, désormais dans le trou (1). Voilà qui promet quelques échanges bruyants lors de débats politiques, car la brune ténébreuse s’est taillé une réputation de pugnacité héritée de son (jeune) passé militant. Quoi qu’il en soit, le récent congrès du parti aura permis à cette Cosse de sortir de sa coquille, y compris d’ailleurs étymologiquement…

Incroyable mais vrai: au commencement, il y a l’oeuf (et non pas la poule), lequel évidemment possède une enveloppe nommée coquille, autrement dit lorsqu’il s’agit de ‘la coquille des légumes’, la cosse! L’origine est en effet la même -du point de vue linguistique- et repose sur une onomatopée: celle des bambins romains du 7è siècle après JC (Jaune Coquille) qui imitent le cri de la poule qui pond, en disant «cocco», ou ‘coco’ chez les bébés actuels. Ainsi naissent, dans le français médiéval, les mots coque, puis coquille (la petite coque) et enfin cosse, histoire de différencier un peu la boule de cholestérol et le fourreau à fèves ou à marrons.

Par conséquent, suivant le phénomène habituel qui permet de donner un surnom à une personne en utilisant l’objet qu’il fabrique, élève, plante ou récolte (selon le domaine), voilà donc notre Cosse étiqueté (bio, sans doute) comme producteur ou vendeur de toute légumineuse. Sur les marchés d’autres régions, il pourra aussi s’appeler Cosset, Cosseau ou Cossin (sur l’Ouest atlantique), Cosser ou Cossier (en Languedoc), et même Cosseron ou Cosserat en guise de diminutif. Le moins bien loti est encore le Cossard (vendéen) ou Cossart (picard), qui supporte un suffixe souvent péjoratif, comme celui qui n’en fout pas une rame, même pas pour…é-cosser (2) un plat de fèves; mais il se peut que ce soit ici une variante d’un autre mot, le cosson, très ancien terme normand qui désignait un négociant ou un courtier (d’après un verbe latin assez rare, cocionari); en général, il s’agit d’un ‘dealer’ de beurre ou de volaille, mais aussi parfois de blé ou de graines, d’où peut-être l’équivoque?

Par contre, ne vous lamentez pas sur le sort des Cossette, parfois synonyme de petite ‘cosse’ (en Charentes puis au Québec), mais le plus souvent emprunté au parler poitevin qui désigne un petit morceau de bois planté, tel un cep de vigne ou un reste de souche d’arbre, qui dépasse du sol comme la cosse sur…votre batterie de voiture (3)! Par ailleurs, ne mettez pas non plus d’accent sur cette Cosse, car les Cossé (de Mayenne ou de Maine-et-Loire) risqueraient de se fâcher tout rouge, eux dont le patronyme descend directement d’un surnom romain (coccéus), d’après cet insecte qui donnera une teinture rouge écarlate (la cochenille), couleur caractéristique de la ‘petite bête aux ailes rouges’, la coccinelle.

Heureusement, Emmanuelle ne s’appelle pas Cossé, ce qui eût obligé une ‘Verte’ à porter un nom de rouge; cela étant, elle ne passera sûrement pas son temps à égrener les petits-pois; son style, c’est plutôt celui des béliers qui s’affrontent en se frappant les cornes, ce qui, d’après le verbe italien ‘cazzare’, se dit en français…cosser!

(1) Sur ce nom, voir les chroniques de novembre 2011 ou juin 2012
(2) Rien à voir avec l’Ecosse, évidemment. Voir la chronique sur «Astérix chez les Pictes»
(3) En fait, le mot symbolisera également un crochet, une attache, ou une pièce de conduction (électrique, en l’occurrence) qui s’attache à quelque chose, d’où le nom.


N'hésitez pas à soutenir ce site ! Il vous est possible de faire un don libre pour assurer un contenu régulier et sans publicité. Votre participation serait grandement appréciée !

 
 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.